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Alcazar de SĂ©ville

L'alcazar de Séville (en espagnol : Real Alcåzar de Sevilla, prononcé en espagnol : [alˈkaΞar]) est un palais fortifié (alcazar) construit à Séville par les Omeyyades d'Espagne et modifié à plusieurs reprises pendant et aprÚs la période musulmane. Il est considéré comme l'exemple le plus brillant de l'architecture mudéjar sur la péninsule Ibérique. La famille royale d'Espagne utilisait encore récemment l'étage, mais préfÚre actuellement l'hÎtel Alphonse XIII à cÎté. Pour indiquer leur présence, le drapeau de l'entrée touristique est baissé.

La Cathédrale, l'Alcåzar et les Archives générales des Indes de Séville *
Image illustrative de l’article Alcazar de SĂ©ville
Patio de la MonterĂ­a.
CoordonnĂ©es 37° 23â€Č 02″ nord, 5° 59â€Č 29″ ouest
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Subdivision Drapeau de l'Andalousie Andalousie
Drapeau de la province de SĂ©ville Province de SĂ©ville
Type Culturel
CritĂšres (i) (ii) (iii) (vi)
Numéro
d’identification
383
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
AnnĂ©e d’inscription 1987 (11e session)
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La Cathédrale, l'Alcåzar et les Archives générales des Indes de Séville
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La Cathédrale, l'Alcåzar et les Archives générales des Indes de Séville
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

L'alcazar de Séville est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1987.

Histoire

Construit sur un ancien site romain, puis wisigoth, par les Omeyyades d'Espagne Ă  partir de 844 sous le rĂšgne de l'Ă©mir Abd al-Rahman II, l’alcazar fut modifiĂ© Ă  plusieurs reprises durant la pĂ©riode musulmane, notamment sous les Almohades. Au XIIIe siĂšcle, Alphonse X entreprit la construction d'un premier palais, de style gothique sur le site de l'alcazar musulman. Au siĂšcle suivant, Pierre Ier, Ă  la suite du tremblement de terre de 1356 qui dĂ©truisit une grande partie de SĂ©ville, y ajouta un splendide palais de style mudĂ©jar. L'ensemble, qui ne conserve que peu de vestiges de l'Ă©poque d'al-Andalus, fut modifiĂ© une nouvelle fois par Charles Quint au xvie siĂšcle.

PĂ©riode islamique

DĂ©tail d’un arc de la cour du PlĂątre, faisant partie du palais musulman primitif.

L’alcazar commença Ă  prendre l’aspect d’un palais fortifiĂ© aprĂšs la conquĂȘte de SĂ©ville (712) par les Arabes, qui, dĂšs 720, utilisĂšrent ces lieux comme rĂ©sidence de leurs dirigeants. En 884, la forteresse contribua Ă  contrecarrer une invasion de la ville par les Vikings[1].

Depuis sa construction par les Arabes, la forteresse comprenait plusieurs secteurs, comme la « maison des Princes » (casa de los PrĂ­ncipes), habitations qui s’étendaient de la plaza del Triunfo jusqu’au quartier de Santa Cruz.

Le palais islamique primitif est de la mĂȘme Ă©poque que l’Alhambra de Grenade. Y furent ajoutĂ©s au XIe siĂšcle le palais des Ă©mirs, puis, au XIIe siĂšcle, l’« AlcĂĄzar » ou « palais des BĂ©nĂ©dictions », alors que les fortifications Ă©taient renforcĂ©es. Un siĂšcle plus tard, les Almohades Ă©difiĂšrent encore d’autres cours et palais. Les seuls Ă©lĂ©ments du palais islamique qui subsistent encore aujourd’hui sont la cour des Stucs (patio del Yeso), la salle de Justice (sala de la Justicia), la cour en croix (patio del Crucero, convertie peu aprĂšs pour accueillir les bains de doña Marie de Padilla), la cour de la maison du Commerce (patio de la Casa de ContrataciĂłn) et les murailles, qui entourent le complexe historique.

Période chrétienne

DĂ©tail d’un arc polylobĂ© mudĂ©jar dans le palais de Pierre Ier.

AprĂšs la prise de la ville par le roi Ferdinand III en 1248, l’alcazar fut converti en rĂ©sidence royale. Son fils Alphonse X le Sage fit exĂ©cuter les premiers rĂ©amĂ©nagements, faisant notamment construire en 1254 trois grands salons en style gothique. En 1364, Pierre Ier de Castille dĂ©cida d’ériger ce que l’on appelle de nos jours le palais MudĂ©jar, qui fut le premier palais d’un roi de Castille Ă  ne pas ĂȘtre fortifiĂ© et qui nous Ă©merveille aujourd’hui par la richesse de son ornementation mudĂ©jar. En 1366, une fois terminĂ© le nouveau palais, une guerre civile Ă©clata, opposant Pierre Ier Ă  son demi-frĂšre Henri II et s’achevant par la mort de Pierre en 1369, qui ne put guĂšre profiter du nouveau palais[2].

Le palais de Pierre Ier est considĂ©rĂ© comme Ă©tant l’exemple le plus complet d’architecture mudĂ©jar en Espagne.

Furent érigés par la suite la chapelle gothique, le hall des Cavaliers (Apeadero), la cour de la Vénerie (patio de la Montería) et, dans les jardins, la galerie des Grotesques (Grutescos).

L’alcazar de SĂ©ville et la monarchie espagnole

Arcs en fer Ă  cheval dans le salon des Ambassadeurs.

Au fil de l’histoire, l’alcazar a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre de divers Ă©vĂ©nements liĂ©s Ă  la couronne espagnole. En 1477, les Rois catholiques vinrent s’installer Ă  SĂ©ville, dans l’enceinte de l’alcazar. Un an plus tard, le , naissait au palais leur deuxiĂšme fils, le prince Jean d'Aragon. En 1526 fut cĂ©lĂ©brĂ© Ă  l’alcazar le mariage de Charles Quint (Charles Ier d’Espagne) et de sa cousine Isabelle de Portugal[3].

En 1823, lors de la campagne menĂ©e par la France afin de rĂ©tablir le roi Ferdinand VII, la famille royale rĂ©sida Ă  l’alcazar de SĂ©ville pendant deux mois. C’est lors de ce sĂ©jour que naquit, le , l’infant Henri de Bourbon, fils de l’infant François de Paule de Bourbon et de Louise-Charlotte de Bourbon-Siciles, auquel le roi Ferdinand VII confĂ©ra quelques jours aprĂšs sa naissance le titre de Duc de SĂ©ville[4].

Par dĂ©cret du , le gouvernement de la Seconde RĂ©publique espagnole cĂ©da l’alcazar Ă  la commune de SĂ©ville[5].

Enfin, le , l’alcazar servit de cadre au banquet et Ă  la rĂ©ception donnĂ©s Ă  l’occasion du mariage de l’infante HĂ©lĂšne de Bourbon, fille du roi Juan Carlos Ier, et de Jaime de Marichalar[6].

La famille royale utilise aujourd’hui l’étage du palais.

Le palais

Plan de l'AlcĂĄzar
1-Porte du Lion
2-Salle de Justice et cour des Stucs cyan
3-Cour de la VĂ©nerie rose
4-Salon de l'Amiral et maison du Commerce crĂšme
5-Palais mudéjar ou de Pierre Ier rouge
6-Palais Gothique bleu
7-Bassin de Mercure
8-Jardins vert
9-Vestibule baroque jaune
10-Cour des Drapeaux

Porte et cour du Lion (puerta y patio del LeĂłn)

Muraille extérieure et porte du Lion.

On pĂ©nĂštre actuellement dans l’alcazar par la porte dite du Lion. AppelĂ©e autrefois « porte de la VĂ©nerie » (puerta de la MonterĂ­a), elle servait de hall d’entrĂ©e donnant accĂšs Ă  la cour du mĂȘme nom. De style almohade, elle est surmontĂ©e d’un panneau d’azulejos rĂ©alisĂ©s en 1894 en cĂ©ramique sĂ©villane par la fabrique de Mensaque, dans le quartier de Triana.

Une fois franchie la muraille arabe du XIIe siĂšcle, on accĂšde Ă  la cour du Lion, sur laquelle donne, Ă  gauche, la salle de la Justice (sala de la Justicia). En face, trois grands arcs s’ouvrent dans la muraille, restes d’une ancienne façade almohade qui faisait partie de l’enceinte dĂ©fensive de l’alcazar. Ces ouvertures, rĂ©alisĂ©es dans l’axe du palais du roi Pierre Ier de Castille, sont postĂ©rieures Ă  la construction de celui-ci. Les deux arcs latĂ©raux, Ă  l’origine en fer Ă  cheval, sont identiques, tandis que l’arc central, plus Ă©levĂ© et rĂ©alisĂ© en pierre, est un arc en plein cintre surhaussĂ©. Mais avant de passer ces arcs, on pĂ©nĂštre Ă  gauche dans la salle de Justice et accĂšde Ă  la cour de la VĂ©nerie (patio de la MonterĂ­a).

Salle de Justice (sala de la Justicia)

Salle de Justice.

Connue aussi sous le nom de salle des Conseils, elle fut construite aprĂšs 1340 par Alphonse XI, sur les ruines de l’ancien palais almohade. C’est lĂ  que le roi Pierre le Cruel rendait ses jugements. La salle, de plan carrĂ©, est couverte d’un plafond Ă  caissons formĂ©s de motifs polygonaux qui s’imbriquent les uns dans les autres pour s’organiser en Ă©toiles, Ă©lĂ©ment de style typique de l’architecture mudĂ©jar, appelĂ© artesonado. Le sol, refait rĂ©cemment, est pavĂ© de tomettes et ponctuĂ© d’azulejos, disposĂ©s gĂ©omĂ©triquement autour d’un joli bassin circulaire en marbre blanc, Ă  fleur de terre[7]. La salle de Justice communique avec la cour des Stucs, qui lui sert pour ainsi dire de puits de lumiĂšre. C’est l’un des rares Ă©lĂ©ments qui nous restent de l’époque almohade. De plan presque carrĂ©, elle comporte en son milieu un bassin rectangulaire. Le mur droit accuse une succession d’arcs polylobĂ©s surmontĂ©s d’une riche et dĂ©licate dĂ©coration.

Cour de la VĂ©nerie (patio de la MonterĂ­a)

Cour de la VĂ©nerie.

De retour dans la cour du Lion, on franchit sur la gauche l’un des trois grands arcs dĂ©crits plus haut et accĂšde Ă  la cour de la VĂ©nerie (patio de la MonterĂ­a).

Elle doit son nom aux veneurs (« monteros »), qui accompagnaient le roi dans ses parties de chasse. De forme trapĂ©zoĂŻdale, elle est dominĂ©e Ă  l’est par la façade du palais mudĂ©jar du roi Pierre Ier, qui dĂ©cline Ă  l’infini arcatures polylobĂ©es et dĂ©cors filigranĂ©s. Sur la droite, la façade est en double galerie d’arcades, Ă  baies ouvertes au rez-de chaussĂ©e et vitrĂ©es Ă  l’étage. C’est de lĂ  qu’on accĂšde au salon de l’Amiral et Ă  l’escalier qui mĂšne au Haut Palais. En quittant la cour sur la gauche, on parvient Ă  la cour de la CroisĂ©e (patio del Crucero) puis au palais Gothique.

Salon de l'Amiral et maison du Commerce (cuarto del Almirante et casa de ContrataciĂłn)

Retable de la Vierge des Navigateurs, Ɠuvre d’Alejo Fernández (entre 1531 et 1536).

Le salon de l'Amiral se trouve au rez-de-chaussée, à droite de la cour de la Vénerie.

Histoire

AprĂšs la dĂ©couverte de l'AmĂ©rique, la reine Isabelle la Catholique dĂ©cida en 1503 de crĂ©er la maison du Commerce des Indes, organisme institutionnel chargĂ© de rĂ©gler les relations avec le continent amĂ©ricain et dont les attributions Ă©taient aussi de rĂ©ceptionner et de remettre des marchandises, de prendre des mesures de caractĂšre technique et scientifique et de mener des actions judiciaires, par exemple en cas de conflits entre les commerçants. C'est par ailleurs dans ses salles que furent projetĂ©es les principales expĂ©ditions des grands navigateurs de l’époque.

La ville de SĂ©ville fut choisie pour hĂ©berger cette institution, qui siĂ©geait dans le salon dit de l'Amiral, amĂ©nagĂ© sur l'ancien palais de la dynastie abbadite, remaniĂ© par les Almohades[8]. L'annĂ©e mĂȘme de la crĂ©ation de l'institution, il fut donnĂ© ordre de construire et d'amĂ©nager les bĂątiments nĂ©cessaires pour l'accueillir. Ce qui reste aujourd’hui de l'ancienne maison du Commerce ne forme qu'une partie des Ă©difices qu'elle occupait Ă  l’époque, lesquels s'Ă©tendaient de l'actuelle cour de la VĂ©nerie jusqu'Ă  la plaza de la ContrataciĂłn, oĂč se trouvait sa façade principale. Ce secteur comprenait entre autres le salon de l'Amiral ou salle capitulaire, deux nefs sur la hauteur de deux Ă©tages, une chapelle, et enfin des magasins et des habitations regroupĂ©s autour d’une cour et attenants Ă  la plaza de la ContrataciĂłn, ce dernier ensemble ayant Ă©tĂ© dĂ©truit en 1964. En 1717, la maison du Commerce fut transfĂ©rĂ©e Ă  la ville de Cadix. Depuis 1793, annĂ©e oĂč la maison du Commerce fut dissoute, toutes ses dĂ©pendances furent incluses dans le complexe de l'alcazar.

Description des salles actuelles

Les salles aujourd’hui conservĂ©es comprennent un premier salon oĂč sont exposĂ©s plusieurs tableaux importants, dont L'inauguration de l'Exposition ibĂ©roamĂ©ricaine de 1929, qui prĂ©side la salle, Ɠuvre du peintre sĂ©villan Alfonso Grosso, Les derniers moments de la vie de san Fernando, de Virgilio Mattoni, aux dimensions spectaculaires (400 x 750 cm); la Prise de la Loja par Ferdinand le Catholique, Ɠuvre d'Eusebio Valldeperas, et les portraits de Ferdinand VII et de Marie-Christine de Naples, de Carlos Blanco, datĂ©s du premier tiers du XIXe siĂšcle. On parvient ensuite Ă  la salle des Audiences, oĂč Christophe Colomb rencontra Ferdinand et Isabelle Ă  la suite de son second voyage. TransformĂ©e en chapelle au XVIe siĂšcle, cette salle est couverte d'un superbe plafond en remplage du XVIe siĂšcle au riche dĂ©cor gĂ©omĂ©trique et prĂ©sidĂ©e par un prĂ©cieux retable, la Vierge des Navigateurs, original d'Alejo FernĂĄndez, peint entre 1531 et 1536. La Vierge couvre de son manteau le roi Ferdinand le Catholique, l'empereur Charles Quint (Ă  la cape rouge) et, Ă  genoux, les navigateurs Christophe Colomb, Amerigo Vespucci et l'un des frĂšres PinzĂłn. Les volets du retable reprĂ©sentent quatre saints (saint SĂ©bastien, saint Jacques le Majeur, saint patron de l’Espagne, Saint Elme, patron des marins, et saint Jean l'ÉvangĂ©liste. Il s'agit de l'une des premiĂšres Ɠuvres picturales illustrant la dĂ©couverte des AmĂ©riques et oĂč figure Christophe Colomb.

Palais mudéjar ou de Pierre Ier

Façade du palais de Pierre Ier, dans la cour de la Vénerie.

Il fut construit Ă  cĂŽtĂ© du palais Gothique d'Alphonse X. Pierre Ier se servit, surtout Ă  Tordesillas et SĂ©ville, de l’épigraphie arabe pour exalter ses vertus. En effet, Ă  partir du XIVe siĂšcle, les monarques castillans, cessĂšrent de copier les tendances europĂ©ennes pour s'inspirer des modĂšles andalous[9] - [10].

Le bois employĂ© dans les plafonds Ă  caissons (aljarfes), dans les portes ornĂ©es d’entrelacs gĂ©omĂ©triques et dans les encadrements de fenĂȘtres est en gĂ©nĂ©ral du pin[11]. Ces ornements sont la plupart du temps dorĂ©s ou polychromes[12].

Le palais possÚde un étage qui ne s'étend toutefois pas sur toute la superficie du rez-de-chaussée[13].

Façade

La façade principale donne sur la cour de la VĂ©nerie. L'avant-toit en bois, soutenu par des muqarnas (Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs en forme de nids d'abeilles) dorĂ©s, surplombe une frise d'azulejos portant, en arabe, la devise des Nasrides « Allah seul est vainqueur ». Cette frise est bordĂ©e d'une inscription en caractĂšres gothiques qui indique que le roi Pierre a fait construire ce palais en l'an 1402. En dessous, une rangĂ©e de fenĂȘtres, trifore au centre, bifores sur les cĂŽtĂ©s, sont flanquĂ©es de colonnettes de marbre qui soutiennent des petits arcs polylobĂ©s. La porte centrale est encadrĂ©e par deux arcs aveugles pointus et polylobĂ©s, surmontĂ©s d'entrelacs de stucs[14].

Cour des Poupées (patio de las Muñecas)

Cour des Poupées.

La porte centrale du palais donne accĂšs Ă  un vestibule, d'oĂč un petit couloir mĂšne, Ă  droite, Ă  la cour des PoupĂ©es. Cette partie du palais Ă©tait probablement rĂ©servĂ©e Ă  la reine[13]. Ce patio devrait son nom Ă  la prĂ©sence de minuscules visages, sculptĂ©s dans le stuc. Il est entourĂ© de 4 galeries oĂč l'on retrouve des arcs en plein-cintre polylobĂ©s, supportĂ©s par de belles colonnes de marbre. Les chapiteaux sont en marbre blanc finement ciselĂ© et proviennent de la rĂ©sidence du calife Ă  MĂ©dinat-al-Zahara, prĂšs de Cordoue, dĂ©truite au XIe siĂšcle, moins d’un siĂšcle aprĂšs sa construction[15].

La cour a Ă©tĂ© profondĂ©ment modifiĂ©e au XIXe siĂšcle. Elle fut surĂ©levĂ©e, on y ajouta un entresol nĂ©o-mudĂ©jar et on la couvrit d’une verriĂšre, ce qui est contraire Ă  la tradition sĂ©villane, oĂč les patios servent Ă  faire circuler l'air[16].

Chambre du Prince (cuarto del PrĂ­ncipe)

On y accĂšde par la galerie nord de la cour des PoupĂ©es. Cette salle Ă©tait sans doute l'appartement d'Ă©tĂ© de la reine Isabelle de Castille. C'est pourquoi il fut le lieu oĂč naquit l'infant Jean d'Aragon. Seul fils des Rois catholiques Ă  atteindre l'Ăąge adulte, il Ă©tait destinĂ© Ă  hĂ©riter des couronnes de Castille et Aragon, mais, de santĂ© fragile, il mourut Ă  l'Ăąge de 19 ans. Cette salle comporte une partie centrale rectangulaire et, Ă  chacune de ses deux extrĂ©mitĂ©s, une alcĂŽve, dont celle de la reine, couronnĂ©e d'une superbe coupole octogonale Ă  caissons mĂȘlant motifs mudĂ©jar et Renaissance.

Cour des Demoiselles (patio de las Doncellas)

Le nom de ce patio fait référence à la légende selon laquelle les Maures exigeaient 100 jeunes filles vierges par an comme hommage de la part des royaumes chrétiens de la péninsule Ibérique.

Il s'agit d'une cour rectangulaire de 21 mĂštres sur 15, entourĂ©e de quatre galeries comportant sept arcs dans la longueur et cinq dans la largeur, l'arc central Ă©tant rehaussĂ© sur chaque cĂŽtĂ©[17]. Les grands arcs polylobĂ©s brisĂ©s du rez-de-chaussĂ©e s'appuient sur des colonnes doubles qui donnent de la lĂ©gĂšretĂ© Ă  l'ensemble. Les pans de mur qui les surmontent prĂ©sentent des dĂ©cors en sebka.

Un long bassin rectangulaire parcourt le centre du patio sur toute sa longueur, créant ainsi une ligne d'eau[18]. Ce bassin est entouré de promenoirs couverts d'un dallage de briques rouges agrémenté de bordures en céramique verte, semblable au dallage qui orne le pourtour du jardin[18]. Le bassin et ses promenoirs sont bordés de deux parterres de fleurs et d'arbustes situés un mÚtre plus bas[19] dont les cÎtés sont ornés d'une frise d'arcs en plein cintre entrelacés[20].

Cet aspect date d'une restitution opĂ©rĂ©e au XXIe siĂšcle Ă  la suite des fouilles menĂ©es de 2002 Ă  2005 par une Ă©quipe d'archĂ©ologues dirigĂ©e par Miguel Ángel Tabales[21] - [22]. Les jardins et le bassin, construits entre 1356 et 1366, furent comblĂ©s de 1581 Ă  1584 et la cour fut recouverte par Juan Bautista de ZumĂĄrraga d'un dallage de marbre blanc et noir ornĂ© en son centre d'une fontaine d'albĂątre[18] - [19] - [20] - [21] - [23]. Le patio a a conservĂ© cet aspect jusqu'Ă  ce que sa vĂ©ritable structure soit dĂ©couverte[24] et que le jardin cachĂ© soit dĂ©gagĂ© aprĂšs les fouilles de 2002-2005, qui ont mis en Ă©vidence le bon Ă©tat de conservation de la zone situĂ©e sous le Patio[18] - [22]. L'ancien jardin mudĂ©jar a Ă©tĂ© restaurĂ© aprĂšs ĂȘtre restĂ© cachĂ© pendant des siĂšcles sous un sol en marbre[23].

  • Le patio de las Doncellas en l'an 2000, avec le pavement de marbre posĂ© en 1581-1584.
    Le patio de las Doncellas en l'an 2000, avec le pavement de marbre posé en 1581-1584.
  • L'aspect actuel avec un bassin central, aprĂšs la restauration de l'Ă©tat initial du jardin mudĂ©jar opĂ©rĂ©e au dĂ©but du XXIe siĂšcle.
    L'aspect actuel avec un bassin central, aprÚs la restauration de l'état initial du jardin mudéjar opérée au début du XXIe siÚcle.
  • Le jardin mudĂ©jar restaurĂ©.
    Le jardin mudéjar restauré.
  • Grand arc Ă  muqarnas du patio de las Doncellas.
    Grand arc Ă  muqarnas du patio de las Doncellas.

Dans la galerie de l’étage, rĂ©amĂ©nagĂ©e sur l’initiative de Charles Quint entre 1540 et 1572, l'art mudĂ©jar fait place au style de la Renaissance italienne, les arcs en plein cintre Ă©tant appuyĂ©s sur des colonnes de marbre Ă  chapiteaux ioniques, colonnes provenant, comme celles du rez-de-chaussĂ©e, d'ateliers gĂ©nois[25].

Le réalisateur Ridley Scott a choisi cette cour, encore pavée de marbre, comme décor pour la cour du roi de Jérusalem, dans son film Kingdom of Heaven (2005).

AlcĂŽve royale (Alcoba real)

L'AlcĂŽve royale.

L'AlcĂŽve royale, aussi appelĂ©e chambre des Rois maures, donne sur la cour des Demoiselles. Elle comprend deux salles, sĂ©parĂ©es par trois arcs en fer Ă  cheval. La premiĂšre salle, Ă  laquelle on accĂšde par la cour, est la chambre du roi. Elle possĂšde un prĂ©cieux plafond Ă  caissons datant du rĂšgne des Rois catholiques[26]. Ses murs sont ornĂ©s de frises de stuc[27]. Les portes qui donnent sur la cour sont dĂ©corĂ©es d'entrelacs parmi lesquels on remarquera des figures circulaires Ă  six bras. Les deux fenĂȘtres sont ornĂ©es d'Ă©toiles et de roues Ă  huit rais[28]. La deuxiĂšme salle, derriĂšre les arcs, est une piĂšce aveugle ; c’était la chambre d'Ă©tĂ© du roi.

Salon du Plafond de Charles Quint (salĂłn del Techo de Carlos V)

Donnant aussi sur la cour des Demoiselles, en face de l'AlcĂŽve royale, le salon du Plafond de Charles Quint possĂšde des portes de bois Ă  entrelacs mudĂ©jar. Il doit son nom au plafond composĂ© de 75 caissons octogonaux, voulu par Charles Quint et rĂ©alisĂ© entre 1541 et 1543 par SebastiĂĄn de Segovia[29]. Cette salle Ă©tait peut-ĂȘtre Ă  l'origine une chapelle, comme le laisse penser l'inscription relative au Saint-Sacrement qui se trouve sur la porte[27].

Salon des Ambassadeurs (salĂłn de Embajadores)

L'un des deux accĂšs au salon des Ambassadeurs, avec arcs en fer Ă  cheval.
Coupole du salon des Ambassadeurs.

Les portes d'entrée du cÎté de la cour des Demoiselles datent du XIVe siÚcle. Elles sont en bois avec des entrelacs géométriques décorés de motifs végétaux[28]. Le salon des Ambassadeurs est la salle la plus somptueuse du palais. C'est ici que le roi recevait ses hÎtes de marque. Le jeune Charles Quint y célébra ses noces avec Isabelle de Portugal[30].

De plan carrĂ© (qoubba), le salon est couvert d’une coupole hĂ©misphĂ©rique dorĂ©e. La coupole repose sur des stalactites de bois dorĂ©. Ces stalactites forment tout un rĂ©seau d'alvĂ©oles et s'intĂšgrent dans des trompes d'angles qui assurent la transition entre la coupole circulaire et le plan carrĂ© de la salle[30]. Sous la coupole, une frise gothique aligne les portraits des monarques espagnols, depuis les Wisigoths jusqu'aux Rois catholiques. Les murs, comme dans les autres salles du palais, sont dĂ©corĂ©s d'azulejos et de stucs. Les balcons de bois qui Ă©mergent dans la partie supĂ©rieure datent de la fin du XVIe siĂšcle[31]. Sous les balcons, une sĂ©rie de niches forme une frise qui fait le tour du salon. Le salon communique sur trois cĂŽtĂ©s avec les salles voisines par une triple rangĂ©e d’arcades en fer Ă  cheval, encadrĂ©e par un arc, lui-mĂȘme en fer Ă  cheval, beaucoup plus grand.

Salon du Plafond de Philippe II (salĂłn del Techo de Felipe II)

Depuis le salon des Ambassadeurs, on y accÚde par la triple rangée d'arcades opposée à la cour des Demoiselles. Cette entrée est connue sous le nom d'arc des Paons (arco de los Pavones), pour sa décoration répétant les motifs de cet animal. Ce salon, tout en longueur, avec son plafond à caissons aux motifs disposés en croix, donne sur le jardin du Prince.

Haut Palais (Palacio alto)

Le premier étage du palais mudéjar a été réalisé au XIVe siÚcle par Pierre Ier, puis réaménagé par les Rois catholiques[32] et à nouveau au XIXe siÚcle[32].

Il comprend un grand nombre de piĂšces rĂ©servĂ©es Ă  l'usage des monarques. Dans celle qui servait de salle Ă  manger au XIXe siĂšcle, on remarquera un tableau de Murillo, Le miracle de saint François Solano et du taureau[32]. L'une de ces piĂšces Ă©tait l’oratoire d'Isabelle la Catholique ; il renferme un retable d'azulejos, Ɠuvre de Niculoso Pisano (1504)[32].

Palais Gothique (Palacio gĂłtico)

Alphonse X gouverna de 1252 a 1284. La premiĂšre mention de travaux en ces lieux pendant le rĂšgne d’Alphonse X remonte au , date Ă  laquelle le roi ordonna de mettre en place une conduite d'eau alimentant l'AlcĂĄzar depuis l'aqueduc des Caños de Carmona[33]. Au XIIIe siĂšcle, le gothique Ă©tait le style architectural prĂ©dominant en Espagne. Le roi Alphonse fit bĂątir son palais Ă  cĂŽtĂ© de la cour de la CroisĂ©e, alors dĂ©jĂ  existante.

Le palais Gothique fut réaménagé par Charles Quint, qui conserva la structure gothique du rez-de-chaussée. La base des murs est décorée d'azulejos réalisés par Cristóbal de Augusta entre 1577 et 1578, pendant le rÚgne de Philippe II[34].

Cour de la Croisée (patio del Crucero)

Cour de la Croisée.

Il s'agit d'une cour rectangulaire amĂ©nagĂ©e en jardin. Elle est divisĂ©e en quatre par des haies de myrte entourant des massifs de fusain du Japon, de lilas d’étĂ©, de bougainvillĂ©es et de jasmin ainsi que des palmiers[35].

Chapelle du palais Gothique.

Le patio almohade d'origine a Ă©tĂ© restructurĂ© lorsqu'Alphonse X construisit le palais Gothique. Quelques Ă©lĂ©ments de style maniĂ©riste ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s au XVIe siĂšcle[36]. Le patio d'origine Ă©tait un espace divisĂ© en quatre par deux couloirs perpendiculaires couverts de voĂ»tes sur croisĂ©es d'ogives[37]. Le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 ensevelit partiellement ou dĂ©truisit cette partie de l'AlcĂĄzar. Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle, des travaux importants furent rĂ©alisĂ©s sur la cour de la CroisĂ©e et le palais Gothique. La façade du palais Gothique qui donnait sur la cour de la CroisĂ©e fut entiĂšrement reconstruite en style baroque. Les autres façades de la cour furent Ă©galement revues. Tout le jardin fut enterrĂ© pour que le sol fĂ»t au niveau des salons entourant la cour. Les couloirs du patio original furent murĂ©s et constituent maintenant des chambres souterraines. La galerie centrale de l'Ă©poque d'Alphonse X, aux voĂ»tes sur croisĂ©es d’ogives, renferme un bassin[37]. On la connaĂźt aujourd'hui sous le nom de « bains de Doña MarĂ­a de Padilla » et on y accĂšde depuis le jardin de la Danse (q.v.).

Grand Salon.

Chapelle

C'est probablement ici que se trouvait la chapelle de Saint-Clément, créée en 1271[38]. Elle est actuellement présidée par un retable de la Vierge antique, copie de celui de la cathédrale de Séville.

Grand Salon (Gran SalĂłn)

Le Grand Salon[39], connu aussi sous le nom de salle des VoĂ»tes ou salle des FĂȘtes, est ornĂ© de quatre tentures murales qu'Alphonse XIII avait commandĂ© au peintre Gustavo Bacarisas (es) pour le Pavillon royal de l'Exposition ibĂ©ro-amĂ©ricaine de 1929 et qui retracent des Ă©pisodes des expĂ©ditions de Christophe Colomb[40].

Salon des Tapis.

Salon des Tapis (salĂłn de los Tapices)

Il fut entiĂšrement reconstruit au XVIIIe siĂšcle. Sa façade jouxte au sud-est la cour de la CroisĂ©e. Il est dĂ©corĂ© de six tapis reprĂ©sentant la conquĂȘte de Tunis par Charles Quint et rĂ©alisĂ©s dans les annĂ©es 1730.

Les jardins

Les jardins constituent une partie fondamentale de l'alcazar et ont connu divers rĂ©amĂ©nagements stylistiques — arabes, Renaissance, puis modernes — depuis leur tracĂ© primitif[41]. Oasis de fraĂźcheur et de calme au centre de la ville, ils sont disposĂ©s en terrasses agrĂ©mentĂ©es d’une vĂ©gĂ©tation verdoyante, d'une multitude d’orangers et de palmiers et d'innombrables fontaines et pavillons.

Les jardins de l’Alcazar vus de la galerie du Grotesque, au premier plan le pavillon de Charles Quint.

Jardins Renaissance

Porte du palais des ducs d’Arcos, l’une des portes reliant l’intĂ©rieur de l’alcazar aux jardins.

La partie la plus proche du palais, rĂ©alisĂ©e Ă  l’époque de la Renaissance, est compartimentĂ©e par des murs dĂ©corĂ©s de fontaines et d’ornements maniĂ©ristes[41]. On y reconnaĂźt l’hĂ©ritage musulman dans la prolifĂ©ration des fontaines basses recouvertes d’azulejos et dans les orangers en espaliers dominant les murs[42]. En sortant du palais Gothique, on trouve, dans l’ordre, sur la droite, les jardins suivants :

Bassin de Mercure (Estanque de Mercurio)

Vue de l’étang de Mercure avec la galerie du Grotesque.

Cette piĂšce d’eau, au mĂȘme niveau que le palais et donc plus Ă©levĂ©e que le reste des jardins, est prĂ©sidĂ©e en son centre par une statue du dieu Mercure, Ɠuvre de Diego de Pesquera (es), fondue par BartolomĂ© Morel en 1576. Les balustrades entourant le bassin, ornĂ©es aux quatre coins de lions portant Ă©cus et de dix-huit boules reposant sur des pyramides, sont des mĂȘmes artistes et Ă©taient Ă  l’origine recouvertes de dorures, dont il ne reste que quelques fragments. Sur le cĂŽtĂ© nord-est se dresse la galerie du Grotesque (galerĂ­a del Grutesco), Ă©rigĂ©e Ă  partir d’un ancien pan de muraille almohade. Sa transformation en belvĂ©dĂšre et en Ă©lĂ©ment dĂ©coratif de veine franchement maniĂ©riste, datant de 1612 environ, est essentiellement due Ă  Vermondo Resta. Elle est constituĂ©e de pierres rustiques d’origines diverses imitant des roches marines, oĂč sont mĂ©nagĂ©es des niches en plein cintre servant d’encadrement Ă  des peintures murales, dont les motifs (personnages mythologiques, oiseaux exotiques) semblent peints sur un marbre rougeĂątre, Ɠuvres de Diego de Esquivel datant du XVIIe siĂšcle. La galerie est surmontĂ©e d’une tour-fronton crĂ©nelĂ©e Ă  trois baies[43] et se prolonge au sud-est sur prĂšs de 200 mĂštres, offrant de belles vues sur les jardins. Au pied de la muraille, un petit Ă©difice encastrĂ© dans celle-ci abrite un orgue aquatique du XVIIe siĂšcle, rĂ©cemment restaurĂ©.

Jardin de la Danse (JardĂ­n de la Danza)

Vue du jardin de la Danse.

Au sud-ouest du bassin de Mercure, on passe entre deux colonnes, qui supportaient autrefois des sculptures de personnages mythologiques, pour atteindre, un peu en contrebas, le jardin de la Danse, espace rectangulaire divisĂ© en trois secteurs qui donne accĂšs aux bains de Doña MarĂ­a de Padilla, citerne souterraine couverte de superbes voĂ»tes d’ogive. Ces rĂ©servoirs d’eau de pluie, situĂ©s sous le patio del Crucero, tirent leur nom de Marie de Padilla, la maĂźtresse de Pierre de Castille. Devant l’entrĂ©e aux bains, une jolie fontaine dĂ©corĂ©e d’azulejos date du XVIe siĂšcle.

Vue du jardin de Troya.

Jardin de Troya

En continuant vers le sud-ouest, on parvient au jardin de Troya, adossĂ© au palais. L’intimitĂ© que lui rĂ©servent les murs le sĂ©parant du jardin de la Danse, la musique des fontaines et la fragrance des plantes aromatiques rappellent ses origines musulmanes. On l’appelle aussi cour du Labyrinthe, car son sol Ă©tait composĂ© jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle de carreaux aux motifs Ă©voquant un labyrinthe. La fontaine qui se dresse en son centre est dotĂ©e d’une vasque datant du Xe siĂšcle. La galerie rustique qui ferme le jardin a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 1606 par Vermondo Resta (es), en style maniĂ©riste. Cet espace intime Ă©tait cher au peintre JoaquĂ­n Sorolla (1863-1923), qui l’a peint Ă  plusieurs reprises et s'en est inspirĂ© pour les plans de sa maison Ă  Madrid[44].

Jardin de la GalĂšre (JardĂ­n de la Galera)

En continuant de suivre la façade du palais, on parvient au jardin de la GalĂšre, dĂ©signation qui Ă©voque les galĂšres de myrte qui ornaient ce jardin. Ses murs sont couverts d’orangers en espalier. Un escalier accĂšde Ă  un perron surmontĂ© d’une treille de glycine, sur lequel donne l’antichambre du salon des Ambassadeurs.

Jardin des Fleurs (JardĂ­n de las Flores)

En sortant du jardin de la Galera, on y pĂ©nĂštre par un grand demi-arc et trouve sur la gauche un bassin accolĂ© au mur dont les bords sont ornĂ©s d’azulejos datant de 1561. DerriĂšre la fontaine centrale, une niche dans le mur sud-ouest abrite un buste de Charles Quint.

Jardin du Prince (JardĂ­n del PrĂ­ncipe)

Séparé du jardin des Fleurs par une galerie de colonnes de style Renaissance, il doit son nom à la naissance, dans une piÚce proche, du prince Jean d'Aragon, fils des Rois catholiques. Son tracé est en forme de croix et sa végétation hétéroclite : palmiers, cyprÚs, magnolias, grenadiers, orangers et autres arbustes, tous répartis de maniÚre irréguliÚre.

Jardin de la Croix (JardĂ­n de la Cruz)

Fontaine de Neptune dans le jardin des Dames.

Du jardin des Fleurs, on accĂšde par une petite porte et un escalier d’azulejos au jardin de la Croix, dont le nom Ă©voque la croix formĂ©e par ses allĂ©es bordĂ©es de haies de thuyas et de cyprĂšs, appelĂ© aussi jardin de l’Ancien Labyrinthe (jardĂ­n del Laberinto Viejo) parce qu’il abritait un labyrinthe jusqu’en 1910. Le seul Ă©lĂ©ment qui reste de l’ancien jardin est un bassin ornĂ© d’un monticule reprĂ©sentant le mont Parnasse, percĂ© de quatre ouvertures Ă  travers lesquelles on aperçoit deux figures fĂ©minines adossĂ©es l’une Ă  l’autre, des seins desquelles jaillissaient l’eau. Le sommet et les cĂŽtĂ©s du monticule portent des ruines de statues reprĂ©sentant entre autres Apollon et les Muses, le tout couronnĂ© par PĂ©gase[45].

Jardin des Dames (JardĂ­n de las Damas)

Le jardin des Dames, au nord-est du jardin de la Croix, doit son nom aux sculptures des dĂ©esses HĂ©ra, AthĂ©na et Aphrodite et de la reine HĂ©lĂšne, qui n'y sont plus conservĂ©es[46]. Le jardin actuel a une forme rectangulaire et une surface de 4 000 m2, que Vermondo Resta a divisĂ©e en huit secteurs dĂ©limitĂ©s par des haies. En son centre, se dresse la fontaine de Neptune, d'oĂč l’on rejoint au nord-est l’orgue aquatique au pied de la galerie du Grotesque.

Jardin du Pavillon de Charles Quint (JardĂ­n del Cenador de la Alcoba ou de Carlos V)

Construit en 1526 Ă  l’occasion du mariage de Charles Quint et d’Isabelle du Portugal, le cenador de la Alcoba (littĂ©ralement « tonnelle de l’AlcĂŽve ») ou pavillon de Charles Quint donne son nom au jardin. Il fut Ă©rigĂ© Ă  partir d’une qoubba musulmane antĂ©rieure, gardant sa forme de cube surmontĂ© d’une coupole et entourĂ© d’une galerie. EntiĂšrement rĂ©amĂ©nagĂ© entre 1543 et 1546 par Juan HernĂĄndez, il mĂȘle les Ă©lĂ©ments Renaissance Ă  ceux d’hĂ©ritage mudĂ©jar, tels les murs intĂ©rieurs entiĂšrement recouverts d’azulejos rĂ©alisĂ©s par Diego et Juan Pullido[46]. On voit prĂšs du pavillon un oranger que Charles Quint a fait planter. Au sud-est du pavillon, derriĂšre un long banc d'azulejos, se trouve le jardin du Labyrinthe, qui remplace l'ancien jardin du Labyrinthe rĂ©amĂ©nagĂ© en 1914 comme jardin de la Croix (cf. ci-dessus).

Jardin Anglais (Jardín Inglés)

Le jardin Anglais a Ă©tĂ© construit au dĂ©but du XXe siĂšcle et occupe une grande partie des anciens jardins de l’Alcoba. Il comprend de vastes pelouses ombragĂ©es de grands arbres d’espĂšces variĂ©es et entrecoupĂ©es de chemins au tracĂ© courbe.

Vue du jardin des PoĂštes.
Jardin du marquis de la Vega InclĂĄn.

Jardin du Marquis de la Vega InclĂĄn (JardĂ­n del Retiro)

AmĂ©nagĂ© sur les anciens jardins du Retiro, dont on avait dĂ©jĂ  soustrait une partie pour former les jardins de Murillo, il a Ă©tĂ© conçu au dĂ©but du XXe siĂšcle par JosĂ© GĂłmez MillĂĄn, qui reprit le tracĂ© du jardin des Dames. Jardin Ă  la française, il doit son nom au marquis de la Vega-InclĂĄn, conservateur de l’Alcazar Ă  l’époque ou ce jardin a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©.

Jardin des PoĂštes (JardĂ­n de los Poetas)

RĂ©alisĂ© sous l’impulsion de JoaquĂ­n Romero Murube (es) et conçu par Javier Winthuysen (es), il s’articule autour d’une piĂšce d’eau et recrĂ©e le jardin-type de SĂ©ville, synthĂšse d’influences islamiques, Renaissance et romantiques.


L'alcazar de Séville au cinéma et à la télévision

L'alcazar a servi de décor aux films suivants :

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

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