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ĂŽle Baker

L'île Baker, en anglais Baker Island, est une île inhabitée des États-Unis située dans l'océan Pacifique et constituant un territoire non organisé et non incorporé. Elle est protégée sous le nom de refuge faunique national de l'Île-Baker géré par l'United States Fish and Wildlife Service. Occupée pendant moins de dix ans après des décennies d'exploitation de son guano, elle est abandonnée au cours de la Seconde Guerre mondiale et sa protection est assurée à partir de 1974. Sa végétation herbacée est le lieu de vie et de nidification de nombreux oiseaux marins et ses fonds marins comportent une barrière de corail.

ĂŽle Baker
Baker Island (en)
Image satellite de l'île Baker.
Image satellite de l'île Baker.
GĂ©ographie
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Archipel Îles Phœnix
Localisation Océan Pacifique
CoordonnĂ©es 0° 11′ 41″ N, 176° 28′ 46″ O
Superficie 2,15 km2
CĂ´tes 4,8 km
Point culminant non nommĂ© (8 m)
GĂ©ologie ĂŽle corallienne
Administration
Statut Territoire non organisé et non incorporé
DĂ©mographie
Population Aucun habitant
Autres informations
DĂ©couverte 1832
Fuseau horaire UTC-12
Site officiel « Baker Island National Wildlife Refuge »
Géolocalisation sur la carte : Océanie
(Voir situation sur carte : Océanie)
ĂŽle Baker
ĂŽle Baker
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
ĂŽle Baker
ĂŽle Baker
Île aux États-Unis
Refuge faunique national de l'ĂŽle-Baker
Carte du refuge faunique national de l'ĂŽle-Baker.
GĂ©ographie
Pays
Subdivision
Aire protégée
Refuge faunique national de l'ĂŽle-Baker (d)
Superficie
1 659,96 km2[1]
Point culminant
Inconnu
Population
0
Administration
Nom local
(en) Baker Island
Type
Catégorie UICN
Ia
WDPA
Création
1974
Visiteurs par an
0
Administration

Toponymie

L'île Baker[2] est appelée Baker Island en anglais[2] - [3] - [4]. Elle est nommée en l'honneur du capitaine américain Michael Baker qui l'a découverte en 1832[4].

En tant qu'aire protégée, elle est aussi appelée refuge faunique national de l'Île-Baker, en anglais Baker Island National Wildlife Refuge[5]. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'île Baker constituait une base militaire américaine sous le nom de base navale aérienne Baker, en anglais Baker Naval Air Station[4].

GĂ©ographie

Localisation

L'Ă®le Baker est situĂ©e dans le Centre-Ouest de l'ocĂ©an Pacifique Ă  vingt-et-un kilomètres au nord de l'Ă©quateur[6], aux trois cinquièmes du chemin reliant la Nouvelle-Galles du Sud (Port Macquarie), en Australie, Ă  Honolulu, la capitale de l'État de HawaĂŻ, et Ă  3 090 km au sud-ouest de cette dernière ville[5]. Elle est entourĂ©e par les Kiribati, notamment les Ă®les Gilbert Ă  l'ouest et les Ă®les PhĹ“nix au sud-est, et l'Ă®le Howland situĂ©e Ă  68 kilomètres en direction du nord-nord-ouest[6]. Ă€ l'instar de l'Ă®le Howland, l'Ă®le Baker est parfois incluse dans les Ă®les PhĹ“nix[6].

Topographie

Vue de la lagune de l'île avec les antennes radio en arrière-plan

De forme ovale, l'Ă®le couvre une superficie de 2,15 km2[5] - [3]. Elle constitue la partie Ă©mergĂ©e d'un rĂ©cif corallien recouvrant un ancien volcan sous-marin[5] - [3]. Peu Ă©levĂ©e avec un point culminant Ă  huit mètres d'altitude, elle ne comporte aucune ressource d'eau douce en surface[3] malgrĂ© la prĂ©sence d'une lagune. Son littoral de 4,8 kilomètres de longueur composĂ© de plages de sable ou de galets corallien[7] est entourĂ© par un rĂ©cif laissant très vite place Ă  la haute mer[5] - [3] - [6]. Les courants marins dominants arrivant de l'ouest sont responsables d'une remontĂ©e d'eau permettant aux nutriments d'arriver en surface pour ĂŞtre accessibles Ă  la vie marine[5]. Ce phĂ©nomène ne se rencontre que dans quelques Ă®les de l'ocĂ©an Pacifique grâce aux pentes sous-marines abruptes[5].

Son climat de type équatorial caractérisé par des pluies éparses, des alizés constants et un fort ensoleillement[3] - [6] ainsi que sa géologie calcaire entraînent une certaine aridité et des températures élevées[7].

Faune et flore

Un fou à pieds rouges posé sur un bateau abordant l'île Baker avec le phare en ruine au dernier plan

L'avifaune reprĂ©sente les espèces animales les plus visibles sur l'Ă®le Baker[7]. Ainsi, onze espèces y nidifient dont environ un million de couples de sternes fuligineuses ainsi que des frĂ©gates et des fous[7]. Les frĂ©gates ariels nidifient gĂ©nĂ©ralement dans les arbres, mais, l'Ă®le Baker en Ă©tant dĂ©pourvue, ces oiseaux pondent leurs Ĺ“ufs Ă  mĂŞme le sol et Ă  45 centimètres de distance les uns des autres[7]. Certaines espèces migratrices telles le chevalier errant, le pluvier fauve, le tournepierre Ă  collier, le courlis d'Alaska ou encore le bĂ©casseau Ă  queue pointue l'utilisent comme Ă©tape[7]. Des bernards l'hermite et des souris domestiques sont aussi prĂ©sents sur l'Ă®le[7].

La végétation terrestre est rase et essentiellement représentée par des herbes, des graminées et des plantes grimpantes ainsi que quelques buissons peu élevés[7] - [3] - [6].

La faune aquatique est reprĂ©sentĂ©e par 247 espèces de poissons dont le NapolĂ©on mais aussi des tortues vertes et des tortues imbriquĂ©es[6] qui ne pondent cependant pas sur l'Ă®le[7]. Les 104 espèces de coraux forment un rĂ©cif ceinturant l'Ă®le et notamment constituĂ© de corail corne de cerf[7]. La flore sous-marine est composĂ© d'une soixantaine d'espèces d'algues[7].

Infrastructures

Les seules constructions de l'Ă®le Baker se composent notamment des restes de la piste d'aviation de 1 665 mètres de longueur[3], du campement et d'un phare en ruine ainsi que d'antennes radio.

Histoire

Vue des ruines du campement avec les antennes radio en arrière-plan

DĂ©couverte et revendications

L'île Baker était inhabitée lorsqu'elle fut découverte en 1832 par la capitaine américain Michael Baker[3], mais ce n'est que le que les États-Unis en réclament officiellement la souveraineté avant de l'annexer le [4] en vertu du Guano Islands Act de 1856. Cependant, l'île a fait l'objet d'une nouvelle annexion par le Royaume-Uni entre 1886 et 1934 avant qu'elle ne repasse sous contrôle américain en devenant un territoire non incorporé[4].

Occupation humaine

Un programme de colonisation est lancĂ© le 3 avril 1935[4] avec pour but d'affermir la souverainetĂ© amĂ©ricaine sur le territoire mais les colons sont finalement Ă©vacuĂ©s le [4] en raison de la participation des États-Unis Ă  la Seconde Guerre mondiale[3]. Les militaires remplacent les civils Ă  partir du lorsque l'Ă®le devient la base navale et aĂ©rienne Baker, en anglais Baker Naval Air Station[4]. Une piste d'aviation de 1 665 mètres de longueur y est ainsi construite[3]. Avec le dĂ©part des forces armĂ©es amĂ©ricaines en , l'Ă®le redevient inhabitĂ©e[4].

Protection et Ă©tudes scientifiques

Panneau multilingue avertissant les visiteurs qu'ils se trouvent dans une aire protégée interdite d'accès

L'île Baker fait l'objet d'un classement depuis le en tant que refuge faunique national[4]. Sa protection est renforcée le lorsqu'est créé le Pacific Remote Islands Marine National Monument[4] - [5].

L'histoire de l'île, une occupation humaine temporaire liée à une activité économique génératrice de perturbation écologique suivie d'un abandon total, permet aux scientifiques d'étudier in situ les mécanismes de résilience de cet écosystème[7]. La faune et la flore de l'île ont fait l'objet de nombreux inventaires[7]. C'est le cas en 1924 en ce qui concerne la flore terrestre composée alors de quinze espèces[7]. Cet inventaire est actualisé en 1965 où il est dénombré 24 espèces et complété en 1993 avec deux autres espèces ainsi que l'espèce endémique Eragrostis whitneyi qui n'avait plus été observée depuis 1924[7]. En 1965, il est mis en évidence que seules quatre espèces d'oiseaux marins nidifient sur l'île Baker[7].

Des espèces invasives, comme le rat brun arrivé lors de la chasse à la baleine dans ce secteur de l'océan Pacifique et le chat introduit en 1937, ont été éliminées de l'île, respectivement à la fin des années 1930 notamment grâce à la prédation du chat et en 1964 en ce qui concerne ces derniers[7]. Le climat peut aussi constituer une menace pour l'écosystème de l'île comme lors d'El Niño en 1997 et 1998 qui a provoqué le blanchissement des coraux[7]. Enfin, l'exploitation du guano a pu entraîner un déclin des colonies d'oiseau[7]. En effet, seules quatre espèces y nidifient en 1965 mais les importantes réserves de guano pouvaient laisser présager d'une occupation plus importante bien qu'aucun inventaire sur ces animaux n'a été entrepris avant cette activité[7]. En ce qui concerne les espèces végétales, onze d'entre elles ont été introduites sur l'île dans les années 1930 mais elles n'ont pu s'implanter en raison de la présence des rats et des bernards l'hermite ainsi que des conditions climatiques[7].

Administration et protection

L'île Baker constitue un territoire non organisé et non incorporé administré depuis Washington par l'United States Fish and Wildlife Service[3].

Elle est incluse dans une aire protĂ©gĂ©e sous le nom de refuge faunique national de l'ĂŽle-Baker, en anglais Baker Island National Wildlife Refuge, couvrant une superficie de 1 659 km2 rĂ©partie en 2,15 km2 de surface terrestre et 1 656,85 km2 pour les eaux environnantes[5]. Le personnel de l'United States Fish and Wildlife Service qui gère cette aire protĂ©gĂ©e la visite tous les deux ans et des scientifiques sont parfois autorisĂ©s Ă  s'y rendre[5].

Le refuge faunique national de l'Île-Baker fait partie du Pacific Remote Islands Marine National Monument, un monument national américain créé en 2009[5].

Transport

L'île Baker est peu accessible en raison de son isolement, de l'autorisation requise de l'United States Fish and Wildlife Service[5] et de l'absence d'infrastructures de transport : aucun mouillage ni port n'est aménagé et la piste de l'aérodrome construit durant la Seconde Guerre mondiale (code AITA : BAR) est impraticable car recouverte par la végétation[3]. Il faut huit jours de navigation pour rallier l'île Baker depuis Honolulu[5].

Notes et références

  1. (en) U.S. Fish & Wildlife Service, Annual Report of Lands Under Control of the U.S. Fish and Wildlife Service : As of September 30, 2009, , 51 p. (lire en ligne [PDF]), p. 28.
  2. (fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde juillet 2021, , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 10
  3. (en) « United States Pacific Island Wildlife Refuges », The World Factbook (consulté le )
  4. (en) « Baker Island », WorldStatesmen (consulté le )
  5. (en) « Welcome to Baker Island National Wildlife Refuge », U.S. Fish and Wildlife Service (consulté le )
  6. (en) « Baker Island », Oceandots (consulté le )
  7. (en) « Wildlife & habitat », U.S. Fish and Wildlife Service (consulté le )

Annexes

Article connexe

Lien externe

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