Autant en emporte le vent (comédie musicale)
Autant en emporte le vent est une comédie musicale française produite par Dove Attia et Albert Cohen en 2003, adaptée du roman Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell par Gérard Presgurvic.
Autant en emporte le vent | |
Les ArÚnes de Nßmes, lieu de la derniÚre représentation du spectacle. | |
Lyrics | Gerard Presgurvic |
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Musique | Gerard Presgurvic |
Mise en scĂšne | Kamel Ouali |
Chorégraphie | Kamel Ouali |
Décors | François Abelanet |
Costumes | Guévork et Vartan Tarloyan |
Production | Dove Attia Albert Cohen |
PremiĂšre | Palais des sports de Paris |
DerniĂšre | ArĂšnes de NĂźmes |
Nb. de représentations | 200 |
Langue dâorigine | français |
Pays dâorigine | France |
Airs | |
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Histoire
Ketty, la descendante de Scarlett OâHara, se souvient de la terre de ses ancĂȘtres. Elle en raconte lâhistoire.
Scarlett O'Hara a grandi à Tara dans un milieu aisé et aimant. Mama, la domestique des O'Hara, porte sur sa jeune maßtresse un regard à la fois critique et aimant : la demoiselle est aussi capricieuse que déterminée, futile et virulente, loin de l'attitude prisée pour les Southern belles.
Scarlett s'est jurĂ©e de sĂ©duire le seul homme qu'elle ne peut avoir : Ashley Wilkes, dĂ©jĂ promis Ă la douce Melanie Hamilton. Lors d'une fĂȘte, Scarlett fait la connaissance du Capitaine Rhett Butler, un homme plus ĂągĂ©, sĂ©duisant et cynique, dĂ©sapprouvĂ© par la bonne sociĂ©tĂ© du Sud. DĂšs leur rencontre, Scarlett et Rhett nouent une attirance mĂȘlĂ©e de rĂ©pulsion.
Mais, loin de ce monde fastueux, les premiers cris de rĂ©volte grondent. Le Nord et le Sud se dĂ©chirent sur la question de lâesclavage et la traite nĂ©griĂšre : la guerre de SĂ©cession est dĂ©clarĂ©e.
Ashley Ă©pouse MĂ©lanie et Scarlett consent Ă une union sans amour avec le frĂšre de cette derniĂšre.
Les esclaves prient pour ĂȘtre libĂ©rĂ©s de leurs fardeaux et leurs chaĂźnes ; les grandes familles sudistes voient leurs privilĂšges et leur mode de vie balayĂ©s par le conflit. La fin d'une Ă©poque signe le dĂ©but d'une nouvelle Ăšre pour tous les personnages.
DĂ©sormais veuve, vite privĂ©e de ses parents, l'hĂ©ritiĂšre O'Hara nâa quâune idĂ©e en tĂȘte : sauver Tara, la propriĂ©tĂ© si chĂšre Ă sa famille. A la demande d'Ashley, elle s'engage Ă©galement Ă protĂ©ger MĂ©lanie, enceinte et fragile. Dans ce tumulte incertain, Scarlett retrouve Rhett...
Le feu, la passion, les désillusions ébranlent les protagonistes. Ces derniers s'affrontent et se racontent, cherchent une issue à leur vie, torturés par leurs désirs, leurs amours et les nécessités. Les femmes et les esclaves cherchent à se défaire des carcans. La guerre leur apporte des réponses au nom de la Liberté et l'Humanité.
Production française originale (2003)
Fiche technique[1]
- Production : Dove Attia et Albert Cohen
- Adaptation : Evelyne et Gérard Presgurvic, en collaboration avec Kamel Ouali et François Chouquet
- Musique et paroles : GĂ©rard Presgurvic
- Arrangements musicaux : GĂ©rard Presgurvic, Sandro Abaldonato, Viviane Willaume
- Direction vocale : Richard Cross assisté de Nathalie Dupuy
- Mise en scÚne et chorégraphie : Kamel Ouali
- Décors : François Abelanet
- Costumes : Guévork et Vartan Tarloyan
- Conception sonore : Jean-Philippe Bonichon et Laurent Dumont
- Conception lumiĂšres : RĂ©gis Vigneron
- Conception maquillage : Jocelyne Lemery, Kanebo
- Conception coiffures : Laurent Falcon
- Direction artistique : Evelyne Presgurvic
- Durée : 117 minutes
Distribution
Casting principal[1]
- Laura Presgurvic : Scarlett O'Hara
- Vincent Niclo : Rhett Butler
- Sandra LĂ©ane : MĂ©lanie Hamilton
- Cyril Niccolai : Ashley Wilkes
- Dominique Magloire : Mama
- Joël O'Cangha : Le chef des esclaves
- Sophie Delmas : Belle Watling
- Arie Idah : GĂ©rald O'Hara
Doublures
- Virginie Duez : Scarlett O'Hara
- Jerome Rouzier : Rhett Buttler et Ashley Wilkes
- Marie AngĂšle Yoldi : Mama
- Didier Ayat : Gerald O'Hara
- Claire Cappelletti : MĂ©lanie Hamilton
- Lydia Dejugnac : Belle Watling
- Marc Beaujour: Le Chef des Esclaves
- Cathy Ematchoua : Prissy
- BĂ©atrice Buffin : La mĂšre de Scarlett
- Alexandra Lemoine : Suellen O'Hara
- Jessica Sakalof : Careen O'Hara
- JĂ©rĂŽme Couchart : Charles Hamilton
Voix Off
- Isabelle Ferron : voix de Ketty Scarlett
- Frederic Charter : voix d'un Yankee
- Tom Ross : voix d'un Sudiste
- GĂ©rard Presgurvic : le narrateur
Danseurs et danseuses
Comédiens-danseurs
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Danseurs et danseuses professionnels
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Danseurs et danseuses stagiaires
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DĂ©roulement du spectacle
Acte I
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Acte II
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Album[2]
- Intro
- Le Bien Contre le Mal
- Libres
- Elle
- Ătre Noir
- Si le vent m'emporte
- Seule
- Ma Terre
- Tous les Hommes
- Scarlett
- Putain
- Ma vie Coule
- Nous ne sommes pas
- Autant en emporte le vent (thĂšme musical)
Singles
- Tous les Hommes
- Libres
- Ma Vie Coule
- Nous ne sommes pas
- Ătre Noir
GenĂšse du projet
AprÚs le succÚs de Roméo et Juliette, Gérard Presgurvic cherche une autre grande histoire d'amour à porter sur scÚne. Ce sera Autant en emporte le vent, le film favori de sa femme Evelyne et de sa fille alors ùgée de quinze ans et demi[6] - [7].
Presgurvic, Dove Attia et Albert Cohen choisissent « de rester trĂšs proches de lâimagerie du film et des souvenirs que chacun en a », bien conscients du statut culte du long-mĂ©trage[8].
Dans un souci de coller à la trame imaginée par Margaret Mitchell, les directeurs de casting cherchent des interprÚtes proches de l'ùge des personnages principaux. Scarlett O'Hara a seize ans au début du roman, Rhett Butler trente-trois ans et son rival, Ashley Wilkes, vingt-et-un ans. Le choix de la production se porte respectivement sur Laura Presgurvic (dix-sept ans), Vincent Niclo (vingt-sept ans) et Cyril Niccolai (vingt-deux ans).
Lorsque les castings dĂ©butent, Attia et Cohen ne veulent pas auditionner Laura Presgurvic : ils doutent « des capacitĂ©s d'une fille de compositeur » et pensent que ce choix « serait mal reçu par le public »[9]. Cette derniĂšre dĂ©cide nĂ©anmoins de s'entĂȘter sur cette voie : elle arrĂȘte ses Ă©tudes Ă ses seize ans pour se consacrer Ă la musique et prend des cours de chant afin de se perfectionner[10]. AprĂšs plusieurs mois, le tandem de producteurs consent Ă la recevoir. Son acharnement s'avĂšrera payant pour la jeune dĂ©butante qui dĂ©crochera le rĂŽle Ă l'issue des castings[9].
Vincent Niclo, alors doublure de Damien Sargue sur RomĂ©o et Juliette, entend rapidement parler du nouveau projet de Presgurvic. Dans un premier temps, il ne pense pas Ă se prĂ©senter : le personnage du Capitaine Butler est aux antipodes de son expĂ©rience et il craint de passer de RomĂ©o Ă Rhett. Il confesse avoir Ă©tĂ© trĂšs inquiet Ă l'idĂ©e d'« ĂȘtre broyĂ© par les critiques » mais dĂ©cide malgrĂ© tout de tenter sa chance. AprĂšs sept auditions mĂȘlant le chant et la comĂ©die, puis dix mois d'attente, il obtient le rĂŽle[7]. Par la suite, il se plonge dans le livre de Margaret Mitchell pour s'imprĂ©gner des multiples facettes de Rhett Butler. Il se refuse en revanche Ă revoir intĂ©gralement le film, craignant d'ĂȘtre influencĂ© par la prestation de Clark Gable[7]. Niclo, tout comme sa partenaire, affiche toutefois une nette prĂ©fĂ©rence pour l'adaptation de Victor Fleming[11]. Il affirme que travailler sur Rhett Butler lui a appris la mesure et le recul qui lui faisaient dĂ©faut[7].
RĂ©vĂ©lĂ© par Porgy and Bess et Le Roi Lion[12], JoĂ«l O'Cangha dĂ©croche avec succĂšs le rĂŽle du chef des esclaves : il trouve l'intrigue « en relation avec l'Histoire vĂ©cue par la Martinique » - le dĂ©partement oĂč il a grandi[13]. Son rĂŽle est crĂ©Ă© pour le spectacle et prĂ©sentĂ© comme le symbole « de lâĂ©mancipation des Noirs aux Etats-Unis » ; le personnage lui tient « particuliĂšrement Ă cĆur car le sujet de lâesclavage a toujours Ă©tĂ© trĂšs prĂ©sent dans sa famille »[12].
Vision de l'Ă©quipe
Presgurvic voit dans Autant en emporte le vent « la magie dâune histoire, dâune Ă©poque et dâune terre que lâon appelait le Sud »[14]. L'auteur-producteur Ă©voque « une histoire magnifique, tellement limpide et tellement simple, une histoire au milieu de la grande Histoire [...]. Avec des personnages aussi forts, on ne peut qu'ĂȘtre inspirĂ© ». Il loue la force des sujets comme l'Ă©mancipation des femmes et l'Ă©mancipation des Noirs[6]. Il trouve en Scarlett « un personnage extrĂȘmement moderne, [nĂ©] cent ans trop tĂŽt. Toutes les filles voudraient ressembler Ă Scarlett : elle veut aimer qui elle veut, ĂȘtre indĂ©pendante financiĂšrement, ne dĂ©pendre ni d'un mari ni d'un pĂšre »[11].
Pour sa fille Laura, titulaire du rÎle de l'héroïne, Autant en emporte le vent demeure son film culte. Elle estime que Scarlett O'Hara est trÚs « moderne », tout comme l'histoire de la comédie musicale, notamment dans sa vision des femmes[11]. Interviewée par Thierry Ardisson, elle affirme avoir en commun avec son personnage « une grande détermination, une grande passion de la vie »[9].
Selon Dominique Magloire (Mama), « lâobjet de la comĂ©die musicale [est] dâabord une histoire dâamour » : il est donc impossible de « consacrer plus de deux petits moments Ă lâesclavage »[14].
Polémique
DÚs son annonce, le projet d'une comédie musicale basée sur Autant en emporte le vent indigne.
La polĂ©mique enfle alors que le spectacle n'a pas encore Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©, ni l'album dĂ©voilĂ© dans son intĂ©gralitĂ©. Les Ă©lĂ©ments racistes du roman de Mitchell et de son adaptation cinĂ©matographique sont au cĆur du sujet.
L'Express rapporte ainsi que les ayants droit de la traite des Noirs ont manifesté leur vif mécontentement à Gérard Presgurvic et son équipe, ces derniers étant accusés d'une « vision simpliste, légÚre et caricaturale de l'esclavage qui banalise un crime contre l'humanité admis comme tel par la loi Taubira de mai 2001 ». Le collectif remet en cause la légitimité de son auteur, rappelant que « Presgurvic n'est pas noir ». Le journaliste souligne que le collectif en question est « introuvable sur Internet, inconnu au MRAP, à la Ligue des droits de l'homme, à l'association des descendants d'esclaves noirs, sur le site africa-onweb.com, aux Anneaux de la mémoire à Nantes (quinze ans de travaux universitaires sur le commerce triangulaire), non référencé parmi les partenaires de l'Unesco pour la Journée internationale de commémoration de la traite négriÚre et de son abolition ». En définitive, le collectif, finalement joint par le journaliste Philippe Perrier, « désapprouve l'interprétation que Presgurvic donne du commerce triangulaire »[15].
La Lettre ouverte aux nĂ©grophobes signĂ©e Jean-Philippe Omotunde (membre du Collectif Citoyen de Veille Active et des associations militant pour la MĂ©moire des Victimes de la Traite NĂ©griĂšre et de l'Esclavage des Noirs) est dĂ©voilĂ©e sur le site Congopage : « Sans nier le principe de la libertĂ© de crĂ©ation, l'exploitation commerciale d'une Ćuvre Ă©crite aujourd'hui jugĂ©e tant aux Etats-Unis qu'en Europe, comme idĂ©alisant un type de sociĂ©tĂ© et de civilisation fondĂ© sur l'oppression et la discrimination raciale, provoque un choc vif chez beaucoup d'entre nous ». La lettre s'ouvre par ailleurs entre la comparaison de l'adaptation en comĂ©die musicale d'Autant en emporte le vent au projet de porter Mein Kampf sur la scĂšne artistique : « Il suffit d'imaginer l'Ă©moi que causerait la crĂ©ation d'une comĂ©die musicale surfant sur le thĂšme de la Shoah, dont les producteurs affirmeraient ouvertement s'ĂȘtre inspirĂ©s de l'ouvrage Mein Kampf et vous comprendrez Ă ne pas douter, la rĂ©action des citoyens français originaires d'Outre-Mer (Antilles/Afrique), vis Ă vis de la nouvelle comĂ©die musicale Autant en emporte le vent ». Le Collectif fait Ă©galement part de son « inquiĂ©tude de voir un Crime contre l'HumanitĂ© sombrer dans la dĂ©rision d'une ComĂ©die, fusse-t-elle Musicale » et affirme qu'une « comĂ©die doit tous nous faire sourire et non pas dĂ©prĂ©cier nos droits les plus lĂ©gitimes ». Il s'indigne en outre des propos tenus par Presgurvic et sa fille Laura, le premier se dĂ©douanant de toute problĂ©matique par la prĂ©sence d'un chef d'esclaves (anonyme) venu « Ă©dulcorer les faits historiques », la seconde soutenant que « Scarlett est la fille Ă qui toutes les filles veulent ressembler »[16].
Olivier Birna, le vice-prĂ©sident de lâassociation Archive, regrette le manque de rĂ©action de l'Ă©quipe : « Pendant 4 Ă 5 mois, nous avons Ă©crit par courrier Ă©lectronique et postal aux producteurs Dove Attia, GĂ©rard Presgurvic et Albert Cohen mais ils nâont pas rĂ©pondu. On aurait alors pu sâentendre avant que les choses ne sâenveniment »[14].
Le journaliste Saïd Aït-Hatrit (Afrik.com) rappelle qu'il faudra attendre « les actions en justice, à quelques jours de la premiÚre, et les menaces de mort contre Gérard Presgurvic » pour que la production consente à enfin entendre le collectif[14].
La polĂ©mique n'ira pas jusqu'au procĂšs, les promoteurs du spectacle et le collectif finissant par trouver un terrain d'entente. Sur Afrik.com, SaĂŻd AĂŻt-Hatrit relate la conclusion de l'affaire. Le journaliste explique que « dĂšs la premiĂšre rencontre avec les trois producteurs et les acteurs noirs, le collectif comprend quâil a affaire Ă des hommes de bonne volontĂ©, qui ne souhaitent en rien salir la mĂ©moire des esclaves ». Dove Attia s'excuse de sa mĂ©connaissance de ce pan de l'Histoire : « Depuis, jâai beaucoup lu sur ce sujet et je comprends que la dĂ©cision dâadapter le roman ait pu choquer la communautĂ© noire. Le collectif a bien fait de nous interpeller ». GĂ©rard Presgurvic continue de rĂ©futer les accusations, affirmant que, s'il se dit tout Ă fait prĂȘt Ă comprendre ses positions, « le collectif sâest trompĂ© de porte ». Il assure Ă©galement avoir adoptĂ© « une sorte de vision ĆcumĂ©nique » et sâĂȘtre « posĂ© toutes les questions relatives Ă la trame » du texte original dont il s'est beaucoup Ă©loignĂ©. Le compositeur affirme ainsi avoir « pris une trĂšs grande libertĂ© avec le roman », quitte Ă sortir « du cadre juridique et [avoir] eu des problĂšmes avec les ayants droit, par rapport au respect de lâhistoire » imaginĂ©e par Mitchell[14].
Presgurvic conclut en affirmant que le collectif est venu voir la piĂšce et a compris son point de vue. Le collectif obtient nĂ©anmoins quelques modifications majeures. Au dĂ©but de chaque reprĂ©sentation, le texte suivant est lu : « Nous vous informons que lâhistoire que vous allez voir se dĂ©roule dans un lieu qui sâappelait le Sud et qui a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre dâune tragĂ©die. La Traite nĂ©griĂšre et esclavagiste a Ă©tĂ© reconnue par la France comme Crime contre lâHumanitĂ© par la loi dite Taubira en mai 2001. » La scĂšne finale a Ă©galement Ă©tĂ© modifiĂ©e et « offre dĂ©sormais une place centrale Ă la question de la libertĂ© »[14].
Spectacle
La premiÚre du spectacle a eu lieu au Palais des Sports de Paris le 30 septembre 2003. AprÚs plus de 3 mois de représentations (7 par semaine), le spectacle s'est déplacé en tournée en France, Belgique et Suisse.
La derniÚre a eu lieu dans les arÚnes de Nßmes le 11 juillet 2004. Autant en emporte le vent ne connaßtra aucun revival sur le sol français, les ayants droit interdisant de jouer plus de 200 fois le spectacle[17].
La captation du spectacle, enregistrée le 7 janvier 2004 au Palais des Sports de Paris, est réalisée par Anne Dörr. Le DVD du spectacle est sorti le 20 avril 2004[1].
RĂ©ception
Malgré sa courte période d'exploitation, Autant en emporte le vent rassemble néanmoins 650 000 spectateurs, pour 39 millions de recettes[17].
Pour Pierre Vavasseur du Parisien, le spectacle est « l'une des comédies musicales événements de la rentrée ». Il loue « une fournaise de couleurs, de vastes décors, des chorégraphies assorties d'acrobaties, harmonieuses et réussies » ainsi que les prestations « impressionnantes » de Dominique Magloire et Joel O'Kanga[18].
A l'heure oĂč la derniĂšre se profile, AgnĂšs Dalbard du Parisien revient sur le spectacle en termes Ă©logieux : la production n'a « pas lĂ©sinĂ© sur les moyens pour ne pas ternir le mythe. D'abord avec le dĂ©cor, trĂšs beau, impressionnant. Terrasses, escaliers et balustrades transformĂ©s Ă vue en jardin, champs de bataille, ville d'Atlanta et intĂ©rieurs de maisons sont rehaussĂ©s de projections de champs, de ciels nuageux, de voĂ»te Ă©toilĂ©e, de façades... Les trĂšs spectaculaires tableaux de la guerre de SĂ©cession, d'Atlanta en flammes ou du bordel de Belle sont saluĂ©s par les applaudissements de la salle ». Elle acclame « les artistes noirs, smurfers Ă©poustouflants, [qui] cassent la baraque. Ce sont eux qui donnent force et violence au rĂ©quisitoire contre l'esclavagisme que raconte le spectacle, et gomment le tumultueux couple que forment Scarlett et Rhett Butler ». Dans les prestations marquantes, la journaliste souligne celle de Dominique Magloire, laquelle confĂšre Ă Mama « toute son humanitĂ© » et de Sophie Delmas « pĂ©tillante » en Belle. A son sens, le couple marquant du spectacle n'est pas tant Vincent Niclo et Laura Presgurvic que Cyril Niccolai et Sandra LĂ©ane (Ashley et MĂ©lanie), « les plus touchants, les plus sincĂšres, tous deux dotĂ©s de voix superbes »[19].
Thierry Quinson, chroniqueur pour le site spĂ©cialisĂ© Regard en Coulisse, vante une « transition [visuelle] parfaitement rĂ©ussie ». Il salue les « quelques Ă©lĂ©ments de dĂ©cors amovibles », l'illusion parfaite des « belles projections sur trois immenses Ă©crans placĂ©s en fond de scĂšne ». De mĂȘme, il affirme que « les lumiĂšres soignĂ©es et les somptueux costumes contribuent Ă©galement Ă la ravissante esthĂ©tique du spectacle ». Le journaliste est sous le charme de « lâĂ©patante Sophie Delmas irrĂ©sistible dans son rĂŽle de Belle, la putain au grand cĆur », de la « forte Ă©motion vĂ©hiculĂ©e » par JoĂ«l OâCangha et de Dominique Magloire, laquelle « incarne une Mama idĂ©ale ». Quinson est plus mitigĂ© sur le couple principal : « Vincent Niclo nâa bien sĂ»r pas lâenvergure et la maturitĂ© dâun Clark Gable mais, sâil nâest pas toujours convaincant, il sâen sort honorablement. Quant Ă Laura Presgurvic, mĂȘme si son jeu manque de nuance, elle incarne une Scarlett tout Ă fait crĂ©dible dans les scĂšnes de comĂ©die, en revanche sa voix au vibrato trop prononcĂ© paraĂźt bien fragile surtout dans les aigus ». Il dĂ©plore aussi une fin « particuliĂšrement accĂ©lĂ©rĂ©e et escamotĂ©e » et « regrette la faiblesse, la naĂŻvetĂ© et le cĂŽtĂ© sirupeux de certains textes qui de plus ne correspondent pas toujours au personnage ». Il conclut en qualifiant la production d' « agrĂ©able divertissement »[8].
De leurs cÎtés, L'Express Mag' évoque « un spectacle flamboyant » et Pariscope « une fresque grandiose et romanesque »[1].
Courant 2020, alors qu'Autant en emporte le vent[20] et ses adaptations[21] continuent d'engendrer les débats, les critiques se penchent à nouveau sur le spectacle musical.
Le site Madinin'art - Les Critiques Culturelles de Martinique rappelle que « lâhistoire [a] Ă©tĂ© enrichie de sĂ©quences mettant en avant la condition difficile des esclaves »[22].
Pour SĂ©bastien Chabaud (Aujourd'hui le Maroc), « libre aux artistes de reprendre la trame et dâinsister sur lâesclavage. Câest bien ce quâont fait Dove Attia, Albert Cohen et Kamel Ouali dans lâadaptation du roman en comĂ©die musicale en 2003. La chanson Ătre noir sâest distinguĂ©e en faisant rĂ©sonner la condition dâesclave noir dans un clip »[23].
Production sud-coréenne (2015)
Pré-production
Il s'agit de la premiÚre adaptation internationale du spectacle de Gérard Presgurvic[24]. Elle est entiÚrement jouée en coréen et fait ses débuts au Centre des arts de Séoul.
DĂšs l'annonce du projet, la prĂ©sence de Joo Jin-mo au casting suscite l'intĂ©rĂȘt de la presse. Pour l'acteur, il s'agit de sa premiĂšre excursion dans une comĂ©die musicale. De son propre aveu, « aucun acteur ne peut refuser l'opportunitĂ© de jouer le rĂŽle de Rhett Butler »[25].
A ses cÎtés on retrouve Bada, figure emblématique de la musique sud-coréenne qui avait notamment brillé en 2007 dans le rÎle d'Esmeralda (Notre-Dame de Paris). Elle incarne Scarlett en alternance avec Seohyun des Girls' Generation. La présence d'une star de K-Pop à la distribution fait aussi beaucoup réagir les médias[26] - [27].
Les personnages noirs sont incarnés par des comédiens usant d'un maquillage pouvant s'apparenter au blackface[28].
Fiche technique[28]
- Production : Park Young-Seok, Seol Do-Yoon
- Musique et paroles : GĂ©rard Presgurvic
- Mise en scĂšne : Yoo Hee-Seong
- Chorégraphie: Seo Byung-Gu
- DĂ©cors : Seo Sook-Jin
- Costumes : Cho Moon-Soo
- Concepteur son : Kwon Do-Gyeong
- Concepteur lumiĂšres :Koo Yoon-Young
- Chef d'orchestre : Byun Hee-Seok
Distribution[29] - [28]
- Bada / Kim Seohyun / Kim Ji-woo : Scarlett O'Hara
- Joo Jin-mo / Nam Kyoung-joo / Kim Beop-rae / Yun Hyung-ryeol / Shin Sung-woo : Rhett Butler
- Enoch / Sohn Jun-ho / Jung Sang-yoon / Michel Lee : Ashley Wilkes
- Choi Woo-ri / Bokyung Kim : MĂ©lanie Hamilton
- Jung Young-Joo / Park Jun-Myeon : Mama
- Park Siwon / Han Donggeun : le chef des esclaves
- Kim Deokhwan / Kim Jangseop : GĂ©rald O'Hara
- Kyung Sun-Kim / Baek Joo-Hee : Belle Watling
DĂ©roulement du spectacle[28]
Acte I
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Acte II
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Production hongroise (2016)
Pré-production
Courant 2015, l'Ă©quipe du Budapesti OperettszĂnhĂĄz, forte de son adaptation de RomĂ©o et Juliette, dĂ©cide d'adapter un autre spectacle de Presgurvic[30].
L'argument est plus proche de la trame du roman et du film, les esclaves occupant une place nettement plus secondaire. Le seul personnage noir majeur est interprété par la soprano Veronika Nådasi, cette derniÚre usant d'un maquillage pouvant s'apparenter au blackface pour incarner Mama[31].
En collaboration avec le festival en plein air de Szeged, ElfĂșjta a szĂ©l - Musical est crĂ©Ă© en 2016[30]. Le spectacle se jouera alternativement Ă Szeged et Budapest. La production sera par la suite montĂ©e Ă Sopron[32]. Depuis sa crĂ©ation, la comĂ©die musicale est programmĂ©e par intermittence au Budapesti OperettszĂnhĂĄz.
Equipe technique[30]
- Musique : GĂ©rard Presgurvic, TamĂĄs Gresicki, KrisztiĂĄn Balassa
- Direction artistique : Kero
- Production : Gåbor Kerényi Miklós
- Adaptation des paroles : Gåbor Kerényi Miklós
- Directeur musical, chef d'orchestre : TamĂĄs Bolba
- Chef d'orchestre : ZoltĂĄn BĂłkai
- Collaborateur musical principal : Ăkos PodrĂĄczky
- Décors : György Båtonyi
- Costumes : Rita VĂ©lich
- Directrice de faculté : Mónika Szabó
- Coach théùtral : Tamås Bori
- LumiĂšres : PĂ©ter Somfai
- Chorégraphie : Eva Duda
- Metteur en scĂšne : SzilĂĄrd Somogyi
Distribution[30] - [33]
- Gubik Petra / VĂĄgĂł Zsuzsi : Scarlett O'Hara
- Szabó P. Szilveszter / Szerényi Låszló : Rhett Butler
- NĂĄdasi Veronika : Mama
- BĂrĂł Eszter / Simon Panna : MĂ©lanie Hamilton
- Barkóczi Såndor / Cseh Dåvid Péter / Veréb Tamås : Ashley Wilkes
- Janza Kata / SzulĂĄk Andrea : Belle Watling
- Szomor György / Pålfalvy Attila : Gerald O'Hara
- FĂŒredi Nikolett / PrescsĂĄk Zita : Suellen O'Hara
- Ullmann Zsuzsa : Ellen O'Hara
- SerbĂĄn Attila / Kocsis DĂ©nes : Tony Fontaine
- Gömöri Andrås Måté : Peter Fontaine
- Kerényi Miklós Måté / Gömöri Andrås Måté / Serbån Attila : Brent Tarleton
- Angler BalĂĄzs / Brasch Bence : Frank Kennedy
- Lehoczky Zsuzsa / Csengeri OttĂlia / Felföldi AnikĂł : Tante « Pittypat » Hamilton
- MiklĂłs Attila : Jonas Wilkerson
- PĂĄlfalvy Attila / Csuha Lajos : Dr. Meade
- Asiama Evelyn / Varga Csenge BoglĂĄrka : Prissy
- Petridisz Hrisztosz : Jonas Wilkes
- Ekanem BĂĄlint : Pork
- Pirgel DĂĄvid : Charles Hamilton
- Szerényi Låszló : le créancier
Chansons du spectacle par ordre alphabétique[34]
- Ashley Ă©s Melanie
- Bonnie halĂĄla
- ElfĂșjta a szĂ©l Medley
- Ez a csönd Ășgy fĂĄj
- Hol vagy most uram? (reprĂz)
- KĂ©jnĆ
- KĂ©jnĆ (reprĂz)
- Melanie szĂłlĂłja
- MiĂ©rt nincs kiĂșt
- Neked az élet csak jåték
- Nem hagyom az otthonom
- NĂ©zz le rĂĄnk, Uram!
- SzĂĄll Ășgy, ahogy a szĂ©l Note
- SzĂĄllj Ășgy
- SzĂnlelni jĂł
- Tara
Note : La chanson Avoir vingt ans, tirĂ©e de RomĂ©o et Juliette, les Enfants de VĂ©rone, est intĂ©grĂ©e au spectacle sous le titre de SzĂĄllj Ășgy, ahogy a szĂ©l (Vole comme le vent). Elle est interprĂ©tĂ©e par les protagonistes Tony Fontaine, Frank Kennedy et Brent Tarleton. Contrairement Ă la version française, le trio tient en effet un rĂŽle plus important.
Production chinoise (2018)
Pré-production[35]
Courant 2018, le fort succÚs de Roméo et Juliette lors des Asia Tour pousse la production à importer Autant en emporte le vent sur les scÚnes chinoises.
Le spectacle profite d'un budget confortable, notamment pour la garde-robe des chanteurs et des danseurs : elle comptabilise plus de 500 costumes, dont neuf robes différentes pour Scarlett, destinées à marquer l'évolution psychologique de l'héroïne.
Les décors, signés par l'artiste Feng Lei, se veulent la « fusion de l'esthétique à main levée orientale » et de « la peinture à l'huile occidentale ».
Le spectacle est joué intégralement en anglais sous le titre de Gone with the Wind - CHINA TOUR. D'octobre 2018 à janvier 2019, la tournée passe à Shanghai, Pékin, Xi'An et Harbin[36].
Casting[35]
Le rÎle titre est dévolu à Rachel Gold, révélée par son interprétation de Christine Daaé sur The Phantom of the Opera. Cette derniÚre a été sélectionnée parmi plus de 20 000 candidatures envoyées depuis Broadway, le West End et les agences parisiennes.
TrÚs populaire pour son rÎle de Benvolio sur les Asia Tour de Roméo et Juliette, Cyril Niccolai, l'interprÚte original d'Ashley Wilkes, reprend son rÎle. Joël O'Cangha et Dominique Magloire reprennent également leurs personnages respectifs du chef des esclaves (ici prénommé Big Sam) et de Mama.
Fiche technique[37]
- Production : Joyway Holding Company
- Musique et paroles : Gerard Presgurvic
- Mise en scĂšne : Frantz Morel A LâHuissier
- Chorégraphie: Sergio Diaz
- DĂ©cors : Feng Lei
- Costumes : Marie-Sara Dumas
- Durée : 160 minutes
Distribution[38]
- Rachel Gold / Anna Mayo : Scarlett O'Hara
- Eric Briarley / Daniel Wisniewski / Gian Marco Schiaretti : Rhett Butler
- Amy Vachal : MĂ©lanie Hamilton
- Cyril Niccolai : Ashley Wilkes
- Joël O'Cangha : Big Sam, le chef des esclaves
- Dominique Magloire : Mama
- Greg Whipple : GĂ©rald O'Hara
- Katy Jane Harvey : Belle Watling
Références
- DVD du spectacle
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