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Zonocerus variegatus

Répartition géographique

Cette espèce se rencontre en Afrique de l'Ouest[2] - [3] - [1].

Elle est présente en Afrique tropicale humide[1] et s'observe en Mauritanie, au Sénégal, en Gambie[4], au Mali, en Guinée-Bissau[5], en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia, en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso, au Ghana[6], au Togo, au Bénin, au Niger, au Nigéria, au Tchad, au Cameroun, en République centrafricaine, au Soudan du Sud, au Gabon, en République du Congo, en République démocratique du Congo, en Ouganda et en Angola[1].

Description

Zonocerus variegatus prĂ©sente un corps subcylindrique vert jaunâtre qui mesure de 30 Ă  45 mm de long[3] avec un thorax bordĂ© de jaune[7] et des antennes de 18 Ă  20 mm de long[3].

Zonocerus variegatus (Ghana).

La tête vue d'en haut est courte. Elle est jaune tachetée de noir[3]. Le vertex en avant des yeux est à peine saillant. Le sommet est triangulaire, large et court. Le front est un peu oblique. La carène médiane court le long du sillon médian parallèlement aux carènes latérales. Les antennes, filiformes, sont insérées entre les yeux avec les articulations les plus allongées[3]. Elles sont noires avec généralement deux ou trois articles distaux jaune orange[1].

Le pronotum est subcylindrique, rétréci antérieurement et arrondi vers l'arrière, lisse[3] et sans tubercules[8]. Il est très obtus vers l'arrière, anguleux ou arrondis et sans carènes[3]. Il présente des sillons peu imprimés[8] avec un sillon postérieur en position médiane[3].

Le prosternum est peu distinct, petit, obtus et tuberculé. La plaque sternale antérieure ne présente pas de rainure arquée. Les lobes mésosternaux sont plus étroits chez le mâle que chez la femelle où ils sont séparés[3].

Les élytres sont verts[7] - [1] et légèrement plus courts que l'abdomen[1] avec une tache noire à la base[3]. Ils sont latéraux, rarement lobiformes, à nervures multiples avec un apex arrondi. Les ailes, noires[1] à brun-verdâtre clair[3] et parfois légèrement rougeâtres à la base[1], sont parfaitement développées, hyalines, délicatement colorées, non tachetées ou raccourcies ou rudimentaires[3].

L'abdomen est noir et panaché de rouge[3].

Les pattes sont panachées de noir[3]. Les fémurs antérieurs sont élargis vers l'apex pas plus long que l'abdomen avec des carènes à peine comprimées[3]. La face externe des fémurs est en grande partie noire avec un anneau blanc-jaune pré-géniculaire[1]. Les tibias postérieurs sont un peu plus larges à l'apex avec des carènes émoussées armées d'une épine apicale externe[3].

Éthologie

Alimentation

Zonocerus variegatus mâle mangeant une feuille de manioc.

Cette espèce est polyphage et se nourrit de plantes dont certaines sont d'intérêt pour l'Humain comme le manioc[6] - [9] et d'autres sont toxiques[10].

Zonocerus variegatus se nourrit le jour de plantes herbacées et les graminées nuisent à sa fertilité et à sa longévité[6].

Comportement

Les couleurs très marquées de cette espèce ont très probablement un rôle aposématique[10]. L'insecte perturbé peut émettre une odeur désagréable provenant des sécrétions d'une glande répugnatoire abdominale[1].

Les nymphes se perchent du soir au lendemain matin, de préférence sur des arbustes à feuilles épaisses et larges. Plus les nymphes sont âgées et plus les plantes choisies pour se percher sont hautes. Seules les nymphes semblent migrer. Les nymphes sont attirées par des objets en mouvement à très courte distance et réagissent en les suivant. Une fois la migration commencée, le contact corporel mécanique entre les sauterelles au repos et celles en marche stimule l'ensemble de la foule migratrice à avancer. En règle générale, les nymphes marchent plutôt que de sauter lorsqu'elles migrent. La vitesse de la migration est directement proportionnelle au nombre d'individus impliqués. Les adultes sont solitaires et n'ont jamais été observés en train de migrer en masse[6].

Habitat

Cet acridien, amateur de végétation herbacée non graminéenne et de lumière, est connu depuis longtemps comme un ravageur occasionnel et la déforestation au profit d'espaces ouverts favorise son expansion[1].

Reproduction et cycle de vie

Accouplement.

Zonocerus variegatus prĂ©sente un cycle annuel. La pĂ©riode nymphale et l'âge adulte couvrent une pĂ©riode d'environ 7 mois. Les femelles sont sexuellement matures et l'accouplement a lieu environ 40 jours après l'Ă©mergence alors que les mâles ont des spermatozoĂŻdes dès 20 jours après l'Ă©mergence. Les femelles pondent dans un trou creusĂ© dans le sol[1] de deux Ă  quatre grappes d'Ĺ“ufs ou oothèques[1] contenant chacune en moyenne 37 Ĺ“ufs[6].

Systématique

L'espèce Zonocerus variegatus a été décrite en 1758 par l'entomologiste suédois Carl von Linné sous le basionyme Gryllus Locusta variegatus[7].

L'entomologiste suédois Carl Stål créé en 1873 le genre Zonocerus dans lequel il transfère variegatus[8].

Étymologiquement, Zonocerus signifie « à antennes ceinturées, zonées », ce qui fait allusion au fait que les antennes chez ce genre sont en majeure partie noires mais que plusieurs anneaux sont de couleur jaunâtre à orangée[1], pas plus de trois chez Zonocerus variegatus[1].

L'épithète spécifique variegatus signifie "varié" ce qui fait référence à la coloration de l'insecte constituée d'une mosaïque très caractéristique de noir, de jaune, de rouge et de vert[1].

Liste des sous-espèces

Selon Orthoptera Species File (23 décembre 2022)[11] :

  • Zonocerus variegatus (LinnĂ©, 1758) - Criquet puant[1] - Afrique de l'Ouest[1]
    • Zonocerus variegatus brachyptera Giglio-Tos, 1908[12]
    • Zonocerus variegatus variegatus (LinnĂ©, 1758)

Publication originale

  • Linnaeus. C. 1758. Systema Naturae per Regna tria naturae (10e ed.), vol. 1, p. 1-824 (BHL - variegatus p.432).

Espèce similaire

L'autre espèce du genre Zonocerus, Zonocerus elegans, est assez similaire à Zonocerus variegatus et dans la partie des aires de répartition des deux espèces qui se recouvrent comme en Angola, en République démocratique du Congo et en Ouganda ainsi que peut-être au Kenya, ces deux espèces ont parfois été confondues[1].

Pour pouvoir les différencier, on notera que Zonocerus variegatus présente des élytres et des ailes postérieures courts ou pleinement développés avec les ailes noires parfois légèrement rougeâtres à la base et les élytres verts. La face externe des fémurs est en grande partie noire avec un anneau blanc-jaune pré-géniculaire. Les antennes sont noires avec généralement deux ou trois articles distaux jaune orange. Zonocerus elegans quant à elle présente des élytres et des ailes postérieures très courts, lobiformes, ou pleinement développés avec des ailes rosâtres et des élytres jaune verdâtre. La face externe des fémurs est en grande partie jaune orange à olivâtre avec la moitié apicale plus ou moins noire. Les antennes sont noires avec plus de trois articles orange[1].

Liens externes

Notes et références

  1. Chiffaud, J., Mestre, J. 1990. « Le criquet puant Zonocerus variegatus (Linné, 1758) ». Essai de synthèse bibliographique. CIRAD, 138 pages. (lire en ligne).
  2. Orthoptera Species File, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  3. I. Bolívar, 1884, « Monografia de los Pirgomorfinos ». Anales de la Sociedad Española de Historia Natural, vol. 13, p. 1-500 (lire en ligne).
  4. Johnsen, P., 1981. A dry-season collection of short-horned grasshoppers from Gambia (Orthoptera : Acridomorphoidea). Entomologica scandinavica, 12: 81-98.
  5. Bolívar, I. 1908. Acridiens d'Afrique du Musée Royal d'Histoire naturelle de Belgique. Mémoires de la Société entomologique de Belgique, 16: 83-126.
  6. Kaufmann, T. 1965. Observations on Aggregation, Migration, and Feeding Habits of Zonocerus variegatus in Ghana (Orthoptera: Acrididae). Annals of the Entomological Society of America, 58(4): 426–436.
  7. Linnaeus. C. 1758. Systema Naturae per Regna tria naturae (10e ed.), 1: 1-824. (BHL - variegatus p.432)
  8. StĂĄl, C. 1873. Orthoptera nova descripsit. Ă–fversigt af Kongl. Vetenskaps-akademiens forhandlingar, vol. 30(4), p. 39-53 [51]. (lire en ligne)
  9. Bellotti, A. C. 1978. An overview of cassava entomology. Cassava Program, CIAT, Cali, Colombia, p.29-39.
  10. Le Gall, P. 1989. « Le choix des plantes nourricières et la spécialisation trophique chez les Acridoidea (Orthoptères) ». Bulletin d’Écologie, vol. 20, n. 3, p. 245-261.
  11. Orthoptera Species File, consulté le 23 décembre 2022
  12. Giglio-Tos, E. 1908. Ortotteri dell'Uganda e del Ruwenzori. Il Ruwenzori: Relazioni scientifiche Milano 1: 1-22.
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