Église réformée Sainte-Claire de Vevey
L’église réformée Sainte-Claire de Vevey a fait partie, au Moyen Âge, d'un couvent catholique de clarisses ou colettines, avant de devenir temple protestant en 1536. Elle se trouve à la rue Sainte-Claire à Vevey, dans le canton de Vaud.
Église réformée Sainte-Claire de Vevey | |||
Photographie d'Albert Naef, 31 juillet 1899 (les galeries de 1775 ont été démolies en 1957) (Archives cantonales vaudoises). | |||
Présentation | |||
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Culte | Protestant | ||
Type | Église paroissiale | ||
Rattachement | Église évangélique réformée du canton de Vaud | ||
Architecte | Daniel Heintz (1611), puis Niklaus Sprüngli (1775) | ||
Autres campagnes de travaux | Samson Scherrer et Michel-Vincent Brandouin (orgue) | ||
Style dominant | Classique | ||
Protection | Bien culturel d'importance régionale | ||
Géographie | |||
Pays | Suisse | ||
Canton | Vaud | ||
Ville | Vevey | ||
Coordonnées | 46° 27′ 32″ nord, 6° 50′ 53″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
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Historique
Le couvent des clarisses, situé dans l'ancien quartier du Vieux-Mazel, a été fondé en 1422 par le duc Amédée VIII de Savoie et par sainte Colette de Corbie dit aussi Colette Boylet ou Boellet[1]. Colette en fut la première abbesse durant deux ou trois ans, avant de poursuivre sa route et fonder le couvent d'Orbe. L'église de Vevey est construite vers 1425 par un maître Jaquemont, complétée avant 1428 d'une chapelle Saint-Georges et d'une autre, dédiée à saint Antoine de Padoue. En 1534, c'est dans l'une de ces chapelles que les maçons et charpentiers de Vevey fondent la confrérie de Jésus-Marie-Joseph[2].
Le couvent est sécularisé en 1536 après la conquête du Pays de Vaud par les Bernois, et les nonnes s'enfuient à Evian, où elles trouvent d'abord refuge chez le curé. Par la suite, trois sœurs sont envoyées à Annecy, deux à Chambéry, et, le , six religieuses se rendent à Orbe, ville qui était alors encore catholique[3].
L'église du couvent veveysan est alors transformée en temple protestant et reste propriété des nouvelles autorités bernoises jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. À ce titre, l'édifice est longtemps affecté à la fois au culte allemand et au culte français[2].
D'importants travaux de reconstruction, notamment des parties hautes et des voûtes de la nef ont lieu en 1611-1615, sous la direction de l'architecte bernois Daniel Heintz[4], l'ouvrage étant exécuté par les maîtres maçons Claude Barbier et Antoine Loup, de Vevey. Les armoiries de Berne, et celle d'Abraham Stürler (1566-1624), Trésorier romand dès 1611, sont peintes au sommet de l'arc du chœur avec le millésime 1613. À cette étape correspondent sans doute aussi les arabesques peintes retrouvées sur les voûtes en 1925[5].
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En 1774, l'édifice est délabré au point qu'il faut y interrompre les services divins. La reconstruction préconisée par l'architecte bernois Niklaus Sprüngli, appelé comme expert, se révèle trop coûteuse. Ce même architecte établit alors des plans de restauration complète. Ces travaux comprennent non seulement la réfection des murs, l'érection d'un nouveau portail sur la place, mais encore, à l'intérieur, l'établissement systématique de galeries, entraînant la surélévation des charpentes ainsi que des murs des bas-côtés et l'agrandissement de leurs fenêtres, l'exhaussement de 150 à 180 cm des grandes arcades de l'église, le déplacement vers le haut des fenêtres de la nef qui deviennent des œils-de-bœuf, enfin le renouvellement du mobilier (table de communion et chaire, celle-ci sans doute par l'ébéniste veveysan David Schade). Un peu plus tard, en 1778-1779, et cette fois aux frais de la ville de Vevey, on installe un orgue de Samson Scherrer, dont l'allure a été conçue par le peintre veveysan Michel-Vincent Brandoin[6].
L'église a été restaurée à diverses reprises, en 1885, en 1904, et en 1925 (architecte Adolphe Burnat, époux de Marguerite Burnat-Provins). La dernière campagne, en 1957 (architecte F. Echenard), a malheureusement non seulement supprimé les galeries latérales et celles du chœur, mais simplifié l'aspect des piles et donc fait disparaître une bonne part de ce qui faisait l'originalité et l'équilibre de cet intérieur caractéristique des transformations d'édifices catholiques à trois nefs en temples protestants[6].
L'église, classée monument historique en 1900, a obtenu la note 1 au recensement architectural. Vitraux intéressants[7]. Bâtiment classé comme étant d'importance régionale sur la liste de la protection des biens culturels (1995)[8].
Bibliographie
- (en) Rev. S. Baring-Gould, The Lives of the Saints, vol. III, Londres, (lire en ligne), p. 97-101.
- Marie-Pascal Anglade, «Leurs Excellences de Fribourg et les Clarisses de Vevey et d'Orbe», Annales fribourgeoises, Fribourg 1914, t. 2, p. 11-19 .
- (de) Ansgar Wildermann, «Colettinenkloster Vevey», vol. V, t. 1, Berne, Francke Verlag, coll. « Helvetia Sacra », , p. 601-605.
- Marcel Grandjean, Les Temples vaudois. L'architecture réformée dans le Pays de Vaud, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise 89, .
- Agostino Paravicini Bagliani, « Un mémorial sur la fondation du couvent des Clarisses à Vevey (1410-1511) », dans La monnaie de sa pièce... : hommages à Colin Martin, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise 105, , p. 125-139, publie un Mémorial sur le couvent des Colettines de Vevey (1511) conservé à Poligny, archives du couvent des clarisses, ms. 23-21 .
- Brigitte Degler-Spengler, «Die Klarissenklöster in der Schweiz», Helvetia Franciscana (Contributions à l'histoire des Ordres de Saint-François en Suisse), vol. 23/1, 1994, p. 44-61.
Références
- Baring-Gould 1898, p. 97-101
- Wildermann 1978, p. 601-605
- Paravicini Bagliani 1992, p. 125-139
- Johanna Strübin Rindisbacher, « Heintz, Daniel (le Jeune) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Grandjean 1988, p. 70-72
- Grandjean 1988, p. 158-161
- « Fiche de recensement 302 », sur recensementarchitectural.vd.ch
- « Liste B, Protection des Biens Culturels », sur Kulturgüterschutz, (consulté le )