3e régiment de spahis algériens
Le 3e régiment de spahis algériens (3e RSA) est un régiment de cavalerie appartenant à l'Armée d'Afrique, en activité de 1834 à 1964. Il dépend de l’armée de terre française.
3e régiment de spahis algériens | |
Création | |
---|---|
Dissolution | 1964 |
Pays | France |
Branche | Armée de Terre |
Type | Régiment de spahis |
Rôle | Cavalerie |
Inscriptions sur l’emblème |
Constantine 1837 Biskara 1844 l'Aurès 1845 Zaatcha 1849 Extrême-orient 1884-1885 Maroc 1907-1913 Artois 1914-1915 Orient 1916-1918 Abruzzes 1944 Rome 1944 Vosges 1944 Wurtemberg 1945 |
Guerres | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Décorations | La Croix de guerre 1914-1918 La Croix de guerre 1939-1945 3 palmes |
Le 3e RSA se distingue notamment lors de la Seconde Guerre mondiale, en tant que régiment de reconnaissance (3e RSAR) de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), tout d'abord lors des combats du Belvédère de la campagne d'Italie au sein du corps expéditionnaire français du général Juin puis lors de la campagne de France. Il est cité trois fois à l'ordre de l'Armée durant le conflit.
Création et différentes dénominations
Le 3e régiment de spahis algériens fait partie des trois régiments de spahis historiques, avec les 1er et 2e spahis, créés officiellement en 1835 et dont les escadrons préliminaires, irréguliers et réguliers, participent déjà à la conquête de l'Algérie dès 1830. Ces trois formations combattent pendant cinquante-six ans, dans toutes les campagnes, avant que d'autres régiments de spahis soient créés dont le premier sera, en 1886, le 4e régiment de spahis qui deviendra 4e régiment de spahis tunisiens en 1921. Créé le sous le nom d’Otages et d’escadron Turc le régiment prend le nom le de Spahis réguliers de Bône. Il est ensuite versé aux Spahis le puis constitue le 3e régiment de spahis (3e RS) le . En 1921 il devient le 3e régiment de spahis algériens puis est partagé entre le 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance (3e RSAR) et le 9e régiment de spahis algérien (9e RSA)[1]avant de reprendre la dénomination de 3e Régiment de Spahis en 1958. En 1964, le régiment est dissous et fusionne dans le 6e Régiment de Dragons (6e RD)[1].
Chefs de corps
- 1845 : Henri Pierre Bouscaren
- 1851 : Desvaux
- 1855 : Guerin de Waldersbach
- 1861 : Mercier du Paty de Clam
- 1865 : Digard
- 1870 : Thomas de Dancourt
- 1874 : d'Avène de Meloise
- 1875 : Bruneau
- 1878 : Masson
- 1881 : Le Noble
- 1885 : Mohamed Ben Daoud
- 1889 : de Mandat Grancey
- 1893 : Bernard
- 1894 : de Rouge
- 1895 : Paret
- 1900 : Dupuys
- 1900 : Bougon
- 1901 : Billet
- 1906 : Gonnet
- 1912 : Mangin
- 1916 : Dupont-Dussaussoy
- 1917 : Payn
- 1920 : Rey
- 1920 : Seignol
- 1930 : Rabany
- 1935 : Leclerq
- 1937 : Heurlier
- 1940 : Beguery
- 1943 : Bonjour
- 1945 : Fouchet
- 1947 : Gassiat
- 1952 : Viotte
- 1954 : Jouslin de Noray
- 1957 : Jullien
- 1959 : Richter
- 1961 : de Geoffroy
- 1963 : Godard
Historique des garnisons, combats et batailles du 3e régiment de spahis
Guerres coloniales (1830-1913)
Le 3e régiment de spahis participe à de nombreuses campagnes et expéditions coloniales.
Il participe à la conquête de l'Algérie, entre 1830 et 1849.
En 1854, le régiment fournit des volontaires à la formation d'un escadron mixte composé des 1er, 2e et 3e spahis pour la campagne de Crimée. Cet escadron est affecté à l'escorte du maréchal de Saint-Arnaud. L'escadron participe à la bataille de l'Alma le puis à celle d'Inkerman le . Le régiment escorte alors le général Canrobert, qui succède au maréchal Saint-Arnaud, mort du choléra après la bataille de l'Alma. Les spahis rejoignent l'Algérie à la fin novembre.
Les 1er et 3e escadrons du 3e spahis participent à la première expédition en Tunisie, en 1881-1882. Un escadron assure plus particulièrement l'escorte des convois et des colonnes d'infanterie ainsi que la sécurité des pistes entre la base portuaire de La Calle et les troupes opérant en Kroumirie. Les deux escadrons rejoignent ensuite les rangs de la brigade Bonie. L'unité de cavalerie indigène qui constitue la cavalerie de la seconde expédition de 1882 ne prendra officiellement le nom de spahis qu'en 1886 et deviendra le 4e régiment de spahis tunisiens (4e RST) en 1921. Elle sera en 1882 à la prise de Kairouan et poursuivra de nombreuses opérations de police dans le sud tunisien jusqu'en 1889.
Le 1er escadron du 3e régiment de spahis participe à la campagne d'Indochine, en intégrant le "Régiment de marche du Tonkin" avec le 3e escadron du 1er spahis, le 5e escadron du 2e spahis et un escadron du 1er régiment de chasseurs d'Afrique. Cette formation, placée sous les ordres du chef d'escadrons O'Connor participe aux opérations de la conquête de 1884-85 jusqu'en 1889.
De 1892 à 1894, seuls quelques éléments détachés des 1er et 3e spahis participent à la campagne du Dahomey pour renforcer en cadres l'escadron de spahis sénégalais : le régiment fournit quatre officiers, 26 sous-officiers, brigadiers, trompettes et spahis français et un vétérinaire. L'ensemble est intégré à la colonne Dods. La formation prend part à de violents combats à Dogba, au gué de Tchué, aux sources de Koto, à la prise de la ville de Kano, jusqu'à la prise de d'Abomey, capitale du roi Behanzin qui met fin aux combats.
Entre 1898 et 1900, un demi peloton du 3e spahis renforce les spahis sahariens de Ouargla chargés de la protection des convois de ravitaillement de la Mission Foureau-Lamy. Après avoir traversé le Sahara et atteint le lac Tchad, les spahis terminent leur odyssée par une charge inouïe lors de la bataille de Kousseri le où le commandant Lamy, chef de la mission est tué.
Le 3e spahis est engagé dans la campagne du Maroc de 1907 à 1913, soit en unité complète, soit partiellement par escadrons détachés et participe en 1907, aux colonnes de la Chaouïa ; en 1911, à la libération de Fès et à l'occupation de Meknès ; le , combat de Sidi-bou-Othman où le colonel Mangin bat les 10 000 guerriers du mahdi El-Hiba et entre à Marrakech.
Guerre franco-allemande de 1870
Le 3e spahis fournit, avec les 1er et 2e spahis, des pelotons à la création de « l'Escadron de marche de spahis algériens » sous les ordres du capitaine de Ballaincourt, ainsi qu'un escadron à celle du « Régiment d'éclaireurs algériens », sous les ordres du lieutenant-colonel Goursaud. Ces formations combattent à Meaux, Nanteuil le Houdin, Patay, Les Ormes, Cravant et Josnes. Le , le régiment d'éclaireurs charge en fourrageurs et écrase à Varennes une arrière-garde de cuirassiers prussiens. En , les spahis couvrent la retraite de l'Armée de la Loire. Ils se distinguent en combattant à Ambley, Savigny, Vance et Silly-le-Guillaume. Après la signature de l'armistice le , les unités de spahis rejoignent l'Algérie dès le . En Algérie, le régiment prend une part active aux expéditions réprimant les insurrections dans la province de Constantine.
Première Guerre mondiale
En unité complète ou par escadrons, le régiment prend une part active aux opérations sur le front métropolitain en particulier lors de la bataille de l'Artois. En 1916, il quitte le front français pour le front d'Orient. De 1916 à 1918, le régiment fait la campagne des Balkans. Il est affecté à l'Armée du Levant où, sous la dénomination de « 3e régiment de marche de spahis », il combat en Thrace et en Syrie en compagnie du « Régiment de marche de spahis marocains » (RMSM) et des 1er et 4e régiments de chasseurs d'Afrique. Le , rupture du front vers Monastir ; le , prise de Prilef ; le , prise d'Uskub ; le , les spahis atteignent le Danube.
Campagne du Levant (1920)
D' à , le 3e escadron entre dans la composition du 3e régiment mixte de cavalerie du Levant et participe en au dégagement de la ville de Marach et le à la bataille de Khan Meisseloun. En 1921, le régiment prend la dénomination de 3e régiment de spahis algériens 3e RSA. De 1922 à 1923, deux escadrons sont détachés à l'Armée française du Rhin. De 1923 à 1925, il participe à une nouvelle campagne au Maroc avec la participation successive de trois escadrons au combat d'El-Mers le , aux opérations de l'Ouergha de à et à la campagne du Rif en 1925.
1939-1943
En 1939, le 3e RSA fournit deux escadrons montés pour la constitution de deux groupes de reconnaissance divisionnaires (GRDI) : le GRDI 83 qui sera dissous en , le GRDI 87 qui obtiendra une citation à l'ordre du corps d'armée pour son action entre l'Aisne et la Loire en . En , le reste du régiment se déplace sur le front tunisien et retourne sur Oran où il entre dans la composition de la 6e division légère de cavalerie (), il se déplace à nouveau sur Tunis pour assurer le maintien de l'ordre ( à )[1]. De 1942 à 1943, il séjourne sur la frontière algéro-tunisienne[1].
Campagne d’Italie (1944)
Devenu 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance 3e RSAR de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA) au sein du corps expéditionnaire français en Italie le régiment participe aux combats des Abruzzes du au , de San-Elia du au , du Belvédère le , de San-Oliva le qui mène à la prise de Pico, de la série de combats qui à partir du aboutissent à la prise de Rome puis à Capodimonte le [1].
Campagne de France et d'Allemagne (1944-1945)
Embarqué à Tarente le , le régiment débarque à Saint-Tropez, pénètre dans Toulon () puis libère Saint-Claude et Baume-les-Dames. Il combat dans les Vosges ( au ), participe à la défense de Strasbourg () et combat en basse Alsace ( au ). Il franchit le Rhin, combat dans le Palatinat et atteint Stuttgart le [1].
ORDRE DE BATAILLE DU REGIMENT Août 1944
Chef de corps : colonel Bonjour
- Cdt en second : chef d'escadrons GASSIAT
- Cdt adjoint : chef d'escadrons Mauche
- Chef du Service Auto : chef d'escadrons de Chassey
- Capitaine Adjoint : capitaine de Goyeneche, capitaine de Buxeuil de Roujoux
- Officier de transmission : capitaine de Conchy
- Officier de renseignement : capitaine Regnery
- Médecin chef : capitaine Bergerot
- Officier de liaison : aspirant Seigle, aspirant Voisin
Escadron hors rang :
- Capitaine commandant : capitaine Lassale
- Officier des Détails : lieutenant Kuntz
- Officier des approvisionnements : sous-lieutenant Daniau
- Médecin Adjoint : sous-lieutenant Chiarelli
- Médecin Auxiliaire : adjudant Morvan
- Officier mécanicien : capitaine Spangenberger
- Officier de liaison : lieutenant Chouillou
- Aumônier : monsieur l'abbé Nicolas
1er escadron de chars légers :
- Capitaine commandant : capitaine Journeau
- Chef 1er peloton : lieutenant de Forville
- Adjoint 1er peloton : maréchal des logis Chef Laurent
- Chef 2e peloton : sous-lieutenant Ponticelli
- Adjoint 2e peloton : adjudant Grandjean
- Chef 3e peloton : aspirant Capdaspe
- Adjoint 3e peloton : maréchal des logis chef Vayrot
- Chef Peloton Échelon : …
2e escadron de reconnaissance :
- Capitaine commandant : Capitaine de Lestrange
- Chef 1er Peloton : Sous Lieutenant Decker
- Adjoint 1er peloton : …
- Chef 2e Peloton : Lieutenant Rémond Lorne
- Adjoint 2e Peloton : Aspirant Delard de Rigouliere
- Chef 3e Peloton : Sous Lieutenant Gazzeri
- Adjoint 3e Peloton : …
- Chef Peloton Échelon : Adjudant Pacot
3e escadron de reconnaissance :
- Capitaine commandant : capitaine Bertrand Huchet de Quénetain
- Chef 1er peloton : aspirant Clevenot
- Adjoint 1er peloton : …
- Chef 2e Peloton : adjudant Quenecant
- Adjoint 2e Peloton : adjudant Garcia
- Chef 3e Peloton : sous-lieutenant Ragon
- Adjoint 3e peloton : maréchal des logis chef Llorens
- Chef Peloton Échelon : aspirant Poittevin
4e escadron de reconnaissance :
- Capitaine commandant : capitaine Riviere
- Chef 1er peloton : sous-lieutenant Biraben
- Adjoint 1er peloton : …
- Chef 2e peloton : lieutenant Faivre d'Arcier
- Adjoint 2e peloton : adjudant Pons
- Chef 3e peloton : adjudant Thivet
- Adjoint 3e peloton : …
- Chef Peloton Échelon : lieutenant ORTS
Échelon arrière :
- Chef de l'échelon arrière : Aspirant Domenach
Extrait du livre Panaches rouges - Historique du 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance - Deuxième partie - France Allemagne 1944/1945 - débarquement de Provence le :
Commandement : général de Lattre de Tassigny, général de Monsabert, général Guillaume, colonel Bonjour, chef d'escadrons Gassiat.Pertes
Le total des pertes subies par le 3e RSAR entre 1943 et 1945 est de 103 hommes tués (90 Européens et 13 Maghrébins) pour un effectif théorique d'un peu plus d'un millier d'hommes (85 % d'Européens et 15 % de Maghrébins)[2] :
Nombre de tués par campagne | Européens | Maghrébins | Total |
---|---|---|---|
Campagne d'Italie (1943-44) | 54 | 9 | 63 |
Campagne de France (1944-45) | 27 | 4 | 31 |
Campagne d'Allemagne (1945) | 9 | 0 | 9 |
Total (1943-1945) | 90 (87 %) | 13 (13 %) | 103 |
De 1945 à 1964
La guerre terminée, du dans le cadre des troupes d'occupation en Allemagne et du dans le cadre des Forces françaises en Allemagne, jusqu'au , date de sa dissolution, le régiment est stationné successivement[1] dans les villes de garnisons de :
- Nagold (Bade-Wurtemberg) de 1945 à manque l'année de départ
- Worms (Rhénanie-Palatinat) de manque l'année d'arrivée à 1946
- Boppard (Rhénanie-Palatinat) de 1946 à 1947
- Mayence (Rhénanie-Palatinat) de 1948 à 1949
- Coblence (Rhénanie-Palatinat) de 1949 à 1951
- Fritzlar (Hesse) de 1951 à 1956
- Coblence (Rhénanie-Palatinat) de 1956 à 1956
- Pforzheim (Bade-Wurtemberg) de 1956 à 1963
- Lachen (Rhénanie-Palatinat) de 1963 à 1964
Renommé 3e régiment de spahis le , il est dissous le pour devenir le 6e régiment de dragons[1].
Étendard du régiment
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[3] :
- « CONSTANTINE, 1837 », « BISKRA, 1844 », « L'AURES, 1844-1845 » et « ZAATCHA, 1849 », qui correspondent aux combats où le régiment s'est illustré lors de la conquête de l'Algérie ;
- « EXTRÊME-ORIENT 1884-1885 », pour la participation du 1er escadron à la conquête du Tonkin ;
- « MAROC, 1907-1913 », pour l'ensemble des actions du régiment au Maroc (campagne du Maroc) ;
- « ARTOIS 1914 - 1915 » (bataille de l'Artois pendant la Première Guerre mondiale) ;
- « ORIENT, 1916-1918 » (campagne des Balkans) ;
- « LES ABRUZZES, 1944 » et « ROME, 1944 », deux batailles auxquelles le régiment a participé pendant la campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale) ;
- « LES VOSGES, 1944 » et « WURTEMBERG, 1945 », pour ses combats dans les Vosges et dans le Palatinat, jusqu'à Stuttgart.
Traditions
Devise
Sa devise est Entreprends sans crainte et tu réussiras.
Inscriptions de bataille
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, quatre inscriptions de batailles sont ajoutées à l'étendard du 3e spahis
- Abruzzes 1944
- Rome 1944
- Vosges 1944
- Wurtemberg 1945
Décorations
- Croix de guerre 1939-1945 avec 3 palmes.
- Fourragères françaises aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945
Régiment
- - 3e régiment de spahis de reconnaissance - Italie : Bataille de Cappezzatte, San Groce, Majo, Mont Pile, Ligne "Gustave", San Elia, Casale Marino.
- - 3e régiment de spahis de reconnaissance - Italie : Belvedere, Ligne "Hitler", San Oliva, San Giovanni Incario, Palestria, Tuscania
- - 3e régiment de spahis de reconnaissance - Italie : Abruzzes, Rome, Sienne - France : Saint-Tropez, Toulon, Le Beausset, Ollioules, Baume-les-Dames, Vosges, Alsace, Strasbourg, Basse Alsace et Palatinat, Saint-Leon, Kronau, BauerBach, Grossvillars, KaiserWeiher, Gross-Sachcenheim
Escadrons
- - 1er escadron de char - 3e RSAR
- - 2e escadron - 3e RSAR
- - 3e escadron - 3e RSAR
- - 4e escadron - 3e RSAR
« Splendide Régiment qui, sous l'impulsion d'un chef manœuvrier et payant de sa personne, le Lieutenant-Colonel Bonjour, a donné, dès son entrée dans la bataille, les plus belles preuves d'entrain, d'endurance et d'agressivité. À peine arrivé en secteur, a constitué avec les équipages de ses engins, des détachements à pied qui, entre le et le , lancés en montagne par la neige, ont d'abord tenu l'ennemi en haleine, puis, l'ont repoussé sur 8 km. de profondeur du Cappezzatte au San-Croce, par le Majo et le Mont Pile, découvrant son flanc et facilitant ainsi l'attaque de la Division. Du au , reprenant le combat avec son matériel, dans la plaine de San Elia, a brillamment participé par ses détachements blindés, à l'attaque de la ligne Gustave à Casale Marino et au nettoyage de la vallée où l'ennemi s'infiltrait. A ainsi pris une large part à un magnifique succès. »
— 1re citation à l'ordre de l'armée du 3e R.S.A.R pour les faits d'armes lors de la Campagne d'Italie (1944), décision no 096, 25 mars 1944
« Magnifique régiment aux ordres du colonel BONJOUR, qui puise, dans ses peines et dans ses pertes, la force de reparaître toujours plus allant jusqu'à la victoire finale. Déjà cité pendant la campagne d'hiver, lors des opérations victorieuses qui ont amené la division du Monna Casale au Belvédère, le 3e R.S.A.R. vient encore de rehausser la gloire de son étendard au cours de la bataille pour Rome et pendant la poursuite qui a suivi la prise de la capitale. Entrant dans la bataille le , au moment où la ligne « Hitler » vient d'être percée à San Oliva, il passe immédiatement à l'exploitation et la mène avec ardeur, sans souci des pertes et malgré l'usure du matériel, jusqu'à San Giovanni Incarico, après avoir provoqué la prise de Pico et livré une dure bataille de chars, dans le terrain difficile et coupé du Colle Grande. Repartant le à la poursuite de l'ennemi qu'il bouscule à Montelanico, puis à Colle Ferro, il remonte la route no 6, atteint Cave et Palestrina, et participe ainsi efficacement aux opérations pour la prise de Rome. Revenu au combat à Tuscania le , il enlève Capodimonte puis jusqu'au se bat sans relâche contre un ennemi extrêmement combatif, jusqu'à l'usure complète de ses équipages et de son matériel. »
— 2e citation à l'ordre de l'armée du 3e R.S.A.R pour les faits d'armes lors de la Campagne d'Italie (1944), décision no 336, 27 janvier 1945, Charles de Gaulle
« Remarquable unité de Cavalerie qui, sous les ordres d'un chef calme et manœuvrier, le Colonel Bonjour, a fait preuve depuis janvier 1944 des plus belles qualités d'endurance et de mordant. Cité en Italie pour ses magnifiques opérations conduites à pied dans le massif difficile des Abruzzes, le 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance du au , exploite audacieusement pour atteindre le Tevere avant la prise de Rome, reprend le combat le à Tuscania et le mène à vive allure, malgré l'usure extrême de ses équipages et de son matériel jusqu'à la victoire de Sienne. Il débarque en France, à Saint-Tropez le , se lance sur la route d'Aubagne à la poursuite de l'ennemi qu'il bouscule et réalise le débordement complet de Toulon par le Nord, après la prise de Beausset le , de Ollioules le et la reddition du fort de Pipeaudon le , il pénètre ensuite dans Toulon le , où il capture plusieurs centaines de prisonniers et porte son étendard à la Subdivision. Regroupé près de Marseille le , le 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance atteint le Pont de Roide après avoir enlevé Morez le , Mouthe le où une centaine de prisonniers sont faits, il rejoint et détruit dans la nuit du au à Saint-Georgeon un important convoi qui cherchait à renforcer la garnison de Pontarlier, anéantit à Nods un second convoi, libère Beaume-les-Dames, incendie plusieurs chars et un train en gare, capture dans les bois de Landresse, le , le Général von Felbert, 12 officiers, 312 sous-officiers et hommes de troupe et un important matériel de guerre. Engagé du au dans les durs combats des Vosges, constamment précède, éclaire et appuie l'infanterie sur les routes minées et hérissées de nombreuses défenses anti-chars. Retiré du secteur du Lac Blanc et du Lac Noir, il se porte en hâte dans la plaine d'Alsace, et, durant le mois de janvier, participe à la défense de Strasbourg dans la poche de Gambsheim et dans la région de Plombsheim-Nordhouse. Reprenant la progression et franchissant la ligne Siegfried, il effectue du au le nettoyage de la Basse-Alsace et du Palatinat. Est le premier Régiment de Cavalerie française à opérer sur la rive droite du Rhin après avoir franchi ce fleuve à Mannheim le . Prenant la tête de la 5e DIA, occupe le Saint-Léon et Kronau. Du au bouscule l'ennemi à Helsheim, Unterowisheim, Hahnbrucken, Hauerbach, Grandvillars, Kaisersweiher, Hohenhaslach, Horrsheim, le atteint l'Enz dans la région de Gross-Sachsenheim faisant au cours de cette période plus de 500 prisonniers et capturant ou détruisant un nombreux matériel d'infanterie et d'artillerie. Bien que fatigué, son matériel arrivé à bout de souffle, continue avec le même allant sa marche en avant du au , sous le commandement du Chef d'Escadrons Gassiat, et atteint le premier en fin de progression les faubourgs de Stuttgart. S'est battu sans relâche contre un ennemi extrêmement aguerri et a fait preuve des plus belles qualités combattives dignes du glorieux passé de ce Régiment et de l'éternelle tradition de la Cavalerie française »
— 3e citation à l'ordre de l'armée du 3e R.S.A.R, décision no 1215, 27 octobre 1945, Charles de Gaulle
Chant du régiment
1
Humble troupier à la capote grise,
Et toi lancier au casque étincelant,
Hussard fringant dont la moustache frise,
Inclinez vous devant ce Régiment…
Les Mousquetaires
Sur cette Terre
Sont les SPAHIS au burnous éclatant,
Arrière, arrière,
Troupes guerrières,
Vous ne pouvez lutter contre ces gens
2
Vous y verrez sur leur faces brunies,
les longs sillons que le soleil creusa,
Et à leur pied, les têtes ennemies
Que, moissonneur, le yatagan faucha
au refrain
3
Et vous verrez sous un plafond d'étoiles,
À la lueur d'un feu de bivouac,
Qu'un SPAHI peut, sous sa guitoune de toile,
Dormir en paix et fumer son tabac.
Et dès l'aurore, il peut encore,
Marcher gaiement sous un soleil de feu,
Sans une goutte,
D'eau sur sa route,
Et un biscuit en guise de pot-au-feu.
4
Peut être un jour verrez vous dans l'Histoire,
Nos noms inscrits auprès d'illustres noms,
et nos enfants, racontant des histoires,
Comme des héros nous représenteront
Jeunes frivoles,
À notre École,
Si vous voulez gagner vos éperons,
C'est sur la terre
Nord Africaine,
Qu'il faut venir et nous vous dresserons…
Les Mousquetaires
Sur cette Terre
Sont les SPAHIS aux burnous éclatants,
Arrière, arrière,
Troupes guerrières,
Vous ne pouvez lutter contre ces gens !
Notes et références
- Claude Aïcardi et Claude Girard, « Fiche 1939-1945 du 3e spahis algériens (RSA) », sur cavaliers.blindes.free.fr, (consulté le ).
- Anthony Clayton (trad. de l'anglais par Paul Gaujac), Histoire de l'armée française en Afrique : 1830-1962 [« France, soldiers and Africa »], Paris, A. Michel, , 550 p. (ISBN 978-2-226-06790-6, OCLC 30502545), p. 342.
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007.
Voir aussi
Bibliographie
- Lieutenant-colonel Seignol, Historique du 3e régiment de spahis algériens de 1892 à 1923, Paris, Berger-Levrault, 110 p., lire en ligne sur Gallica.
- Panaches rouge, I - Italie 1944, capitaine J.M.A. Lassale. Historique du 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance. Édité par l'auteur en 1947 (aux FFA). 226 pages + cartes.
- Panaches rouges, II - France-Allemagne 1944-1945, lieutenant-colonel J.M.A. Lassale. Historique du 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance. Édité par l'auteur en 1969. 320 pages.
- Maurice Loir, Au drapeau.