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Académie d'agriculture de France

L'Académie d'agriculture de France (AAF) est un établissement d'utilité publique à caractère scientifique et éducatif. Créée en 1761, elle porte cette dénomination depuis 1915. Basée à Paris elle comprend plus de 700 membres. Elle a pour principale mission de conduire des réflexions de natures scientifiques, techniques, économiques, juridiques, sociales et culturelles, sur le moyen et le long terme, dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement. Son action contribue ainsi à éclairer les citoyens et les décideurs à préparer ou à accompagner les évolutions de ces différents secteurs.

Académie d'agriculture de France
Son « ambition est connaĂ®tre Â» et sa « passion transmettre Â»
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Société nationale d'agriculture de France (d)
Cadre
Sigle
AAF
Type
Domaine d'activité
alimentation, agriculture, environnement
Siège
Pays
Coordonnées
48° 51′ 33″ N, 2° 19′ 24″ E
Organisation
Membres
plus de 700
Société d'agriculture, Société d'agriculture du département et Société nationale d'agriculture
Nadine Vivier
Secrétaire perpétuel
Constant Lecœur
Site web
Carte

Histoire

Une société royale dédiée à l'agronomie

En août 1760, Henri Bertin, Contrôleur général, demande à tous les intendants de province de créer des Sociétés régionales d'agriculture sur l'ordre du roi Louis XV, ayant pour but de développer l’agriculture en France en modernisant les techniques existantes[1]. Une quinzaine de sociétés sont créées, dont la Société d'agriculture de la généralité de Paris, en 1761, à l'origine de l'Académie de l'agriculture de France[2].

Elle était constituée de spécialistes, de scientifiques et de personnalités dans le domaine de l’agronomie tels que Henri Louis Duhamel du Monceau, Georges-Louis Leclerc de Buffon ou Antoine Lavoisier[3], dont la mission était de rassembler l’ensemble des connaissances de l’époque et de les soumettre à un débat approfondi avant de les diffuser dans le reste du royaume via les sociétés d’agriculture régionales.

La Société royale d'agriculture de la généralité de Paris est réorganisée en 1784-1785. A la différence des sociétés provinciales d’agriculture peu dynamiques, elle est active pour moderniser l’agriculture avec l’introduction de nouvelles espèces et de nouvelles méthodes culturales[4]. A titre d’exemple, Arthur Young dans ses Voyages en France relate l’introduction de la chicorée en Ile-de-France, en 1787[5].

Réorganisation à la suite de la révolution française

Comme toutes les institutions royales de l’Ancien Régime, la Société royale, renommée en 1790 en tant que Société d'agriculture de France, est supprimée par la Convention le [1].

C’est Ă  Paris, sous l’impulsion de François de Neufchâteau, alors ministre de l’IntĂ©rieur, qu’elle va ressusciter sous le nom de SociĂ©tĂ© d'agriculture du dĂ©partement de la Seine. ConsidĂ©rĂ©e comme la plus importante du pays, ses MĂ©moires Ă©taient tirĂ©s Ă  1 000 exemplaires.

Le 7 fructidor an VII (1798), elle est réorganisée à la suite d’un décret où elle devient un organe officieux en liaison avec les sociétés régionales. Elle gardera ainsi ce nom jusqu’à la fin du Premier Empire en 1814.

Par la suite, les diffĂ©rents rĂ©gimes successifs ont gardĂ© un certain intĂ©rĂŞt pour l’AcadĂ©mie, son rĂ´le et son fonctionnement qu’ils modifieront Ă  plusieurs reprises. « L’ordonnance du , du , du , le dĂ©cret du avec la mise en place des sections et celui du . Â»[6]

L’Académie d’agriculture de France fonctionne sous sa forme actuelle depuis le décret du et prend sa dénomination actuelle en 1915[7].

Aujourd'hui c'est un établissement reconnu d'utilité publique, placé sous la protection du Président de la République française. Le Ministre chargé de l'agriculture en est le président d'honneur.

DĂ©nominations

  • 1761-1788 : SociĂ©tĂ© royale d'agriculture de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Paris (voir sa crĂ©ation et statuts, 19-11-1760, Momet not. Ă  Paris, ET / XVI / 745).
  • 1788-1790 : SociĂ©tĂ© royale d'agriculture de France.
  • 1790-1793 : SociĂ©tĂ© d'agriculture de France.
  • 1793 : SociĂ©tĂ© d'hommes libres.
  • 1798-1814 : SociĂ©tĂ© d'agriculture du dĂ©partement de la Seine.
  • 1814-1848 : SociĂ©tĂ© royale et centrale d'agriculture.
  • 1848-1853 : SociĂ©tĂ© nationale et centrale d'agriculture.
  • 1853-1859 : SociĂ©tĂ© impĂ©riale et centrale d'agriculture.
  • 1860-1870 : SociĂ©tĂ© impĂ©riale et centrale d'agriculture de France.
  • 1871-1915 : SociĂ©tĂ© nationale d'agriculture de France[8].
  • Depuis 1915 : AcadĂ©mie d'agriculture de France[9]

Missions

L'Académie étudie, sous leurs aspects nationaux, européens et mondiaux, les questions concernant :

  • la production, la transformation, la commercialisation, la consommation et l'utilisation des produits de l'agriculture et de l’élevage, de la forĂŞt, de la pĂŞche et de l’aquaculture, ainsi que leurs valorisations Ă  des fins alimentaires ou non ;
  • l’utilisation et la gestion des ressources naturelles, en relation avec l'amĂ©nagement de l'espace rural et de la forĂŞt, dans un souci de prĂ©servation ou d'amĂ©lioration de l'environnement, de protection et de restauration de la biodiversitĂ©. Elle Ă©value les consĂ©quences des choix faits dans ces domaines sur  la qualitĂ© de la vie de la population ;
  • les Ă©volutions sociales, Ă©conomiques et culturelles dans les domaines de l’agriculture, la forĂŞt, le bois, la pĂŞche, l’alimentation, l’eau et l’environnement et, de façon gĂ©nĂ©rale, les Ă©volutions qui concernent le milieu rural ;
  • les rapports entre les mondes ruraux et urbains.

Le choix des thèmes de réflexion retenus est guidé par les enjeux scientifiques et de société, nationaux et internationaux.

L'AcadĂ©mie veille au maintien d'un dĂ©bat de qualitĂ© conduit en langue française. Par ses sĂ©ances publiques et par ses publications, elle facilite une ouverture en direction du public et contribue aux dĂ©bats de la sociĂ©tĂ© concernant les sciences, les technologies et les techniques. Elle s’emploie Ă  Ă©tablir des passerelles entre les scientifiques, les acteurs opĂ©rationnels, les dĂ©cideurs et les citoyens. Elle publie et diffuse les rĂ©sultats de ses travaux, et notamment des rapports de groupes de  travail et des avis motivĂ©s et documentĂ©s, en fonction de l’état des connaissances. Elle apporte des contributions originales, y compris aux discussions et nĂ©gociations europĂ©ennes et internationales. Elle assure les liaisons avec d'autres acadĂ©mies et institutions françaises ou Ă©trangères.

L'AcadĂ©mie rĂ©pond aux questions dont elle est saisie par le gouvernement. Elle exprime et fait connaĂ®tre son avis sur toutes les questions qui relèvent de sa compĂ©tence.

Activités

Le programme de travail de l’AcadĂ©mie est actualisĂ© chaque annĂ©e et construit autour de quatre thĂ©matiques principales :

  • Produire mieux et plus pour nourrir les hommes ;
  • Adapter la gestion des Ă©cosystèmes agricoles et forestiers pour accompagner les changements globaux ;
  • IntĂ©grer les politiques agricoles, environnementales et territoriales ;
  • Contribuer au dĂ©bat sur Innovations et acceptabilitĂ© sociale.

L'AcadĂ©mie participe Ă  la conservation de documents qui tĂ©moignent de l'Ă©volution de l'agriculture et du milieu rural.

Afin de conduire des actions correspondant Ă  ses missions, l’AcadĂ©mie peut participer Ă  la crĂ©ation de groupes de  personnes et d’organismes publics ou privĂ©s.

Séances, réunions, manifestations, colloques et visites

Les réflexions conduites sur des thèmes particuliers dans les sections et les groupes de travail débouchent sur des rapports, des avis, des séances publiques. Celles-ci, au nombre d’une trentaine par an, ont lieu chaque mercredi après-midi, au siège de l’Académie. Elles se présentent sous forme de communications d’académiciens ou de personnalités extérieures et donnent lieu à débat avec la salle.

Plusieurs colloques sur des sujets très divers sont organisés chaque année à Paris ou en province[10].

Publications

Les comptes rendus des séances publiques sont publiés sur le site Internet de l’Académie qui comporte par ailleurs toutes les informations concernant son organisation, son fonctionnement, la liste de ses membres, les rapports et avis de l’Académie.

Une revue, un mensuel, des notes, des ouvrages et des articles sont fréquemment réalisés et présentées ou accessibles en ligne[11].

Par ailleurs, des messages sont régulièrement diffusés via les principaux réseaux sociaux.

Bourses, médailles et prix

L'AcadĂ©mie attribue des bourses Ă  de jeunes chercheurs et des prix  rĂ©compensant des scientifiques, des chercheurs ou des praticiens pour des travaux originaux ou novateurs dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement.

De nombreuses médailles et prix sont décernés chaque année à des personnalités ayant effectué des travaux ayant contribué à des améliorations ou à l'avancement des connaissances dans le domaine de l'agriculture et de l'agronomie[12]. La médaille d'or de l'Académie vise à reconnaître l’originalité et la qualité de l’ensemble d’une œuvre couronnant une carrière et est attribuée chaque année à une dizaine de personnalités[13].

Fonctionnement

Siège 18 rue de Bellechasse (Paris).

Son siège est à Paris dans un hôtel particulier situé au 18 rue de Bellechasse, dans le 7e arrondissement. Les séances s'y tiennent tous les mercredis après-midi et sont publiques.

Le président de l’Académie, élu pour une durée d’un an, préside les séances publiques et plénières, les réunions du bureau et des commissions.

La Commission académique arrête les grandes orientations de l’Académie en termes d’organisation et de fonctionnement.

La Commission des programmes approuve le programme de travail annuel de l’Académie et en particulier le détail des séances publiques.

La Commission des finances prépare le budget de l’Académie et veille au suivi de son exécution par le Trésorier perpétuel[14].

Le SecrĂ©taire perpĂ©tuel administre l’AcadĂ©mie. Il est chargĂ© de l’organisation des travaux de l’AcadĂ©mie et, Ă  ce titre, propose Ă  la Commission acadĂ©mique  toute innovation qu’il juge utile pour permettre Ă  l’AcadĂ©mie d’assurer au mieux ses missions, notamment de diffusion des connaissances et de contribution aux Ă©volutions de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement. Il met en Ĺ“uvre, avec le Bureau, les dĂ©cisions prises par la Commission acadĂ©mique.  Sur proposition des sections, il prĂ©pare avec le Bureau, le programme annuel d’activitĂ©s de l’AcadĂ©mie. Il le soumet pour discussion et approbation Ă  la Commission des programmes.Il prĂ©sente, lors de la sĂ©ance annuelle de rentrĂ©e, un rapport annuel sur les activitĂ©s de l'AcadĂ©mie. Après validation par le Bureau, tous les rapports et les avis de l’AcadĂ©mie sont transmis par le SecrĂ©taire perpĂ©tuel aux autoritĂ©s ou aux commanditaires concernĂ©s. Il en assure Ă©galement la diffusion interne et externe. En tant que directeur des publications, il est responsable des diffĂ©rentes publications de l’AcadĂ©mie et de son site Internet. Il convoque les membres du Bureau, de la Commission acadĂ©mique, et de la Commission des programmes  aux rĂ©unions dont, en accord avec le Bureau, il fixe l'ordre du jour.

Le Bureau de l’Académie, élu pour une année, comprend, outre le Secrétaire perpétuel et le Trésorier perpétuel, le Président, le Vice-Président, le président de l’année précédente, le Vice-Secrétaire et le Vice-Trésorier.

Dix sections sont habilitées pour traiter les différents thèmes : productions végétales, forêts et bois, productions animales, sciences humaines et sociales, interactions milieux-êtres vivants, sciences de la vie, environnement et territoires, alimentation humaine, agrofournitures, économie et politique[15].

Liste des présidents

Notes et références

  1. « L’Académie d’agriculture de France », sur agriculture.gouv.fr, Alim'agri, (consulté le )
  2. Georges Pédro, « Henri-Léonard Bertin et le développement de l’agriculture au siècle des Lumières », Comptes Rendus Biologies, Elsevier,‎ , p. 330-331 (lire en ligne)
  3. Geneviève Gavignaud-Fontaine, Les campagnes en France au XIXe siècle, 1780-1914, Ophrys, , 167 p. (lire en ligne), p. 18
  4. Laurent Brassart, « Les enfants d’Arthur Young ? Voyageurs et voyages agronomiques dans la France impériale. », Annales historiques de la Révolution française, vol. 385, no 3,‎ , p. 118 (lire en ligne)
  5. Arthur Young, Voyages en France en 1787, 1788 et 1789, vol. 2 : Le travail et la production en France : Agriculture, commerce, industrie, Paris, Les classiques de la révolution française, (lire en ligne), p. 1136
  6. « Histoire de l'AAF | Académie d'Agriculture de France », sur www.academie-agriculture.fr (consulté le )
  7. Jean-Claude Flamant, « Une brève histoire des transformations de l’agriculture au vingtième siècle », Mission Agrobiosciences,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  8. Antoine Savoye, « Un observatoire de l'économie sociale rurale : la section agricole du musée social (1900-1914) », Vie sociale,‎ , p. 35 (lire en ligne)
  9. « Décret substituant au titre de Société nationale d'agriculture de France celui d'Académie d'agriculture de France », Journal officiel,‎
  10. Liste des colloques de l'AAF
  11. Publications sur le site de l'Académie
  12. Médaille d'Or de l'académie
  13. Lequotidien, « Revalorisation de l’agriculture : Macky reçoit un prix de la plus vieille académie du monde | Lequotidien Journal d'informations Générales » (consulté le )
  14. Organigramme
  15. Présentation des sections

Voir aussi

Bibliographie

  • E. Labiche, Les sociĂ©tĂ©s d'agriculture au XVIIIe siècle, 1908
  • Émile Justin, Les sociĂ©tĂ©s royales d'agriculture au XVIIIe, 1935
  • G. Schelle, Vincent de Gournay, Paris Guillaumin, 1897, 300 p.
  • L. Passy, Histoire de la SociĂ©tĂ© nationale d'agriculture de France, Paris, 1912.
  • Jean Tulard, Dictionnaire NapolĂ©on, Paris, Fayard, 1999
  • Michel Delon, Dictionnaire europĂ©en des lumières, Paris, PUF, 1997.
  • Christian Ferault, Une Histoire de l'AcadĂ©mie d'agriculture de France - De sa crĂ©ation en 1761 Ă  1815" - (Tome 1), Paris, L'Harmattan, 2021, 243 p.

Articles connexes

Liens externes

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