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William Howard Livens

William Howard Livens ( – )[3] - [4] était un ingénieur, un soldat de l'armée de terre britannique et un inventeur particulièrement connu pour la conception d’armes chimiques et incendiaires. Ingénieuses et intelligentes, les créations réussies de Livens « ont été caractérisées par leur facilité d’utilisation et leur facilité de production en grande série ». Dans une notice nécrologique, Sir Harold Hartley a déclaré : « Livens a combiné une grande énergie, un esprit d'entreprendre avec un flair pour voir des solutions simples, et un génie inventif »[5].

William Howard Livens
William Howard Livens
William Howard Livens

Naissance
DĂ©cès (Ă  74 ans)
Londres[1], Royaume-Uni
Origine Britannique
Allégeance Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Arme Armée de terre britannique
Grade Capitaine[nb 1]
Années de service 1914 – 1919
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Ordre du Service distingué
Croix militaire
Autres fonctions Consultant pour le Petroleum Warfare Department durant la Seconde Guerre mondiale

William Howard Livens est surtout connu pour avoir inventé le « mortier Livens » (Livens Projector), une espèce de mortier simple pouvant projeter de grands fûts remplis de produits chimiques inflammables ou toxiques. Durant la Première Guerre mondiale, le mortier Livens était devenu le moyen standard pour lancer les attaques au gaz et il est resté dans l'arsenal de l'armée britannique jusqu'aux premières années de la Seconde Guerre mondiale[6].

Jeunesse

Ses parents, Frederick Howard Livens (1854-1948) et Priscilla Abbott se sont mariés le à l'église congrégationaliste d’Upton. Frederick Howard Livens a été ingénieur en chef, puis président de Ruston and Hornsby à Lincoln[7] - [8]. Frédéric et Priscilla ont eu trois enfants, William Howard et deux filles plus jeunes.

En 1903, Livens a été envoyé à Oundle School, une public school célèbre située dans l'ancienne cité commerciale d’Oundle dans le Northamptonshire, en Angleterre. Là-bas, il s'enrôle dans l'Officers' Training Corps (OTC) dans lequel il sert avec le grade de sergent[9].

En quittant l'école en 1908, Livens est allé au Christ's College à l'université de Cambridge de 1908 jusqu’en . Il s'enrôle dans l’OTC et sert avec le grade de soldat[9]. Il était capitaine de l'équipe de carabine à Cambridge[10]. Il était un tireur d'élite au fusil, réalisant un score record dans une compétition avec une équipe de l'université d'Oxford, ainsi qu’un brillant tireur au pistolet[5].

Livens est devenu ingénieur civil, et a été pendant un certain temps rédacteur en chef adjoint du magazine Country Life[5] - [8]. Mais, quand la Première Guerre mondiale a commencé, il rejoint l'armée de terre britannique[2].

Première Guerre mondiale

Le , diplômé de l'OTC, Livens se porte candidat pour entrer dans le corps des Royal Engineers[9]. Il a été enrôlé en tant que sous-lieutenant (Second Lieutenant) le [11] et on lui a donné un poste de bureau dans la section de signalisation motorisée à Chatham[10]. L’expérience de Livens à l'OTC et sa passion pour le tir sportif l’avaient bien préparé à certains aspects de la vie militaire :

« Quand il passa l'instruction du tir au revolver, le sergent instructeur, ne connaissant pas sa réputation de tireur, lui expliqua en détail comment charger son arme, viser et les détails du tir. Il a dit au supposé novice de faire feu 10 fois sur la cible et après chaque tir, le sergent répétait avec bienveillance : "Désolé, Monsieur, vous n'êtes pas encore dans la cible". Après que les 10 coups de feu eurent été tirés, Livens lui a suggéré de regarder de plus près la cible, les 10 coups de feu avaient frappé le centre de la cible[5] ! »

La vie militaire n'a pas fait disparaître la créativité de Livens, il dirigea son esprit vers la problématique de la création de meilleures armes. Sur sa propre initiative[8], il aménagea des laboratoires de fortune dans sa chambre de la caserne de Chatham et dans le garage des officiers. Pour le champ de tir, il utilisa un terrain vacant près de l'un des anciens forts qui dominent l'estuaire de la Tamise[10]. Là bas, il a travaillé sur le développement de lance-flammes et de petits mortiers pour projeter du pétrole et du gaz[12].

Le travail inventif de Livens a Ă©tĂ© accĂ©lĂ©rĂ© par une volontĂ© de vengeance pour les atrocitĂ©s allemandes. Selon le livre de Simon Jones, World War I Gas Warfare Tactics and Equipment (Tactiques et Ă©quipement de la guerre de gaz durant la Première Guerre mondiale), Ă  l'annonce du naufrage du paquebot de luxe RMS Lusitania en et de la perte de 1 100 vies, y compris, apparemment, son Ă©pouse, il a jurĂ© de tuer un nombre Ă©gal d’Allemands. Il a, Ă  cette fin, commencĂ© Ă  expĂ©rimenter avec des mortiers Ă  gaz et incendiaires de diffĂ©rents types et a continuĂ© son travail, mĂŞme après avoir appris que sa femme n'Ă©tait pas, finalement, Ă  bord du Lusitania[13]. Cette histoire ne peut ĂŞtre totalement vĂ©ridique, car Livens ne s’est pas mariĂ© avant 1916.[nb 2] Charles Foulkes qui est devenu l’officier commandant de Livens et qui Ă©crivit plus tard Gas! The Story of the Special Brigade (Gaz ! L'histoire de la Brigade spĂ©ciale) mentionne « un fort sentiment personnel » en relation avec le naufrage du Lusitania, sans ĂŞtre plus prĂ©cis[14]. Selon le Who's Who in World War One (Qui est qui de la Première Guerre mondiale) par John Bourne, c'Ă©tait la première utilisation de gaz toxiques par les Allemands durant la deuxième bataille d'Ypres le qui a poussĂ© Livens Ă  se venger[7]. Cette histoire alternative est compatible avec les dĂ©clarations postĂ©rieures de Livens disant qu'il a commencĂ© son travail expĂ©rimental, Ă  la fin du mois d'[12].

À la fin , Livens quitte Chatham pour rejoindre l'une des compagnies, nouvellement formées, des gaz spéciaux du Royal Engineer où il était l'un des très rares officiers à avoir une formation en ingénierie, plutôt qu’en chimie[10]. À l'époque, la guerre des gaz était très primitive : des bouteilles lourdes de gaz toxiques étaient manipulés à la main dans les tranchées et leur contenu tout simplement évacué vers l'extérieur par des tuyaux en métal, la brise portant le nuage toxique vers les tranchées ennemies. Mais le vent pouvait être instable et changer de direction : la première attaque britannique au gaz à Loos a été un désastre. Livens développa l'utilisation de longs tuyaux en caoutchouc pour transporter le gaz vers un emplacement optimal pour la libération à l’air libre et un collecteur qui a réduit le nombre de tuyaux sur les parapets en connectant quatre cylindres à un seul tuyau, ces améliorations ont permis au système d’être plus fiable[15]. Le major-général Foulkes a décrit comme un « gagneur », mais aussi comme quelqu’un de peu familier avec le protocole militaire[16]. Plus tard, Foulkes fera appel à Livens dans la préparation d'une attaque au gaz sur la redoute Hohenzollern :

« À une occasion, il fit fi de toute opposition et remplit, à Victoria Station, une voiture Pullman avec des kilomètres de tuyaux en caoutchouc et de lourdes boîtes métalliques d’armes, et en arrivant à Boulogne il télégraphia au quartier-maître général personnellement pour obtenir la fourniture immédiate de 20 camions, qu’il a obtenus ! "Qui est ce damné Livens ?" me demanda une voix furieuse au téléphone. et lorsque je lui fournis la réponse d’une voix douce, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que beaucoup de difficultés allaient survenir[17] »

Livens Large Gallery Flame Projector.

Livens fut bientôt mis à la tête de la compagnie Z, une unité spéciale qui avait la responsabilité de développer une version britannique du lance-flammes allemand qui avait été récemment déployé sur le front occidental[18]. Quatre des énormes lance-flammes fixes de Livens – Le grand lance-flammes de Livens (son appellation originale est Livens Large Gallery Flame Projector)– devait être utilisé le au début de la bataille de la Somme[19]. Construit dans des chambres souterraines, deux ont été mis hors service par l'artillerie allemande avant l'offensive. Les deux autres ont été efficaces pour démoraliser les défenseurs allemands[20]. Bien qu’impressionnant (il fut surnommé le « dragon de la Somme »), il avait une portée limitée et son immobilité limitait sévèrement son utilisation et le projet fut abandonné. Les restes d'un de ces lance-flammes ont été découverts en 2010[21] - [22].

Photographie montrant Livens avec des composants du lance-flammes Livens.
Troupes chargeant un lance-flammes Livens.
Schéma simplifié montrant la disposition typique du lance-flammes Livens semi enterré dans le sol avec un angle de 45 °, avec une réserve de gaz chargée prête pour le tir. De fins fils électriques courent depuis l’amorce à la base du tube, jusqu'à l'intérieur du tube et de la bouche du canon à un générateur électrique. Lorsque le générateur électrique met à feu l’amorce à la base du tube, qui enflamme la charge propulsive et la pression du gaz en expansion projette la bombe hors du tube.

Un jour, lors d'une attaque sur la Somme, la compagnie Z a rencontré des Allemands qui étaient bien enterrés. Des grenades n'ayant pas réussi à les déloger, Livens a fait jeter deux fûts de cinq gallons de pétrole ; l'essence enflammée a été si efficace que le camarade de Livens, Harry Strange, se demanda s'il ne serait pas préférable d'utiliser des fûts pour amener les flammes à l'ennemi plutôt que de compter sur un lance-flammes complexe[23] - [24]. Réfléchissant sur l'incident, Livens et Strange a examiné comment un gros obus rempli de carburant pourrait être lancé[25]. Bien que l'idée clé de projeter un gros obus contenant de l’essence était due à Strange, c’est Livens qui a continué à développer un gros et simple mortier qui pourrait projeter un fût de trois gallons d'essence qui aurait éclaté quand il aurait atterri...

« ... il l'a fait en projetant depuis un mortier improvisé qui consistait un conteneur en acier ordinaire dans lequel de l’essence était versée, d'autres fûts remplis d’essence, d'un diamètre légèrement moindre et enveloppés dans des sacs de sable étant employés comme projectiles. Les mortiers étaient enfouis dans le sol en rangées, se touchant presque et avec seulement les bouches visibles au-dessus de la surface, et de cette manière ils étaient placés dans la direction requise, tandis que des morceaux de métal de tout ce qui éclatait - et ils étaient nombreux ! - étaient contenus dans le sol. Les fûts étaient remplis avec de l’essence et des déchets de coton, et la partie supérieure ouverte, le contenu allumé et dispersé par des charges de fulmicoton fixées à la surface et explosant grâce à une amorce elle-même mise à feu par la charge propulsive de poudre noire[26]. »

La nouvelle arme de Livens a été utilisée pour la première fois dans la matinée du : vingt mortiers projetant de l’essence ont été tirés juste avant une attaque à Pozières (dans le cadre de la bataille de la Somme), leur effet a été limité. Puis, 30 mortiers ont tiré à l'angle Est du bois des Foureaux le avec des résultats plus encourageants, et le une autre attaque a été un grand succès[26].

Ă€ la suite de ces attaques, Livens a attirĂ© l'attention du gĂ©nĂ©ral Gough qui, impressionnĂ© par ses idĂ©es, se dĂ©brouilla pour lui procurer tout ce qu'il fallait[27]. La nouvelle arme a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e pour devenir le mortier Livens qui consistait en un simple tube fermĂ© par un hĂ©misphère Ă  une extrĂ©mitĂ©. Il Ă©tait Ă  moitiĂ© enterrĂ© dans le sol avec une inclinaison de 45 degrĂ©s, pointant dans la direction voulue. Il Ă©tait ensuite chargĂ© d'une charge unique de propergol calculĂ©e pour atteindre la portĂ©e souhaitĂ©e. La prĂ©paration d'une batterie de mortiers pour une attaque demandait beaucoup de temps, ce n'Ă©tait pas un problème grave dans les conditions d’une guerre de tranchĂ©es statique et l'arme Ă©tait si simple et peu coĂ»teuse que des centaines - et Ă  certaines occasions des milliers - de mortiers pouvaient faire feu simultanĂ©ment prenant l'ennemi par surprise. La compagnie Z a rapidement dĂ©veloppĂ© le mortier Livens, en augmentant sa portĂ©e initialement de 180 m, d'abord Ă  320 m pour finalement produire une version Ă  dĂ©clenchement Ă©lectrique avec une portĂ©e de 1300 yards (1 200 m)[2].

Le mortier Livens a été modifié pour tirer des bonbonnes de gaz rempli de poison plutôt que de pétrole. Ce système a été testé secrètement, à Thiepval en et à Beaumont-Hamel en novembre[2]. Le mortier Livens était capable de délivrer une forte concentration de gaz à une distance considérable et chaque cartouche de gaz libérait autant de gaz que plusieurs obus chimiques d'artillerie.

Le mortier Livens a Ă©tĂ© utilisĂ© dans une sĂ©rie d'attaques au gaz en et un certain nombre d'officiers s'intĂ©ressèrent de près aux rĂ©sultats. Livens avait vu certains tirs depuis un avion et dans son rapport, il estimait que « ... si les mortiers Ă©taient utilisĂ©s sur une grande Ă©chelle le coĂ»t pour tuer un Allemand pourrait ĂŞtre rĂ©duit Ă  seize shillings. »[28] Ce rapport a Ă©tĂ© envoyĂ© au ministère des Munitions et Livens est retournĂ© en Angleterre peu de temps après pour participer au dĂ©veloppement d’un mortier standard et du bidon. Le mortier Livens devenu un moyen privilĂ©giĂ© par lequel l'armĂ©e britannique procĂ©dait Ă  une attaque chimique et sa production a reçu une prioritĂ© Ă©levĂ©e, la quantitĂ© totale produite pour les AlliĂ©s de la Grande Guerre a finalement dĂ©passĂ© les 150 000 unitĂ©s[2]. Livens, qui « Ă©tait toujours plein d'idĂ©es » a abandonnĂ© le commandement de la compagnie Z et est devenu un agent de liaison entre la brigade spĂ©ciale de Foulkes et le ministère de l'Armement, rĂ´le dans lequel il est restĂ© durant les deux dernières annĂ©es de la guerre[29].

Livens continua Ă  amĂ©liorer son mortier et Ă  concevoir d'autres armes pour la guerre de tranchĂ©es, dont certaines Ă©taient utiles, d'autres pas[8]. Par exemple, il fit des expĂ©rimentations pour couper des fils de fer barbelĂ©s Ă  l'aide de grandes quantitĂ©s d'explosifs. Un tĂ©moin d’un essai a dĂ©crit des boĂ®tes orange remplies d'explosifs et mise Ă  feu par un trou dans le sol Ă  la manière d'une fougasse. Ce système ne fonctionnait pas bien car les explosifs avaient tendance Ă  exploser inefficacement dans les airs - un spectacle qui a Ă©tĂ© dĂ©crit comme Ă©tant : « la plus impressionnante image du jour du Jugement Â»[1]. Une variante du mortier Livens a Ă©galement Ă©tĂ© testĂ©e en vue de sectionner les fils, le major-gĂ©nĂ©ral Foulkes se souviendra plus tard :

« Après le tir, alors que les spectateurs approchaient de la zone cible pour observer l'effet de l’arme, Livens remarqua qu'un fût contenant 100 livres d'ammonal n'avait pas explosé, et il cria « tout le monde recule » et a dirigé une retraite précipitée. Je pense qu'il considérait cet incident comme le point culminant de sa carrière militaire – l’occasion d’aboyer un ordre à un commandant de l'armée de terre (Gough) et qui a été rapidement exécuté[28] ! »

Les idées de Livens pour couper les fils barbelés, étaient fondamentalement simples mais ont finalement échoué ; mais il n'a jamais renoncé même si une arme n’atteignait pas ses attentes[8].

Les travaux de Livens étaient dangereux et il n'a jamais manqué de courage. À une occasion, lors d’un essai d’un masque à gaz de service contre le sulfure d'hydrogène (H2S), le gaz pénétra presque immédiatement et Livens tomba inconscient mais récupéra rapidement[30]. Pendant la guerre, Livens a reçu la croix militaire le [31] et l'ordre du Service distingué, le [32]. Il n'y a pas de citations publiées pour ses décorations, cela peut être dû à la nature confidentielle de son travail.

Livens a été démobilisé le [9].

Vie privée

En 1916, Livens se maria avec Elizabeth Price. Ils eurent trois filles[5].

Entre-deux-guerres

Après la Première Guerre mondiale, Livens ne dispose plus que de moyens indépendants, et n'avait plus aucune incitation à produire de nouvelles inventions et sa vie a été relativement calme[8]. Juste avant la fin de la Première Guerre mondiale, Livens dépose un brevet pour une version améliorée de son mortier[33] et à la mi-, Livens et son père ont déposé conjointement un brevet pour un projectile amélioré : l'amélioration principale est la construction d’une enveloppe solide mais légère en utilisant la technique de fonderie[34].

En 1920, Livens dĂ©pose un dossier Ă  la Royal Commission on Awards to Inventors (Commission royale sur les rĂ©compenses aux inventeurs) au titre de son travail en temps de guerre sur le lance-flammes et le mortier Livens. Il a dĂ» attendre une audience, qui a Ă©tĂ© compliquĂ©e par le fait que son ancien camarade Harry Strange avait Ă©galement fait une rĂ©clamation dans le cadre de l'invention. L'audience a Ă©tĂ© reportĂ©e jusqu'au , pĂ©riode durant laquelle Livens avait acceptĂ© que Strange ait une part du « butin » qui pourrait ĂŞtre obtenu[35]. L'audience a Ă©tĂ© minutieuse et un certain nombre de tĂ©moins ont Ă©tĂ© appelĂ©s, y compris le gĂ©nĂ©ral Gough rĂ©cemment retraitĂ©[27] et Charles Foulkes Howard, qui Ă©tait alors colonel[36]. Livens a reçu 500 ÂŁ pour son travail sur des lance-flammes et 4 500 ÂŁ pour le mortier Livens et ses munitions[37]. (une somme importante:.. 5 000 ÂŁ en 1922 Ă©tant Ă©quivalent Ă  202 000 ÂŁ en 2012. [38])

En 1924, Livens invente un petit lave-vaisselle adapté pour une utilisation dans un cadre domestique. Il avait toutes les caractéristiques d'un lave-vaisselle moderne, dont une porte frontale pour le chargement, une grille pour tenir la vaisselle et un pulvérisateur rotatif[38]. Selon la tradition familiale, Livens a construit un prototype pour le bénéfice de la famille ; mais quand il a été essayé par leur servante, elle a été retrouvée en larmes avec de l'eau inondant le sol. L'expérience fut abandonnée.

Livens a manifesté de l’intérêt pour le spiritisme. Il a assisté à un certain nombre de séances, en particulier le à une séance de spiritisme avec le célèbre médium Rudi Schneider, bien que ce jour-là, le résultat fut nul - rien ne se passa[39]. Livens était vice-président honoraire de l'association des spiritualistes de Grande-Bretagne (Spiritualist Association of Great Britain)[5] et plus tard, il fut un grand ami de Lord Dowding avec qui il avait des intérêts similaires.

Seconde Guerre mondiale

Une démonstration d'une fougasse incendiaire, quelque part en Grande-Bretagne. Une voiture est entourée par les flammes et un énorme nuage de fumée. Vers 1940.

Lors du déclenchement de la guerre, Livens se voit offrir le rang d’Air commodore de la Royal Air Force. Cependant, il ne s’enrôle pas, préférant apporter sa contribution à l'effort de guerre en tant que civil, rôle dans lequel il était libre d'être en désaccord avec ses supérieurs[40].

En 1940, devant la menace d’une invasion allemande imminente de la Grande-Bretagne, les Britanniques ont mis au point un certain nombre d'armes de guerre incendiaires novatrices. Livens rejoignit l'équipe de développeurs qui travaillait au Petroleum Warfare Department, récemment formée sous la direction de Sir Donald Banks. Banks décrit Livens ainsi :

« Le colonel Livens était l'inventeur typique. Son équipement, on s'en souvient, était une ancienne veste de club avec de nombreuses poches desquelles émergeaient des explosifs, des amorces, des fils et des machins de toutes sortes et hop! la détonation la plus surprenante se produisait dans des lieux déconcertants. »[41]

Le Petroleum Warfare Department expérimenta plusieurs systèmes, y compris un certain nombre suggérés par Livens. Il s'agit notamment d'un système ressemblant à son mortier projetant "des comètes flamboyantes" sur les plages du débarquement[41], mais la suggestion la plus prometteuse a été la fougasse incendiaire, qui a été largement adoptée par la suite[42].

Une fougasse incendiaire Ă©tait constituĂ©e d’un fĂ»t en acier de 40 gallons[nb 3] remplis avec un mĂ©lange de produits pĂ©troliers et un petit explosif, mis Ă  feu Ă©lectriquement, comme charge propulsive. Le fut Ă©tait enterrĂ© au bord d’une route et camouflĂ©. Lorsque la charge propulsive Ă  base d’ammonal explosait, elle provoquait la rupture du fĂ»t et projetait une flamme de m de large et 27 m de long[43].

Des dizaines de milliers de fougasses incendiaires ont été déployées. Presque toutes ont été retirés avant la fin de la guerre, bien que, incroyablement, quelques-unes ont été oubliées et leurs restes ont duré jusqu'à nos jours[44].

La fougasse incendiaire est restée dans les manuels de campagne de l'armée de terre comme un expédient du champ de bataille depuis ce temps-là.

La femme de Livens, Elizabeth, est décédée le , après une longue maladie[45].

Après la Seconde Guerre mondiale

Le , Livens Ă©pouse Arron Perry Ă  l'Ă©glise Saint-Paul, Ă  Winchmore Hill[46].

Livens s’est brièvement intéressé à la photographie. Dans les années 1950, Livens a breveté des inventions relatives à la photographie[47] - [48].

Livens aimait naviguer sur de petits bateaux et Ă©tait un membre du Royal Thames Yacht Club.

Livens est dĂ©cĂ©dĂ© dans un hĂ´pital de Londres le . Ses restes ont Ă©tĂ© incinĂ©rĂ©s Ă  Golders Green, le samedi avec la demande que les dons pour la recherche contre le cancer devrait ĂŞtre faits, en lieu et place de fleurs[49]. Ses trois filles lui ont survĂ©cu. Il a laissĂ© une succession d'une valeur estimĂ©e Ă  82 561 ÂŁ (environ 1 247 000 ÂŁ en 2012)[8].

Références

Notes

  1. Un certain nombre d'auteurs créditent Livens du grade de major[2](Croddy 2001, p. 138) ou de colonel (Banks 1946, p. 17). Toutefois, il n'existe pas de preuve qu'il n’ait jamais atteint un rang plus élevé que celui de captain. Selon une tradition familiale, il était l'officier d’état-major le plus jeune de l'armée de terre britannique, il portait les barrettes appropriées au col, qui, plus tard, ont seulement été portées par les colonels et les officiers généraux, il semble possible que cette distinction sur son uniforme ait causé une certaine confusion.
  2. En 2011, une équipe de télévision de l'émission Time Team qui a produit un documentaire sur le lance-flammes Livens, a donné un récit similaire, sauf que c'était la fiancée de Livens plutôt que sa femme qui a péri dans le naufrage.
  3. Bien que la capacité standard était de 44 gallons impériaux, les enregistrements historiques font mention de fût de 40 gallons et parfois de fût de 50 gallons.

Références

  1. Obituary, Sir Harold Hartley. Journal The Times, 6 février 1964, p. 14, colonne F.
  2. « Major William Howard Livens (1889 - 1964) » [archive du ], Notable Individuals Of The Great War, The Western Front Association (consulté le )
  3. (en) The London Gazette, (Supplement) no 43320, p. 4173-4173, 12 mai 1964. Consulté le 29 février 2008.
  4. (Bourne 2001, p. 175))
  5. Obituary, Dr Edward Hindle. Journal The Times, 5 février 1964, p. 15, colonne C.
  6. The Use Of Gas In The Field, 1940
  7. (Bourne 2001, p. 175)
  8. (Hartcup 2004)
  9. Application for commission
  10. (Richter 1992, p. 148)
  11. (en) The London Gazette, (Supplement) no 28920, p. 7776-7776, 30 septembre 1914. Consulté le 29 February 2008.
  12. Awards to Inventors, 1922, p.5
  13. (Jones 2007, p. 27)
  14. (Foulkes 2001, p. 169)
  15. Foulkes 1934, pp. 90–91.
  16. (Foulkes 2001)
  17. (Foulkes 2001, p. 88)
  18. Foulkes 1934, p. 95.
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  20. « Breathing Fire - Le dragon de la Somme (animation) », Historial de la Grande Guerre (consulté le )
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  23. (Croddy 2001, p. 138)
  24. Awards to Inventors, 1922, p.20
  25. Awards to Inventors, 1922, p. 30
  26. (Foulkes 2001, p. 166)
  27. Awards to Inventors, 1922, pp. 51–62
  28. Obituary, by Major-General Foulkes. The Times, 11 février 1964, p. 15 colonne A.
  29. (Foulkes 2001, p. 237)
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  33. William Howard Livens, « Mortar », US1303079, (consulté le )
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  35. Awards to Inventors, 1922, p.3
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Bibliographie

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Documents officiels

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  • Barrel Flame Traps, Flame Warfare, War Office, coll. « Military Training Pamphlet No. 53. Part 1 »,
  • Application For Appointment To A Temporary Commission In The Regular Army For the Period Of The War : William Howard Livens, War Office, coll. « National Archives WO 339/19021. »,
  • Minutes of Proceedings before the Royal Commission on Awards to Inventors, Treasury, coll. « National Archives T 173/702 »,
  • Work of Trench Warfare Section 5 on flame projectors, sprayers, etc. from June 1915 to March 1916, Ministry of Munitions, coll. « National Archives MUN 5/385 »,

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Liens externes

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