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Église Notre-Dame-des-Anges de Collioure

L'église Notre-Dame-des-Anges de Collioure, se situe dans le port de Collioure, dans le département français des Pyrénées-Orientales.

Église Notre-Dame-des-Anges de Collioure
L'église et l'ancienne tour-fanal transformée en clocher
L'église et l'ancienne tour-fanal transformée en clocher
Présentation
Nom local Església de Santa Maria dels Àngels de Cotlliure
Culte Catholique romain
Type Ă©glise paroissiale
Rattachement Évêché de Perpignan
Début de la construction XVIIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Style dominant Baroque, Classicisme
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1923)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Ville Collioure
CoordonnĂ©es 42° 31′ 40″ nord, 3° 05′ 11″ est
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Orientales)
Église Notre-Dame-des-Anges de Collioure
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Église Notre-Dame-des-Anges de Collioure
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Notre-Dame-des-Anges de Collioure

L'église Notre-Dame-des-Anges a été construite entre 1684 et 1691, en réutilisant comme clocher - entouré par la mer sur ses trois côtés - l'ancienne tour-fanal, qui annonçait anciennement la position du port de Collioure par des fumées le jour et par des feux la nuit.

Histoire

Tympan du portail

En 1673, l'église paroissiale médiévale - se trouvant sur les hauteurs de Collioure - est rasée sur ordre de Vauban, pour aménager le glacis du château. Les consuls de Collioure obtiennent alors de Vauban l'autorisation de construire une nouvelle église sur les récifs qui ferment la passe, le roi donne en compensation un terrain près de l'ancien phare. Cette église s’appuie alors contre le phare.

Par ailleurs, Vauban ne veut plus de port à Collioure : il lui préfère la baie en eau profonde de Port-Vendres. De ce fait, Collioure n'a plus besoin de son phare. Ainsi, le phare est aussi donné, car il n'a plus d'utilité.

L'intérieur de l'église, avec le retable du maître-autel.

La première pierre a été bénie le par l'abbé de Saint-Amand, secrétaire de l'évêque d'Elne. Cependant, la construction ne commence pas immédiatement. En , les pierres pour la construction sont en préparation, et la construction débute le par le mur sud, face à la ville et au château. L'architecte en est Pierre Aloau, français d'origine, qui construit au même moment l'église d'Ille-sur-Têt. L'église est construite sur un plan classique dans le Roussillon au XVIIe siècle, dérivé des églises gothiques méridionales, avec une nef unique et des chapelles latérales entre les contreforts[1].

L'édification des murs est terminée en 1689, et la bénédiction solennelle de l'église a lieu le .

L'ancien phare est donc transformé en clocher, qui est terminé le . La tribune est achevée le .

En 1725, le Conseil de la ville vote une aide de 400 francs pour construire de curieuses latrines publiques le long de l'Ă©glise, qui ont une apparence de fortification.

Ce n'est que 100 ans plus tard, vers 1809, qu'une dĂ©cision municipale est prise pour recouvrir le clocher d'une coupole, en s'inspirant d'un modèle originaire de Toscane.

En 1923, l'église et le clocher sont classés au titre des monuments historiques[2].

Faisant l'objet de plusieurs restaurations extérieures et intérieures, l'église a vu son ancienne sacristie réhabilitée, pour accueillir le trésor. Ainsi sont visibles un meuble-vestiaire d'époque Louis XIII, des peintures du XVe siècle, un reliquaire du XVIe siècle, une Vierge du XVIIe siècle.

Description des chapelles

  • Dans l'entrĂ©e : Dans l'entrĂ©e est installĂ© un gisant du XVIIIe siècle reprĂ©sentant JĂ©sus entourĂ© de Marie et de saint Jean. Sur le cĂ´tĂ© se trouve un bĂ©nitier rĂ©alisĂ© en 1693 dans du marbre rouge de Villefranche. Le fond du bĂ©nitier est ornĂ© de quatre poissons nageant dans l'eau.
  • Chapelle Sainte-Lucie : cette chapelle abrite le retable de Sainte-Lucie, datant de 1719, ornĂ© de statues de saintes, honorĂ©e pour leur vertus mĂ©dicinales: au centre sainte Agnès (pour prĂ©server le virginitĂ©) et sainte Lucie (pour la vue), Ă  gauche sainte Catherine d'Alexandrie (Ă©galement pour prĂ©server la virginitĂ©) et sainte Barbe (pour protĂ©ger de la foudre), Ă  droite sainte Agathe (patronne des nourrices) et sainte Marthe (patronne des femmes qui allaitent). Sous la statue de sainte Lucie figure une peinture de Sainte Marie-Madeleine dans la grotte.
  • Chapelle du Christ : la chapelle du Christ abrite le retable du PrĂ©cieux Sang, rĂ©alisĂ© en 1708, et qui prend la forme d'un grand baldaquin ornĂ© et dĂ©corĂ© de mĂ©daillons aux emblèmes de la Passion (clou, marteau, tenaille, Ă©chelle, Ă©ponge, roseau, vinaigre, fiel, lance, fouet, colonne, tunique, lanternes, coq, sabre). Ă€ cĂ´tĂ© du dĂ´me, se dressent deux anges ailĂ©s. Le grand crucifix est l'Ĺ“uvre de Joseph Sunyer. Au centre, figure la Vierge des sept douleurs, Ă  cĂ´tĂ© de son Fils. Les peintures de la voĂ»te illustrent Le Meurtre d'Abel par CaĂŻn et Abraham s'apprĂŞtant Ă  sacrifier son fils Isaac.
  • Chapelle Saint-Jean-Baptiste : La chapelle Saint-Jean-Baptiste abrite le retable de Saint-Jean, datĂ© de 1697, et ornĂ© en haut au centre de la statue de saint Jacques le Majeur, au centre de saint Jean-Baptiste, avec Ă  ses cĂ´tĂ©s ses parents sainte Élisabeth et saint Zacharie, Ă  gauche de saint Pierre (dans un mĂ©daillon) et de saint Joseph, et Ă  droite de saint AndrĂ© (dans un mĂ©daillon), et de saint Isidore. Sous les statues figure la tĂŞte de saint Jean-Baptiste dĂ©capitĂ©, posĂ©e sur un plateau. Dans un mĂ©daillon infĂ©rieur est reprĂ©sentĂ©e la Visitation de la Vierge Marie Ă  sainte Élisabeth.
  • Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire : Cette chapelle a Ă©tĂ© restaurĂ©e en 1903. Elle abrite un retable moderne mais contenant des Ă©lĂ©ments anciens, comme une statue de la Vierge du Rosaire au sommet du retable, et qui provient de l'ancien couvent des Dominicains. Au centre, sont placĂ©es les statues de Notre-Dame du Rosaire (statue restituĂ©e par la famille du gĂ©nĂ©ral Caloni) donnant le rosaire Ă  saint Dominique et sainte Catherine. Ă€ gauche, figurent les statues de sainte Philomène et saint Michel, et Ă  droite les statues de sainte ThĂ©rèse d'Avila, et de saint Louis.
  • Chapelle du Saint-Sacrement : la chapelle abrite le retable du Saint-Sacrement, exĂ©cutĂ© en 1700 par Joseph Sunyer en bois sculptĂ©, et reprĂ©sentant diffĂ©rentes scènes de l'Eucharistie, ainsi qu'un ensemble Ă©voquant les diffĂ©rents repas de la Bible: Ă  gauche, la Cène du jeudi saint, le repas avec les disciples d'EmmaĂĽs, et la multiplication des pains, Ă  droite les noces de Cana, le repas chez Simon le lĂ©preux et les HĂ©breux recueillant la manne du dĂ©sert. Sur les cĂ´tĂ©s sont reprĂ©sentĂ©s saint Pierre et saint Paul. La chapelle conserve Ă©galement les reliques de saint Vincent Ferrier et du Bienheureux Pierre Cerdan.
  • Chapelle Saint-Vincent : le retable de cette chapelle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 1714 par Louis Baixas et reprĂ©sente au centre, saint Vincent de Collioure avec Ă  gauche Pierre Cerdan et Ă  droite sainte Eladie. Les bas-reliefs illustrent le martyre du saint. Devant le retable sont exposĂ©s les bustes de saint Vincent de Collioure, sainte Maxime, et sainte LibĂ©rate. Le reliquaire contient les reliques de saint Vincent de Collioure, ramenĂ©es de Rome le .
  • Chapelle Saint-Eloi : Cette chapelle abrite le retable de saint Eloi, rĂ©alisĂ© en 1716 par Louis Baixas sur une commande d'artisans. Les statues qui l'ornent reprĂ©sentent leurs saints patrons. Au centre sont visibles saint Éloi et saint François Xavier, Ă  gauche, sainte Eulalie (en haut, dans un mĂ©daillon) et saint Antoine de Padoue, et Ă  droite sainte Julie (en haut, dans un mĂ©daillon) et saint Antoine l'Ermite.
  • Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes : la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes conserve un retable rĂ©alisĂ© en 1902 et dĂ©diĂ© auparavant Ă  Notre-Dame de la Conception. Certains Ă©lĂ©ments du retable actuel ont Ă©tĂ© offerts par Madame Paul Olivier. Les peintures murales, datant de 1875, reprĂ©sentent sainte Bernadette et des malades en prière devant la grotte de Lourdes.

Retable du maître-autel

Retable du maître-autel

Le retable du maître-autel a été réalisé par Joseph Sunyer en 1698. Joseph Sunyer a été formé dans l'atelier de son père, Paul Sunyer, ensuite dans l'atelier de Louis Générès, établi à Perpignan, puis il a travaillé dans l'atelier de François Grau, avant de prendre la direction de l'atelier familial vers 1690. Le , il reçoit la commande du retable du maître-autel de Prades[3].

Le , il signe le marchĂ© pour la construction du retable de Notre-Dame-de-l'Assomption du maĂ®tre-autel de l'Ă©glise de Collioure. Ce contrat indique très prĂ©cisĂ©ment les conditions de rĂ©alisation du retable. Il doit ĂŞtre terminĂ© dans un dĂ©lai de quatre ans, Ă  partir du . Il est prĂ©vu qu'il dispose d'une maison franche de toute imposition, pour lui, sa famille et ses ouvriers. Il doit percevoir une part du thon ramenĂ© Ă  chaque pĂŞche, qu'il soit ou non prĂ©sent dans la ville, mais Ă  condition que ses ouvriers travaillent sur le retable. Le prix du retable a Ă©tĂ© fixĂ© Ă  600 doubles d'or, soit 3 300 livres d'argent monnaie de Perpignan, payables en cinq fois, en fonction de l'avancement des travaux. Il doit, pour ce prix, rĂ©aliser la statue du Christ pour l'autel du Très PrĂ©cieux Sang dans la première annĂ©e des travaux.

Le retable prend la forme d'un grand triptyque de trois étages occupant tout l'arrière-chœur. Au centre figurent la Vierge de l'Assomption, et au sommet le Père Éternel, entre la Justice et la Charité.

Le soubassement du retable a été posé le , le premier étage le avec la statue de la Vierge, la première rangée des apôtres et les deux tableaux sculptés représentant l'Adoration des Bergers et l'Adoration des Mages. Le second étage est posé le avec les apôtres de la seconde rangée, les tableaux, ainsi que le tabernacle. En 1702, la peinture est payée à Joseph Babores. Le paiement final de la dorure n'a été payé qu'en 1724. Le retable a été redoré en 1901 par des artisans de Ripoll[4]

Joseph Sunyer a aussi réalisé pour l'église de Collioure le crucifix du retable du Christ qui date de 1708, et le retable du Saint-Sacrement qui est terminé en 1700, les bustes reliquaires de saint Vincent, sainte Maxime et sainte Libérate, en 1702.

Trésor de l'église de Collioure

Le trésor de l'église comprend de nombreuses œuvres d'orfèvrerie, en particulier le reliquaire de la Vraie Croix.

Notes et références

  1. Marcel Durliat, « L'église de Collioure », p. 180.
  2. « Notice n°PA00104000 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Mairie de Prades : les grands hommes de la ville de Prades.
  4. Marcel Duriat, « L'église de Collioure », p. 183-184.

Annexes

Bibliographie

  • GĂ©nĂ©ral Jean Caloni (1859-1937), « Collioure », dans SociĂ©tĂ© agricole, scientifique et littĂ©raire des PyrĂ©nĂ©es-Orientales, 1938, vol. 60, p. 65-69, 88, 100-101, 123 [lire en ligne].
  • Marcel Durliat, « L'Ă©glise de Collioure », dans Congrès archĂ©ologique de France. 112e session. Le Roussillon. 1954, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 1955, p. 180-190.

Articles connexes

Liens externes

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