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Antonio Possevino

Antonio Possevino, nĂ© le Ă  Mantoue (Italie) et mort le Ă  Ferrare (Italie) Ă©tait un prĂȘtre jĂ©suite italien, thĂ©ologien, auteur spirituel et controversiste. Il est surtout connu pour des missions diplomatiques entreprises comme lĂ©gat pontifical dans des pays d'Europe de l'Est et du Nord.

Antonio Possevino
Le pĂšre Antonio Possevino
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Activités
Diplomate, prĂȘtre chrĂ©tien, professeur d'universitĂ©
Période d'activité
Fratrie
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Ordre religieux

Jeunesse et formation

À la fin d’études secondaires Ă  Mantoue Possevino va Ă  Rome (1550) oĂč il frĂ©quente des cercles intellectuels. Le cardinal Ercole Gonzaga le prend comme secrĂ©taire et prĂ©cepteur de ses neveux, Francesco et Scipione. Avec eux il voyage et suit des cours de philosophie Ă  Padoue (1557) et Naples (1559).

En juillet 1559 il est de nouveau Ă  Padoue. Des sermons de Benedetto Palmio changent sa vie et le tournent vers une vocation religieuse. Son amitiĂ© avec Gagliardi le conduit Ă  entrer dans la Compagnie de JĂ©sus. Tous deux sont reçus le , Ă  Rome, par Diego Lainez. AprĂšs quelques semaines de noviciat il fait la thĂ©ologie au CollĂšge romain. Ses Ă©tudes sont interrompues car il est envoyĂ© (1560) par Lainez auprĂšs de son ancien protecteur, le duc Emmanuel-Philibert, pour en obtenir le soutien financier nĂ©cessaire Ă  la fondation d’un collĂšge dans le PiĂ©mont.

Activités apostoliques en France

OrdonnĂ© prĂȘtre Ă  Fossano le il est ensuite engagĂ© dans la prĂ©dication Ă  Turin et Chieri. Il passe en France en compagnie du duc de Savoie. Cependant les nĂ©gociants italiens de Lyon craignant des rĂ©actions calvinistes dont ils sont souvent les victimes l’empĂȘchent d’y prĂȘcher le carĂȘme. Il retourne Ă  Chieri mais est rappelĂ© Ă  Lyon en . Pendant une dizaine d’annĂ©es la France sera son champ d’apostolat.

Edmond Auger, provincial de France, le charge de fonder un collĂšge Ă  Avignon. Possevino obtient le soutien des bourgeois de la ville et la fondation est un succĂšs (1565). François de Borgia, nouveau supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral de la Compagnie de JĂ©sus, le charge ensuite de la dĂ©licate mission de mettre fin aux mauvaises relations entre la Sorbonne et les jĂ©suites de Paris. La situation s’amĂ©liore avec la Sorbonne, et Possevino obtient mĂȘme de rencontrer Michel de l'Hospital () dont il obtient qu’il Ă©crive au parlement. Du roi il obtient des lettres patentes autorisant les jĂ©suites Ă  ouvrir des collĂšges en France. Le parlement cependant reste hostile. Cette mission, mĂȘme si pas un succĂšs total, rĂ©vĂšle les dons de diplomate et nĂ©gociateur que possĂšde Possevino. La situation des jĂ©suites au collĂšge de Clermont en est notablement amĂ©liorĂ©e, et d’autres collĂšges peuvent s’ouvrir. C’est le point de dĂ©part d’une longue carriĂšre diplomatique.

AppelĂ© par le cardinal de Bourbon il aide Ă  la fondation d’un collĂšge Ă  Rouen. Il est ensuite nommĂ© recteur du collĂšge d’Avignon. La prĂ©sence d’un vice-recteur lui permet de parcourir tout le sud de la France comme prĂ©dicateur, de Marseille Ă  Lyon, partout oĂč il est nĂ©cessaire de contrer les ‘nouveautĂ©s’ protestantes qui se rĂ©pandent.

AprĂšs une brĂšve visite Ă  Rome oĂč il fait sa profession religieuse dĂ©finitive () Possevino revient en France comme adjoint d’Everard Mercurian, visiteur canonique des maisons jĂ©suites d’Aquitaine et France. Il rĂšgle d’autres affaires Ă  Rouen (un collĂšge) et Ă  Dieppe. À Paris, il s’adonne Ă  la prĂ©dication. NommĂ© recteur Ă  Lyon (1571) il y reçoit François de Borgia, en route pour Rome. DĂ©bordant d’activitĂ©s il participe au synode du diocĂšse de Besançon, y aidant l’évĂȘque et son clergĂ© Ă  dĂ©velopper pour le diocĂšse une stratĂ©gie pastorale dans la ligne du concile de Trente.

Diplomatie pour le Saint-SiĂšge

Électeur de la province d’Aquitaine, Possevino participe Ă  la 3e congrĂ©gation gĂ©nĂ©rale (1573) qui, Ă  la suite du dĂ©cĂšs de Borgia, Ă©lit Everard Mercurian comme supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral de la Compagnie de JĂ©sus. Ce dernier le garde Ă  Rome comme secrĂ©taire de la Compagnie : il le sera quatre ans. En 1576 il fonde le collĂšge Saint-Athanase pour le clergĂ© d’Europe de l’Est.

LĂ©gation auprĂšs du roi de SuĂšde

En 1577 le pape GrĂ©goire XIII lui confie une mission secrĂšte de grande importante. Le roi Jean III Vasa mariĂ© Ă  la princesse polonaise Catherine Jagellon souhaite se rapprocher de la religion catholique et a discrĂštement demandĂ© l’aide du pape. Possevino arrive incognito Ă  Stockholm le . À la suite de longues conversations il en obtient une promesse de foi. De retour Ă  Rome le il fait valoir la rĂ©elle possibilitĂ©, avec la conversion de Jean III, d’un retour de la SuĂšde au catholicisme. L’optimisme est grand. Le Possevino est nommĂ© vicaire apostolique des missions du nord (Hongrie, RuthĂ©nie, Moscovie, Lituanie, PomĂ©ranie, et SuĂšde). Il est autorisĂ© Ă  ouvrir des sĂ©minaires en terres protestantes. Ce qu’il fait sur le voyage de retour en SuĂšde, Ă  Olomouc (Moravie) et Braniewo en Pologne. Il arrive Ă  Stockholm le . Mais le vent y a tournĂ© : constatant que le roi n’a aucune intention de devenir catholique Possevino nomme un chapelain catholique pour la reine. Lui-mĂȘme quitte la SuĂšde le .

Missions diplomatiques en Pologne et Moscovie

La paix de Jam Zapolski. Au centre:le pĂšre Antonio Possevino

Subissant plusieurs dĂ©faites militaires face Ă  Étienne Bathory, roi de Pologne, le tsar de Moscovie Ivan IV 'le Terrible' sollicite l’intervention du pape GrĂ©goire XIII comme mĂ©diateur. Celui-ci envoie Possevino () avec une double mission : rĂ©tablir la paix entre la Pologne et la Moscovie et obtenir l’union de l’Église orthodoxe avec l’Église catholique romaine. Possevino gagne la confiance des deux belligĂ©rants qu’il rencontre personnellement. Une trĂȘve de dix ans est signĂ©e le : c'est la paix de Jam Zapolski. En ce qui concerne le projet d’union des Églises, c’est un Ă©chec[1]. Possevino le met sur le compte de l’ignorance religieuse des Russes et le despotisme d’Ivan IV.

RentrĂ© Ă  Rome en , il est presque immĂ©diatement renvoyĂ© en Pologne pour y rĂ©gler un diffĂ©rend de frontiĂšre entre le roi Étienne Bathory et le duc Rodolphe de Transylvanie. Possevino fonde un sĂ©minaire Ă  Tartu en Estonie (1582) et ouvre un autre, avec le soutien d’Étienne Bathory, Ă  Cluj, dans la Roumanie actuelle, en 1583. Il obtient Ă©galement pour les jĂ©suites l’église Sainte-Barbe de Cracovie. Il est engagĂ© dans des nĂ©gociations secrĂštes avec le roi de Pologne pour la fondation d’un collĂšge dans la mĂȘme ville. Mal vu des jĂ©suites polonais, il est finalement relevĂ© de ses fonctions de lĂ©gat pontifical par GrĂ©goire XIII (), cĂ©dant aux demandes conjointes de l’Empereur, du nonce en Pologne et du supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral des jĂ©suites, Claudio Acquaviva. Se retirant Ă  Braniewo il se consacre Ă  l’écriture.

En septembre 1586 il repart pour Rome, comme messager d’Étienne Bathory qui souhaite le soutien du pape dans son nouveau conflit avec la Moscovie. En cours de route il apprend le dĂ©cĂšs du roi () et rentre immĂ©diatement Ă  Braniewo. MalgrĂ© les prĂ©cautions prises durant l’interrĂšgne il est soupçonnĂ© par les Autrichiens d’utiliser de grandes sommes d’argent pour favoriser un vote en faveur de Sigismond. Ils en appellent au pape qui ordonne Ă  Possevino de rentrer en Italie. En semi exil, il s’installe Ă  Padoue.

Écrivain et maitre spirituel à Padoue

Possevino se consacre Ă  de grandes Ɠuvres au service de la thĂ©ologie et de l’histoire ecclĂ©siastique. C’est l’époque de sa Biblioteca selecta (1593) et du Apparatus sacer ad scriptores veteris et novi testamenti (1603). Le premier prĂ©sente une mĂ©thode d’étude de diffĂ©rentes disciplines avec les auteurs principaux dans chaque domaine. Le second est une bibliographie de 8000 auteurs ecclĂ©siastiques, anciens et contemporains, avec un rĂ©sumĂ© de leurs vies et opinions, et incluant un avis commentĂ© sur leurs Ɠuvres. Il est engagĂ© Ă©galement dans des controverses avec les protestants, et Ă©crit des traitĂ©s d’histoire ecclĂ©siastique et des Ɠuvres Ă  caractĂšre spirituel.

Possevino donne une nouvelle impulsion Ă  la maniĂšre de donner les Exercices spirituels. Il les donne de maniĂšre individuelle Ă  des personnes importantes et influentes, Ă©vĂȘques, religieux. Le jeune François de Sales, Ă©tudiant le droit Ă  l'universitĂ© de Padoue le choisit comme directeur spirituel et fait les Exercices sous sa direction.

Il continue par ailleurs ses activités de prédicateur, à Mantoue, Venise et Bologne. Il est souvent amené à participer à des synodes diocésains, et contribue, en particulier, aux réformes des diocÚses de Mantoue et Monferrato. Possevino meurt à Ferrare le .

ƒuvres

  • Missio Moscovitica dans (Ă©d. Giannantonio Valtrini) Annuae litterae Societatis Jesu anni MDLXXXII (p. 226–272). La Relation de voyage a Ă©tĂ© rĂ©Ă©ditĂ© par P. Pierling (S.J.), Antonii Possevini Missio Moscovitica ex annuis litteris Societatis Jesu excerpta et adnotationibus illustrata. Parisiis 1882.
  • Trattato del santissimo sacrificio dell'altare detto messa, Lyon, 1563.
  • Il soldato cristiano, Rome, 1569.
  • De necessitate et utilitate docendi catholici catechismi, Cracovie, 1583.
  • Moscovia, Vilna, 1586.
  • Iudicium de Nuae militis scriptis, Rome, 1592. (Iudicium de Nuae scriptis - Google Books)
  • Bibliotheca selecta, Rome, 1593.
  • Apparatus ad omnium gentium historiam, Venise, 1597.(Antonii Possevini Apparatus ad 
 - Google Books)
  • Apparatus sacer ad scriptores Veteris et Novi Testamenti, Venise, 1603.

Écrits de controverse:

  • Risposta a Pietro Vireto, Nicolo Balbiani. e a due altri heretici, Avignon, 1566.
  • NotĂŠ verbi Dei et ApostolicĂŠ EcclesiĂŠ,Posen, 1586.
  • Nuova risposta di Giovanni Filoteo d'Asti, Bologna, 1607.
  • Risposto del Sig. Paolo Anafesto, Bologna, 1607.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Antoine Possevin, jĂ©suite, dans Louis Ellies Dupin, Nouvelle bibliothĂšque des auteurs ecclĂ©siastiques, chez Pierre Humbert, Amsterdam, 1711, tome XVII, p. 47-48 (lire en ligne)
  • Alberto Castaldini (ed): Antonio Possevino; i gesuiti e la loro eredita culturale in Transilvania, Roma, IHSI, 2009, 188pp.
  • Antonio Secondo Tessari: Antonio Possevino e l'architettura, dans AHSI, vol.52 (1983), p. 247.
  • John Patrick Donnelly: Antonio Possevino and Jesuits of Jewish Ancestry, dans AHSI, vol.55 (1986), p. 3.
  • Emanuele Colombo, Antonio Possevino in Dizionario Biografico degli italiani (lire en ligne)

Liens externes

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