Aldo Patocchi
Famille
Aldo Patocchi est le fils de Luigi et de Sophie Elise Keller.
Son père, employé PTT, sera élu secrétaire de la Fédération suisse des cheminots, puis au Conseil national en 1919, d'où il démissionnera en faveur de Guglielmo Canevascini.
Son frère Elmo dirigera les offices cantonaux d'orientation professionnelle (1930-1937) et de la statistique (dès 1937). Il sera conseiller municipal de Castagnola (Lugano, 1928-1932) et de Bellinzone (1940-1944), député socialiste au Grand Conseil tessinois (1963-1967), président du PS cantonal de 1962 à 1967, directeur de l'hebdomadaire "I diritti del lavoro" ("Le droit du travail", 1940-1961), président de la Chambre du travail (1961-1963), de la SSP/VPOD et du Front unique des fonctionnaires, ainsi que le fondateur et le président de la Ligue des communes rurales et montagnardes.
Son cousin Pericle (Prix Schiller en 1942 et en 1960) est un poète écrivant en français ("Gris beau gris", 1954 ; "Pure perte", 1959). Auteur d'un seul recueil en italien ("Nella chiara profondità ", 1944), il traduisit en français les Poèmes de Salvatore Quasimodo (1963) qui, de son côté, traduisit en italien le dernier poème de Pericle, "Chemin de croix" (1968).
En 1915, la famille d'Aldo Patocchi vit au Tessin, Ă Lugano.
Son maître à l'école secondaire, l'écrivain suisse de langue italienne Giuseppe Zoppi (1896 – 1952)[1], l'encourage à entreprendre des études artistiques et lui présente Ettore Cozzani (it), directeur de L'Eroica (it), avec lequel il collaborera comme illustrateur de textes littéraires à partir de 1925[2].
Ĺ’uvres
L'activité de Patocchi, débuté comme illustrateur, principalement figuratif, va évoluer rapidement vers le style personnel qui caractérise son travail et le place rapidement au plus haut niveau. Ses œuvres sont effectuées à la gouge sur du bois dur à «grain fin» (buis) ce qui démontre une grande maîtrise technique.
Sa production, exclusivement xylographique et qui a pour thème majeur le paysage et la vie paysanne, subit l'influence de l'Art nouveau (1920-1930), puis de l'abstraction et de la métaphysique (1960-1970)[3].
Entre 1925 et 1931, il remporte quatre bourses fédérales (Bourse cantonale d'art 1930, Prix fédéral des arts appliqués 1926, 1927, 1928).
En 1932 il reçoit la médaille d'or à la Triennale des arts décoratifs à Monza, le premier des nombreux prix qu'il obtiendra lors d'expositions nationales et internationale à laquelle il participe régulièrement[4].
En 1941, la guerre faisant rage autour de la Suisse, le Conseil fédéral demande l'émission d'un timbre de 10 centimes afin d'attirer l'attention du peuple sur le plan Wahlen, destiné à utiliser au maximum les ressources de la terre helvétique. Patocchi sera l'auteur de ce timbre montrant une scène typique de la vie paysanne ("agriculteur et cheval de labour")[5]. À la fin de la guerre, en 1945, en collaboration avec le photographe Hans Steiner, il est l'auteur de 5 autres timbres (de 50 centimes à 2 francs) de la série commémorative « PAX » de la Poste suisse, dont le motif principal est la parole biblique « Pax hominibus bonae voluntatis » (Paix pour les hommes de bonne volonté)[6].
Un autre projet peu connu, parce que non abouti, est la conception d'un billet de banque[7].
Ses gravures sur bois sont exposées au Musée Revoltella de Trieste, au Musée des Beaux-Arts de Lugano, à la Galerie d'Art Moderne de Venise, au Kunstmuseum de Winterthour, au Musée des Beaux-Arts du Locle, à l'université de Genève, à la Bibliothèque nationale de Berne, à la Collection graphique du Swiss Federal Institute of Technology (ETH) de Zurich, aux musées d'art de Mendrisio et de Carpi, au Musée d'État de Varsovie, Ljubljana, Zagreb et à la Bibliothèque centrale de New York[4].
Vie publique
En 1942, Aldo Patocchi est l'un des membres fondateurs, avec Albert Yersin (1905-1984), Pierre Aubert (1910-1987) et Germaine Ernst (1905-1996), du groupe de graveurs romands "Tailles et Morsures" et de Xylos, puis Xylon (1944), société internationale de graveurs sur bois.
Il a également été le président (1934-1939) et le vice-président (1962-1965) de la section tessinoise de la SPSAS (Société des Peintres, Sculpteurs et Architectes Suisses ; aujourd'hui Visarte), et le promoteur de la "Biennale internationale du blanc et du noir" (Biennale internazionale del bianco e nero di Lugano).
Journaliste, critique d'art et homme de culture, il a également été pendant une quarantaine d'années rédacteur en chef du magazine de l'Illustrazione Ticinese (it), à partir de la création de la revue, en 1934, puis directeur des musées de la ville de Lugano (1938-1977) et membre du conseil de fondation de Pro Helvetia (1950-1962)[2].
Bibliographie
- Pierre Jeanneret, « Aldo Patocchi grave le Tessin des humbles », Passé simple, no 52,‎ , p. 28-29.
- Vincenzo Cavalleris, Aldo Patocchi, Neuchâtel, .
Références
- larousse.fr, Giuseppe Zoppi
- Lara Calderari, « Patocchi, Aldo » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Bernard Wyder et Alexandre Mairet, Alexandre Mairet : les gravures sur bois, Éditions d'en bas, (ISBN 9782829001321, lire en ligne), p. 24
- Institut suisse pour l'Ă©tude de l'art
- timbressuisses.ch
- timbressuisses.ch
- ([PDF] Lire en ligne luganophila.ch
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- SIKART
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) British Museum
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names