Anse-Bertrand
Anse-Bertrand (en créole guadeloupéen : Lansbétran) est une commune française située dans le département de la Guadeloupe.
Anse-Bertrand | |||
Porte d'Enfer. | |||
Administration | |||
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Pays | France | ||
Région | Guadeloupe | ||
Département | Guadeloupe | ||
Arrondissement | Pointe-Ã -Pitre | ||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Nord Grande-Terre | ||
Maire Mandat |
Édouard Delta 2020-2026 |
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Code postal | 97121 | ||
Code commune | 97102 | ||
Démographie | |||
Gentilé | Ansois | ||
Population municipale |
3 871 hab. (2020 ) | ||
Densité | 62 hab./km2 | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 16° 28′ 20″ nord, 61° 30′ 26″ ouest | ||
Altitude | Min. 0 m Max. 90 m |
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Superficie | 62,5 km2 | ||
Type | Commune rurale et littorale | ||
Unité urbaine | Anse-Bertrand (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Les Abymes (commune de la couronne) |
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Élections | |||
Départementales | Petit-Canal | ||
Législatives | Deuxième circonscription | ||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Guadeloupe
Géolocalisation sur la carte : Guadeloupe
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Géographie
Localisation
S'étendant sur 62,5 km2 de superficie totale[1], la commune d'Anse-Bertrand est située à l'extrême nord de la Grande-Terre. Les communes limitrophes sont Port-Louis et Petit-Canal.
Urbanisme
Typologie
Anse-Bertrand une commune rurale[Note 1] - [2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3] - [4]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Anse-Bertrand, une unité urbaine monocommunale[I 1] de 3 871 habitants en 2020, constituant une ville isolée[I 2] - [I 3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction des Abymes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5] - [6].
La commune, bordée par la mer des Caraïbes à l'ouest et par l'océan Atlantique à l'est, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[7]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[8] - [9].
Lieux-dits et hameaux
Les lieux-dits d'Anse-Bertrand sont Beaufond, Bellevue-Rouillère, la Berthaudière, Budan, Cadoue, Campèche, la Chapelle, Coquenda, Desbonnes, Fond-Rose, Guéry, Haut-de-la-Montagne, Macaille, Mahaudière, Marie-Thérèse, Massioux, Pavillot, les Portlands, Pressec, Saint-Jacques et Sans-Fenêtre.
Toponymie
Appelé autrefois « Anse de Saint Bertrand », Le nom de la commune provient de l'Anse-Bertrand, où s'est implanté le bourg. Outre son titre d’anse, qui correspond à la forme de ses contours, son nom proviendrait du prénom du premier pêcheur venu s'installer dans la commune, Bertrand Patternait[10].
Histoire
Le village fut le lieu de refuge des Indiens caraïbes qui fuyaient les premiers colons. En 1660, le gouverneur Charles Houël, lors du traité de Basse-Terre, laissa aux derniers Caraïbes cette région la moins fertile de l'archipel : quelque 2 000 hectares entre la pointe de la Grande Vigie et la pointe des Châteaux. En 1730, il ne restait que 76 Caraïbes sur ce territoire. En 1825, seules sept familles étaient encore présentes, localisées à l'anse du Petit-Portland. Un article de journal de 1855 évoque les « derniers sauvages » réfugiés aux Fonds Caraïbes de l'Anse-Bertrand. En 1882, un groupe de quinze personnes et leurs familles, descendants des Caraïbes d’Anse-Bertrand, revendiquent 200 hectares à l’extrême nord de la Grande-Terre. Leur pétition envoyée aux autorités est le dernier acte de revendication des Amérindiens[11].
Peu à peu, les descendants des Caraïbes cédèrent leurs terres aux colons venus y cultiver la canne à sucre et le coton. C'est ainsi qu'en 1790, étaient recensées douze cotonneries, vingt-quatre moulins à vent et vingt-une sucreries. C'est dans l'une d'entre elles, l'habitation La Mahaudière (du nom de son propriétaire Douillard Mahaudière) qu'eut lieu l'un des plus célèbres procès de l'histoire de la Guadeloupe, opposant en 1840 ce planteur à Lucile, une esclave accusée d'avoir empoisonné sa maîtresse.
L'histoire de la commune d'Anse-Bertrand est donc caractérisée par une colonisation tardive et par la lenteur de son détachement du quartier de Port-Louis détachement qui ne sera réalisé qu'en 1737.
Si la culture de la canne a toujours été présente, celle du coton a été bien plus importante tout au long du XVIIIe siècle. Le siècle suivant est en revanche celui du sucre, si bien qu'en 1835, 73 % des surfaces cultivées sont consacrées à cette culture. La faible productivité des terres conduit une partie des habitations de la commune à faire broyer ses cannes aux usines Bellevue et Beauport vers 1865, situées sur le territoire de la commune voisine de Port-Louis. À la fin du XIXe siècle, l'usine de Beauport rachète la majorité des terres sucrières de la commune et domine l'économie locale jusqu'à sa cessation d'activité en 1990.
Anse-Bertrand fut un site d'observation privilégié de l'éclipse solaire du 26 février 1998[12].
Politique et administration
Anse-Bertrand est régie par la Loi littoral (97121).
Rattachements administratifs et électoraux
La commune appartient à l'arrondissement de Pointe-à -Pitre et au canton de Petit-Canal depuis le redécoupage cantonal de 2014. Avant cette date, elle était le chef-lieu du canton d'Anse-Bertrand.
Pour l'élection des députés, Anse-Bertrand fait partie depuis 1988 de la deuxième circonscription de la Guadeloupe.
Intercommunalité
Depuis 2014, Anse-Bertrand appartient à la communauté d'agglomération du Nord Grande-Terre (CANGT), dans laquelle elle est représentée par trois conseillers.
Liste des maires
Politique de développement durable
La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2010[16].
Jumelages
- Columbus (États-Unis) depuis .
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].
En 2020, la commune comptait 3 871 habitants[Note 3], en diminution de 25,34 % par rapport à 2014 (Guadeloupe : −4,15 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
Comme toutes les communes de l'archipel de la Guadeloupe, Anse-Bertrand est rattachée à l'Académie de la Guadeloupe. La ville possède sur son territoire deux écoles maternelles (Adela-Deschamps et Campeche) et trois écoles primaires (Guéry, Macaille et Massioux). En ce qui concerne l'enseignement secondaire, la ville accueille le collège Fernand-Balin[21] tandis que le lycée le plus proche est le lycée d'enseignement général et professionnel Nord-Grande-Terre à Port-Louis.
Équipements culturels et sportifs
Les équipements sportifs sont l'hippodrome Saint-Jacques (qui sert également de centre de réunions), le seul de la Guadeloupe, et le stade municipal Lilian Thuram. Ils accueillent les clubs sportifs :
- US Ansoise, football
- UVN (Union vélocipédique du Nord), cyclisme
Économie
L'économie de la commune repose sur l'agriculture et plus particulièrement sur la culture de la canne à sucre. Elle présente encore de nombreux aspects de ce riche passé dont on peut voir les traces à travers les divers moulins à vent épars sur le territoire de la commune, tel celui de l'habitation La Mahaudière. Un parc éolien est installé à la Mahaudière.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Denis d'Anse-Bertrand. L'église est dédiée à saint Denis de Paris.
La commune présente des paysages naturels remarquables comme la pointe de la Grande Vigie située à l'extrême nord de l'île, dont le paysage est constitué de falaises hautes de 80 mètres qui plongent dans l'océan Atlantique et la pointe de la Petite Vigie classée au Conservatoire du Littoral. Par beau temps, il est possible de voir au loin les îles de la Désirade (50 km), d'Antigua (70 km) et de Monserrat (80 km) ; la Porte d'Enfer, qui est un petit bras de mer encerclé par des falaises où se trouve une grotte dans la falaise surnommée le trou de Madame Coco ou encore la pointe du Souffleur, constituée de geysers maritimes.
Les principales plages de la commune sont : la plage de la Chapelle (qui constitue un spot de surf), la plage de Porte d'Enfer, l'anse Pistolet, l'anse Laborde et l'anse Colas.
Parmi les éléments architecturaux de la commune se trouvent le port de pêche de Ravine Sable, le moulin de Beaufond, et l'habitation La Mahaudière. Par ailleurs la mairie de la commune et le square qui l'entoure sont l'œuvre de l'architecte Ali Tur, réalisés entre 1930 et 1932[22]. Le monument aux morts d'Anse-Bertrand, datant de 1935 et arborant deux bronzes (une statue du Poilu au repos de Léon Leyritz et un bas-relief du Gisant et de la Victoire de Louis Bate)[23], est inscrit aux monuments historiques en 2018.
- La pointe du Piton.
- La Pointe de la Petite-Tortue.
- Anse-Bertrand (la baie)
- Cimetière d'Anse-Bertrand
Personnalités liées à la commune
- Lilian Thuram, footballeur, champion du monde 1998 avec l’équipe de France, auteur de deux buts lors de la demi-finale France-Croatie de 1998.
- José Moustache, ancien maire d'Anse Bertrand et ancien président du conseil régional de la Guadeloupe
- Serge Nubret, culturiste et acteur guadeloupéen (Mr. Univers – 1976 ; Mr. World – 1977).
- Robert Carlosse, premier vainqueur du Tour cycliste de la Guadeloupe.
- Molière Gène, vainqueur guadeloupéen du Tour cycliste de la Guadeloupe en 1991.
- Yohann Gène, premier noir et premier guadeloupéen à être cycliste professionnel et à avoir pris part au Tour de France en 2011.
- Régis Maréchaux, champion guadeloupéen de cyclisme amateur.
- Young Chang Mc, artiste urbano-caribéen, fut le 1er artiste urbain antillais à atteindre la barre des " 1 millions de vues" sur la plateforme de vidéo YouTube.
- Dominik Bernard, comédien et metteur en scène.
- David & Corinne, artiste Zouk des années 80.
Pour approfondir
Bibliographie
- Michel Éclar et Jean Juraver, Anse-Bertrand : une commune de Guadeloupe hier, aujourd'hui, demain, éditions Karthala, Paris, 1992 (ISBN 2-86537-338-X).
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel de la Ville d'Anse-Bertrand.
- Site de l'Office municipal de tourisme d'Anse-Bertrand.
- Site du Conseil départemental de la Guadeloupe.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Site de l'Insee
- « Unité urbaine 2020 d'Anse-Bertrand (9A101). », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d'habitants dans les unités urbaines », (consulté le ).
Autres sources
- Chiffres clés de la commune d'Anse-Bertrand (97102), INSEE, 21 avril 2021.
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition » (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Commune hors attraction des villes », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Anse - Bertrand », .
- André Delpuech, Archéologie historique en Guadeloupe : Une autre approche du passé antillais, Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe, (ISSN 2276-1993), « Derniers Amérindiens de Guadeloupe », p. 19-59
- « L'éclipse totale de soleil du 26 février 1998 sur la Guadeloupe » (consulté le ).
- Déclaré inéligible, il est démissionné par le préfet de Guadeloupe.
- « Alfred Dona-Erie intronisé à Anse-Bertrand », sur MAXImini.com, (consulté le )
- « Les conseils municipaux élus le 28 juin dernier choisissent leurs édiles », Guadeloupe La 1re, 4 juillet 2020.
- FICHE | Agenda 21 de Territoires - Anse-Bertrand, consultée le 25 octobre 2017
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
- pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020
- Site du Collège Fernand-Balin d'Anse-Bertrand.
- Michèle Robin-Clerc, Note descriptive de l’œuvre d’Ali Tur, Basse-Terre, Conseil régional de Guadeloupe, (lire en ligne), p. 7-8.
- Séverine Laborie, « Eléments remarquables de la commémoration des morts de la Guerre 14-18 : Les monuments aux morts de Guadeloupe », Bulletin de la Société d'histoire de la Guadeloupe, Société d'histoire de la Guadeloupe, no 168,‎ mai–août 2014, p. 169–198 (lire en ligne)