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Église Saint-Vincent d'Evere

L’église Saint-Vincent est un édifice religieux situé place Saint-Vincent à Evere en Belgique. Son origine serait un oratoire établi par Landry de Soignies vers 675 qu'il consacre à son père saint Vincent.

Église Saint-Vincent
Image illustrative de l’article Église Saint-Vincent d'Evere
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Doyenné de Bruxelles Nord-Est
Début de la construction XIIIe siècle
Fin des travaux 1866
Architecte Jan de Smet (1527),
Egide Vanden Eynde (1705),
Louis Spaak (1866)
Style dominant Roman
Protection Patrimoine classé (1997)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale RĂ©gion de Bruxelles-Capitale
Ville Blason d'Evere Evere
CoordonnĂ©es 50° 52′ 53″ nord, 4° 24′ 11″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Bruxelles
(Voir situation sur carte : Bruxelles)
Église Saint-Vincent
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Église Saint-Vincent
GĂ©olocalisation sur la carte : Evere
(Voir situation sur carte : Evere)
Église Saint-Vincent

Entièrement en style roman supérieur, sa partie la plus ancienne — la tour — fut bâtie entre le XIIe et le XIIIe siècle. Jusqu'en 1906, elle fut le seul lieu de culte de la commune.

Historique

L’église Saint-Vincent fut bâtie sur un site qu’occupait une tour remontant au plus tard du XIIIe siècle et qui fut intégrée au narthex du nouvel édifice[1].

« Bâtie en grès de la région, l’église Saint-Vincent est, dans son élégante simplicité, un bel exemple d’architecture religieuse rurale brabançonne. Profondément transformée au début du XVIIIe siècle, agrandie au milieu du siècle suivant, l’église fut restaurée après la seconde guerre mondiale. Elle renferme plusieurs tableaux anciens et statues en bois polychrome des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, la chaire remontant au milieu du XVIIe siècle. Les vitraux modernes illustrant l’Apocalypse sont l’œuvre du maître verrier Pierre Majerus (1985) »

— Texte de la plaque commémorative apposée à droite de l'entrée de l'édifice.

La tour

C'est entre le XIIe et le XIIIe siècle qu'est Ă©difiĂ©e la tour en style roman supĂ©rieur. Il s'agit d'un plan carrĂ© de dimensions intĂ©rieures de 4,8 m x 4,8 m avec une Ă©paisseur des murs de 90 cm.

L'archéologue et historien Raymond Lemaire, grâce à l'étude du type de maçonnerie et la comparaison avec d'autres tours de gabarit voisin, en date la construction entre 1125 et 1250[Cnops 1] ce qui en fait le plus vieil édifice de la commune.

Bâtie sur un promontoire dominant la vallée de la Senne, il est vraisemblable que, lors de sa construction, elle devait servir de refuge et de moyen de protection. Une carte dressée en perspective cavalière en 1594[note 1] par l'ingénieur Mathieu Bollin montre la tour sur son promontoire avec la porte toujours du côté nord et surmontée d'une meurtrière[Cnops 2].

Selon les époques, cette tour est surmontée ou non d'une flèche. Le livre Die Nieuwe Cronijcke van Brabandt édité en 1565 par Jan Mollijns contient une vue cavalière montrant la tour surmontée d'un flèche de charpente[2]. Entre 1578 et 1585, l'église est ravagée à plusieurs reprises par les iconoclastes calvinistes[Cnops 3] et la tour perd sa toiture comme attesté par la carte dressée par Mathieu Bollin en 1594 et un rapport écrit en 1595 par le doyen Petrus Cammaert « anterior pars ecclesie detecta uti et turris, chorus tectus stramine » (« la partie antérieure de l'église ainsi que la tour n'ont pas de toit, le chœur est couvert de paille »)[Cnops 3]. Il faut attendre 1602 pour quelle reçoive une nouvelle flèche à pavillon semblable à l'actuelle.

L'Ă©glise

C'est dans un acte de donation, daté de 1120 et passé à Bruxelles, où l'évêque de Cambrai faisant don des autels[note 2] de Scarenbecca et d’Everna au chapitre de Soignies qu'apparait, pour la première fois, le nom d'Evere[Cnops 4] mais n'y affirme pas que la seigneurie possédait son propre lieu de culte. Le plus ancien texte hagiographique (Opera hagiographica) connu à propos de saint Vincent, la Vita Vincentii Madelgarii Sonegiensis (uita prima) parle de miracles accomplis par le saint dans l'église d'Evere[Cnops 5]. Cependant, assez tardif par rapport à sa mort en 677 puisqu'il date des environs de l'an 1020, le contenu de ce texte doit être pris avec précaution.

Le plus ancien texte concernant la paroisse de Saint-Vincent date de 1247 et concerne la nomination d'un certain Stephanus comme curé[Cnops 6] et le document le plus ancien concernant l'église en tant que bâtiment date de 1527 et concerne la construction d'un nouveau chœur[Cnops 7].

Ravagée à plusieurs reprises par les iconoclastes calvinistes entre 1578 et 1585[Cnops 3], il faut attendre 1602 pour qu'elle reçoive, à nouveau, une toiture, que la porte nord de la tour soit murée et remplacée par l'actuelle entrée. C'est en 1705 qu'elle est réellement remise en état et, par la même occasion, agrandie par l'architecte Edige Vanden Eynde. D'une église à un seul vaisseau et avec aucune fenêtre identique, il en fait un lieu de culte constitué d'une nef à trois vaisseaux éclairée par huit fenêtres identiques de style italien et perce la tour d'une baie munie aussi d'une fenêtre de même style[Cnops 8]. C'est aussi de cette époque que datent les deux contreforts de la tour.

En 1742, le curé de l'église Saint-Vincent, n'appréciant pas que les enfants jouent entre les tombes du cimetière pendant les récréations, fait démolir l'école primaire située contre la tour et les cours sont dorénavant donnés au domicile du sacristain[Cnops 9].

La plus ancienne photo connue d'Evere montrant le cimetière Saint-Vincent en cours de démolition [3]

Entre 1845 et 1846, l'église est agrandie, par l'entrepreneur Charles Hendrickx de Vilvorde, par l’extension de ses collatéraux et les murs sont percés de cinq fenêtres en plein cintre[Cnops 10]. Elle est de nouveau rénovée en 1866 par l'architecte Louis Spaak qui ajoute à l'édifice deux sacristies.

En 1880, Les autorités communales acquièrent, sur l'entité communale, un terrain de 35 ares pour y établir un nouveau cimetière en remplacement de celui entourant l'église Saint-Vincent qui est démoli en 1893[4]. Ce « nouveau » cimetière sera fermé aux nouvelles sépultures en 1992 après l'ouverture de l'actuel cimetière.

En , les environs de l'église sont touchés par un bombardements visant la gare de Schaerbeek. Le presbytère, datant de 1724, est gravement endommagé[note 3] tandis que l'église échappe aux dommages importants qui auraient dû être causé par une bombe tombée au pied du mur sud de la nef si elle avait explosé[Cnops 11]. Réparée et restaurée, l'église est solennellement rouverte et bénite le par l'évêque auxiliaire Léon-Joseph Suenens.

Rôle culturel et sociétal

Jusqu'en 1906, l'église Saint-Vincent est la seule paroisse d'Evere. Il faut attendre cette année pour la consécrationn de l'église Saint-Joseph et 1933 pour celle de l'église Notre-Dame Immaculée.

Jusqu'au début des années 1970 ont lieu deux processions religieuses :

Patrimoine

L'église est classée au patrimoine protégé par la Région de Bruxelles-Capitale depuis le [5].

Présent

Parmi les ouvrages remarquables se trouvant dans l'Ă©glise, il est Ă  noter :

Disparu

Armoiries du chapitre de Soignies

Avant l'agrandissement de l’église en 1705, les deux fenêtres du chœur sont ornées chacune des armoiries du chapitre de Soignies. Celles-ci disparaissent lors des rénovations de 1866 et remplacées par quatre fenêtres qui, en 1905, reçoivent des vitraux réalisés par l'artisan verrier Jules Voch. Ils ont pour thème :

Détruits lors du bombardement de , ils sont remplacés au début des années 1950 par quatre vitraux reprenant les mêmes thèmes. Conçus par le peintre Louis-Charles Crespin[9] et réalisés par l'artisan verrier Frans Crickx, ils sont toujours en place[Cnops 22].

Accès

(B) (45) (59) (69) arrêt Saint-Vincent
Logo de Villo! Villo! station no 310

Archidiocèse

Depuis 1961, la paroisse Saint-Vincent fait partie de l'unité pastorale du Kerkebeek qui fait elle-même partie du doyenné de Bruxelles Nord-Est.

L'office y est célébré chaque samedi (en néerlandais) et dimanche (en français).

Liste des curés

  • Stephanus, 1247-?
  • Johannes, 1276-?
  • Johannes Borremans, 1381-?
  • Jan Boets, 1514-1521
  • Georgius Bonnet (non rĂ©sident) et Johannes Appelman (desservant), 1521-1536
  • Theodoricus Vander Bist, 1536-1557
  • Hieronimus Mommaerts, 1558-1594
  • Petrus Cammaert, 1594-1606
  • Joannes Vander Veken, 1606-1658
  • Nicolaus Spallart, 1658-1669
  • Cornelius Vanden Berghe, 1669-1699
  • Joannes Aerts, 1699-1750
  • Emmanuel Rasquin, 1571-1790
  • Joseph Hody, 1790-1804
  • Petrus Vanderborght, 1804-1818
  • Henry Van Rosse, 1818-1842
  • Joseph-Michel Tubbax, 1842-1874
  • Jules Hermans, 1874-1886
  • Jean De Paduwa, 1886-1906
  • Denis Van Campenhout, 1906-1937
  • LĂ©o De Beukeleer, 1937-1942
  • Cyriel Bronselaer, 1942-1949
  • François-BĂ©nĂ©dicte Liekens, 1949-1981
  • Karel Van Deun, 1982-?
  • Michel Christiaens, ?-Ă  ce jour

Notes et références

Notes

  1. Carte dĂ©taillĂ©e de la vallĂ©e de la Senne entre Ruijsbroec et Heembeeke de 8,27 m sur 1,18 m conservĂ©e aux Archives gĂ©nĂ©rales du Royaume.
  2. Au Moyen Âge, un autel représente un titre pastoral donnant droit aux revenus et engageant aux obligations qui y sont spécifiquement attachés.
  3. Les ruines du presbytère sont démolis et celui-ci est reconstruit, en 1949, dans l’alignement du parvis de l'église.
  4. Le 14 juillet est la date de la mort de saint Vincent en 607

Références

  1. « Église Saint-Vincent », Information sur l'édifice, sur orgels.irisnet.be, Direction des Monuments et des Sites (consulté le )
  2. (nl) Gysbrecht Gysbrecht, Die Nieuwe Cronijcke van Brabandt, Anvers, Jan Mollijns, , 457 p. (OCLC 78642954), Die Nieuwe Schipvaert
  3. (photo de 1893)
  4. Le cimetière est rasĂ© par le fossoyeur communal au prix de 0,6 franc le m3 (Pieter Cnops, op. cit., p. 37).
  5. « Arrêté gouvernemental classant comme monument l'entièreté de l'église Saint-Vincent », sur monument.irisnet.be, (consulté le )
  6. « Église Saint-Vincent », Inventaire, sur orgels.irisnet.be, Direction des Monuments et des Sites (consulté le )
  7. Tribot et Defawe 2006, p. 17
  8. « Pierre Majerus (17.12.1941 - 20.7.1994) », sur majerus-vitrail.be (consultĂ© le ) : « Quelques Ĺ“uvres de Pierre Majerus »
  9. « Louis Charles Crespin », sur arcadja.com (consultĂ© le ) : « Quelques Ĺ“uvres de Louis Charles Crespin »
  • Cnops, Evere, Vroeger - Jadis, tome I
  1. pages 25 Ă  27
  2. pages 20 Ă  22
  3. page 24
  4. pages 12 et 14
  5. pages 13-14
  6. page 55
  7. page 18
  8. pages 32-33
  9. page 126
  10. page 36
  11. pages 59-64-65
  12. pages 68 Ă  72
  13. pages 74-75
  14. page 44
  15. page 45
  16. page 9
  17. page 15
  18. page 48
  19. pages 46-47
  20. pages 50-51
  21. page 49
  22. page 53

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pieter Cnops, Evere, Vroeger - Jadis, t. I, Nieuwkerken-Was, Éditions Het Streekboek, , 214 p. (ISBN 2-66077-300-9, OCLC 31429836) (KBR code 9 B/1998/461) — Ouvrage bilingue nĂ©erlandais-français Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Pieter Cnops, Evere en cartes postales anciennes, Zaltbommel, Europese Bibliotheek, , 80 p. (OCLC 37806934) — Ouvrage bilingue nĂ©erlandais-français
  • Pierre-Jean Tribot et Paul Defawe, Evere, Bruxelles, CFC-Éditions, coll. « Guides des communes de la RĂ©gion bruxelloise », , 71 p. (ISBN 978-2-9300-1862-1, OCLC 800180427), chap. 1 (« Le vieil Evere »), p. 14 Ă  19 (KBR code A 2007 3.840)

Articles connexes

Lien externe

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