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Équipe de France de football à la Coupe du monde 1986

Cet article relate le parcours de l'Équipe de France de football lors de la Coupe du monde de football de 1986 organisée au Mexique du 31 mai au .

Équipe de France de football à la Coupe du monde 1986
Drapeau de la France

Fédération Fédération française de football

Classement Médaille de bronze, Coupe du Monde 3e
Organisateur(s) Drapeau du Mexique Mexique
Participation 9e
Meilleure performance Médaille de bronze, Coupe du Monde 3e en 1958
Sélectionneur Henri Michel
Capitaine Michel Platini
Meilleur buteur Michel Platini (2)
Jean-Pierre Papin (2)
Yannick Stopyra (2)
Maillots
Domicile
Extérieur
Équipe de France de football à la Coupe du monde

La France se porte aussi au sommet du monde en battant l'Uruguay, détentrice de la Copa America, 2-0 à Paris en 1985 pour le compte du Trophée Artemio-Franchi.

Vers la Coupe du monde (1984-1986)

Contexte et match de rentrée

Le gardien espagnol Luis Arconada

Après une quatrième place inattendue obtenue à la Coupe du monde de football de 1982, la France aborde avec le statut de favorite le Championnat d’Europe de football 1984 qu'elle dispute à domicile. Avec une génération arrivée au sommet de son art, et le renfort de l'accrocheur Luis Fernandez au sein du « carré magique », la France va répondre aux attentes. Après une entame délicate contre le Danemark bien qu'elle gagne 1-0, la France écrase ensuite la Belgique 5-0 puis vient à bout de la Yougoslavie 3-2 grâce à deux triplés de Michel Platini[1].

En demi-finale, la France affronte le Portugal à Marseille. Menée d'un but à cinq minutes de la fin de la prolongation, les Bleus égalisent, avant de prendre l'avantage dans les derniers instants du match sur une frappe de Platini, consécutive à un rush héroïque de Jean Tigana. En finale contre l'Espagne le , un coup franc de Platini qui surprend le malheureux portier espagnol Luis Arconada débloque un match jusque-là verrouillé[2]. Grâce à l'estocade portée en fin de match par Bruno Bellone, l'équipe de France de football remporte le premier titre majeur de son histoire[3].

C'est ainsi en champion d'Europe que la France retrouve les terrains le . Dans le cadre du gala de l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), l'équipe tricolore dirigée pour la première fois par Henri Michel, rencontre ce jour-là l'Inter Milan au Parc des Princes. Les Français, privés de Platini, Tigana, Rocheteau, Giresse et Battiston s'inclinent dans ce match amical non officiel (car disputé contre un club), sur le score de 1-0. Le but milanais est marqué à la 84e minute par Fulvio Collovati[4] - [5].

Qualification pour la Coupe du monde (1984-1985)

Rencontres de qualification
J. Rencontre Rés.
1 Luxembourg-France 0-4
2 France-Bulgarie 1-0
3 France-Allemagne de l'Est 2-0
4 Yougoslavie-France 0-0
5 Bulgarie-France 2-0
6 Allemagne de l'Est-France 2-0
7 France-Luxembourg 6-0
8 France-Yougoslavie 2-0
Légende : J. = journée ; Rés. = résultat
Rainer Ernst, ici au premier plan à droite, marque pour la RDA le 11 septembre 1985 contre la France.

La campagne de qualification de l'équipe de France pour la Coupe du monde 1986 démarre à l'automne 1984. La sélection tricolore est affectée au groupe 4 avec comme adversaire l'Allemagne de l'Est, la Bulgarie, le Luxembourg et la Yougoslavie.

Classement
Rang Équipe Pts J G N P Bp Bc Diff
1 France 11 8 5 1 2 15 4+11
2 Bulgarie 11 8 5 1 2 13 5+8
3 Allemagne de l'Est 10 8 5 0 3 16 9+7
4 Yougoslavie 8 8 3 2 3 7 8-1
5 Luxembourg 0 8 0 0 8 2 27-25

Coupe intercontinentale des nations (1985)

Coupe intercontinentale des nations
Rencontre Rés.
France-Uruguay 2-0

La Coupe intercontinentale des nations est une compétition qui a lieu deux fois en 1985 et 1993 entre les vainqueurs du Championnat d'Europe de football et de la Copa América. Elle est créée sur le modèle de la Coupe intercontinentale, une compétition inter clubs existant depuis 1960 et opposant les clubs champion d'Amérique du Sud et champion d'Europe.

La Coupe intercontinentale des nations 1985 voit ainsi s'affronter le au Parc des Princes de Paris et devant 20 405 spectateurs l'équipe de France à l'Uruguay, respectivement vainqueur du Championnat d'Europe de football 1984 [6] et de la Copa América 1983[7]. Le sélectionneur français Henri Michel fait jouer son équipe dans un schéma de jeu en 4-4-2, où les deux avants-centre Dominique Rocheteau et José Touré jouent sans ailier sur les côtés. Ces deux joueurs marquent deux buts qui permettent à la France de remporter le match 2-0. Dominique Rocheteau, lancé par le milieu de terrain Michel Platini, marque de près après avoir dribblé le gardien à la 5e minute de jeu. José Touré double ensuite le score en deuxième mi-temps à 2-0 sur une reprise de volée à six mètres du but après un amorti d'un centre d'Alain Giresse précédé d'une ouverture de quarante mètres de Michel Platini. La rencontre est totalement dominée par la France, dont le jeu a « rarement [...] été aussi fluide » selon Alain Giresse[8]. Quant à l'équipe uruguayenne, elle comprend notamment le milieu offensif Enzo Francescoli du Club Atlético River Plate [9] - [f 1] - [10].

Matchs amicaux de préparation (1986)


Rencontres de préparation
Rencontre Rés.
France-Irlande du Nord 0-0
France-Argentine 2-0
France-Guatemala 8-1
Mexique espoirs-France 1-1
Pumas UNAM-France 2-0

La qualification pour la Coupe du monde acquise, la France dispute deux rencontres amicales début 1986. Le elle est tout d'abord opposée à l'équipe d'Irlande du Nord au Parc des Princes à Paris. Sur un terrain « verglacé et gelé, peu praticable »[f 2], Michel Platini occupe le poste d'avant-centre. Les deux équipes ne parviennent pas à se départager et se séparent sur un score de parité 0-0 devant 28 909 spectateurs[f 2]. Jean-Pierre Papin effectue à cette occasion ses débuts en sélection.

Un mois plus tard, le , la France accueille la sélection argentine, le Parc des Princes faisant cette fois le plein avec 40 045 spectateurs. Jean-Marc Ferreri ouvre le score 1-0 pour la France dès la 15e minute de jeu en trompant le gardien adverse Nery Pumpido de la tête. À partir de la 59e minute, les Argentins jouent à dix à la suite de l'expulsion du milieu de terrain Claudio Borghi. En fin de match, c'est Philippe Vercruysse, exceptionnellement meneur de jeu en raison du forfait du titulaire habituel Platini, qui clôt le score à 2-0 pour la France. Il marque d'un tir de 12 m consécutif à un centre de Yannick Stopyra remisé d'une talonnade par Dominique Rocheteau [f 3].

L'équipe de France dispute trois derniers matchs de préparation au Mexique, peu avant le début de la Coupe du monde. La première rencontre oppose les tricolores à l'équipe du Guatemala le à Tlaxcala. Ce match, qui se déroule en trois tiers-temps d'une demi-heure, est remporté largement par la France 8-1[11]. Le prochain adversaire est, trois jours plus tard, l'équipe des espoirs mexicains. Les deux équipes se séparent sur un score de parité 1-1[12]. La dernière rencontre est organisée le contre une équipe de club basée à Mexico, le Pumas UNAM, qui vient de terminer neuvième sur dix dans le groupe B du championnat du Mexique 1986. La France s'incline sur le score de 2-0[13].

Phase finale de la Coupe du monde 1986

Premier tour

Résultats du premier tour
J. Rencontre Rés.
1 Canada-France 0-1
2 France-Union soviétique 1-1
3 Hongrie-France 0-3
György Mezey, sélectionneur de la Hongrie de 1983 à 1986.


Pour la Coupe du monde 1986, la France fait figure de favorite. Mais amoindris par les blessures récurrentes de leurs deux meneurs de jeu Platini et Giresse, les Bleus emmenés par Henri Michel peinent à retrouver l'état de grâce de 1984. Tête de série du groupe C, la France se sort sans grande difficulté mais sans panache d'un premier tour largement à sa portée contre le Canada, l'URSS et la Hongrie[14].

La France affronte le Canada pour son premier match de la phase finale de la Coupe du monde 1986. La rencontre a lieu le 1er juin 1986 à 16 h à l'Estadio Nou Camp de León devant 36 000 spectateurs et est arbitrée par le Chilien Hernán Silva Arce. Le sélectionneur Henri Michel fait jouer la France dans un schéma tactique en 4-4-2 avec un milieu de terrain traditionnel composé de Fernandez, Tigana, Giresse et Platini[f 4]. Les tricolores remportent le match 1-0 sur un but de Jean-Pierre Papin à la 79e minute de jeu[f 5]. Sur un centre de la droite de Luis Fernandez, Yannick Stopyra, qui est rentré en jeu quelques minutes plus tôt en remplacement de Dominique Rocheteau, remet la balle devant le but sur Papin qui marque de la tête[f 4].

Le 5 juin, la France retrouve l'Union soviétique, impressionnant vainqueur de la Hongrie par 6 à 0 lors de la première journée. Elle joue dans un schéma tactique « prudent »[f 6] en 4-4-2 avec les milieux défensifs Luis Fernandez et Jean Tigana chargés de protéger la défense. 36 500 spectateurs assistent à la rencontre, qui débute à midi heure locale et est arbitrée par le Brésilien Romualdo Arppi Filho. Après une première période vierge en but, le défenseur soviétique Vassili Rats donne l'avantage à son équipe 1-0 à la 54e minute de jeu. La France égalise à 1-1 sept minutes plus tard par l'intermédiaire de Luis Fernandez. À la réception d'une passe lobée d'Alain Giresse, il marque d'un tir à ras de terre à 9 m du but du gardien adverse Rinat Dasaev[f 7] - [f 6].

1er juin 1986 France 1 - 0 Canada Estadio Nou Camp, León
16:00
Historique des rencontres
Papin But inscrit après 79 minutes 79e Spectateurs : 36 000
Arbitrage : Hernán Silva Arce
(Rapport)
Classement
Rang Équipe Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Union soviétique 5 3 2 1 0 9 1+8
2 France 5 3 2 1 0 5 1+4
3 Hongrie 2 3 1 0 2 2 9-7
4 Canada 0 3 0 0 3 0 5-5

Huitième de finale

Tableau final
Tour Rencontre Rés.
1/8 Italie-France 0-2
1/4 Brésil-France 1-1 ap, 3-4 tab
1/2 France-Allemagne de l'Ouest 0-2
3e place France-Belgique 4-2 ap
Légende : ap = après prolongation ; tab = tirs au but


La France, deuxième du groupe C, affronte l'Italie, deuxième du groupe A, en huitième de finale[14]. La France l'emporte 2-0 au terme d'un match remarquablement maîtrisé grâce à des buts de Platini et Stopyra sur deux passes décisives de Rocheteau[14]. La France sort victorieuse de ce duel au sommet entre les champions du monde et les champions d'Europe en titre[f 8].

France 2 - 0 Italie Estadio Olímpico Universitario, Mexico
12:00
Platini But inscrit après 15 minutes 15e
Stopyra But inscrit après 57 minutes 57e
Spectateurs : 70 000
Arbitrage : Carlos Esposito
[f 9]

Quart de finale

En quart de finale, la France retrouve sur sa route le Brésil. Pour beaucoup, c'est un match entre les deux équipes qui pratiquent le plus beau football[15]. À cette époque, les Français sont d'ailleurs souvent surnommés les « Brésiliens de l'Europe » en hommage à leur jeu spectaculaire et systématiquement tourné vers l'offensive. Le match tient toutes ses promesses, à tel point que Pelé le qualifie de « match du siècle ». Jean Tigana, un des acteurs du match, en garde le souvenir de « moment magique qu'on ne vit pas souvent dans une vie »[16]. Dominateurs, les Brésiliens ouvrent rapidement la marque par Careca, avant que Platini ne ramène les deux équipes à égalité en reprenant un centre de Rocheteau. La prolongation spectaculaire au cours de laquelle les deux équipes se procurent chacune de franches occasions ne change pas le score, et les Bleus se qualifient à l'issue de l'épreuve des tirs au but et de la tentative réussie de Luis Fernandez[17] - [f 10] - [v 1] - [v 2].


Demi-finale

En demi-finale, la France retrouve la RFA pour ce qui est considéré comme la « revanche de Séville » quatre ans plus tôt. Mais de revanche, il n'y en aura pas. Comme si elle avait tout donné contre le Brésil, la France, en panne d'imagination, privée de Rocheteau, blessé, qui avait distillé quatre passes décisives dans les trois matches précédents et sans doute diminuée physiquement par sa victoire aux tirs au but sur les Cariocas, bute sur des Allemands, qui s'imposent sans grande difficulté et avec maitrise (2-0), ceux-ci ayant pourtant éliminé sans convaincre le Maroc et le Mexique, qui sont des adversaires bien moins réputés que l'Italie et le Brésil[f 12].

Allemagne de l'Ouest 2 - 0 France Estadio Jalisco, Guadalajara
12:00
Brehme But inscrit après 9 minutes 9e
Völler But inscrit après 89 minutes 89e
Spectateurs : 50 000
Arbitrage : Luigi Agnolin
[f 13]

Match pour la troisième place

Les Français se consolent avec la troisième place, acquise par les « coiffeurs »[18], aux dépens de la Belgique dans la « petite finale » (4-2 ap). La France monte sur le podium de la Coupe du monde pour la deuxième fois, après 1958[f 14].

France 4 - 2 a. p. Belgique Estadio Cuauhtémoc, Puebla
12:00
Ferreri But inscrit après 27 minutes 27e
Papin But inscrit après 43 minutes 43e
Genghini But inscrit après 104 minutes 104e
Amoros But inscrit après 111 minutes 111e (pen)
Ceulemans But inscrit après 11 minutes 11e
Claesen But inscrit après 73 minutes 73e
Spectateurs : 21 000
Arbitrage : George Courtney
[f 15]

L'après compétition

Michel Platini est nommé sélectionneur en 1988.

L'épopée de la Coupe du monde mexicaine de 1986, avec une troisième place, marque la fin d'une génération d'exception. Dès la fin de la compétition les cadres que sont Dominique Rocheteau, Maxime Bossis et Alain Giresse annoncent leur retraite internationale[19], ce dernier après avoir marqué six fois en 47 apparitions sous le maillot bleu[20]. Un an plus tard, et alors que les éliminatoires pour l'Euro 1988 sont déjà bien mal engagés pour l'équipe de France, Michel Platini met lui un terme définitif à sa carrière[19], son dernier but inscrit avec les Bleus étant celui du quart de finale de la Coupe du monde 1986 contre le Brésil[21]. Jean Tigana se retire de l'équipe de France en 1987, puis revient l'espace d'un match fin 1988 à l'occasion d'un match contre la Yougoslavie perdu 3-2, honorant ainsi sa 52e sélection[22].

La transition est trop brusque, et la nouvelle génération échoue successivement à se qualifier pour l'Euro 88 et le Mondial italien de 1990[19]. Le match nul contre la sélection chypriote du propulse Claude Bez, l'influent président des Girondins de Bordeaux, au poste de superintendant de l'équipe de France, un poste spécialement créé pour lui. Claude Bez désigne alors Michel Platini à la tête de la sélection en , à peine plus d'un an après la retraite de celui-ci en tant que joueur[19]. Il remplace Henri Michel, poussé dehors à la suite de la mauvaise entame des Bleus dans les éliminatoires de la Coupe du monde 1990.

Aspects tactiques

Équipe-type

Joël Bats est le gardien titulaire indiscutable : il n'est remplacé par sa doublure Albert Rust que lors du match de consolation pour la troisième place de la Coupe du monde. Les défenseurs Manuel Amoros, William Ayache, Patrick Battiston et Maxime Bossis sont les plus utilisés. Ils totalisent chacun au moins 12 matchs sur 18. Le milieu de terrain est le secteur le plus stable de l'équipe : Luis Fernandez, Alain Giresse, Michel Platini et Jean Tigana sont alignés ensemble à dix reprises, et chacun d'eux dispute au moins 13 des 18 rencontres. Dominique Rocheteau et Yannick Stopyra sont les deux attaquants les plus utilisés par le sélectionneur pendant la Coupe du monde et pendant l'ensemble de toute la campagne 1984-1986. José Touré est titulaire pendant les qualifications, mais n'est plus utilisé après en raison d'une grave blessure, alors que Jean-Pierre Papin est appelé en sélection à partir de 1986.

Jeu

Le gardien de l'équipe de France est le joueur du Paris Saint-Germain Joël Bats. Son jeu se caractérise par « sa sobriété et sa constance »[23]. La France évolue avec une défense à quatre comprenant deux latéraux ainsi que deux défenseurs centraux : un stoppeur, Maxime Bossis, au contact des adversaires et un libéro, Patrick Battiston, libre de tout marquage et en retrait par rapport aux autres défenseurs[f 6]. Les deux défenseurs centraux exercent une « couverture mutuelle » sur les attaquants adverse et les défenseurs gauche et droit peuvent monter sur les phases offensives[f 16].

Le milieu de terrain de l'équipe repose sur un « carré magique » composé de Luis Fernandez, Alain Giresse, Michel Platini et Jean Tigana. Cette composition du milieu de terrain, lancée par le sélectionneur précédent Michel Hidalgo lors de la Coupe du monde 1982[24], est la base du jeu offensif de l'équipe. Le rôle de chacun est bien défini. Le jeu de Luis Fernandez et Jean Tigana est axé principalement sur les tâches défensives, alors qu'Alain Giresse et Michel Platini sont plus offensifs. Luis Fernandez occupe un poste de libero avancé devant la défense[25] - [f 4] - [f 17] et Jean Tigana est « demi défensif »[f 4] c'est-à-dire milieu défensif ou « relayeur défensif »[f 17]. Ces deux joueurs assurent la récupération du ballon[22] - [26]. Alain Giresse, joueur atypique petit de taille qui excelle grâce à sa technique et sa vivacité[20], est positionné sur le côté droit comme « faux ailier »[f 4]. Michel Platini, spécialiste des coups francs[21], tient le rôle de meneur de jeu[f 4] et est régulièrement décisif[21]. Si Platini est parfois aligné au poste d'avant-centre[f 12], son rôle habituel est celui de milieu offensif chargé d'orienter le jeu d'attaque de son équipe du fait de sa « vision du jeu » et de sa « technique exceptionnelle »[26]. Giresse est aussi chargé de faire le lien entre Platini à l'avant et le duo Fernandez-Tigana plus en retrait[26].

La star de l'équipe est Michel Platini[21], lauréat du Ballon d'or du meilleur joueur européen de 1983 à 1985 et leader offensif du club de la Juventus vainqueur de multiples trophées nationaux et internationaux. Néanmoins, le bon fonctionnement de l'équipe de France repose sur son jeu collectif qui prime sur les individualités. Selon Giresse, « cette équipe fonctionnait d'abord parce que personne ne tirait la couverture à soi. Il y avait une véritable adhésion au collectif, y compris et surtout de la part de Platini »[26].

Au milieu des années 1980, la France pratique un des plus beaux football en compagnie du Brésil. Elle présente un jeu spectaculaire et systématiquement tourné vers l'offensive[15]. Lors de la Coupe du monde au Mexique, en raison notamment de la fatigue due à l'altitude et à la rencontre contre le Brésil en quart de finale, la France ne peut appliquer son jeu offensif jusqu'au bout de la compétition[26]. Les deux atouts offensifs Giresses et Platini sont diminués : le premier revient après une fracture du péroné[26] et le second souffre d'une pubalgie[27].

Statistiques

Effectif à la Coupe du monde 1986

Le sélectionneur est Henri Michel, 29.10.1947.

No Joueur Club Date de naissance Matchs But(s)
Gardiens de but
1Joël Bats Paris SG 04.01.19576-4---
21 Philippe Bergeroo Toulouse FC 13.01.1954-----
22 Albert Rust FC Sochaux 10.10.19531-2---
Défenseurs
2 Manuel Amoros AS Monaco 01.02.1962711--
3 William Ayache FC Nantes 10.01.19614-2--
4 Patrick Battiston Girondins de Bordeaux 12.03.19577----
5 Michel Bibard Paris SG 30.11.19581----
6 Maxime Bossis Racing Club de Paris 26.06.19557----
7 Yvon Le Roux FC Nantes 19.03.19601----
8 Thierry Tusseau Girondins de Bordeaux 19.01.19584----
Milieux de terrain
9 Luis Fernandez Paris SG 02.10.1959612--
10 Michel Platini Juventus 21.06.195562---
11 Jean-Marc Ferreri AJ Auxerre 26.12.196241---
12 Alain Giresse Girondins de Bordeaux 02.08.19526----
13 Bernard Genghini Servette Genève 18.01.195811---
14 Jean Tigana Girondins de Bordeaux 23.06.195571---
15 Philippe Vercruysse RC Lens 28.01.19623----
Attaquants
16 Bruno Bellone AS Monaco 14.03.19624----
17 Jean-Pierre Papin FC Bruges 05.11.196342---
18 Dominique Rocheteau Paris SG 14.01.1955411--
19 Yannick Stopyra Toulouse FC 09.01.196162---
20 Daniel Xuereb RC Lens 29.05.19591----

Joueurs de la campagne 1984-1986

Lors des 18 rencontres du début des qualifications jusqu'à la fin de la Coupe du monde 1986, 27 joueurs jouent sous le maillot de l'équipe de France, soit deux gardiens de but, neuf défenseurs, huit milieux de terrain et huit attaquants. Les joueurs les plus souvent appelés sont le gardien Joël Bats, Luis Fernandez et Michel Platini qui ne manquent qu'une seule rencontre.

Adversaire
Compétition Q.Q.Q. Q.Q.CI.Q.Q.Q. A.A.CM.CM.CM.CM.CM.CM.CM.
Gardiens de but
Joël Bats 909090 909090909090 90909090909012090
Albert Rust 120
Défenseurs
Manuel Amoros 909090 90909090 90909090909012090120
William Ayache 909090909090 459090909090
Patrick Battiston 90 909090 90609090909012090120
Michel Bibard 909090 9090 120
Maxime Bossis 909090 90909028 90909090909012090r64
Yvon Le Roux 9090r6284 Carton rouge r45r3056
Didier Sénac 9090
Léonard Specht 9090
Thierry Tusseau 90r6 r8r2190 6590r16120r36
Milieux de terrain
Luis Fernandez 909090 826990909090 90909090907412090
Jean-Marc Ferreri r33 r2590r19r6r36120
Bernard Genghini 90 120
Alain Giresse 9090 9090909090 90908190908471
Michel Platini 579090 909090909090 909090909012090
Fabrice Poullain 75
Jean Tigana 9090 90909090 90909090841209084
Philippe Vercruysse 90r9r19120
Attaquants
Philippe Anziani r17r6
Bruno Bellone 9090 9090r15r27 24r14r2190120
François Brisson 73
Jean-Pierre Papin 90907661120
Dominique Rocheteau 90906377 90r6660r299099
Yannick Stopyra 905884 6990r13 r20r3090719012066
José Touré r26 r219090909090
Daniel Xuereb 70r24
Compétition Q.Q.Q. Q.Q.CI.Q.Q.Q. A.A.CM.CM.CM.CM.CM.CM.CM.
Adversaire

Matchs de la campagne 1984-1986

Le tableau suivant liste les rencontres de l'équipe de France considérés comme officiels par la Fédération française de football (FFF). Les trois matchs de préparation disputés au Mexique en avant le début de la Coupe du monde n'y sont pas comptabilisés.

No Date Ville, stade Adversaire Score Compétition Buteur(s) pour la France Buteur(s) pour l'adversaire
1 Luxembourg, Stade municipal LuxembourgG 4-0[f 18]Q. Battiston (2), Platini (12), Stopyra (24, 32) -
2 Paris, Parc des Princes BulgarieG 1-0[f 19]Q. Platini (62 pen) -
3 Paris, Parc des Princes Allemagne de l'EstG 2-0[f 17]Q. Stopyra (32), Anziani (89) -
4 Sarajevo, Stade Kosevo YougoslavieN 0-0[f 20]Q. - -
5 Sofia, Stade Vassil Levski BulgarieP 0-2[f 21]Q. - Dimitrov (11), Sirakov (61)
6 Paris, Parc des Princes UruguayG 2-0[f 1]CI. Rocheteau (5), Touré (56) -
7 Leipzig, Zentralstadion Allemagne de l'EstP 0-2[f 22]Q. - Ernst (53), Kreer (81)
8 Paris, Parc des Princes LuxembourgG 6-0[f 16]Q. Rocheteau (4, 29, 48), Touré (24),
Giresse (36), Fernandez (47 pen)
-
9 Paris, Parc des Princes YougoslavieG 2-0[f 23]Q. Platini (3, 71) -
10 Paris, Parc des Princes Irlande du NordN 0-0[f 2]A. - -
11 Paris, Parc des Princes ArgentineG 2-0[f 3]A. Ferreri (15), Vercruysse (80) -
12 León, Estadio Nou Camp CanadaG 1-0[f 4]CM., 1er tour Papin (79) -
13 León, Estadio Nou Camp Union soviétiqueN 1-1[f 6]CM., 1er tour Fernandez (61) Rats (54)
14 León, Estadio Nou Camp HongrieG 3-0[f 24]CM., 1er tour Stopyra (30), Tigana (63), Rocheteau (84) -
15 Mexico, Estadio Olimpico ItalieG 2-0[f 8]CM., 1/8 finale Platini (15), Stopyra (57) -
16 Guadalajara, Estadio Jalisco BrésilN 1-1, 4-3 tab[f 10]CM., 1/4 finale Platini (41) Careca (17)
17 Guadalajara, Estadio Jalisco Allemagne de l'OuestP 0-2[f 12]CM., 1/2 finale - Brehme (9), Völler (90)
18 Puebla, Estadio Cuauhtémoc BelgiqueG 4-2 ap[f 14]CM., 3e place Ferreri (27), Papin (43),
Genghini (104), Amoros (111 pen)
Ceulemans (11), Claesen (73)
Score :
  • G = Match gagné
  • N = Match nul
  • P = Match perdu
Compétition :

Buteurs

Lors des 18 matchs officiels de la campagne 1984-1986, l'équipe de France marque 31 buts. Le meilleur buteur sur ces 18 rencontres est le meneur de jeu Michel Platini, six buts, qui devancent les deux attaquants Dominique Rocheteau et Yannick Stopyra avec cinq buts, les joueurs restants totalisant au maximum deux buts inscrits. Les attaquants Jean-Pierre Papin et José Touré marquent deux buts, Philippe Anziani un. Du côté des milieux de terrain et outre Platini, Luis Fernandez et Jean-Marc Ferreri inscrivent deux buts et Bernard Genghini, Alain Giresse, Jean Tigana et Philippe Vercruysse un seul. Enfin, deux défenseurs participent à l'évolution du score pour la France : Manuel Amoros et Patrick Battiston avec un but chacun. Sur les 31 buts, 15 sont marqués par cinq attaquants, 14 le sont par sept milieux de terrain et 2 par deux défenseurs.

Au cours des huit rencontres de qualification, 15 buts sont marqués. Les meilleurs buteurs sont dans l'ordre Michel Platini avec quatre buts devant Dominique Rocheteau et Yannick Stopyra (3 buts). Sur les 12 buts inscrits par la France dans la Coupe du monde de football de 1986, deux le sont par Jean-Pierre Papin, Michel Platini et Yannick Stopyra respectivement. Les six autres buts sont marqués par six joueurs différents.

Notes et références

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Vidéos

Bibliographie

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  • Alain Mercier et Cyril Pocréaux, L'aventure des bleus : les 50 plus belles histoires de l'équipe de France de football, Boulogne, Timée-éd., , 143 p. (ISBN 2-915586-01-2) Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • Jacques Thibert, L'année du football 1985, Paris, Calmann-Lévy, , 253 p. (ISBN 2-7021-1411-3) Document utilisé pour la rédaction de l’article


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