Château de Navarre
Le château de Navarre désigne un site à 2 km d’Évreux dans le département de l'Eure où se succédèrent plusieurs châteaux.
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Origines
Un premier château avait été bâti en 1330 par Jeanne II de Navarre.
Il fut reconstruit en 1686 par Jules Hardouin-Mansart pour Godefroy-Maurice de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon et comte d'Évreux.
Godefroy Charles Henri de La Tour d'Auvergne[1] y fait faire plusieurs aménagements jusqu'en 1786, parmi lesquels deux fabriques, un temple de l'Amour et un jardin d'Hébé. Les jardins, remaniés par des architectes anglais, comportent serres et orangerie.
Le temps napoléonien
En 1809, la vente en fut faite aux enchères, Napoléon s’en rendit adjudicataire, moyennant la somme de 900 000 francs. En 1810, après son divorce, il l’offrit en cadeau à l’Impératrice Joséphine, faite duchesse de Navarre, qui l’habita pendant deux ans. Il alla même la visiter trois fois dans son nouveau domaine.
Joséphine s’était plu à embellir ces lieux, négligés depuis nombre d’années.
Elle allait fréquemment visiter son château. C’est dans ces lieux que, journellement et à toute heure, elle recevait une foule de familles qui ne subsistaient que de ses bienfaits. C’est là que, fréquentant désormais moins de monde, elle avait retrouvé des amis.
Le duc de Leuchtenberg, son petit-fils, autorisé par le Roi Louis-Philippe [2], vendit ce domaine en 1834 à un Dauvet (de la famille du marquis Desmarets, grand fauconnier de France), pour la somme de 1 200 000 francs environ.
Reconversion du site
M. de Dauvet abattit le château en 1836, construisit une usine et vendit en détail terres et prairies.
Quant à la forêt d'Évreux, dépendant autrefois du domaine de Navarre, elle ne faisait pas partie de l'apanage de l'impératrice Joséphine. Cette forêt avait été vendue en détail, à peu près en même temps que le château, par les princes de Rohan, héritiers du dernier duc de Bouillon.
Sur l'emplacement du château se trouve aujourd'hui l'hippodrome d'Évreux et le quartier a pris le nom de « quartier de Navarre ».
Source
- Marie-Anne Adélaïde Lenormand, Mémoires historiques et secrets de l'Impératrice Joséphine : Marie-Rose Tascher de la Pagerie, première épouse de Napoléon Bonaparte, vol. 3, L'auteur-éditeur, Dondey-Dupré père et fils, , 2e éd. (lire en ligne) ;
- Les nièces de Mazarin : mœurs et caractères au XVIIe siècle, Firmin Didot frères, fils et Cie, , 5e éd., 520 p. (lire en ligne) ;
- Procès-verbal de mise et prise de possession du domaine de Navarre pour l’impératrice Joséphine (en 1810), avec un état des bustes, statues et pièces en sculpture qui ornent le château et les jardins, etc., ainsi qu'un projet d’acte manuscrit en trois exemplaires différents (Archives nationales de France : MC/ET/CVIII/825) ;
Notes et références
- Sources fascicule 20 personnalités qui ont fait Évreux édité à l'occasion des Journées du Patrimoine 2010 par les Archives municipales d'Évreux.
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Ordonnance du roi qui autorise Auguste de Beauharnais à vendre le domaine de Navarre6 février - 3 mars 1834 — Ordonnance du roi qui autorise le duc de Leuchtenberg, prince d'Eichstatt, à vendre le domaine de Navarre qu'il possède à titre de majorat, et prescrit le remploi du prix de ce domaine. Louis-Philippe, etc. ; — Vu la demande à nous présentée au nom de M. le prince Auguste-Charles-Eugène-Napoléon duc de Leuchtenberg, prince d'Eichstätt, ladite demande tendant à obtenir l'autorisation de vendre les biens composant le domaine de Navarre, tels qu'ils avaient été accordés à l'impératrice Joséphine, aïeule du prince dans la ligne paternelle, suivant lettres patentes d'investiture des 9 avril et 29 juin 1810, et tels qu'ils ont été recueillis pur le prince, ainsi qu'il résulte de l'inscription faite en son nom au sceau de France le 8 février 1828; — Vu le procès-verbal de visite et d'estimation commencé le 10 août 1833 et clos le 20 octobre suivant ; — Vu les dispositions des décrets des 1er mars 1808 et 5 mars 1810, concernant la vente et le remploi des biens affectés aux majorats et dotations ; — Vu la loi du 15 mai 1818, qui a réuni le domaine extraordinaire au domaine de l'État ; — Considérant qu'il est également de l'intérêt du donataire et de celui de l'État d'aliéner les biens qui composent le majorât recueilli par le prince Auguste-Charles-Eugène-Napoléon duc de Leuchtenberg ; — Sur le rapport de notre ministre des Finances ; — Nous avons ordonné, etc.
- Art. 1. Le prince Auguste-Charles-Eugène-Napoléon de Leuchtenberg est autorisé à vendre les biens composant le domaine de Navarre, que ce prince possède à titre de majorât comme ayant succédé à la dotation de l'Impératrice Joséphine, son aïeule dans la ligne paternelle, et tels que lesdits biens sont désignés dans les lettres d'investiture du 29 juin 1810 et le procès-verbal de mise en possession du 29 janvier 1811.
- 2. La vente aura lieu avec publicité et concurrence, soit au rabais, soit aux enchères devant le préfet du département de l'Eure et en présence d'un préposé du domaine de l'État et du mandataire du prince.
- 3. Le prix sera stipulé « payable aux époques » et avec les intérêts fixés par les lois des 10 floréal an X et 5 ventôse an XII.
Le principal de ce prix sera versé par les acquéreurs à la caisse des dépôts et consignations, et employé, sous la surveillance de l'administration des domaines, en acquisition de rentes sur l'État, qui seront immobilisées au livre des majorats et dotations, conformément au décret du 4 juin 1809.
Les intérêts de ce même prix seront payés directement par les acquéreurs au donataire ou à son fondé de pouvoirs. - 4. Immédiatement après la vente du domaine dont il s'agit, le mandataire du prince sera tenu de se présenter à la commission du sceau, pour y faire opérer, sur les brevets primitifs du majorat, les mentions relatives aux remplacements autorisés en faveur du donataire par la présente ordonnance.
- Source
- Victor Alexis Désiré Dalloz, Jurisprudence générale : Répertoire méthodique et alphabétique de législation, de doctrine et de jurisprudence en matière de droit civil, commercial, criminel, administratif, de droit des gens et de droit public,, vol. 30, Bureau de la Jurisprudence Générale, (lire en ligne)