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Hans Steiner

Hans Steiner, né le à Berne et mort le dans la même ville[1], est un photographe et reporter suisse[2].

Hans Steiner
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  54 ans)
Berne
Nationalité
Activité
Parentèle
Manuel C. Widmer (d) (petit-fils)
Autres informations
Membre de
Abbaye du Lion rouge et d'or (d)

Biographie

Jeunesse et formation

Hans Steiner est né le à Berne et a grandi auprès de deux sœurs. À la fin de sa scolarité, il suit un apprentissage d'employé de commerce dans une étude de notaire de sa ville natale. En 1926, il entre dans le scoutisme et passe en 1927 son examen de chef d'équipe. Hans Steiner commence à pratiquer la photographie pendant son apprentissage, passion qu'il met également en pratique lors de ses loisirs, scoutisme compris[3].

En novembre 1927, il quitte Berne pour Davos où il entre comme comptable dans un commerce de meubles, qui est rapidement mis en faillite. Hans Steiner fait alors la connaissance d'Emil Meerkämper (1877-1948), photographe pour touristes et curistes, mais avant tout portraitiste et paysagiste de talent[4], qui l'engage comme directeur de sa filiale de Sils-Baselgia (commune de Sils), au vu de ses compétences commerciales. Après trois ans en Engadine, pendant lesquels Hans Steiner sera formé à la science photographique de son employeur, il rentre dans sa ville natale, mais il n'est plus question d'y reprendre sa profession initiale.

Le reporter

En avril 1932, Hans Steiner s'associe au photographe bernois Carl Jost (1899-1967) qui lui confie le soin de réaliser des reportages (Paul Senn avait auparavant été engagé de la même façon, pour une courte période). La collaboration ne durera pas, Hans Steiner quitte précipitamment son collaborateur après une année de travail commun. Les années qui suivent le voient travailler pour la Schweizer Radiozeitung et la Berner Woche puis auprès de la Schweizer Illustrierte Zeitung et Sie + Er. Il publie quatorze reportages en 1933 avec Carl Jost, quarante-quatre en 1934, puis cent dix-neuf en 1937 ; ces travaux sont réalisés tant en Europe qu'en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient[5].

La Deuxième Guerre mondiale

Hans Steiner, dont la réputation n'est dès lors plus contestable, obtient une nouvelle reconnaissance nationale lorsqu'on le mandate pour la réalisation du portrait officiel d'Henri Guisan, juste après sa nomination en tant que général de l'armée suisse. La mobilisation du photographe comme lieutenant dans la protection aérienne entraîne une diminution de son activité photographique.

Les années 1950

La période d'après-guerre voit Hans Steiner opérer une réorientation. Il cesse sa collaboration avec la Schweizer Illustrierte Zeitung en 1947 et publie jusqu'en 1950 encore dans Sie + Er, principalement des carnets de voyages en Afrique et en Asie (voyages réalisés en 1947)[6]. Durant les années 1950, il reçoit des commandes de reportages de la part de la très récente Die Woche.

Lorsqu'en 1956, le gouvernement bernois décide d'autoriser la construction d'un barrage dans le Geltental, Hans Steiner, très attaché à cette vallée sauvage, publie une série de clichés du lieu[7], créant un élan de solidarité qui pousse les promoteurs à renoncer à l'ouvrage prévu[8].

Dernier projet d'Hans Steiner, les fouilles du village de Plurs, ville frontalière ensevelie en 1618[9], entreprises sur son initiative, va retenir toute son attention dès 1957. Toutefois, en avril 1962, pendant une conférence à Chiavenna, le photographe s'effondre. La Garde aérienne suisse de sauvetage le transfert immédiatement à Berne, où il décède le , laissant inachevé le projet en cours[10].

Thématiques

Hans Steiner est un photographe qui vise la complétude des sujets, dans le but de fonctionner comme une agence de presse indépendante. Il axe toutefois ses reportages en fonction de ses intérêts personnels et de ses commandes professionnelles. Description des thématiques principales :

La vie quotidienne

Afin de répondre à la demande de journaux locaux, Steiner réalise de très nombreux clichés illustrant tous les aspects de la vie quotidienne : travail, ménage, enfants, loisirs.

La politique suisse

Domicilié à Berne, Steiner est souvent engagé pour couvrir des manifestations officielles et des visites diplomatiques. On lui doit, entre autres, une série de photographies de Winston Churchill.

La montagne

Féru d'alpinisme, Steiner est le seul photographe à avoir assisté aux quatre tentatives d'ascension de la paroi nord de l'Eiger, domptée en 1937.

L'Armée suisse et la guerre

Outre le portrait officiel du général Henri Guisan[5], réalisé lors de sa désignation comme chef de l'armée suisse, Hans Steiner photographie un nombre important de manœuvres militaires et de pièces d'équipement.

L'industrie et la modernité

La fascination du photographe pour la modernité est perceptibles dans ses innombrables séries de clichés de bâtiments novateurs, de meubles aux courbes avant-gardistes et de machines industrielles nouvelles.

Fonds d'archives

La collection de ses nĂ©gatifs, comprenant plus de 100 000 pièces, est conservĂ©e au MusĂ©e de l'ÉlysĂ©e de Lausanne[11]. Elle reprĂ©sente une source historique d'importance nationale, tant par la qualitĂ© des images que par l'importance et le nombre des sujets photographiĂ©s, couvrant une pĂ©riode de trois dĂ©cennies (1932 Ă  1962). Steiner rĂ©pertorie tous ses clichĂ©s sous la forme de planches-contact[12], ce qui facilite leur classement et permettait au photographe de soumettre Ă  ses clients un vaste choix d'images. La collection fait l'objet d'une recherche menĂ©e conjointement par l'UniversitĂ© de Lausanne et le musĂ©e de l'ÉlysĂ©e, une exposition y est prĂ©sentĂ©e en 2011 dans ce dernier[13].

Notes et références

  1. « Hans Steiner », sur SIKART Dictionnaire sur l'art en Suisse.
  2. Ă€ ce jour, un seul article traite de ce photographe : KAENEL, Philippe, « La poĂ©tique de l'Ă©vĂ©nement : rĂ©flexions autour de Hans Steiner (1907-1962) Â», Photo de presse : usages et pratiques, HAVER, Gianni (dir.), Lausanne : Antipodes 2009, p. 67-86.
  3. En témoignent les archives de la brigade Schwyzerstärn, Berne, Album photographique 1927-1933.
  4. (de) « Emil MEERKAMPER », sur Fotostiftung Schweiz (consulté le )
  5. Daniel Girardin, « Steiner, Hans » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  6. "Mit dem König der Benzinfässer, Bernhard van Leer, um die halbe Welt", dans : Sie und Er, 20 juin 1947, p. 2.
  7. Hans Steiner, « Was nĂĽtzte es den Menschen… wenn er billige Kilowattstunden gewänne Â», dans : Die Woche, 23 juillet 1956, p. 2-5.
  8. Karl Romang: "35 Jahre Naturschutz im Lauenental", Spiez 1985.
  9. Helmut Presser: "Vom Berge verschlungen, in BĂĽchern bewahrt. Plurs, ein Pompeji des 17. Jahrhunderts im Bergell", Berne, 1957.
  10. Article significatif sur les fouilles : Hans Steiner : « Wieder Licht ĂĽber Plurs ? Â», dans :: Die Woche, 27 mars 1961, p. 1, 11-16.
  11. (de) « Hans STEINER », sur Fotostiftung Schweiz (consulté le )
  12. Description du fonds de photographies sur « Le fonds Hans Steiner », sur Hans Steiner, site officiel (consulté le )
  13. Hans Steiner. Chronique de la vie moderne du 09.02.2011 au 15.05.2011

Voir aussi

  • Paul Senn, photographe suisse, collègue de Hans Steiner.

Liens externes

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