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Antoine Roy (homme politique)

Antoine, comte Roy, est un homme politique et financier français, né le à Savigny (Haute-Marne) et mort à Paris le [1].

Antoine Roy
Illustration.
Antoine-Jean Gros, Portrait d'Antoine Roy, comte Roy, vers 1821-1824
Fonctions
Ministre des Finances
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Ministre des Finances
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Ministre d'État
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Ministre des Finances
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Pair de France
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Député de la Seine
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Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Savigny
Date de décès
Lieu de décès Paris
Parti politique Royaliste

Biographie

Il fait ses études au collège de Langres, son droit à Paris et est reçu avocat en 1785.

Il ne prend aucune part à la Révolution dont il n'approuve pas les idées, et conserve sa place au barreau, où il défend Durosoy, en 1792, et, en l'an III, plusieurs des accusés du 13 vendémiaire.

Il ne cache pas alors ses prĂ©fĂ©rences royalistes, ce qui lui vaut d'obtenir du duc de Bouillon la jouissance de la terre de Navarre et l'administration de ses forĂŞts (1798) ; puis il acquiert la plus grande partie des biens du duc en grandes difficultĂ©s financières, moyennant une rente annuelle de 300 000 francs mais le duc meurt subitement quelques mois après, et en consĂ©quence Roy se trouve l'un des plus riches propriĂ©taires fonciers de France.

En 1801, l'État lui intente un procès en restitution de 2 millions de francs, soit la somme qu'il s'est appropriée à tort dans l'administration des propriétés du duc, devenues propriétés nationales. Roy refuse d'abandonner la jouissance de la forêt de Navarre et en appelle à la justice dans un mémoire où il rappelle le mot du fermier de Sans-Souci : « Il y a des juges à Berlin ». Mais il perd son procès en 1802 et de nouveau en 1813, et le domaine de Navarre passe aux mains de l'impératrice Joséphine, puis au prince Eugène de Beauharnais et à ses fils; Roy en garde contre l'empereur une profonde rancune.

Aux Cent-Jours, élu, le , représentant du grand Collège de la Seine, il se pose en adversaire irréconciliable de Napoléon. Le , il s'oppose à la prestation du serment de fidélité ; le 16, il demande qu'un comité spécial examine si la guerre est nécessaire. Dans la discussion des lois financières, il prend de nouveau la parole et s'efforce par tous les moyens de supprimer les ressources de l'armée.

Au retour de Gand, il se hâte de se présenter à la Cour, où il est reçu comme une des victimes du despotisme impérial ; mais le roi lui fait sentir que si la victime a à se plaindre, ce n'est pas de sa pauvreté. Réélu député, le , le , et le , il vote souvent avec la minorité dans la Chambre introuvable, surtout dans les questions secondaires, à l'égard desquelles il affecte un certain libéralisme.

En 1817 et en 1818, il est rapporteur du budget, et fait réaliser, à ce titre, sur l'exercice de 1819, une économie de 21 millions.

Le , en raison des talents d'administrateur dont il a fait preuve, il est appelé à succéder à Corvetto au ministère des Finances, mais n'a pas le loisir d'appliquer les réformes qu'il a en vue, car, le 28 du même mois, il suit le cabinet Richelieu dans sa retraite.

Nommé alors ministre d'État et membre du conseil privé, commissaire de la caisse d'amortissement et de celle des dépôts et consignations, il reprend sa place sur les bancs de la Chambre et est chargé d'examiner l'arriéré des comptes financiers pour les années de 1815 à 1818 ; à la suite de son rapport sur le nouveau budget, il obtient un dégrèvement de 20 millions sur les contributions mobilière et immobilière.

Rappelé de nouveau au ministère des Finances à la place du baron Louis, le , il conserve son portefeuille jusqu'au , prend l'initiative de plusieurs réformes qui améliorent singulièrement la situation financière de la France, dépose le un projet pour la libération définitive des acquéreurs des biens nationaux, et obtient le un dégrèvement des impôts qui pesaient sur la propriété foncière. En outre, grâce à l'évacuation du territoire par les Alliés il fait régulariser les dettes des départements et leur octroie des indemnités proportionnelles.

Après avoir cédé en décembre son portefeuille à Joseph de Villèle, il est nommé pair de France, le , et créé comte par le roi. À la Chambre Haute il continue de s'occuper particulièrement de finances, combat énergiquement la conversion des rentes, et propose sans succès un amendement au projet.

Lorsque de Martignac arrive aux affaires, Roy prend pour la troisième fois le portefeuille des Finances, du au ; mais ses idées financières rencontrent alors autant d'obstacles dans la majorité parlementaire qu'auprès de Charles X, qui, résolu à former un cabinet de réaction avec Polignac, propose à Roy de garder son portefeuille, mais avec de telles conditions que celui-ci est mis dans la nécessité de refuser ; il se retire le avec les ordres du Saint-Esprit et de Saint-Michel.

À partir de cette époque, il se consacre exclusivement à ses occupations parlementaires à la Chambre Haute. Il adhere au gouvernement de Louis-Philippe et est fréquemment chargé des rapports sur les impôts, la loterie et le budget. Il est président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations de 1837 à 1847.

De 1833 à sa mort, il est conseiller général du Canton d'Épernay (Marne).

Un portrait de lui portant la cravate de la LĂ©gion d'honneur par le baron Gros, figure Ă  la vente publique Ă  Paris le 18/12/2019 (reprod. coul. dans "La Gazette Drouot" no 42- 6/12/2019,u p. 102) .

Il laisse Ă  sa mort une fortune Ă©valuĂ©e Ă  environ quatre millions de valeurs mobilières, deux hĂ´tels rue de la ChaussĂ©e d'Antin estimĂ©s 640 000 francs-or, des forĂŞts et des fermes dans la Marne, la Haute-Marne, l'Eure, l'Aisne et le Cher[2].

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (37e division)[3]; il était grand-croix de la Légion d'honneur.

Roy a deux filles de son mariage le à Paris avec Adélaïde Sophie Barré (1775-1812) :

Patrimoine

À sa mort, son énorme fortune était évaluée à 4 millions de francs-or environ.

La dĂ©claration de succession faite dans le deuxième arrondissement en 1848 (A.S., DQ7 3496, no 29) mentionne les hĂ´tels de la chaussĂ©e d'Antin et des valeurs mobilières estimĂ©es Ă  2 815 207 francs-or non compris 50 000 francs de rente 3% sur l'Ă©tat, des objets mobiliers lĂ©guĂ©s et ameublement des rĂ©sidences provinciales. Doivent ĂŞtre inclus des fermages arriĂ©rĂ©s et courant d'une valeur de 52 000 francs-or, 22,400 francs pour les comptes des rĂ©gisseurs, 33 600 francs contre-partie de la valeur des coupes de bois[2].

Travaux

  • Auteur de nombreux rapports sur les matières financières et les travaux publics ;
  • Prohibition des Jeux de loterie ;
  • Participation Ă  la rĂ©daction du Code forestier (1825) ;

Hommages

Monogramme A et R entrelacées sur l'obverse de la monnaie de 5 Francs 1820. Cette pièce a été créée par la Monnaie de Paris en l'honneur de Antoine comte Roy

Bibliographie

  • Jacques Bernot, Le comte Roy (1764-1847) : De la fortune privĂ©e au service de l'État, Eric Mension-Rigau (PrĂ©face), Editions ClĂ©ment Juglar, 2017
  • « Roy (Antoine)», dans Guy Antonetti, Les ministres des Finances de la RĂ©volution française au Second Empire. Dictionnaire biographique tome 2: 1814-1848, Paris, ComitĂ© pour l'histoire Ă©conomique et financière de la France, 2007, p. 131-174. Ouvrage numĂ©risĂ©.
  • « Antoine Roy (homme politique) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • ?Hyde de Neuville - IrrĂ©ductible adversaire de NapolĂ©on Ier – Jacques Faugeras
  • Sancerre – Un millĂ©naire d’Histoire mouvementĂ©e - Jacques Faugeras
  • Sancerre – Deux millĂ©naires d’Histoire - Jacques Faugeras
  • Compte rendu du ComitĂ© des Baliveaux - Samedi en ForĂŞt d’Enghien?

Notes et références

  1. Institut de la gestion publique et du développement économique (IGPDE)
  2. Adeline Daumard, La bourgeoisie parisienne de 1815 Ă  1848, Paris, Albin Michel, , 677 p. (ISBN 978-2-226-08557-3, BNF 35818953), page 175
  3. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 305

Liens externes

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