Accueil🇫🇷Chercher

Alexis Cordesse

Alexis Cordesse, né à Paris le , est un photographe français. Il est connu pour ses travaux portant sur le génocide des Tutsis au Rwanda et ceux réalisés au Proche-Orient.

Alexis Cordesse
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Activité
Autres informations
Distinction
Prix Lucien & Rodolf Hervé, 2010
Prix Arcimboldo, 2011.

Il est lauréat du Prix Lucien & Rodolf Hervé en 2010[1] et du Prix Arcimboldo en 2011[2].

Biographie

Fils d’un père artiste peintre et d’une mère architecte et maire adjointe à la culture d’une commune de la banlieue parisienne, Alexis Cordesse entame sa carrière de photographe en 1990, en tant qu'assistant de Gianni Giansanti, puis comme stagiaire au sein de l'agence Sygma[3]. Au printemps 1991, à la fin de la première Guerre du Golfe, il se rend dans le nord de l’Irak où il réalise ses premières photos, à l'âge de 20 ans[4]. Il couvre par la suite les conflits majeurs de l’après-guerre froide, en Somalie, en Bosnie-Herzégovine, dans les territoires palestiniens occupés, en Afghanistan. Parallèlement, il se consacre à un travail au long cours sur le Sida en France (« Vies volées », 1992-1995). Ses photographies sont publiées dans la presse française et étrangère, exposées au festival Visa pour l’Image (1992). Il participe au premier Joop Swart World Press Master Class en 1995.

Au milieu des années 1990, il s’éloigne de la pratique du reportage pour produire des objets hybrides qui explorent la part de manque des images et leur relation au récit historique. Il réalise avec le cinéaste Eyal Sivan une série de courts-métrages à partir de son travail photographique et sonore (« Populations en danger », 1996-1998). Le film « Itsembatsemba » à propos du génocide des Tutsi du Rwanda reçoit, en 1997, le Merit Winner Award au San Francisco International Film Festival, ainsi que la mention spéciale au Festival du cinéma documentaire de Bilbao la même année. Il est présenté à la Documenta11 de Cassel en 2002 et à l’ICP lors de la première Triennal of Photography and Video organisée à New York en 2003.

Entre 1998 et 2001, il séjourne régulièrement à Cuba où il travaille notamment comme photographe de village auprès d’une communauté paysanne des montagnes de la Sierra Maestra. Cette série de portraits et de paysages s’accompagne d’un texte du journaliste et écrivain français Philippe Lançon.

En 2004, il réalise L'Aveu, second volet de son travail consacré au Rwanda[5]. Produite par Libération, cette série de portraits et d’extraits d’aveux de femmes et d’hommes ayant participé aux massacres fait l’objet d’un numéro spécial du quotidien, accompagné d’un texte du journaliste français Christophe Ayad.

Alexis est lauréat en 2010 du prix Lucien & Rodolf Hervé, et, en 2011, du prix Arcimboldo pour Borderlines, un travail sur la notion de frontière en Palestine. Combinant une approche documentaire et conceptuelle, Borderlines évoque aussi bien la ligne de démarcation entre deux territoires, que la limite entre vérité et mensonge, constat photographique et invention visuelle[6].

En 2013, Alexis retourne au Rwanda pour réaliser Absences[7] - [5] et termine ainsi une trilogie entamée dix-neuf ans plus tôt. L’ensemble de ses travaux sont présentés au musée Kazerne Dossin à Malines, en Belgique, à l’occasion du vingtième anniversaire du génocide ainsi que dans plusieurs expositions collectives[8].

Entre 2017 et 2020, Alexis part à la rencontre d’exilés syriens en Europe et au Moyen-Orient. Au fil de ses rencontres, il collecte des photographies personnelles et écrit les histoires de ces images et de ceux qui les lui ont confiées[9] - [10]. Inscrit dans le hors-champ des images d’actualité, le récit, intitulé Talashi, est présenté sous la forme d'une installation au festival Fotografia Europea[11], à Reggio d'Émilie, en Italie, au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge[12], à Genève, ainsi qu’aux Rencontres d’Arles[13] dans le cadre de l’exposition Un monde à guérir. Publié aux éditions Xavier Barral, le livre Talashi est classé par la revue anglaise 1000 Words parmi les dix meilleurs livres de photographie de l'année 2022[14].

En 2021, le musée Nicéphore-Niépce de Chalon-sur-Saône lui consacre une rétrospective[15].

Les travaux d’Alexis Cordesse sont présents dans de nombreuses collections publiques et privées, dont le Fonds national d’art contemporain, le Fonds régional d'art contemporain d'Auvergne, le musée Nicéphore Niépce, la Bibliothèque nationale de France, les Rencontres d’Arles[16], la collection Neuflize-Vie ABN Amro.

Expositions

Expositions personnelles

Expositions collectives

Publications

Monographies

  • 2006 : Du Beau Travail !, avec ZoĂ© Varier, aux Ă©ditions Trans Photographic Press[21]
  • 2011 : Borderlines, portfolio en Ă©dition limitĂ©e
  • 2020 : J’ai marchĂ© dans la somnolence de mondes contraires, livre d’artiste publiĂ© en auto-Ă©dition
  • 2021 : Talashi, Ă©ditions Xavier Barral[19]

Ouvrages collectifs

  • 2015 : Une brève histoire de l’avenir, catalogue d’exposition, Ă©ditions Hazan
  • 2015 : J’aime les panoramas, sous la direction de Laurence Madeline et Jean-Roch Bouiller, coĂ©dition Mucem/Flammarion
  • 2017 : Paysages entre nature et histoire par Pierre Wat, Ă©ditions Hazan
  • 2018 : La Photographie contemporaine – nouvelle Ă©dition avec Michel Poivert, Ă©ditions Textuel
  • 2019 : 50 ans de photographie française avec Michel Poivert, Ă©ditions Textuel
  • 2021 : La rĂ©gion humaine, 20 ans de photographie documentaire, Ă©ditions Loco/Le bleu du ciel
  • 2022 : Un invincibilie estate, catalogue du festival Fotografia Europea 2022, Fondation Palais Magnani – Silvana Editoriale (en italien)
  • 2022 : 160 ans de photographies Ă  travers les collections de la Croix rouge et du Croissant rouge, Ă©ditions Textuel
  • 2023 : 50 ans dans l’oeil de LibĂ©, Ă©ditions du Seuil

Prix et distinctions

  • 1993 : World Press Photo Joop Swart Masterclass
  • 1995 : 3e prix de l'Observer Hodge Award
  • 1997 : Merit Award au Festival international du film de San Fransisco.
  • 1997 : Mention spĂ©ciale au festival international du film documentaire et court-mĂ©trages de Bilbao
  • 2010 : LaurĂ©at du Prix Lucien & Rodlof HervĂ© -
  • 2010 : Allocation de recherche attribuĂ©e par le Centre national des arts plastiques
  • 2011 : LaurĂ©at du Prix Arcimboldo
  • 2011 : NominĂ© pour accĂ©der Ă  la Villa MĂ©dicis par l'AcadĂ©mie de France Ă  Rome
  • 2014 : NominĂ© pour le Prix NiĂ©pce
  • 2016 : Bourse de la Fondation nationale pour les Arts Graphiques et Plastiques
  • 2019 : Bourse de soutien Ă  la photographie documentaire, Centre National des Arts Plastiques
  • 2022 : Bourse de soutien Ă  la photographie documentaire, Centre National des Arts Plastiques

Notes et références

  1. « Site du Prix Lucien & Rodolf Hervé »
  2. « Site du Prix Arcimboldo / Gens d'Images »
  3. « A Châlon-sur-Saône, une rétrospective consacre le travail photographique engagé d’Alexis Cordesse », sur France Culture, (consulté le )
  4. Laurent Rigoulet, « C’était le temps de la légèreté », Télérama n° 3748,‎ (lire en ligne Accès payant [https://alexiscordesse.com/acwp/wp-content/uploads/2021/11/2111-TELERAMA-TALASHI-LR.pdf%5D)
  5. « Rwanda : le paysage, le génocide et le photographe », sur L'Obs, (consulté le )
  6. Magali Jauffret, « Les réalités-fictions d'Alexis Cordesse », L'Humanité,‎ (lire en ligne Accès payant [https://alexiscordesse.com/acwp/wp-content/uploads/2017/11/1201-M.Jauffret-Borderlines.pdf%5D)
  7. Nathan Réra, « Paysages du désastre, territoires de la mémoire, photographier la nature au Rwanda », Études photographiques n° 31,‎ (lire en ligne)
  8. Luc Desbenoit, « Contre-Histoire », Télérama n° 3649-3650,‎ , p. 98
  9. « “Talashi” d’Alexis Cordesse : instantanés de la vie en Syrie avant la guerre », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  10. « «Talashi», Syriens d’avant l’exil », sur Libération (consulté le )
  11. (it) Damiano Fedeli, « La vita se salva con le fotografie che salviamo », La Lettura / Corriere della Sera,‎ , p. 46-47
  12. « Présentation de l'exposition Un monde à guérir sur le site du musée international de la croix-rouge et du croissant-rouge »
  13. Isabelle Appy, « Plongée avec Alexis Cordesse dans les souvenirs de Syrie », La Provence,‎
  14. (en) Tim Clark & Alex Merola, « Top 10 (+1) Photobooks of 2021 », 1000 Words,‎ (lire en ligne)
  15. Aurélie Cavanna, « Alexis Cordesse. Présences », Artpress n°495,‎ , p. 76 (lire en ligne [https://alexiscordesse.com/acwp/wp-content/uploads/2022/01/artpress-495-janvier-2022-p76.pdf%5D)
  16. « À Arles, le directeur des Rencontres de la photographie veut rendre visible l'invisible », sur Franceinfo, (consulté le )
  17. RFI, « Alexis Cordesse interroge le génocide et les images au Rwanda », sur RFI, (consulté le )
  18. Julien Saliou, « Israël-Palestine : regards croisés », sur actu.fr, (consulté le )
  19. « Alexis Cordesse : "En photographie, j'aime beaucoup le protocole de la pose" », sur France Culture, (consulté le )
  20. « Exposition de photographies – La vie en Syrie avant la guerre », sur 24 heures, (consulté le )
  21. « DU BEAU TRAVAIL ! d'Alexis Cordesse et Zoé Varier », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.