Aubigny (Somme)
Aubigny est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.
Aubigny | |||||
La mairie et l'école de garçons. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Amiens | ||||
Intercommunalité | CC du Val de Somme | ||||
Maire Mandat |
Georges Leclercq 2020-2026 |
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Code postal | 80800 | ||||
Code commune | 80036 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Albignaciens | ||||
Population municipale |
544 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 56 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 54′ 04″ nord, 2° 28′ 59″ est | ||||
Altitude | Min. 22 m Max. 90 m |
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Superficie | 9,75 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Aire d'attraction | Amiens (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton d'Amiens-3 | ||||
Législatives | 4e circonscription de la Somme | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Géographie
Nature du sol et du sous-sol
Le sous-sol de la commune date de l'ère secondaire, il est formé de craie blanche à silex sur les 5/8e du territoire. Près du village et du marais, le sol est tourbeux, ailleurs, le sol est recouvert par le limon des plateaux, des alluvions modernes ou des dépôts meubles de formation quaternaire[1].
Relief, paysage, végétation
Le relief de la commune est celui d'une vallée au nord et d'un plateau au sud. L'altitude maximum est de 86 m, au lieu-dit, le Bois-l'Abbé. Le paysage est celui du plateau de l'Amiénois au sud et d'une vallée marécageuse au nord avec abondance de carex. Il y a sur le territoire de la commune quelques bosquets[1].
Hydrographie
La commune est située au confluent de la Somme canalisée et de l'Ancre. On y rencontre plusieurs sources qui portent localement le nom de fontaines. La nappe souterraine est située à 9 m en dessous du niveau du sol[1].
Climat
Le climat d'Aubigny est tempéré océanique avec vents dominants de sud et de nord[1].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (90,4 %), zones urbanisées (5,8 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %), prairies (1,3 %), zones humides intérieures (0,6 %), eaux continentales[Note 1] (0,4 %)[2].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[3].
Urbanisme et aménagement du territoire
La commune présente un habitat groupé, le long de l'ancienne route de Corbie à Amiens. Il existe plusieurs écarts sur le territoire communal : la Ferme de Parfonval et la Gare de Daours située sur le territoire d'Aubigny. La commune a procédé en partenariat avec le conseil général de la Somme à l'aménagement des berges de la Somme canalisée. Elle est dotée d'une salle polyvalente moderne. Des constructions pavillonnaires des années 1970-1980 sont venues étoffer le bâti du village. La grande majorité de la population active travaille dans l'agglomération amiénoise et vit donc au rythme des migrations pendulaires.
Transports et voies de communication
La localité est desservie par les lignes d'autocars du réseau interurbain Trans'80 Hauts-de-France (lignes no 37 et no 53)[4].
Activités économiques et services
La commune possède peu de services hormis l'école et la mairie. Il n'y a aucun commerce.
Cependant, Aubigny possède sur son territoire plusieurs entreprises importantes : l'usine Nestlé-Purina qui fabrique de l'alimentation pour animaux avec un laboratoire (271 employés en février 2019[5]) ; une entreprise de transport routier, une entreprise de mécanique pour les poids lourds. Il existe également plusieurs exploitations agricoles.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Aubigny est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2] - [6] - [7] - [8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9] - [10].
Toponymie
On rencontre plusieurs formes dans les textes anciens pour désigner Aubigny : Albiniacum dès 660[11], Albigniacum en 814[12], Aubeigny, Albeignyacum, Albiguiacum, Aubéguia, Aubergny, Aubegny[1].
Aubignin en picard.
Le nom du village est issu de l'anthroponyme latin[13] ou roman[13] Albinius, suivi du suffixe gaulois -acum ou -iacus qui se transforma en « y » dans la France du nord, du nord-ouest et du centre[14] (-acon) de domaine, propriété.
Histoire
Protohistoire
En 1997, la construction d'un gazoduc, puis son doublement, en 2013, furent l'occasion de fouilles archéologiques sur le territoire de la commune d'Aubigny, au lieu-dit Au Chemin de la pierre. Deux occupations humaines remarquables de l'époque gauloise ont été mises au jour. Un fossé monumental du début du IIIe siècle av. J.-C. appartenant à une enceinte datant du second âge du fer (La Tène) et une tombe aristocratique du IIe siècle av. J.-C. Ces éléments faisaient partie d'un vaste domaine agricole gaulois repéré par prospections aériennes.
Les archéologues ont également mis au jour un silo destiné au stockage du grain, converti plus tard en dépotoir. Le fossé fut comblé vers la fin du IIIe siècle av. J.-C., après un siècle d'utilisation.
Antiquité
La sépulture mise au jour, en 2013, est une sépulture à incinération accompagné d'un riche mobilier funéraire : landiers en fer représentant des têtes d'oiseaux, matériel de toilette (rasoir, pince à épiler, forces). De toute évidence, il s'agit de la tombe d'un dignitaire gaulois du IIe siècle, pendant la domination romaine[15].
Moyen Âge
- Aubigny est mentionné en 662 dans le texte de la charte de fondation de l'abbaye de Corbie par laquelle le village et ses terres furent donnés par Clotaire III, roi des Francs et sa mère la reine Bathilde, à l'abbaye.
- Le premier seigneur d'Aubigny connu était Gamelon d'Aubigny au XIe siècle.
- 1214, Baudouin d'Aubigny prit part à la bataille de Bouvines avec son fils Hugues, aux côtés du roi de France Philippe-Auguste.
- Le 13 octobre 1307, le bailli d'Amiens, Denis d'Aubigny, arrêta les templiers sur ordre du roi Philippe IV le Bel.
- 1325, Regnault d'Aubigny prêta hommage à l'abbé de Corbie pour le fief de la seigneurie d'Aubigny. Il réunit les milices communales du bailliage d'Amiens en 1337, au début de la guerre de Cent Ans.
- 1476, Jean Vilain fit l'acquisition de la seigneurie d'Aubigny. Sa fille Marguerite Vilain épousa Jean de Saint-Delis, écuyer, seigneur d'Heucourt, Havernas, Saint-Germain... Il fut député de la noblesse aux états généraux de Tours en 1485.
Époque moderne
- 1527, une église neuve fut construite dans le village sur un terrain donné par l'abbaye de Corbie.
- 1572, le château était ceint de murailles entourées de douves alimentées par l'eau de la Somme.
- 1603, Pierre de Saint-Delis vendit la seigneurie d'Aubigny.
- 1636, le village d'Aubigny fut brûlé lors du siège de Corbie.
- La seigneurie d'Aubigny passa ensuite à la famille du Fresne jusque 1789. À cette date, Charles du Fresne, seigneur d'Aubigny était également seigneur de Beaucourt où il résidait[1].
Époque contemporaine
- 1794, un instituteur fut nommé dans la commune d'Aubigny.
- 1821, reconstruction de l'église.
- 1821-1827, construction du canal d'Angoulême (Somme canalisée) dans la commune.
- 1832, épidémie : 32 décès.
- 1846, construction du chemin de fer d'Amiens à Arras. La gare de Daours, sur le territoire d'Aubigny est créée en 1872.
- 1849, épidémie : 49 décès.
- 1860, ouverture d'une école de filles.
- 1861, ouverture d'une école spéciale de garçons et de filles.
- 1872, cessation de l'exploitation de la tourbe.
- 1883, reconstruction de l'école de garçons.
- 1898, création d'une compagnie de sapeurs-pompiers[1].
- A la fin du XIXe siècle, l'industrie de la bonneterie employait, les 4/5e de la population active mais commençait à décliner. Un bureau de bienfaisance portait secours aux indigents et aux chômeurs[1].
- 1918, le village subit un violent bombardement, l'hôpital militaire britannique installé dans la mairie-école fut touché. Plusieurs dizaines de morts furent à déplorer.
Seconde Guerre mondiale, massacre des tirailleurs sénégalais
Le , à la fin de la première phase de la Bataille de France, les Allemands avaient constitué une tête de pont en rive gauche de la Somme à Aubigny et à Fouilloy. Le 24e régiment de tirailleurs sénégalais reprit le village après une contre-attaque violente. Mais le lendemain, la 13e division d'infanterie allemande reprit la localité. Une cinquantaine de tirailleurs, blessés, furent achevés par les troupes allemandes, alors qu'ils étaient prisonniers[16]. Cela constitue le premier massacre de tirailleurs sénégalais constaté lors de cette campagne. 315 soldats du 1er bataillon du 24e R.T.S. périrent pour la défense d'Aubigny[17].
Politique et administration
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[21].
En 2020, la commune comptait 544 habitants[Note 4], en augmentation de 26,51 % par rapport à 2014 (Somme : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
Les élèves du village sont scolarisés au sein d'un regroupement pédagogique intercommunal qui associe les communes de Bussy-lès-Daours, Vecquemont et Aubigny[24]. À la rentrée 2019, deux classes sont situées à Vecquemont et deux autres à Aubigny.
Culture, sports et loisirs
- La commune d'Aubigny est l'une des dernières où se pratique encore un sport traditionnel, celui de la balle à la main.
- La véloroute de Vallée de Somme passe à Aubigny.
- Maillot Balle à la main, Aubigny.
- Véloroute de Vallée de Somme à Aubigny.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Sainte-Colombe[25] - [26] : les origines du bâtiment actuel remontent au XVIe siècle mais il a été reconstruit en 1821.
- Cimetière militaire britannique, British Cemetery [27] : 95 corps y reposent (7 Britanniques, 88 Australiens et un inconnu). Édifié par les troupes australiennes en , on continua à y ensevelir des corps jusqu'en .
- Église Sainte-Colombe.
- Monument aux morts.
- Cimetière militaire britannique
- Panneau informatif, guerre 1939-1945.
- Entrée du cimetière.
Héraldique
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La commune a adopté ces armoiries en 2012, création Jacques Dulphy et Daniel Juric. Elles s'inspirent d'un sceau de l'écuyer Gautier d'Aubigny, daté de 1316. Le lambel a été remplacé par un comble ondé symbolisant la Somme. Blasonnement :
Ornement extérieur :
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Personnalités liées à la commune
Décoration
Le secrétaire d’État à la Guerre cite :
- – pour actes de courage, d’abnégation et de résistance face à l’occupation ;
- – pour les morts et les destructions à la suite des violents combats de 1940 ;
- – pour ses habitants fusillés ou déportés : la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze a été attribuée à la commune d'Aubigny (Somme).
Pour approfondir
Bibliographie
- Père Louis-François Daire, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire du doyenné de Fouilloy : repris, corrigé et annoté par Alcius Ledieu, Le Livre d'histoire, 1911 (réimpr. 1993), 233 p.
- Daniel Pillon et Catherine Roussel, Mémoire de pierre, mémoire des hommes du canton de Corbie, Association « Villers-Bretonneux Mémoire », Villers-Bretonneux, 2010 (ISBN 2 - 9 525 411 - 6 - 7).
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Aubigny sur le site de l'Institut géographique national
- Page spécifique du site de la communauté de communes
Notes et références
Notes
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Notice géographique et historique sur la commune d'Aubigny, rédigée par Clotaire Forbras, instituteur, 1899, Archives départementales de la Somme.
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « Le réseau Trans'80 en ligne ».
- Fabrice Julien, « Purge sociale chez Nestlé-Purina », Courrier picard,‎ , p. 5.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- Dans un diplôme de Clotaire III.
- Dans le cartulaire noir de Corbie.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations préceltique, celtiques, romanes, Genève, (lire en ligne), p. 538.
- Charles Rostaing, Les Noms de lieux, Paris, Presses universitaires de France, 1969 p. 49
- « Actualité / Une enceinte monumentale et une sépulture aristocratique gauloises à Aubigny, Somme », sur Inrap, (consulté le ).
- Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940. Paris : Tallandier. pp.39-40.
- Le Courrier picard, 1er juin 2015
- « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
- « Georges Leclercq élu pour un troisième mandat », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Le site de la commune de Vecquemont ».
- Clochers.org
- 40000clochers.com
- « cwgc.org/search/cemetery_detai… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Jacques Béal, Hommes et combats en Picardie 1939-1945, Amiens, Martelle-Editions, 1998, (ISBN 2-87 890-035-9) pp. 162-163