Étienne-Charles de Damas-Crux
Étienne-Charles, duc de Damas-Crux, né le au château de Cruxet mort le à Paris, est un militaire et personnalité politique français.
Étienne-Charles de Damas-Crux | |
Titre | Comte de Damas-Crux (1814-1817) |
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Autres titres | Duc de Damas-Crux |
Prédécesseur | Louis-Étienne-François de Damas-Crux |
Arme | Infanterie |
Allégeance | Royaume de France Provinces-Unies Grande-Bretagne Armée de Condé Royaume de France Royaume de France |
Grade militaire | Lieutenant général des armées du Roi |
Années de service | 1770 - 1832 |
Commandement | Régiment de Vexin Hussards de la Légion de Damas Corps d'armée des Pyrénées occidentales (1814) |
Gouvernement militaire | Gouverneur :
|
Conflits | Guerre d'indépendance des États-Unis Guerres révolutionnaires Campagne de Belgique (1815) |
Distinctions | Chevalier des ordres du Roi Grand'croix de Saint-Louis |
Autres fonctions | Premier gentilhomme de la Chambre du duc d'AngoulĂŞme Commissaire du roi (1815) Membre de la Chambre des pairs |
Biographie | |
Dynastie | Famille de Damas |
Naissance | Château de Crux[1] (Crux-la-Ville) |
Décès | Paris |
Père | Louis Alexandre, comte de Damas-Crux |
Mère | Marie-Louise de Menou |
Conjoint | Anne-Félicité-Simone de Sérent |
Biographie
Né au château de Crux dans le Nivernais, de la famille de Damas de la noblesse française[2], dernier fils de Louis Alexandre de Damas, comte de Crux (mort en 1763) et de Marie-Louise (1712-1796), fille de François-Charles, marquis de Menou (1671-1731), brigadier des armées du roi, Étienne-Charles de Damas fut reçu de minorité[3] dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem mais ne prononcera jamais ses vœux de chevalier[n 1] ce qui lui permettra de se marier.
Il entra sous-lieutenant au régiment de Limousin-infanterie, le [4], et y devint capitaine le [5]. On lui donna le commandement en second du régiment d'Aquitaine[5] le , et il fit avec ce régiment toutes les campagnes de la guerre d'Amérique contre les Anglais dans les Indes orientales[6]. Un régiment de cipayes qu’on lui avait donné à commander ayant un jour lâchement pris la fuite, le jeune colonel s’opiniâtra à rester presque seul sur le champ de bataille, où, accablé par le nombre, il fut fait prisonnier[7] - [4].
La paix, conclue peu de temps après, entre la France et l’Angleterre, le rendit à la liberté et il revint en France[7]. Il fut nommé mestre de camp, commandant du régiment de Vexin-infanterie, en 1784[6].
Révolution française
Dévoué à la famille royale[8], le duc de Damas émigra. Une partie de Vexin-infanterie étant venue le joindre, de la principauté de Monaco, en émigration, fit sous son commandement la campagne de 1792[6].
Le comte de Damas-Crux, à l'issue de celle de 1793, leva une légion qu’il conduisit au service de « Hollande », et qui, lors de l'invasion de ce pays par les troupes républicaines, passa à la solde et au service de l'Angleterre[6]. Cette légion ayant voulu ensuite débarquer en France, dans les départements de l’Ouest, son infanterie fut en grande partie détruite le 3 thermidor an III, à l’affaire de Quiberon[8] - [4]. Le comte de Damas-Crux conclut, en 1796, avec le prince de Condé, une capitulation en vertu de laquelle il forma un escadron de hussards avec les débris de sa légion[4], et le commanda à l'armée de ce prince[6].
Dès l'an 1795[9], S. M. Louis XVIII[6] (ou le comte d'Artois[4]) l'avait promu au grade de maréchal de camp. Il suivit le corps de Condé en Pologne en 1801[4] et passa avec lui en Russie la même année[6]. Le comte de Damas-Crux y fut attaché à la personne de S.A.R. Monseigneur le duc d’Angoulême, en qualité de premier gentilhomme de la Chambre[6].
Il accompagna ce prince de Mittau à l'armée de Condé, puis à Varsovie, et enfin en Angleterre[6].
Restauration française
Il rentra enfin en France au mois de , avec les troupes alliées[8] et suivit le duc d’Angoulême dans le midi de la France où il « l'aida de ses conseils et de son bras » dans toutes les occasions[6].
Il fut nommé lieutenant-général des armées du Roi le suivant (ou le [8] - [4]), et grand-croix de l'ordre de Saint-Louis le . Il accompagna le duc d'Angoulême durant la campagne de 1815, « qui lui fournit de nouvelles occasions de signaler son dévouement à l'auguste maison de Bourbon »[6].
Envoyé à Toulouse, en qualité de commissaire du roi, avec le baron de Vitrolles, le comte de Damas-Crux y fut arrêté par ordre du général de Laborde[4], et fut conduit sur la frontière d'Espagne[10], où il rejoignit le duc d'Angoulême à Madrid, d'où il fut envoyé par S.A.R. pour commander le rassemblement des sujets fidèles à Tolosa et Irun. Le duc de Damas fit son entrée à Bayonne le , escorté par 1 800 Basques qu'il avait rassemblés. Il avait refusé tout secours du général espagnol comte de la Bisbal, qui lui avait offert de marcher sous ses ordres avec son armée[6].
Après le second retour du roi, le comte de Damas-Crux fut nommé gouverneur des 11e et 20e divisions militaires, commandant du corps d'armée des Pyrénées occidentales[6].
Promu pair de France le [10], il vota pour la mort dans le procès du maréchal Ney[10]. Il fut créé duc le [10], et prêta serment en cette qualité le suivant à la cour royale[11]. Ce titre lui avait été conféré par le roi « en récompense, portent les lettres patentes, des bons et loyaux services rendus, tant à nous qu'à notre bien-aimé neveu le duc d'Angoulême, par M. de Damas, et particulièrement de la conduite qu'il a tenue pour soutenir les glorieux efforts de ce prince dans la circonstance malheureuse où la France s'est trouvée au commencement de l'année dernière[11] ». Enfin, il fut reçu chevalier des ordres du Roi, à Paris[12], le : il prête serment à ce titre le [12] - [n 2].
Le duc de Gramont ayant été investi du gouvernement de la 11e division militaire le , le duc de Damas fut nommé à celui de la 25e division (Corse). Il passa au gouvernement de la 2e division militaire le [11]. Au mois de , il fut chargé par le duc d’Angoulême de diverses missions dans le midi de la France, il s’en acquitta « peut-être avec plus de zèle que de sagesse[8] », et les mesures qu’il prit paraissent avoir plutôt compromis la cause de la famille royale qu’elles n’ont servi ses intérêts[8].
Le duc de Damas-Crux se retira de la Chambre haute après les journées de juillet 1830, ayant refusé de prêter serment au gouvernement nouveau, « restant fidèle jusqu’au dernier moment à ses croyances et à ses affections politiques[7] », et vécut en dehors de la politique jusqu'à un âge très avancé. Il avait été mis à la retraite, comme lieutenant général, le [10].
Antoine Vestier : Anne-Félicité-Simone de Sérent de Kerfilis, 1788 |
Armes de la famille de SĂ©rent : d'or Ă trois quintefeuilles de sable[11]. |
Il mourut à Paris[8] le [7], et avec lui s’est éteinte la branche de Damas-Crus, aînée de toute la famille[8]. « La pratique des devoirs de la religion consola sa vieillesse, et son trépas fut sanctifié par les derniers secours de l'Église »[9].
Le duc de Damas avait épousé, en 1799[13], Anne-Félicité-Simone (Paris, - Paris, ), fille d’Armand, duc de Sérent, pair de France, gouverneur du château royal de Rambouillet, chevalier des ordres du Roi, ancien gouverneur de LL. AA. RR. les ducs d'Angoulême et de Berry, et ancien président de la noblesse aux États de Bretagne[11]. N'ayant pas d'enfant, il avait fait substituer sa pairie à Alexandre de Damas, lieutenant général des armées du roi, mais, Étienne-Charles de Damas étant déclaré démissionnaire de sa pairie après avoir refusé le serment au gouvernement de Louis-Philippe Ier, l'héritier de la pairie ne put siéger[13].
Distinctions
Titres
- Comte de Damas-Crux ;
- Duc de Damas-Crux (, serment du suivant)
- Pair de France[14] :
- - , ,
- Duc et pair héréditaire (, lettres patentes du , sans majorat)[14].
DĂ©corations
Distinctions
- Premier gentilhomme de la Chambre du duc d'Angoulême (à partir de 1801[6], confirmé en 1814[4]) ;
Notes
- Nicolas Viton de Saint-Allais, L'Ordre de Malte, ses grands maîtres et ses chevaliers, Delaunay, Paris : Delaunay, 1839, p. 200 : « Les chevaliers profès étaient ceux qui avaient fait, à l'âge de vingt-six ans les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance ; après leur profession ils ne pouvaient plus se marier. »
- Le duc de Damas-Crux fut nommé avec Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville par la même ordonnance royale, contresignée par le ministre de la Maison du roi, Jacques Law, marquis de Lauriston.
Références
- Lalanne Dictionnaire, p. 621.
- Michaud 1843 (t. X), p. 55.
- Nicolas Viton de Saint-Allais, L'ordre de Malte, ses grands maîtres et ses chevaliers, Paris, 1839, p. 273
- Robert & Cougny 1890, p. 246.
- Courcelles, Pairs, p. 35.
- Courcelles, Pairs, p. 36.
- Mullié 1852, p. 343.
- Michaud 1843 (t. X), p. 56.
- Feller 1848, p. 133.
- Robert & Cougny 1890, p. 247.
- Courcelles, Pairs, p. 37.
- Revue héraldique 1867, p. 175.
- Roglo 2012.
- Velde 2005, p. Lay peers.
- Rietstap 1884.
- Bunel 1997-2011, p. Saint-Esprit.
Annexes
Articles connexes
- 35e régiment d'infanterie ;
- 42e régiment d'infanterie ;
- 72e régiment d'infanterie ;
- Armée des émigrés ;
- Histoire des Pyrénées-Orientales ;
- Hussards de la LĂ©gion de Damas ;
- Liste des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit ;
- Liste des duchés de France ;
- LĂ©gion de Damas ;
- LĂ©gion noire de Mirabeau ;
Liens externes
- Arnaud Bunel, « Armorial des Chevaliers du Saint-Esprit », 1784, sur www.heraldique-europeenne.org, 1997-2011 (consulté le ) ;
- (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le ) ;
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « Étienne-Charles, duc de Damas-Crux », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. Ier, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 35-37 ;
- « De Damas (Étienne-Charles), duc de Damas-Crux », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, vol. Ve, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 122-123 ;
- « Damas-Crux (Étienne-Charles, duc de) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, t. I, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 55-56 ;
- François-Xavier Feller, Biographie universelle : ou Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom, etc..., t. III, J. Leroux, , 670 p. (lire en ligne), p. 133 ;
- « Damas-Crux (Étienne-Charles, duc de) », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, t. I, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 343 ;
- Revue héraldique, historique et nobiliaire, t. IIIe, , 572 p. (lire en ligne), p. 175 ;
- « Damas-Crux (Étienne-Charles, duc de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, t. IIe, Edgar Bourloton, , 640 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 246-247 ;
- Ludovic Lalanne, Dictionnaire historique de la France, vol. 1, 2e Ă©d. (ISBN 978-0-8337-1983-6, lire en ligne), p. 621 ;
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887 « et ses Compléments », sur www.euraldic.com (consulté le ) ;