X 3600
Les X 3600 constituent une série de 35 autorails de la SNCF correspondant à une version évoluée du type ABJ produit par Renault et dénommée « ABJ 4 ».
Exploitant(s) | SNCF |
---|---|
DĂ©signation | X 3601 Ă 3635 |
Surnom | ABJ 4 |
Type | autorail |
Motorisation | Diesel Renault |
Composition | Monocaisse |
Conduite | 2 cabines, une à chaque extrémité |
Couplage | Non |
Construction | 35 autorails |
Constructeur(s) | Renault (1948-1949). |
Mise en service | |
PĂ©riode de service | 1948-1977 |
Effectif | 0 au (01/01/2010) |
Retrait | Tous radiés |
Affectation | RĂ©seau Sud/Ouest et Centre |
Aménagement | 2e classe |
Utilisation | Desserte locale |
Disposition des essieux | B2 |
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Écartement | standard (1 435 mm) |
Carburant | gazole |
Moteur thermique | 1 moteur Renault 517 J |
Transmission | mécanique avec BV |
Puissance continue | 208 kW |
Masse en service |
32 t (X 3601-3610) 31 t (X 3611-3635) t |
Longueur HT | 26,270 m |
Largeur | 2,886 m |
Hauteur | 3,527 m |
Empattement | 16,930 m |
Bogies |
2 - moteur : Y 143 porteur : Y 142 |
Empattement du bogie | 2,500 m |
Places assises |
48 (1re) (X 3601-3610) 76 (2e) (X 3611-3635) pl. |
Vitesse maximale | 120 km/h |
Commandés en , les X 3600 sont livrés entre et . Leur carrière se déroule presque exclusivement sur les voies de la région Sud-Ouest de la SNCF. Les derniers exemplaires sont retirés du service le avant d'être radiés des inventaires de la SNCF en décembre de la même année.
Deux exemplaires sont préservés par des associations dont le X 3601, tête de série, par ailleurs classé au titre objet des monuments historiques.
Genèse de la commande
Le , pour reconstituer son parc mis à mal par la Seconde Guerre mondiale, la SNCF décide l'achat d'un certain nombre d'autorails auprès de Renault et de De Dietrich. Modifiée à plusieurs reprises, la commande ferme est de 35 autorails dérivés des ABJ 3, passée le auprès de Renault. Vingt autres autorails (X 3700) sont commandés à De Dietrich[1].
Caractéristiques et aménagements
Caractéristiques techniques
La série X 3601 à X 3635 sort d'usine après-guerre et bénéficie dès sa construction de tous les perfectionnements apportés au fur et à mesure sur les séries précédentes d'ABJ. Ces autorails sont construits par la Régie Nationale des Usines Renault (RNUR) à Billancourt. Les livraisons s'échelonnent d' au [2].
Ils sont équipés d'un radiateur de refroidissement disposé à plat au-dessus du moteur en toiture et pourvu d'une ventilation forcée. Ils sont équipés d'un moteur Renault 517 J d'une puissance de 300 ch monté en cabine au-dessus du bogie moteur. Le chauffage du compartiment voyageurs est assuré par l'eau de refroidissement du moteur circulant dans des aérothermes. Bogies et système de freinage sont améliorés.
Leur vitesse maximum autorisée est de 120 km/h. Ils sont jumelables (avec un conducteur dans chaque engin) mais non couplables[3]. Les X 3600 sont équipés en sortie d'usine de la traverse de tamponnement et de l'attelage classique mais ils ne peuvent tracter qu'une seule remorque.
Livrée et aménagements intérieurs
Les X 3600 sont mis en service dans la livrée habituelle des autorails à la fin des années 1940 : bas de caisse rouge vermillon, ceinture des baies et pavillon crème. À partir de 1968 et comme sur l'ensemble du parc autorails, sauf exceptions, le pavillon est repeint en rouge vermillon pour améliorer la visibilité[4].
De construction, tous les autorails sont aménagés en 3e classe, avec des banquettes (3 + 2 places de front) et six strapontins, leur conférant une capacité totale de 76 places[3].
En 1956, à la faveur de la disparition de la 3e classe à la SNCF, les vingt-cinq derniers numéros de la série sont « promus » en seconde classe, sans modification de leurs aménagements. Les dix premiers numéros deviennent des autorails de 1re classe, ne transportant plus que 48 personnes dans 36 sièges individuels orientables selon le sens de la marche et pourvus de dossiers inclinables (2 + 2 sièges de front), et 12 sièges fixes le long des cloisons des espaces voyageurs. La masse des autorails de 1re classe est portée à 32 t contre 31 t pour les autres[5].
Carrière
La longévité des X 3600 de la SNCF est inférieure à celles des ABJ 1 à 3 mais l'utilisation des ABJ 4 est beaucoup plus intensive[Note 1].
DĂ©pĂ´ts titulaires
Sept dépôts ont compté les X 3600 à leur effectif, les sites de Bordeaux étant les seuls à les avoir hébergés du début à la fin de leur carrière[8]. La dotation montluçonnaise ne demeura dans ce dépôt que de l'été 1969 à septembre 1970[9]. Outre ceux mentionnés dans le tableau ci-dessous, Poitiers compta deux X 3600 à son effectif de à [10]. Les derniers engins du dépôt de Bordeaux-Saint-Jean sont radiés le [11].
dépôt titulaire | 01/01/1950 | 01/01/1961 | 01/01/1970 | 01/01/1975 | 01/01/1977 |
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Bordeaux-Bastide | 14 | ||||
Bordeaux-Saint-Jean | 21 | 22 | 19 | 10 | |
Limoges | 8 | 8 | 2 | 2 | |
Montluçon | 6 | ||||
Tours | 13 | ||||
Tours-Saint-Pierre | 6 | 5 | 3 | ||
TOTAL | 35 | 35 | 35 | 24 | 10 |
Services assurés
L'activité des ABJ 4 se concentre essentiellement sur la seule région Sud-Ouest de la SNCF.
Les ABJ 4 réaménagés en première classe, tous affectés à Bordeaux, assurent les liaisons Bordeaux - Lyon, Lyon - Clermont-Ferrand et Bordeaux - Toulouse[8].
Avec l'arrivée de séries plus modernes, X 2400 et X 2800 notamment, les ABJ 4 de seconde classe sont progressivement redéployés presque exclusivement sur les dessertes locales omnibus du sud-ouest.
- Bordeaux - Aurillac
- Bordeaux - Sarlat
- Agen - Auch
- Agen - Monsempron-Libos
- Morcenx - Mont-de-Marsan
- Brive - Capdenac
- Limoges - Brive
- Limoges - Poitiers
- Poitiers - La Rochelle
- Limoges - AngoulĂŞme
- Limoges - PĂ©rigueux
- Limoges - Nantes
- Limoges - Saintes
- Saintes - AngoulĂŞme
- Tours - Vierzon
- Tours - Saumur
- Tours - Châteauroux
- Tours - Nevers
- Tours - Montluçon
- Tours - Le Mans
- Tours - VendĂ´me
- Tours - Châteaudun - Dourdan
- Cahors - Capdenac
- Cahors - Montauban
Les ABJ 4 des CFSNE
En 1948, la compagnie des chemins de fer secondaires du Nord-Est (CFSNE) commande à Renault trois ABJ 4 numérotés 25 à 27. Mis en service en octobre de l'année suivante, leurs circulations se restreignent peu à peu au fil du transfert sur route du trafic voyageurs. Arrêtés en 1968, ils sont envoyés à la ferraille, probablement au début des années 1970[12].
Les ABJ 5 de Tunisie
En 1949, Renault livre six ABJ 5 à la compagnie fermière des chemins de fer tunisiens. Les ABJ 5 sont très proches des ABJ 4, différant surtout par les aménagements liés au climat. Ils sont conservés jusqu'au début des années 1970[13].
Autorails préservés
Premier autorail de la série et l'un des derniers à avoir assuré un service commercial en , le X 3601 commence par circuler, après sa réforme de la SNCF, sur les voies des Trains à vapeur de Touraine. Racheté en 1989 par le Chemin de fer de la vallée de l'Eure où il circule épisodiquement entre Pacy-sur-Eure et Cocherel, il est classé au titre objet des monuments historiques le . Gardant son aménagement de 1re classe, il arbore la livrée originelle de la série, caisse rouge vermillon et toiture crème[14] - [15].
Le X 3623 est acquis en 1979 par le Chemin de fer touristique du Vermandois (CFTV) et renuméroté no 28. Il bénéficie d'un livrée vert wagon et crème. Le CFTV le fait circuler à partir de 1980 sur le parcours Saint-Quentin–Origny-Sainte-Benoite. Il est arrêté en 1999 pour des opérations de maintenance. En 2019, il est garé en attente de restauration[16] - [17].
Modélisme
Ce type d'autorails a été reproduit en HO par les firmes AS (X 3623) au milieu des années 80 et Electrotren (X 3614) en 2006.
L'ABJ 4 a été reproduit en N par Transmondia/Artrain (toit rouge ou toit crème), et par Mabar (modèle de première classe à toit crème et modèle de seconde classe à toit rouge).
Annexes
Bibliographie
- Olivier Constant, Encyclopédie du matériel moteur SNCF : Supplément à la revue « Le Train », vol. 3 : Les autorails depuis 1938 (1re partie), Publitrains, , 98 p. (ISSN 1267-5008).
- Olivier Constant, Les ABJ : Supplément no 35 à la revue « Le Train », Publitrains, , 98 p. (ISSN 1267-5008).
- Jacques Defrance, Le matériel moteur de la SNCF, Les Éditions La Vie du rail, , 4e éd. (1re éd. 1960), 660 p.
- Michel Grannec, Renault et le matériel ferroviaire, ETAI, , 191 p. (ISBN 9782726884065).
Articles connexes
Notes et références
Notes
Références
- Constant 2003, p. 47.
- Constant 2003, p. 52-53.
- Constant 2003, p. 48.
- Jehan-Hubert Lavie, « Autorails : les toits rouges gagnent en trois manches », Ferrovissime, no 36,‎ , p. 4 (lire en ligne).
- Constant 2003, p. 48-52 et 93.
- Constant 1998, p. 28.
- Constant 2003, p. 66.
- Constant 1998, p. 30.
- Constant 2003, p. 53-65.
- Constant 1998, p. 29-33.
- Jean Cluizel, « 1975-1995 : 20 ans d'odeurs oxyacétyléniques », Voies ferrées, no 88,‎ , p. 53.
- Constant 2003, p. 78-79.
- Grannec 1999, p. 110.
- Constant 2003, p. 77.
- Notice no PM27001948, base Palissy, ministère français de la Culture
- Constant 2003, p. 77-78.
- « Liste du matériel », sur le site du CFTV (consulté le ).