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LĂ©gion noire de Mirabeau

La Légion noire de Mirabeau, puis légion de Damas a été levée le par le vicomte de Mirabeau après son émigration en 1791.

Légion noire de Mirabeau, puis légion de Damas
Image illustrative de l’article Légion noire de Mirabeau
Portrait d'un capitaine de la Légion de Mirabeau, de l'Armée de Condé, vers 1792-1795

Création
Pays
Allégeance
Effectif Jusqu'Ă  3 000
Fait partie de Armée de Condé
Ancienne dénomination Légion noire de Mirabeau
Surnom Les Hussards de la Mort
Guerres Guerres de la RĂ©volution
Batailles Campagne de 1793
Commandant Roger de Damas
Commandant historique André Boniface Louis Riquetti de Mirabeau

Le , AndrĂ© Boniface Louis Riquetti de Mirabeau quitte la France et envoie sa dĂ©mission Ă  l’AssemblĂ©e. Au mois de novembre, il se rend Ă  Turin auprès du comte d’Artois. Ce n’est pas pour lui faire sa cour, mais pour lui demander de l’autoriser et de l’aider Ă  lever une lĂ©gion. Il devance d’au moins sept mois l’organisation par le prince de CondĂ© d’une armĂ©e Ă  Worms. Le comte d’Artois ayant acceptĂ© la crĂ©ation Ă  ses frais de la lĂ©gion, Mirabeau commence Ă  recruter dans la rĂ©gion de ChambĂ©ry. Alors qu’il est Ă  la tĂŞte de 100 officiers et de 300 hommes, il dĂ©cide de rejoindre CondĂ©. Leur regroupement se fait, Ă  partir du , en Pays de Bade, dans la partie allemande des États du cardinal de Rohan, Ă  Ettenheim et ses environs. AussitĂ´t arrivĂ©, Mirabeau recrute, ouvrant des bureaux aussi bien en Allemagne qu’à la frontière suisse, tandis que des Ă©missaires discrets prospectent Colmar et SĂ©lestat. La presse rĂ©publicaine de Strasbourg se dĂ©chaĂ®ne contre Mirabeau et ses hommes qui n’ont pourtant rien entrepris encore, n’ayant ni Ă©quipement, ni armes. Les volontaires affluent de partout. La lĂ©gion s’étoffe : de 640 fantassins et 134 cavaliers au , elle passe Ă  730 et 148 respectivement le . La troupe de Mirabeau part de Renchen le pour gagner par Ă©tapes Waldenbuch, oĂą, sous la protection du rĂ©giment de Hohenlohe, elle va ĂŞtre complètement formĂ©e et instruite, Ă  l’effectif de 1 497 hommes. LĂ  va lui parvenir la nouvelle de la dĂ©claration de guerre de la France Ă  l’Autriche, le .

L’armée de Condé et la légion noire sont mises à la disposition du prince Esterhazy, commandant l’armée du Rhin[1]. Chargé de commander l'avant garde de l'armée de Condé, une partie du régiment de Berwick-Irlandais suit ses officiers et sort de Landau, avec armes et bagages et rejoignent l’armée des princes. Le vicomte de Mirabeau les incorpore à sa légion[2]. Il engage le combat le , avec les Français occupant Fort-Louis mais ce n’est qu'une escarmouche sans conséquence[3]. Mais André Boniface Louis Riquetti de Mirabeau est mis aux arrêts car il a attaqué du Pays de Bade, qui a protesté et meurt le [1].

Le comte Roger de Damas.

La LĂ©gion Noire, dite aussi Les Mirabeau groupe près de 3 000 hommes[4] lui survit. Le marquis de la Feronnière la commande; car le fils de Mirabeau ne peut lui succĂ©der car il n’a que quatre ans. Sous les ordres de La Feronnière, la lĂ©gion prend part brillamment Ă  la campagne de 1793 au prix de lourdes pertes. Le , la lĂ©gion de Mirabeau et le 1er bataillon d'infanterie noble attaquent le gĂ©nĂ©ral Custine, près de Germersheim. Des CondĂ©ens voient enfin le feu ! La première vraie bataille a lieu le Ă  RĂĽlzheim. Les Autrichiens s'y dĂ©bandent mais la division des Ă©migrĂ©s s'y distingue.

La vicomtesse de Mirabeau vend la lĂ©gion noire de Mirabeau au comte Roger de Damas. Il devient propriĂ©taire et colonel de la lĂ©gion, Ă  charge pour lui de verser chaque annĂ©e, pendant 10 ans, 3 000 livres Ă  Victor Claude, fils d'AndrĂ© Boniface Louis Riquetti de Mirabeau lequel parvenu Ă  23 ans pourra redevenir propriĂ©taire du corps. DĂ©sormais cette lĂ©gion porte le nom de Damas a une histoire glorieuse jusqu’en , oĂą ses diverses unitĂ©s sont incorporĂ©s dans les rĂ©giments de l’armĂ©e de CondĂ© lorsque celle-ci est prise Ă  la solde de la Russie[1].

Les grenadiers de Mirabeau portaient habit noir, plastron bleu clair et brandebourgs blancs, collet, gilet, culottes bleu clair ; épaulettes rouges ; demi-guêtres découpées en cœur sur le devant ; bonnet à poil sans plaque, avec tresse et plumet blancs ; brassard ; buffleteries croisées. Les chasseurs de Mirabeau portaient la même tenue que les grenadiers, sauf les épaulettes qui étaient vertes. Au lieu du bonnet à poil, ils ont le casque sans visière, noir avec chenille noire, cimier, et plaque de cuivre ornée d’une fleur de lys, plumet blanc.

Les deux premiers escadrons de cavaliers étaient de hussards ; schako à flamme noire et bleu céleste ; dolman noir, pelisse et pantalon bleu céleste. Le troisième escadron, de hussards tolpachs, portait le colback à flamme bleu céleste, et la lance à flamme noire et bleu céleste.

Notes et références

  1. Mirabeau.
  2. Campagnes du corps sous les ordres de Son Altesse Sérénissime Mgr le prince de Condé, Armand François Hennequin, Ecquevilly, Le Normant, 1818, v.1, p. 12.
  3. André Boniface Louis de Riquetti, vicomte de MIRABEAU, dit Mirabeau-Tonneau (1754-1792)
  4. Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Société archéologique et historique du Limousin, A.Bontemps., 1967, v.94-96 (1967-69), p. 298.

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