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Fougasse incendiaire

Une fougasse incendiaire (en anglais : flame fougasse, parfois « fougasse » tout court, ou « foo gas »[2]) est un type de mine terrestre qui utilise une charge explosive pour projeter un liquide enflammĂ© sur une cible[3] - [4]. Elle fut initialement dĂ©veloppĂ©e par le Petroleum Warfare Department en Grande-Bretagne comme une arme anti-char lors de la menace d'une invasion allemande en 1940 et en riposte Ă  la prĂ©paration de l'OpĂ©ration Seelöwe. Durant cette pĂ©riode, environ 50 000 barils de liquide furent dĂ©ployĂ©s en 7 000 batteries, principalement dans le sud de l'Angleterre et, un peu plus tard, sur 2 000 sites en Écosse[5]. Bien que jamais entrĂ©e en usage en Grande-Bretagne, l'arme fut utilisĂ©e plus tard en Grèce[5].

Fougasse incendiaire
Image illustrative de l'article Fougasse incendiaire
Une démonstration de fougasse incendiaire, quelque part en Grande-Bretagne, vers 1940. Une voiture est entourée par les flammes et un énorme nuage de fumée.
Présentation
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Type Lance-flammes
Fabricant Petroleum Warfare Department et William Howard Livens
PĂ©riode d'utilisation 1940-1941
Durée de service 1940-présent
Production 50 000 en Grande Bretagne
Caractéristiques techniques
Portée pratique 27 m[1]
Cadence de tir Un seul coup

Un peu plus tard durant la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne et l'Union soviétique développèrent des mines incendiaires fonctionnant selon un principe légèrement différent. Après la guerre, des fougasses incendiaires similaires à la conception originale britannique furent utilisées dans un certain nombre de conflits, notamment dans les guerres de Corée et du Viêt Nam, où elles étaient improvisées à partir d'éléments facilement disponibles[6]. De nos jours, dans les manuels de bataille des armées, elle est considérée comme un expédient sur le champ de bataille[6].

Origine

Après l'évacuation de Dunkerque en 1940, la Grande-Bretagne dut faire face à une pénurie critique d'armes anti-chars (beaucoup avaient dû être laissées en France). Néanmoins, l'une des rares ressources disponibles restait le pétrole, car les approvisionnements destinés à l'Europe continentale remplissaient les installations de stockage britanniques[7].

Maurice Hankey, alors ministre sans portefeuille, rejoint le Comité ministériel sur la défense civile (CDC), présidé par Sir John Anderson, le secrétaire d'État au Département de l'Intérieur (Home Office) et au Ministère de la Sécurité civile (Ministry of Home Security)[8]. Parmi de nombreuses idées, Hankey « sortit de son écurie un cheval de bataille qu'il avait monté dans la guerre de 1914 - 1918 — à savoir l'utilisation de la combustion du pétrole à des fins défensives ». Il pensait que le pétrole ne devrait pas être seulement soustrait à un envahisseur, mais être utilisé pour lui nuire[9].

Vers la fin juin, Hankey présenta son projet lors d'une réunion de la Commission de contrôle du pétrole et produisit, pour le commandant en chef des Home Forces Edmund Ironside, un résumé de son journal sur des expériences menées avec du pétrole lors de la Première Guerre mondiale[9]. Le , Winston Churchill autorisa Geoffrey Lloyd, le secrétaire aux hydrocarbures, à poursuivre des expériences sous la supervision générale d'Hankey[9]. À cette fin, le Petroleum Warfare Department (PWD) fut créé et chargé de développer des armes et des tactiques. Sir Donald Banks fut mis à la tête de ce département[10].

Le PWD reçut bientĂ´t l'aide de William Howard Livens[11] - [12]. Livens Ă©tait bien connu pour son invention lors de la Première Guerre mondiale : le « Livens Gas And Oil Bomb Projector », connu plus simplement sous le nom de mortier Livens. Cette arme Ă©tait un simple mortier lourd qui pouvait lancer un projectile contenant environ 30 livres (14 kg) d'explosifs, de pĂ©trole incendiaire ou, plus couramment, de gaz toxique phosgène. Le grand avantage du mortier Livens Ă©tait son faible coĂ»t, ce qui permit d’en installer des centaines, voire des milliers en certaines occasions, pouvant ĂŞtre mis Ă  feu simultanĂ©ment pour prendre l'ennemi par surprise[13] - [14] - [15].

Une des démonstrations du PWD, ayant probablement eu lieu à la mi-juillet à Dumpton Gap[nb 1], fut particulièrement prometteuse. Un baril de pétrole explosa sur la plage ; Lloyd a dit avoir été particulièrement impressionné lorsqu’il vit une partie des officiers de haut rang, assistant à ce test du haut d'une falaise, faire « un mouvement précipité en arrière »[11]. Le travail était dangereux, Livens et Banks expérimentaient un fût de cinq gallons dans les galets à Hythe quand un court-circuit déclencha plusieurs armes. Par chance, la batterie de fûts, où le groupe se tenait, n’explosa pas[10].

Les expĂ©riences conduisirent Ă  un dispositif particulièrement prometteur : un fĂ»t mĂ©tallique d’une capacitĂ© de quarante gallons[nb 2] enterrĂ© dans un talus avec seulement une extrĂ©mitĂ© exposĂ©e Ă  l’air libre. Ă€ l'arrière du fĂ»t est placĂ© un explosif dont la mise Ă  feu entraĂ®ne la rupture du contenant et projette vers l’avant un jet enflammĂ© d'environ m de large et 27 m de long[1]. La conception n'est pas sans rappeler une arme datant de la fin de l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale appelĂ©e fougasse : un baril de poudre placĂ© dans un trou et recouvert de roches, l’explosif Ă©tait mis Ă  feu par un dĂ©tonateur au moment opportun. La nouvelle arme de Livens fut donc baptisĂ©e « fougasse incendiaire »[10]. Elle fut expĂ©rimentĂ©e en prĂ©sence de Clement Attlee, Maurice Hankey et du gĂ©nĂ©ral Liardet, le [10].

Les expérimentations de la fougasse incendiaire continuèrent au même rythme et l’arme évolua rapidement. Au début, le mélange incendiaire était composé de 40 % d'essence et de 60 % de fioul, un mélange calculé pour être inutilisable comme carburant pour les véhicules. Une concoction de goudron, de chaux et de gel d'essence connu sous le nom « 5B » fut également développée. « 5B était une pâte onctueuse, collante, de couleur foncée, qui brûlait violemment pendant de longues minutes, et se collait facilement à quelque chose dès qu’elle entrait en contact et ne coulait pas en brûlant. »[10] Au début, la conception de la fougasse incendiaire était un arrangement complexe de charges explosives : une petite à l'avant pour enflammer le carburant et une charge principale à l'arrière pour projeter le carburant vers l’avant[10] - [17]. Une découverte importante fut faite par la suite : ajouter des copeaux d’alliage de magnésium (des résidus de tournage) à la charge principale à l'arrière du fût permettait d’obtenir un allumage fiable sans avoir la nécessité d'une charge d'allumage séparée et son câblage associé[10]. L'alliage composé d'environ 90 % de magnésium et de 10 % d'aluminium était, à l'époque, connu sous le nom commercial d'« Elektron ».

Différentes conceptions

La conception originale britannique de la fougasse incendiaire comprenait trois variantes principales : la fougasse de sécurité, le demigasse et la sauteuse de haie (hedge hopper). Elles utilisaient toutes le même fût et des charges explosives pré-préparés similaires. Quelques détails de la construction étaient différents ainsi que la quantité d'ammonal utilisée pour la charge propulsive[18].

Fougasse de sécurité

Schéma d'installation d'une fougasse de sécurité[19]

La forme la plus commune de la fougasse incendiaire était la fougasse de sécurité qui était construite comme suit : un baril de mélange incendiaire était placé à l'horizontale en position basse avec une extrémité circulaire pointant vers la cible, l'avant. Une section de tuyau de poêle ou de drainage était placée verticalement contre la face arrière du fût, son extrémité bloquée à quelques centimètres au-dessus du fond du contenant. Le sol reconstitué permettait de dissimuler l’arme, ne laissant apparaître que le disque avant du fût et le dessus du tuyau, muni d'un bouchon lâche pour empêcher l'eau d'entrer. L’avant recevait un camouflage léger[18] - [20].

Schéma de la charge explosive de la fougasse[19]

La charge principale Ă©tait prĂ©parĂ©e avec un dĂ©tonateur Ă©lectrique dĂ©clenchĂ© dans une amorce liĂ©e avec un ruban isolant Ă  trois ou quatre cartouches d'ammonal. Cet assemblage Ă©tait placĂ© dans un sac en caoutchouc spongieux qui Ă©tait, Ă  son tour, placĂ© Ă  l'intĂ©rieur d'une boĂ®te de cacao remplie de 100 g de copeaux de tournage d’alliage de magnĂ©sium ; les fils Ă©lectriques passaient Ă  travers un petit trou dans le couvercle de la boĂ®te qui, ensuite, Ă©tait bien ajustĂ©[21]. Les charges principales Ă©taient conservĂ©es dans le lieu de stockage et ne devaient ĂŞtre mises en place que lorsque l'arrivĂ©e de l’ennemi Ă©tait imminente. Puis, la boĂ®te de cacao Ă©tait descendue dans le tuyau Ă  l'arrière de la fougasse. De la terre sèche Ă©tait ensuite tassĂ©e au-dessus, avant que la boĂ®te ne soit connectĂ©e Ă  un poste de tir distant d’environ 100 mètres. La mise Ă  feu nĂ©cessitait seulement le courant dĂ©livrĂ© par une batterie de 120 V[22].

Le soldat Harold Wimshurst se souvient plus tard : « Nous avions un travail spécial. Nous devions faire le tour de ces villages où il y a des talus et des coudes dans les routes et nous devions insérer ces barils de matière inflammable dans les talus. Une charge explosive était placée à l’arrière avec un fil courant jusqu'à l’abri le plus proche. Un détonateur était introduit dans le tube à l'arrière de ces barils et l'idée était que si des chars passaient sur la route, nous aurions fait exploser ces fûts de liquides enflammés sur eux[23]. »

La conception de la fougasse de sécurité avait l'avantage que, sans la charge principale, l'engin était suffisamment sûr pour qu'il n'y ait pas besoin d'un gardien[1]. Banks signale que l’installation de la charge seulement lorsque le danger était relativement proche était une mesure de sécurité pour protéger le public contre les accidents. L’ammonal utilisé pour la charge propulsive principale était un explosif industriel bon marché qui était hygroscopique et qui devenait dangereux quand il absorbait l'humidité. Même si la charge était emballée dans un sac en caoutchouc dans une boîte en fer blanc et scellé avec du ruban isolant, ce n'aurait pas été sûr de la stocker pendant longtemps dans les conditions d’humidité d'une installation de fougasse incendiaire[24].

Les fougasses incendiaires étaient camouflées avec une couverture de matériaux légers tels que des filets – tout camouflage plus lourd aurait affecté la portée de l’arme[22]. Elles pouvaient facilement être dissimulées dans les haies ou les talus d'un chemin creux à la vue d'un poste de tir bien caché. Elles étaient placées là où un véhicule serait obligé de s'arrêter, ou au moins ralentir. Leur fonctionnement provoquerait des blessures horribles et instantanées à tout homme sans protection pris dans le jet de flamme ardent, et causerait l’arrêt d’un moteur de véhicule dans les sept secondes, simplement par privation d'oxygène.

Le soldat britannique Fred Lord Hilton MM raconta plus tard :

« … creuser et y enfouir un ensemble de fougasse – c’étaient des fĂ»ts de pĂ©trole de 230 l remplis d'essence et de pĂ©trole, enterrĂ©s d’un cĂ´tĂ© d'une gorge avec une petite charge d'explosifs derrière ou dessous. L'idĂ©e Ă©tait que lorsqu’une colonne de chars ennemis [illisible] les fougasse Ă©taient mises Ă  feu. Je ne sais pas si elles ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© utilisĂ©es en combat rĂ©el, mais, lors des essais que nous avons faits, la flamme a couvert une superficie d'environ 40 m2 et rien ne pouvait avoir survĂ©cu sur celle-ci. Je pense que cela aurait stoppĂ© certains des chars, bien sĂ»r, car c’était le but de l'ensemble de l'exercice[25]! »

Demigasse

Schéma d'installation d'une demigasse[19]

Le demigasse Ă©tait une variante de la fougasse incendiaire. C'Ă©tait un fĂ»t contenant un mĂ©lange de produits pĂ©troliers couchĂ© sur le cĂ´tĂ©. Une charge dans une boĂ®te en fer blanc de cacao Ă©tait placĂ©e dans un trou peu profond juste en dessous d'une des nervures du fĂ»t. Lors de la dĂ©tonation, le fĂ»t se rompait et se retournait, dĂ©versant son contenu sur une superficie d'environ 30 m2. AbandonnĂ© sur le bas cĂ´tĂ© des routes, Ă  l'air libre et sans aucun camouflage autre que pour les fils de tir, il Ă©tait impossible de la distinguer des barils de goudron couramment utilisĂ©s dans la rĂ©paration des routes. On espĂ©rait qu’en plus des dommages causĂ©s par l'arme elle-mĂŞme, l'expĂ©rience conduirait l'ennemi Ă  considĂ©rer tout baril innocent en bordure de route avec la plus grande prudence[26] - [17] - [20].

Sauteuse de haie

Schéma d'installation d'une sauteuse de haie
Schéma d'installation[19]
Une expérimentation d'une sauteuse de haie réalisée par le Petroleum Warfare Department à Mid Calder en Écosse, le 28 novembre 1940.
Expérimentation
Sauteuse de haie

Une autre variante de la fougasse-flamme fut la « sauteuse de haies ». C’était un fĂ»t rempli d’un mĂ©lange de produits pĂ©troliers, disposĂ© debout avec une boĂ®te de fer blanc de cacao. Elle contenait deux amorces et une seule charge d’ammonal, lesquelles Ă©taient disposĂ©es dans un trou de 200 mm de profondeur situĂ© au-dessous du fĂ»t et lĂ©gèrement dĂ©centrĂ© par rapport Ă  celui-ci. Lors du tir, le fĂ»t Ă©tait projetĂ© Ă  m de haut et Ă  environ 10 m en avant, bondissant au-dessus de la haie ou du mur derrière lequel il avait Ă©tĂ© dissimulĂ©. Il Ă©tait difficile de dĂ©finir correctement la charge propulsive, mais elle avait le grand avantage d'ĂŞtre installĂ©e rapidement et d’être facile Ă  dissimuler[27].

Le membre de la Home Guard, William Leslie Frost, se souvient, plus tard, avoir observĂ© une sauteuse de haie en action : « J'ai Ă©tĂ© très impressionnĂ© par la sauteuse de haie, qui Ă©tait composĂ©e d'un mĂ©lange 40 gallons de goudron, de pĂ©trole et de toutes sortes de choses comme ça avec une charge en dessous. L'idĂ©al Ă©tait d’attendre qu'un char ennemi passe juste de l'autre cĂ´tĂ© de la haie, et de la faire exploser. L'idĂ©e Ă©tait de la projeter au-dessus de la haie, d’y mettre le feu afin d’étouffer le char et de l'envelopper de la flamme. Malheureusement (ou heureusement car cela ne s’est pas bien dĂ©roulĂ©), on avait disposĂ© une charge un peu trop forte en dessous (c’était une opĂ©ration dĂ©licate) et elle a Ă©tĂ© propulsĂ©e en l'air dans une grosse boule de feu d'environ 15 m de diamètre, très impressionnant[28]! »

Une autre variante de la sauteuse de haie fut conçue pour St Margaret's Bay, dans laquelle les fûts auraient été poussés et auraient roulé jusqu’à la falaise[5].

DĂ©ploiement

Environ 50 000 fougasses incendiaires furent distribuĂ©es ; la grande majoritĂ© furent installĂ©es dans 7 000 batteries, surtout dans le sud de l'Angleterre et un peu plus tard dans 2 000 sites en Écosse. Certains fĂ»ts furent gardĂ©s en rĂ©serve tandis que d'autres furent dĂ©ployĂ©s sur les sites pĂ©troliers afin de dĂ©truire les dĂ©pĂ´ts d'essence dans un bref laps de temps[5]. Une batterie Ă©tait composĂ©e de un Ă  quatorze fĂ»ts. Les batteries constituĂ©es de quatre fĂ»ts furent les installations les plus courantes, et Ă©taient le minimum recommandĂ©[29] - [17]. Lorsque c'Ă©tait possible, la moitiĂ© des fĂ»ts dans une batterie devaient contenir le mĂ©lange 40 %/60 % et l’autre moitiĂ© le mĂ©lange collant « 5B »[26] - [17].

Une batterie devait dans l'idéal être installée près d'endroits où les véhicules ralentissent, par exemple un virage, une pente raide ou un barrage routier[30].

Dernier développement

SchĂ©ma d'une fougasse incendiaire fabriquĂ©e avec un fĂ»t de 55 gallons comme un expĂ©dient sur le champ de bataille, en 1967[6].

Bien que la fougasse incendiaire n'ait jamais été utilisée en Grande-Bretagne, l'idée fut exportée en Grèce par deux membres du PWD quand, en 1941, l'invasion allemande menaçait. Elles auraient eu un puissant effet sur les unités ennemies[5].

En 1942, il y avait des propositions pour des fougasses incendiaires complètement enterrées afin d'être utilisées comme des mines à base de pétrole[31] mais, à ce moment-là, l'urgence était passée. Presque toutes les fougasses incendiaires ont été retirées avant la fin de la guerre et, dans la plupart des cas, la moindre trace de leur emplacement d'origine a disparu. Quelques exemplaires furent oubliés, et leurs restes furent retrouvés. Par exemple, les restes rouillés d'une batterie de quatre fûts, dont l'un contenait encore un résidu huileux, furent découverts en 2010 dans le Sussex de l'Ouest[32].

Les Russes et les Allemands, plus tard, utilisèrent des armes dĂ©crites comme des lance-flammes fougasse ou des mines lance-flammes[5]. Elles fonctionnaient sur un principe diffĂ©rent de la fougasse incendiaire. Le lance-flammes fougasse est composĂ© d'un cylindre contenant quelques litres d'essence et de pĂ©trole ; il Ă©tait cachĂ©, gĂ©nĂ©ralement enterrĂ©. Après avoir Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© Ă©lectriquement, par un opĂ©rateur ou par un dispositif piège, un gĂ©nĂ©rateur de gaz est mis Ă  feu. La pression faisait cĂ©der un joint mĂ©tallique mince et le liquide Ă©tait poussĂ© jusqu'Ă  un tuyau central et Ă  l’extĂ©rieur au travers d’une ou de plusieurs buses. Un pĂ©tard Ă©tait automatiquement tirĂ© pour enflammer le carburant. La portĂ©e de la flamme variait considĂ©rablement, mais faisait gĂ©nĂ©ralement quelques dizaines de mètres, et durait de une Ă  deux secondes[33]. La version allemande, l’Abwehrflammenwerfer 42, Ă©tait composĂ©e d’un fĂ»t de 36 litres connectĂ© Ă  un poste de tir d'oĂą les systèmes pouvaient ĂŞtre mis Ă  feu individuellement ou tous ensemble[34].

La fougasse incendiaire est restée, jusqu’à nos jours, dans les manuels de combat de l’armée de terre comme un expédient sur le champ de bataille. Ces armes sont improvisées à partir de fûts de carburant disponible sur le terrain, combinés à des charges explosives de dotation ou des grenades à main. Elles sont déclenchées soit électriquement soit au moyen d'une longueur de cordon détonant. Dans certains modèles, le cordeau détonant est utilisé pour provoquer la rupture du récipient immédiatement avant le déclenchement de la charge propulsive. Afin de garantir l'allumage, les dispositifs improvisés sont fréquemment dotés de deux charges explosives, l'une propulsive, et l'autre pour enflammer le carburant[35]. Des armes de ce type furent largement utilisées dans les guerres de Corée et du Viêt Nam ainsi que dans d'autres conflits[6].

Notes et références

Notes

  1. Livens avait brièvement testé des armes similaires durant la Première Guerre mondiale[16].
  2. Bien que la capacitĂ© standard soit de 44 imperial gallons (55 US gallons), les documents historiques font gĂ©nĂ©ralement rĂ©fĂ©rence Ă  des fĂ»ts de 40 gallons et parfois 50 gallons, apparemment interchangeables.

Références

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  2. (en) « Dictionary », sur webewebbiers.com (consulté le )
  3. (en) (Dear et Foot 2001, p. 296)
  4. (en) (Chamber's 1963, p. 335)
  5. (en) (Banks 1946, p. 38)
  6. FM 20-33. Combat Flame Operations.
  7. (en) (Banks 1946, p. 27)
  8. (Roskill 1974, p. 471)
  9. (Roskill 1974, p. 472)
  10. (Banks 1946, p. 34)
  11. (Banks 1946, p. 33)
  12. Livens WH Captain - WO 339/19021. The Catalogue, The National Archives
  13. (Jones 2007, p. 27)
  14. (Palazzo 2002, p. 103)
  15. (en) Ministry of Munitions, Gas and Chemical Supplies : MUN 5/385 (présentation en ligne), p. 9-12
  16. (Foulkes 1934, p. 167)
  17. (en) War Office: Home Forces: Military Headquarters Papers, Second World War, Flame Fougasses, WO 199/1433, 1940-1942 (présentation en ligne)
  18. (en) (Barrel Flame Traps 1942, p. 8)
  19. (en) (Barrel Flame Traps 1942)
  20. (en) Imperial War Museum. Film WOY35: Flame Fougasse & Barrel Flame Traps.
  21. (en) (Barrel Flame Traps 1942)
  22. (en) (Barrel Flame Traps 1942)
  23. (en) (Levine 2007, Private Harold Wilmshurst, p. 63)
  24. (en) (Barrel Flame Traps 1942, p. 15)
  25. (en) « WW2 People's War (BBC) », sur Recollections of Fred Lord Hilton MM - witness to a flame fougasse demonstration (consulté le )
  26. (en) (Banks 1946, p. 36)
  27. (en) (Barrel Flame Traps 1942)
  28. (en) « Memoirs of William Leslie Frost, a member of the Home Guard who recalled the hedge hopper weapon in action », sur South Staffordshire Home Guard website (consulté le )
  29. (en) (Fleming 1957, p. 208)
  30. (en) Adrian Armishaw, « Flame Fougasse (surviving remains) », sur Pillbox Study Group (consulté le )
  31. (en) Oil Mines - SUPP 15/33. The Catalogue, The National Archives
  32. (en) Adrian Armishaw, « Flame Fougasse (surviving remains) », sur Pillbox Study Group (consulté le )
  33. (en) « "Fougasse Flame Throwers" from Intelligence Bulletin, November 1944 », sur lonesentry.com (consulté le )
  34. (en) (Westwood 2005, p. 48)
  35. (en) « Flame Field Expedient », sur GlobalSecurity.org (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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  • (en) Popular Science, « British Fire Traps Awaited Invaders », Popular Science,‎ , p. 66 (lire en ligne)

Liens externes

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