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Affaire Jeanne

L'affaire Jeanne est une affaire politico-financiÚre française ouverte en 2014, impliquant le Front national et portant sur des soupçons d'escroquerie, de financement illégal de campagnes électorales, de recel, d'abus de biens sociaux ou encore de faux et usages de faux, pour des faits ayant eu lieu à partir de 2012.

Plusieurs structures gravitant autour du Front national sont concernées :

En 2016, dix personnes physiques ou morales sont renvoyées en correctionnelle.

Le procÚs se tient devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, du 6 au . Le jugement de premiÚre instance est rendu le , avec un délai d'appel de vingt jours ; Axel Loustau est relaxé, tandis que les autres prévenus sont condamnés à différentes peines.

Faits

Le micro-parti Jeanne de Marine Le Pen est soupçonnĂ© d'avoir deux activitĂ©s principales : « facturer des « kits de campagne » Ă  des candidats du FN et leur prĂȘter de l'argent »[1]. Pour la campagne prĂ©sidentielle de 2012, ce micro-parti prĂȘte 450 000 euros Ă  la campagne du Front national Ă  un « taux exceptionnellement Ă©levĂ© de 7 % »[2].

Pour les lĂ©gislatives de 2012, le « kit de campagne » est facturĂ© 16 650 â‚Ź[1] — une note d'instruction adressĂ©e aux secrĂ©taires dĂ©partementaux prĂ©cise : « l'investiture du FN n'est validĂ©e qu'aprĂšs signature du bon de commande relatif au kit de campagne. Celui-ci est donc obligatoire et s'impose Ă  tout candidat investi par le FN[3] - [4] ». Sur les 456 candidats, 40 ne l'ont pas utilisĂ©[2].

Selon un ancien candidat, « c'Ă©tait une maniĂšre simple et efficace de financer le micro-parti, alors mĂȘme que ces fameux kits ne valaient pas plus de 4 000 euros[5] ». Pour MĂ©diapart, le bĂ©nĂ©ficiaire du montage est l'entreprise de communication prestataire de Jeanne, la sociĂ©tĂ© Riwal — dirigĂ©e par FrĂ©dĂ©ric Chatillon, qui est « souvent prĂ©sentĂ©, dans les couloirs du FN, comme "l'argentier officieux de Marine" Le Pen[6] ». Wallerand de Saint-Just, en tant qu'avocat du Front national, conteste l'allĂ©gation de surfacturation et indique que le fournisseur du matĂ©riel de campagne pratiquait les prix du marchĂ©[7].

Le directeur d'une agence de communication, interrogĂ© en 2015 par les journalistes de ComplĂ©ment d'enquĂȘte, accepte de comparer les tarifs de Riwal avec les prix couramment pratiquĂ©s et Ă©tablit — pour les mĂȘmes prestations — un devis d'environ 8 000 euros[8].

Les marges de la sociĂ©tĂ© Riwal (entre 40 et 50 % par kit) sont payĂ©es par Jeanne, indirectement par le candidat et finalement par l'État qui finance les campagnes des candidats ayant obtenu plus de 5 % des suffrages exprimĂ©s. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), qui n'a pas de pouvoir d'investigation, a bien validĂ© les comptes, mais seuls les commissaires aux comptes — dont l'impartialitĂ© est mise en doute — ont accĂšs Ă  l'ensemble des dĂ©penses[9] - [10]. Une somme de 10 millions d'euros, pour les campagnes prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives de 2012, aurait Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©e avec ce systĂšme[11].

À la suite de sa mise en examen (), la sociĂ©tĂ© Riwal a interdiction d'entretenir « une relation commerciale directe ou indirecte » avec le Front national. Le parti — dont la prĂ©sidente dĂ©clare : « Nous allons nous dĂ©brouiller, nous avons dĂ©jĂ  fait sans Riwal par le passĂ© »[12] — se tourne vers la sociĂ©tĂ© Presses de France, crĂ©Ă©e en . L'entreprise, qui travaille avec les mĂȘmes sous-traitants que Riwal pour imprimer le matĂ©riel de campagne, est dirigĂ©e par le conseiller rĂ©gional FN Axel Loustau[13] - [14].

EnquĂȘte sur les Ă©lections de 2012

Information judiciaire

Le , Ă  la suite d'une demande d'information de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, une information judiciaire contre X, confiĂ©e aux juges d'instruction Aude Buresi et Renaud Van Ruymbeke, est ouverte pour « escroquerie en bande organisĂ©e », « faux et usage de faux » concernant les activitĂ©s financiĂšre du micro-parti Jeanne[15]. Pour Marine Le Pen, il s'agit d'une manƓuvre du « pouvoir socialiste » et « tout cela se terminera comme Ă  chaque fois par un non lieu ou une relaxe dans quelques mois[16] ».

Mises en examen

Le principal prestataire de Jeanne est l'agence de communication Riwal dirigée par Frédéric Chatillon, et dans laquelle Axel Loustau est actionnaire[17] - [18].

Au terme d'une garde Ă  vue, FrĂ©dĂ©ric Chatillon est mis en examen en , pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d'abus de biens sociaux »[19] - [20]. Selon Mediapart, l'enquĂȘte, dĂ©clenchĂ©e par le signalement de la CNCCFP, a rĂ©vĂ©lĂ© des flux financiers suspects entre les sociĂ©tĂ©s de sĂ©curitĂ© dĂ©tenues par Axel Loustau et Riwal, l'entreprise prestataire de services de l'association Jeanne[21].

Le , Axel Loustau, le trĂ©sorier de Jeanne, est Ă  son tour mis en examen dans le cadre de cette enquĂȘte[22]. Le , Olivier Duguet, trĂ©sorier de Jeanne de 2010 Ă  2012, est mis en examen pour « complicitĂ© d'escroquerie sur les lĂ©gislatives de 2012, complicitĂ© d'abus de bien social au prĂ©judice de la sociĂ©tĂ© Riwal, recel d'abus de bien social et complicitĂ© de financement politique »[23].

Le , FrĂ©dĂ©ric Chatillon est de nouveau mis en examen, cette fois-ci pour « financement illĂ©gal de parti politique », « La piste d'un financement occulte transitant par Singapour et Hong-Kong fait partie des hypothĂšses que la justice cherche Ă  vĂ©rifier », « La justice estime Ă  10 millions d'euros l'argent dĂ©tournĂ© par Riwal et Jeanne pour le financement des campagnes frontistes de 2012 ». Dans le cadre du placement sous contrĂŽle judiciaire de la sociĂ©tĂ© une caution de 100 000 â‚Ź est demandĂ©e[24]. Karl Laske et Marine Turchi, de Mediapart, ajoutent : « FrĂ©dĂ©ric Chatillon, Olivier Duguet, Axel Loustau : ce trio sulfureux aujourd'hui mis en examen est au cƓur des finances de Marine Le Pen. Tous trois se connaissent bien : ils appartiennent au mĂȘme rĂ©seau de sociĂ©tĂ©s et ont militĂ© ensemble au GUD — Groupe union dĂ©fense — une organisation Ă©tudiante d'extrĂȘme droite radicale dans les annĂ©es 1990 »[23].

Le , Nicolas Crochet, commissaire aux comptes et ex-conseiller Ă©conomique de Marine Le Pen, dont il est proche, est mis en examen[25] - [26].

Le , le micro-parti Jeanne est mis en examen pour « escroqueries » et « acceptation par un parti politique d'un financement par une personne morale »[27]. Marine Le Pen considÚre que « c'est une mesure administrative absolument classique depuis que la loi a permis la mise en examen des personnes morales »[28].

Le , Jean-François Jalkh, vice-prĂ©sident et responsable des affaires juridiques du Front national, est poursuivi en tant que secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de Jeanne. Il est le premier haut cadre du Front national Ă  ĂȘtre inquiĂ©tĂ© dans ce dossier[29]. Jean-François Jalkh dĂ©clare : « Ce dispositif a Ă©tĂ© exposĂ© Ă  la commission des comptes de campagne, qui l'a validĂ©. On ne peut Ă  aucun moment conclure que les pouvoirs publics ont Ă©tĂ© dans l'ignorance du dispositif. L'abus de confiance et l'escroquerie ne peuvent donc ĂȘtre caractĂ©risĂ©s »[30].

Le , le Front national est mis en examen, le trĂ©sorier du FN — Wallerand de Saint-Just — est Ă©galement poursuivi, le , pour « recel d'abus de biens sociaux »[31].

Renvoi devant la juridiction répressive

Le , suivant presque totalement les réquisitions du parquet de Paris, les juges d'instructions décident du renvoi devant le tribunal correctionnel de dix personnes physiques ou morales.

Le Front national est renvoyĂ© en correctionnelle pour « recel d'abus de biens sociaux au prĂ©judice de Riwal, complicitĂ© d'escroqueries ». Deux de ses dirigeants, Wallerand de Saint-Just — trĂ©sorier du Parti — et son vice-prĂ©sident Jean-François Jalkh, sont renvoyĂ©s pour, respectivement : « recel d'abus de biens sociaux au prĂ©judice de Riwal » ; et « escroqueries (pour les lĂ©gislatives et la prĂ©sidentielle), abus de confiance au prĂ©judice de Jeanne, recel d'abus de biens sociaux au prĂ©judice de Riwal »[32] - [2].

Les cadres du Front national soutiennent que le dossier est vide et dénoncent une « persécution judiciaire ». Le vice-président Florian Philippot s'étonne du calendrier, « en France, on juge les affaires de 2012 quelques mois avant l'élection présidentielle de 2017 », tandis qu'affirme que « sur le fond, le Front national n'a strictement rien à se reprocher. Nous sommes trÚs sereins[33] ». Wallerand de Saint-Just a l'intention de faire appel de la décision.

Les autres personnalités dont le renvoi en correctionnelle est ordonné sont :

  • l'association Jeanne, pour « escroqueries (pour les lĂ©gislatives et la prĂ©sidentielle de 2012) »[2] ;
  • FrĂ©dĂ©ric Chatillon, et la sociĂ©tĂ© Riwal, dont il est le directeur ;
  • Axel Loustau, le trĂ©sorier de Jeanne (conseiller rĂ©gional d'Île-de-France depuis )[34] - [35] ;
  • Olivier Duguet, ancien trĂ©sorier de Jeanne ;
  • Nicolas Crochet, expert-comptable (commissaire aux comptes de Jeanne)[36] ;
  • Sighild Blanc, gĂ©rante de la sociĂ©tĂ© Unanime.

EnquĂȘte sur les Ă©lections de 2014 Ă  2016

Le , une nouvelle instruction est ouverte, pour les délits supposés d'escroquerie, abus de biens sociaux, blanchiment et recel, sur une période allant de à , qui couvre notamment les municipales, les européennes, les départementales et les régionales. Elle fait suite à un signalement de TRACFIN[37] - [13].

RĂ©clamations fiscales

Concernant les campagnes Ă©lectorales de l'annĂ©e 2012, l’administration fiscale rĂ©clame 1,8 million d'euros Ă  Jeanne[38]. Dans une dĂ©claration Ă  l'AFP, Axel Loustau, trĂ©sorier de Jeanne, conteste le bien fondĂ© des rĂ©clamations du fisc et indique la possibilitĂ© d'un recours devant le tribunal administratif si besoin[39].

ProcĂšs

Le procĂšs s'ouvre le devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris[40] - [41]. Le mouvement de Marine Le Pen — entendue comme tĂ©moin assistĂ© en janvier 2016 — devra « dĂ©voiler les dĂ©tails du financement de ses campagnes durant les trois annĂ©es incriminĂ©es. [
] dĂ©fendre les prĂȘts consentis Ă  ses candidats par l’intermĂ©diaire de son micro-parti, «Jeanne». Idem avec les «kits de campagne» chĂšrement prodiguĂ©s par la sociĂ©tĂ© «Riwal» [
][42] ». Selon la prĂ©sidente du tribunal — qui rappelle que la « plongĂ©e au cƓur du financement du Front national est partie d’un simple courrier adressĂ© Ă  la commission des comptes de campagne par un candidat frontiste de 2012 » —, tout dĂ©bute en 2011, lorsque au cours d’une rĂ©union interne, Marine Le Pen prĂ©sente FrĂ©dĂ©ric Chatillon comme le nouvel interlocuteur des imprimeurs du Front national[43].

Au cours d'une « dĂ©claration prĂ©alable », Wallerand de Saint-Just indique notamment « Dans les faits, le FN, c’est Jeanne. Jeanne n’est rien sans le FN. Nous l’avons crĂ©Ă© pour les besoins de la campagne des lĂ©gislatives. » Le FN « a dĂ©cidĂ© [le dispositif des « kits »] [
] Jalkh l’a conçu [et] Riwal l’a exĂ©cutĂ©. » « Peut-ĂȘtre avons-nous violĂ© une rĂšgle, ou la jurisprudence de la commission, mais avons-nous eu l’intention de commettre une infraction pĂ©nale et de dĂ©tourner l’argent de l’État ? Au contraire, nous avons pris toutes les prĂ©cautions. » À la prĂ©sidente qui l'interroge sur l'obligation d'achat du kit — le document prĂ©sentĂ© aux postulants candidats porte la mention « L’investiture n’est validĂ©e qu’aprĂšs signature des bons de commande des “kits” de campagne. » —, il rĂ©pond : « Je ne sais pas pourquoi on a Ă©crit ça. En rĂ©alitĂ©, on a investi Ă  tour de bras. Ça n’a jamais Ă©tĂ© conditionnĂ©. On vous en apportera la preuve »[43].

Le , Ă  l'issue d'un rĂ©quisitoire qui a durĂ© six heures, et au cours duquel est dĂ©taillĂ©e « une « litanie d’escroqueries » destinĂ©es Ă  « dĂ©tourner de l’argent public de maniĂšre systĂ©mique » », les magistrats du parquet rĂ©clament contre[44] :

  • FrĂ©dĂ©ric Chatillon : une peine quatre ans de prison dont deux ferme, une amende 200 000 euros et l'interdiction de gestion dĂ©finitive ;
  • Nicolas Crochet : trente mois de prison dont six ferme, une amende de 70 000 euros et cinq ans d'interdiction d’exercice de la profession d'expert-comptable ;
  • Olivier Duguet : six mois de prison ferme, la levĂ©e du sursis prononcĂ© en 2012 pour escroquerie et l'interdiction d'exercer la profession de comptable ;
  • Jean-François Jalkh : deux ans de prison avec sursis, ainsi que 50 000 euros d’amende et une peine d’inĂ©ligibilitĂ© de cinq ans ;
  • Axel Loustau : douze mois de prison avec sursis, une amende de 30 000 euros et l'interdiction d’ĂȘtre trĂ©sorier ;
  • Wallerand de Saint-Just : dix mois de prison avec sursis, deux ans d'inĂ©ligibilitĂ© et l'interdiction d'assurer la fonction de trĂ©sorier pendant cinq ans ;
  • Sighild Blanc : douze mois de prison avec sursis, une amende de 70 000 euros et l'interdiction de gestion pendant cinq ans.

Contre les trois personnes morales, ont été requis :

  • Front national : une amende de 500 000 euros ;
  • agence Riwal : 200 000 euros d’amende ;
  • micro-parti Jeanne : simple dissolution.

L'avocat de l’État — seule partie civile —, considĂ©rant que la « rĂ©paration intĂ©grale du prĂ©judice subi est moralement indispensable », rĂ©clame au Rassemblement national et aux prĂ©venus la somme de 11,6 millions d'euros de dommages et intĂ©rĂȘt. Les plaidoiries occupent les deux journĂ©es suivantes et, selon Le Monde ; « les avocats de la dĂ©fense martĂšlent les mĂȘmes arguments : le systĂšme mis en place par le Front national [
] Ă©tait lĂ©gal, et ressort de la « cuisine » interne du parti[45]. » Le jugement est mis en dĂ©libĂ©rĂ© au 24 avril 2020.

DĂ©cision

Par jugement rendu le , Axel Loustau, trésorier du micro-parti Jeanne, conseiller régional RN est relaxé et le tribunal condamne[46] - [47] - [48] :

  • FrĂ©dĂ©ric Chatillon, prestataire de communication du parti : Ă  une peine de trente mois de prison dont dix ferme et 250 000 euros d'amende « pour plusieurs escroqueries ainsi que pour une longue sĂ©rie d’abus de biens sociaux au prĂ©judice de son entreprise, estimĂ©e Ă  500 000 euros par le tribunal » ;
  • Nicolas Crochet, expert-comptable du RN : deux ans avec sursis et une amende de 40 000 euros avec l'interdiction d’exercice de sa profession durant trois ans pour « complicitĂ© d'escroquerie et complicitĂ© de blanchiment d'abus de biens sociaux » ;
  • Olivier Duguet, ex-trĂ©sorier du micro-parti Jeanne : un an de prison [note 1], deux ans de sursis probatoire et cinq ans d’interdiction de gestion, pour « complicitĂ© d’escroquerie » ;
  • Jean-François Jalkh, eurodĂ©putĂ© : deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis, et peine d’inĂ©ligibilitĂ© de cinq ans, le tribunal ayant « considĂ©rĂ© qu’il Ă©tait « l’auteur du montage financier » et ne pouvait ignorer son « caractĂšre fictif » » ;
  • Wallerand de Saint-Just, trĂ©sorier du RN : six mois de prison avec sursis au titre de l’« abus de biens sociaux » ;
  • Sighild Blanc : prestataire de Jeanne et de Riwal : un an avec sursis et amende de 100 000 euros, ainsi que cinq ans d’interdiction de gestion pour « abus de biens sociaux et blanchiment » .

En ce qui concerne les personnes morales :

  • Front national : amende de 18 750 euros[note 2] pour « recel d’abus de biens sociaux », le tribunal ne retenant pas l'accusation d'escroquerie[note 3] ;
  • micro-parti Jeanne : 300 000 euros d'amende, la moitiĂ© avec sursis.

Les magistrates ont, en outre, « estimĂ© le prĂ©judice de l’État Ă  quelque 860 000 euros, qui doivent ĂȘtre dĂ©dommagĂ©s solidairement par MM. Chatillon, Jalkh, le micro-parti Jeanne et deux autres protagonistes[47]. ». Selon Mediapart, qui prĂ©cise que les « condamnations prononcĂ©es par le tribunal mardi sont loin des rĂ©quisitions du parquet de Paris », la condamnation « est un coup dur politique pour le parti, Ă  dix jours du second tour des Ă©lections municipales : elle pourrait mettre Ă  mal son discours de chevalier blanc et soulever ses contradictions »[46], le RN ou ses dirigeants Ă©tant encore visĂ©s par d’autres enquĂȘtes[49].

Le parquet de Paris annonce faire appel de la dĂ©cision visant le Front national[50]. Lors de ce procĂšs en appel en septembre et octobre 2022, le parquet gĂ©nĂ©ral demande une amende de 500 000 euros Ă  l’encontre du Rassemblement national et des peines de prison contre sept prĂ©venus dont Wallerand de Saint-Just[51] - [52]. En mars 2023, le procĂšs en appel confirme les condamnations en premiĂšre instance. L'inĂ©ligibilitĂ© de Jean-François Jalkh est ramenĂ©e Ă  trois ans, la peine de Wallerand de Saint-Just est assortie d'une peine d'inĂ©ligibilitĂ© de deux ans, et le RN est condamnĂ© Ă  250 000 euros d'amende[53].

Conséquences politiques

En 2017, des proches de Marine Le Pen et le Front national sont inquiĂ©tĂ©s dans cette affaire, mais aussi dans celle des assistants parlementaires au Parlement europĂ©en, et dans quatre autres[54]. Lors de l’élection prĂ©sidentielle, Ă©galement marquĂ©e par l’affaire Fillon, les intentions de vote de la candidate FN semblent indiquer que ses Ă©lecteurs ne tiennent pas compte de ces affaires, contrairement Ă  ceux du candidat de droite[55].

Notes et références

Notes

  1. Un an ferme selon Mediapart, avec sursis pour Le Monde.
  2. Ce qui correspond au montant maximal encouru par une personne morale[46].
  3. Selon Le Monde, « Les magistrates n’ont donc retenu la culpabilitĂ© du parti que pour avoir profitĂ© d’avantages indus auprĂšs de la sociĂ©tĂ© de communication Riwal, notamment l’emploi fictif de deux Ă©lus actuels, Nicolas Bay et David Rachline, de l’achat de matĂ©riel et surtout l’octroi au FN d’un crĂ©dit sans intĂ©rĂȘt de plusieurs millions d’euros pendant trois ans[47] ».

Références

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  3. Clément Le Goff, Olivier Gardette et Elodie Metge, « Jeanne : micro parti, maxi profits ? » [vidéo], sur francetvinfo.fr, , à 7 min 20 s.
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  5. Dans le QG secret de Marine Le Pen Marianne, 4 juillet 2014.
  6. « Financement de la vie politique-EnquĂȘte », sur MĂ©diapart.fr, .
  7. « Le magot caché de Marine Le Pen », Le Nouvel Observateur, 14 décembre 2014.
  8. Clément Le Goff, Olivier Gardette et Elodie Metge, « Jeanne : micro parti, maxi profits ? » [vidéo, 18 min 12 s], sur francetvinfo.fr, .
  9. Valéry Hache, « L'affaire Riwal, le Bygmalion version FN », sur l'Express.fr.
  10. Emmanuel Fanstein et Dominique Albertini, « La machine à fric des amis du FN », sur Libération.fr, .
  11. Dominique Albertini Affaire Jeanne : un procÚs pour le FN Libération, 6 octobre 2016.
  12. « Riwal : un prestataire visé par la justice », sur lemonde.fr, .
  13. Olivier Faye et Simon Piel, « Front national : la justice ouvre une enquĂȘte sur le financement des rĂ©gionales 2015 », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  14. Olivier Faye et Caroline Monnot, « Les Presses de France : pour les régionales, le FN fait appel à une nouvelle société du « GUD business » », .
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  16. « Une information judiciaire ouverte sur le micro-parti de Marine Le Pen » Le Figaro, 15 avril 2014.
  17. Christophe Forcari, « Frédéric Chatillon, la face cachée de Marine Le Pen, (#nébuleuse) », sur Libération.fr, .
  18. Le micro-parti de Marine Le Pen dans le collimateur de la justice Les Échos, avril 2014.
  19. Abel Mestre, Caroline Monnot et Simon Piel, « Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, a été mis en examen », Le Monde.fr, (consulté le ).
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  21. « Financement du FN: la justice explore le maquis financier de plusieurs sociétés », sur Médiapart.fr, .
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 Au procĂšs du FN, des rĂ©quisitions sĂ©vĂšres », sur lemonde.fr, .
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  54. Maxime Vaudano, « Les six affaires qui menacent Marine Le Pen et le Front national », sur www.lemonde.fr/les-decodeurs,
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Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : Ce logo indique que la source a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour l'Ă©laboration de l'article.

  • Mathias Destal et Marine Turchi, Marine est au courant de tout..., Flammarion collection : EnQuĂȘte, , 411 p. (ISBN 2081376911)
  • Laurent Fargues, ProcĂšs interdit de Marine Le Pen, First, coll. « First Document », , 224 p. (ISBN 2412021945, prĂ©sentation en ligne)

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