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Fortifications de campagne britanniques de la Seconde Guerre mondiale

Les fortifications dĂ©fensives britanniques de la Seconde Guerre mondiale Ă©taient de petites constructions fortifiĂ©es construites dans le cadre de la prĂ©paration Ă  l'invasion allemande. Elles ont Ă©tĂ© populairement appelĂ©es « boite Ă  pilules Â» (pillbox) en rĂ©fĂ©rence Ă  leur forme[1].

Casemate hexagonale (type 22).

Conception et développement

En mai 1940, au moment de la bataille de France et afin de se défendre d'une éventuelle invasion allemande, la direction des fortifications et des travaux (directorate of Fortifications and Works ou FW3) a été créée au War Office, sous la direction du major-général G. B. O. Taylor. Son but était de fournir un certain nombre de plans de blockhaus rudimentaires qui pourraient être construits par les soldats et la main-d'œuvre locale aux endroits appropriés. Aux mois de juin et juillet suivants, le FW3 a produit six modèles de base pour abriter des fusils et des mitrailleuses légères, sous la désignation type 22 à 27. De plus, le FW3 produisit des modèles adaptés aux canons Ordnance QF 2 pounder et Hotchkiss QF 6 pounder[notes 1] (désignés par le type 28) et un modèle de position renforcée pour l'installation de mitrailleuses moyennes.

La direction des fortifications et des travaux proposa aussi des plans pour des structures ressemblant à des casemates, et destinées à des fins diverses comme des positions d'artillerie antiaérienne légère, des postes d'observation et des positions pour des projecteurs destinés à éclairer le rivage. Par ailleurs, le ministère de l'Air a fourni les plans de fortifications destinées à protéger les aérodromes de troupes d'invasion ou des parachutistes. Elles n'étaient pas destinées à faire face à des armes lourdes, leur degré de protection était donc moindre. L'accent était davantage mis sur une excellente visibilité et sur la possibilité de balayer l'espace à protéger d'un feu nourri. Beaucoup de ces casemates ont été renforcées par la suite.

Les embrasures ont été préfabriquées en usine selon un modèle standard, mais comme elles n'étaient disponibles qu'en nombre insuffisant, certaines embrasures ont été improvisées à partir de briques ou de pavés en béton. Les embrasures étaient souvent équipées d'un obturateur en acier ou en fibro-ciment. À partir de mars 1941, quelques embrasures de casemates ont été équipées d'une monture Turnbull, un châssis métallique qui soutenait une mitrailleuse moyenne[2] - [3].

Le degrĂ© de protection offert par les casemates variait considĂ©rablement : l'Ă©paisseur des murs et du toit variait gĂ©nĂ©ralement de 0,3 Ă  1,1 m ou plus, bien que les Ă©paisseurs des rĂ©alisations des sociĂ©tĂ©s privĂ©es fussent souvent beaucoup plus minces. En mars 1940, le gĂ©nĂ©ral Brooke fit effectuer des essais de rĂ©sistance au tir. Il fut conclu qu'un tir de canon antichar de 25 mm pouvait facilement pĂ©nĂ©trer jusqu'Ă  60 cm de bĂ©ton armĂ©[4]. MalgrĂ© ces rĂ©sultats, les casemates Ă  paroi Ă©paisse ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es « Ă  l'Ă©preuve des obus », tandis que les casemates Ă  paroi plus mince l'ont Ă©tĂ© « Ă  l'Ă©preuve des balles ».

Les casemates étaient généralement exiguës et spartiates. Des étagères en béton et des tables étaient aménagées pour recevoir les armes. Certains intérieurs ont été blanchis à la chaux. Seul le type 28 avait un peu d'espace, suffisant pour y disposer quelques éléments de confort[5].

Adaptations

Gros plan d'un casemate à Gotham. De la ferraille a été utilisé dans la construction.

Les modèles de base ont été adaptés aux circonstances locales et aux matériaux de construction disponibles, si bien que deux casemates basées sur les mêmes plans pouvaient, extérieurement, paraître tout à fait différentes. La hauteur des casemates pouvait varier considérablement selon les besoins locaux : certaines étaient à moitié enterrées, de telle sorte que les embrasures pouvaient se retrouver au niveau du sol ; d'autres ont été surélevées afin d'avoir une meilleure vue ; celles construites à flanc de colline pouvaient avoir des embrasures en moins sur certains côtés. L'entrée pouvait être déplacée et sa taille varier, il pouvait y avoir des murs supplémentaires pour protéger l'entrée, un mur pare-souffle ou une porte en acier.

Leur apparence variait également en raison des matériaux de construction utilisés, même si toutes les conceptions du FW3 étaient basées sur du béton armé. Là où des briques ont été utilisées comme coffrage (les briques formant un moule dans lequel béton était coulé), elles étaient laissées en place. Sinon, les casemates ont été coulées dans des coffrages en bois (généralement des planches, mais parfois, du contreplaqué) ou de tôles ondulées. Le bois de coffrage a été retiré, alors que la tôle ondulée était parfois laissée en place. Les constructeurs profitaient souvent des matériaux disponibles localement (par exemple, près des plages, le sable et les galets étaient utilisés). Cette utilisation opportune des matériaux locaux avait également l'avantage de participer au camouflage. Le béton armé mis en œuvre dans la construction était généralement conventionnel, utilisant de fines barres d'acier pour le plancher, les murs et le toit, toutes reliées entre elles. Cependant, on a recensé des cas où la ferraille utilisée provenait d'un vieux lit[6] - [7] ou des grilles d'un parc[8].

Les commandants locaux ont apporté des modifications aux plans standardisés du FW3 ou introduit leurs propres conceptions qui ont pu être produites en plusieurs exemplaires ou en un exemplaire unique adapté aux conditions locales[9]. D'autres modèles ont été produits par des entreprises. Enfin, il y avait un petit nombre de casemates qui avaient été construites durant la Première Guerre mondiale.

Casemates du FW3

Les nombres approximatifs de casemates existantes de chaque type sont présentés à partir de la base de données de la Défense de l'Angleterre[notes 2].

Type 22

Pillbox at Curzon Bridges
Exemple subsistant aux Ponts Curzon près de Pirbright, dans le Surrey 51° 17′ 49″ N, 0° 40′ 52″ O.
British WWII Pillbox FW3/22 section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate du FW3 de type 22 à l'épreuve des balles. À noter la forme hexagonale régulière et le mur interne contre les ricochets.

La casemate type 22 est un hexagone rĂ©gulier avec une embrasure sur cinq de ses cĂ´tĂ©s et une entrĂ©e sur le dernier cĂ´tĂ©. Les embrasures sont adaptĂ©es pour des fusils ou des mitrailleuses lĂ©gères. Certaines ont une entrĂ©e basse qui leur permet d'avoir une embrasure supplĂ©mentaire au-dessus. Chaque mur a une longueur de 1,8 m de long et Ă©tait gĂ©nĂ©ralement construit pour ĂŞtre Ă  l'Ă©preuve des balles et donc une Ă©paisseur de 30 cm, bien que des versions « Ă  l'Ă©preuve des obus de char » avec des murs de 1,0 m d'Ă©paisseur aient Ă©galement Ă©tĂ© construites (par exemple des exemplaires faits de granit et bĂ©ton sur la ligne de Cowie dans le Kincardineshire). Ă€ l'intĂ©rieur, il y a un mur antiricochet en Y ou en T (le haut du Y/T est proche de l'entrĂ©e), cette paroi interne contribuant Ă©galement Ă  soutenir le toit[10] - [11] - [12].

Le type de casemate 22 est le deuxième type le plus commun avec 1 209 exemplaires existants[13]. Il est facilement confondu avec le type commun 24 qui est un hexagone irrĂ©gulier et la moins courante forme octogonale.

Type 23

Pillbox at St Martin's Battery, Western Heights, Dover
Exemplaire subsistant Ă  St Martin's Battery, Western Heights, Douvres.
British WWII Pillbox FW3/23 section with door
Section horizontale au niveau des embrasures.
British WWII Pillbox FW3/23 section with rungs instead of a door.
Variante avec une échelle d'accès au lieu d'une porte.
Casemate type 23. À noter le plan rectangulaire avec un compartiment couvert avec un mur interne antiricochet et un compartiment ouvert pour la lutte antiaérienne (en gris).

La casemate type 23 a une base rectangulaire — constituĂ©e de deux carrĂ©s, dont l'un est couvert et l'autre ouvert sur le haut — avec des embrasures, dans la section couverte, dans chacun des cĂ´tĂ©s donnant sur l'extĂ©rieur. Les embrasures sont adaptĂ©es pour des fusils ou des mitrailleuses lĂ©gères. La partie ouverte est destinĂ©e Ă  abriter une arme antiaĂ©rienne lĂ©gère : un fusil mitrailleur BREN ou Lewis sur une monture. Habituellement, il n'y a pas d'entrĂ©e au niveau du sol, pour entrer, il faut grimper le mur de la section ouverte et ensuite passer une porte pour accĂ©der Ă  la section fermĂ©e. La casemate faisait 2,4 m de large par 4,9 m de long, ses murs avaient gĂ©nĂ©ralement l'Ă©paisseur Ă  l'Ă©preuve des balles standard, soit 30 cm d'Ă©paisseur[14] - [15] - [16].

Le type 23 est rare, 156 exemplaires sont enregistrés. Une autre variante existe dans le Lincolnshire composé d'une double chambre comme le type 23, avec une porte d'accès, une monture de canon antiaérien et une chambre de chaque côté[13].

Type 24

Pillbox on Taunton stop line
Exemplaire se situant à proximité de Donyatt dans le Somerset. Il fait partie de la Ligne d'arrêt Taunton.
British WWII Pillbox FW3/24 section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate type 24 construite selon le standard "à l'épreuve des obus". À noter la forme hexagonale irrégulière plan et le mur interne anti-ricochet en forme de Y.

La casemate type 24 a une forme d'un hexagone irrĂ©gulier. Le mur arrière est le plus long avec environ 4,3 m, dans lequel est percĂ©e une entrĂ©e avec une embrasure de chaque cĂ´tĂ©. Les autres murs d'une longueur variant 2,2 Ă  2,5 m ont chacun une embrasure unique. Les embrasures sont adaptĂ©es pour fusils ou des mitrailleuses lĂ©gères. Ă€ l'intĂ©rieur, il y a un mur antiricochet en forme de Y (le haut du Y Ă©tant le plus proche de l'entrĂ©e), la paroi interne contribue Ă©galement Ă  soutenir le toit. Les murs du type 24 ont Ă©tĂ© conçus au standard « Ă  l'Ă©preuve des balles Â», soit une Ă©paisseur de 30 cm, mais Ă©taient souvent plus Ă©pais[17] - [18] - [19].

Une variante Ă  paroi Ă©paisse a Ă©tĂ© mise au point pour ĂŞtre Ă  l'Ă©preuve des obus, elle Ă©tait plus grande Ă  l'extĂ©rieur et avait des murs d'une Ă©paisseur variant de 91 Ă  127 cm. (Cette variante Ă  paroi Ă©paisse, peut prĂŞter Ă  confusion. Elle est parfois appelĂ©e Type 29 par des historiens, mais cette dĂ©nomination n'est pas officielle et devrait ĂŞtre Ă©vitĂ©e.)[20] Une variante sur la Scottish Command Line a son entrĂ©e dĂ©placĂ©e du mur le plus long et les deux embrasures ont Ă©tĂ© Ă©largies pour permettre Ă  un Bren et Ă  un fusil antichar Boys d'ĂŞtre mis en Ĺ“uvre cĂ´te Ă  cĂ´te[21].

Le type 24 est le type le plus commun avec plus de 1 787 exemplaires enregistrĂ©s[13].

Type 25

Pillbox at Sheephatch Lane
Exemplaire subsistant à Sheephatch Lane près de Tilford, dans le Surrey. Il fait partie de la ligne GHQ.
British WWII Pillbox FW3/25 section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate de type 25 de forme circulaire.

La casemate type 25 est la seule conception du FW3 qui soit Ă  base circulaire. Elle a un diamètre de 2,4 m. Son mur avait 30 cm d'Ă©paisseur, et ne possĂ©dait pas de murs internes. Il y avait trois embrasures destinĂ©es aux fusils ou aux mitrailleuses lĂ©gères et une petite entrĂ©e ressemblant Ă  une fenĂŞtre basse. Ces casemates Ă©taient en bĂ©ton armĂ© fermĂ©es par des volets de tĂ´le ondulĂ©e, ce qui a donnĂ© Ă  cette conception le nom populaire d'Armco d'après le nom du fabricant de tĂ´les ondulĂ©es[22] - [23] - [24].

Le type 25 est rare, seuls 46 exemplaires subsistent[13].

Type 26

Pillbox at St. Catherine's Chapel
Exemplaire subsistant à proximité de la chapelle Sainte-Catherine près de Abbotsbury, dans le Dorset. Elle fait partie de la croûte côtière.
British WWII Pillbox FW3/26 section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate type 26 à base carrée.

Le type 26 est une casemate Ă  base carrĂ©e, de m de cĂ´tĂ©. Il y a une porte d'un cĂ´tĂ© et des embrasures dans chacun des trois autres murs avec, Ă©ventuellement, une embrasure supplĂ©mentaire Ă  cĂ´tĂ© de la porte. Il n'y a pas de murs intĂ©rieurs. Parfois, il y a deux embrasures dans l'un des murs. Les embrasures sont adaptĂ©es pour les fusils ou les mitrailleuses lĂ©gères. Les murs sont normalement construites Ă  la norme « Ă  l'Ă©preuve des balles Â» soit avec une Ă©paisseur de 46 cm[25] - [26] - [27].

Casemate type 26, construction préfabriquée.

Le type 26 avait également une variante notable préfabriquée. Les coffrages, intérieurs et extérieurs, étaient des panneaux préfabriqués en béton armé insérés entre des montants en béton armé. Le coffrage était rempli de béton in situ[28] - [29]. Cette casemate est également connue sous le nom de « Stent » d'après le nom de la société qui a produit les composants préfabriqués, Stent Precast Concrete Limited. Sur certains exemplaires endommagés, il est possible de constater que le béton de remplissage n'a pas été renforcé[30].


Les casemates de type 26 sont rares, 199 exemplaires sont enregistrés[13].

Type 27

Pillbox at Sudbury
Exemplaire subsistant Ă  Sudbury, Suffolk.
British WWII Pillbox FW3/27 section
Section horizontale (de la version octogonale) au niveau des embrasures.
Casemate de type 27 à l'épreuve des obus. À noter : la base est un octogone régulier avec un compartiment central disposant d'une plateforme légèrement surélevée à ciel ouvert pour les armes anti-aériennes (en gris) et l'entrée fortement protégée.

La casemate type 27 est la conception du FW3 ayant le plus de variantes. Elle peut ĂŞtre Ă  base octogonale ou hexagonale avec des murs d'Ă©paisseur variant de 3,0 Ă  3,5 m.

Les murs extĂ©rieurs ont 91 cm d'Ă©paisseur et ont des embrasures destinĂ©es aux fusils ou Ă  des mitrailleuses lĂ©gères sur chaque facette. Sa caractĂ©ristique essentielle est un puits central Ă  ciel ouvert qui pouvait ĂŞtre utilisĂ© comme une position dĂ©fensive lĂ©gère contre les avions[31] - [32] - [33].

Puits central d'une casemate hexagonale de type 27

Les casemates de type 27 sont rares, 127 sont enregistrées[13].

Type 28

Pillbox at Dun Mill Lock
Exemplaire subsistant à l'écluse de Dun Mill sur le canal Kennet et Avon, près de Hungerford, Berkshire. Fait partie de la Ligne GHQ.
British WWII Pillbox FW3-28A section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate type 28A à l'épreuve des obus. À noter la base rectangulaire avec une grande embrasure et compartiment séparé pour un fusil ou une mitrailleuse.

La casemate type 28 est la plus grande des casemates conçues par le FW3 et la seule avec une capacitĂ© antichar. Elle a une base presque carrĂ©e avec les coins de la face avant chanfreinĂ©s. Les murs ont une longueur respective de 6,1 et 5,8 m Ă  l'Ă©preuve des obus avec environ 107 cm d'Ă©paisseur. Il y a une très grande embrasure sur la face avant, conçue pour le canon antichar Ordnance QF 2 pounder ou le QF 6 pounder 6 cwt Hotchkiss. Le bouclier du canon de la pièce d'artillerie remplissait largement l'ouverture. Il y a habituellement des embrasures pour fusils ou des mitrailleuses lĂ©gères dans chacune des deux parois latĂ©rales[34] - [35] - [36].

En apparence, le type 28 ressemble plus à la casemate Vickers MMG, mais l'embrasure est beaucoup plus grande et il y a une entrée à l'arrière très grande, conçue pour faciliter l'entrée et la sortie des canons.

Le type 28A est une variante importante et commune - il est plus commun que le type non modifiée 28. Elle est plus large que la casemate type 28 pour donner de l'espace latéralement pour permettre d'avoir une embrasure, sur la face avant, pour un fusil ou un fusil-mitrailleur. Cette variante a corrigé un défaut du type 28, sa vulnérabilité à une attaque frontale de l'infanterie.

Casemate type 28A jumelé (twin).

Une autre variante, rare, est le type 28A jumelé, qui a deux embrasures pour un canon dans les murs adjacents donnant deux positions de tir possibles pour le canon principal, chacune avec une chambre adjacente pour l'infanterie.

Le débattement transversal du canon était limité à environ 60° par la taille de l'embrasure. Généralement, ces casemates étaient positionnées pour tirer le long de lignes fixes, pour un tir en enfilade le long d'un fossé anti-char ou d'un pont et dans des positions où cette limitation ne créait pas d'inconvénient réel. La petite taille de l'embrasure offrait une plus grande protection pour le canon et ses servants.

Le type 28 et ses variantes sont assez communs, plus de 350 exemplaires subsistent[13].

Emplacement pour les mitrailleuses Vickers

Pillbox at Poulters Bridge
Exemplaire subsistant à Poulters Bridge sur le canal de Basingstoke près de Crookham Village, Hampshire. Fait partie de la ligne GHQ.
British WWII Pillbox Vickers MG section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate pour les mitrailleuses Vickers. À noter la base approximativement carrée avec une grande embrasure et une table de forme trapézoïdale (en gris) et le mur de protection déporté devant l'entrée.

La casemate pour la mitrailleuse lourde Vickers est Ă  base sensiblement carrĂ©e avec les coins de la face avant chanfreinĂ©s. Les murs ont 4,3 m de long et il y a gĂ©nĂ©ralement un mur pare-souffle dĂ©portĂ© protĂ©geant l'entrĂ©e, soit sur le cĂ´tĂ© gauche ou droit. Les murs ont Ă©tĂ© construits au standard « pare-Ă©clats Â» soit une Ă©paisseur de 91 cm. Il n'y a pas de murs intĂ©rieurs. Il y a une grande embrasure et Ă  l'intĂ©rieur, une table trapĂ©zoĂŻdale en bĂ©ton sur laquelle vient reposer le trĂ©pied de l'arme. Les autres murs disposent chacun d'une embrasure pour une carabine ou un fusil-mitrailleur[37] - [38] - [39].

Elles se trouvent souvent par paires et étaient souvent semi enterrées avec une couche de terre sur le toit.

Les emplacements pour la mitrailleuse Vickers de ce type exact sont rares, un peu plus de 75 ont été comptabilisés, mais il existe de nombreuses variantes locales de ce type de base.

Autres fortifications

Emplacement pour canon de campagne

Emplacement pour canon de campagne.

Il y avait une grande variété d'emplacements pour les canons de campagne. Ils ressemblaient pour la plupart à la casemate type 28.

Casemate en porte Ă  faux

Casemate porte Ă  faux Ă  Southend Airport.

La casemate en porte à faux ou champignon a été conçue et construite par F C Construction pour la défense des aérodromes. La conception en porte à faux permet une embrasure sur 360 degrés pour une défense tous azimuts contre le débarquement de troupes aéroportées, au détriment toutefois d'une certaine protection. Le pilier central agit comme un mur antiricochet. Des armes étaient montées sur un rail tubulaire faisant le tour de la casemate[40].

Casemate losange

Pillbox in Atwick
Exemplaire subsistant Ă  Atwick dans le Yorkshire de l'Est.
British WWII Pillbox Lozenge section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate type losange. À noter la base hexagonale étirée avec le mur central pare-éclats.

La casemate losange se trouve uniquement dans le Nord-Est de l'Angleterre. La casemate losange a une base hexagonale irrégulière avec les parois avant et arrière nettement plus longues que les autres, ce qui permet d'avoir de l'espace pour loger quatre embrasures sur la face avant. Le mur arrière a deux embrasures et une entrée. Les quatre autres murs ont chacun une petite et unique embrasure. À l’intérieur, un mur pare éclats s'étend longitudinalement. Cette casemate a été conçue pour des fantassins armés de fusils ou de mitrailleuses légères[41] - [42].

Casemate en forme d'oreille

Pillbox in Speeton
Exemplaire subsistant Ă  Speeton dans le Yorkshire du Nord.
British WWII Pillbox Eared section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate en forme d'oreille. À noter les importantes embrasures avec des renflements en saillie (en gris) et les petits murs internes pare éclats. En outre, deux entrées situées dans la même direction que les embrasures.

La casemate en forme d'oreille se trouve, comme la casemate losange, uniquement dans le Nord-Est de l'Angleterre. Elle a pour base un hexagone irrégulier. Il y a deux grandes embrasures destinées à des mitrailleuses moyennes. Il y a un renflement à la base du mur au-dessous des embrasures qui est pensé pour accueillir le système de refroidissement pour la mitrailleuse. À l'interieur, il y a un petit mur antiricochet.

Les deux embrasures sont orientées à 90° l'une de l'autre donnant ainsi un arc de feu d'environ 180°, mais sans aucun moyen de tirer directement vers l'arrière de la casemate. Cette conception se trouve fréquemment sur ou près des plages car c'est une conception idéale pour le tir en enfilade. Il y a deux entrées avec des ouvertures dans la même direction que les embrasures[43] - [44] - [45].

Casemate à trois travées du Lincolnshire

Pillbox in Saltfleetby
Exemplaire subsistant Ă  Saltfleetby dans le Lincolnshire.
British WWII Pillbox Linconlshire three-bay section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Les casemates Ă  trois travĂ©es du Lincolnshire sont construites au standard « Ă  l'Ă©preuve des balles Â». Ă€ noter la base rectangulaire avec deux toits sur les compartiments de combat et une plate-forme centrale lĂ©gèrement surĂ©levĂ©e pour les armes anti-aĂ©riennes (en gris).

Présent uniquement dans le Lincolnshire, ce type est devenu connu comme la casemate à trois travées du Lincolnshire. Il s'agit essentiellement d'une évolution du type 23 du FW3 ayant une position ouverte pour la lutte antiaérienne au centre et une baie entièrement fermée à chaque extrémité[46] - [47].

Quadrilatère de Douvres

Pillbox at Western Heights, Dover.
Exemplaire subsistant Ă  Western Heights, Douvres, dans le Kent.
British WWII Pillbox Dover Quad section
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate type quadrilatère de Dover. À noter la base carrée avec de larges embrasures. L'avancée du toit est représentée par une ligne pointillée.

Le quadrilatère de Douvres est une casemate Ă  base carrĂ©e de 4,0 m de cĂ´tĂ© avec des embrasures larges et une dalle faisant office de toit qui vient en surplomb. Cette conception ne se trouve que dans la rĂ©gion de Douvres en Angleterre et Ă©taient très souvent des postes de haut commandement[48]. Certains commentateurs pensent que le quadrilatère de Douvres est une piètre conception : la dalle en surplomb, tout en offrant une certaine protection contre le mitraillage au sol, peut provoquer le ricochet de balles vers le bas des embrasures, qui sont larges, ce qui offre une protection inadĂ©quate. Compte tenu de la vulnĂ©rabilitĂ© du port de Douvres, il est possible que ces casemates aient Ă©tĂ© parmi les premières constructions dĂ©fensives de la Seconde Guerre mondiale construites et qu'elles aient prĂ©cĂ©dĂ© les conceptions du FW3, mais il n'y a aucune preuve de cela.

Poste de section-Tranchée Seagull

Intérieur d'un poste de section.

Les postes de section sont essentiellement des tranchĂ©es durcies. Construits au standard « Ă  l'Ă©preuve des balles Â», parfois sans toit, ils sont longs et ont un grand nombre d'embrasures. Des Ă©tagères de bois ou de bĂ©ton sont installĂ©es au-dessous des embrasures de la direction principale. Un sous-type du poste de section est la tranchĂ©e Seagull nommĂ© ainsi car sa base a la forme d'un W comme les ailes des mouettes (Seagulls). Ils se trouvent principalement dans les aĂ©rodromes[49].

Poste de défense du Somerset

Ce poste de dĂ©fense ne se trouve que dans le Somerset. Il a une base carrĂ©e de 2,4 m de cĂ´tĂ©, avec des murs d'environ 38 cm d'Ă©paisseur et a de larges fentes s'Ă©tendant sur toute la largeur de trois faces. Un porche couvre l'entrĂ©e. Certains ont une partie ouverte sur le dessus. Des Ă©chelons et une Ă©chelle y mènent.

Casemate Norcon

Norcon Pillbox at Moreton Ford.
Exemple de casemate Norcon subsistant à Moreton Ford, près de Weymouth, dans le Dorset.
British WWII Pillbox Norcon section.
Section horizontale au niveau des embrasures.
Casemate Norcon. À noter la faible épaisseur du mur circulaire. Le damier représente un protection additionnelle en sacs de sable.

La casemate Norcon est un petit abri circulaire. Elle tient son nom de celui de la sociĂ©tĂ© privĂ©e qui l'a fabriquĂ©e. Elle a Ă©tĂ© faite Ă  partir d'un tuyau en bĂ©ton de 1,8 m de diamètre et de 1,2 m de haut. Les murs de bĂ©ton non armĂ© avaient une Ă©paisseur de 10 cm. Plusieurs meurtrières Ă©taient dĂ©coupĂ©es dedans. Elle a Ă©tĂ© dĂ©crite comme Ă©tant peut-ĂŞtre la plus dangereuse, la moins coĂ»teuse et la plus mauvaise de toutes les conceptions des casemates[50]. Sa rapiditĂ© de construction Ă©tait son plus grand atout : il Ă©tait possible d'en construire environ vingt par jour, le bĂ©ton Ă©tant sec en vingt-quatre heures environ, mais peu ont effectivement Ă©tĂ© construites. Le modèle standard ne disposait pas de toit[51]. Des variantes avaient un toit fait de bois et de tĂ´le ondulĂ©e recouvert de terre. Une protection supplĂ©mentaire Ă©tait fournie grâce Ă  l'utilisation de sacs de sable[52] - [53].

Casemate Ruck pour mitrailleuse

Exemplaire subsistant d'un poste Ruck pour mitrailleuse à Lawyers' Creek, à Holbeach[54]. Les embrasures horizontales d'un côté sont partiellement enterrées. À noter les embrasures verticales[55].

Le poste Ruck pour mitrailleuses (ou casemate Ruck) a été conçu par James Ruck et constitué de sections préfabriquées, de dallages, de sacs de sable et de terre battue[56] - [57]. Le poste Ruck a été assez largement utilisé dans le Lincolnshire et le long de la côte Est de l'Angleterre[58], mais il est maintenant extrêmement rare avec seulement une poignée d'exemplaires existants[59]. Cinq casemates Ruck sont enregistrées dans la base de données de la Défense de l'Angleterre[60].

Fortification Pickett-Hamilton

Une fortification Pickett-Hamilton Ă  Southsea.

La nécessité de défendre les aérodromes présentait des problèmes particuliers. Les aérodromes étaient de grands espaces ouverts, où toute structure émergeant au-dessus du sol pouvait présenter un danger pour les aéronefs. Une solution a été la fortification Pickett-Hamilton, qui a été conçue pour être abaissée au niveau du sol lorsque les avions étaient en opération, mais qui pouvait d'être soulevée lorsqu'en cas de nécessité au moyen d'un mécanisme hydraulique. La fortification était activée par deux hommes équipés de mitrailleuses légères. L'accès se faisait au moyen d'une trappe dans le toit. Les fortifications étaient sujettes aux inondations et n'étaient pas suffisamment solides pour supporter le poids des avions lourds développés pendant la guerre[61] - [62] - [63].

Tourelle Allan Williams

Deux tourelles Allan Williams subsistantes Ă  Cockley Clay Hall.
Coupole d'une tourelle Allan Williams, Ă  l'Imperial War Museum, Duxford.

La casemate est constituée d'une tourelle métallique, qui pouvait être tournée à 360 degrés, placée au-dessus d'une fosse de briques et d'acier. Elle a été conçue pour qu'une mitrailleuse puisse tirer, soit par la meurtrière avant qui était protégée par des volets, ou par l'ouverture circulaire du toit dans un rôle antiaérien. Selon le constructeur, elle était adaptée aux mitrailleuses Vickers, Bren, Hotchkiss ou Lewis soit dans une défense antipersonnel ou contre les avions, ou pour le fusil antichar Boys ou le tir de grenades à fusil pour la défense du terrain. Changer d'arme nécessitait de sélectionner le support approprié[64]. L'armée n'était pas favorable à cette conception, la plupart ont été installées dans les aérodromes[65] - [66].

La tourelle a été conçue par A.H. Williams conjointement avec le colonel V.T.R. Ford et le lieutenant Williamson. Williams était le directeur général de Rustproof Metal Windows Company à Saltney, près de Chester, où les tourelles ont été produites[64]. La société était engagée dans le travail de guerre depuis 1939, principalement dans la fabrication des boîtes de munitions pour l'Amirauté utilisant un procédé breveté de galvanisation[67].


La tourelle avait un équipage de deux hommes ou, si nécessaire de trois hommes, pour lesquels il y avait des strapontins à l'intérieur[64]. Un homme pouvait faire pivoter la coupole qui était montée sur des roulements à rouleaux et nécessitait une force de kg pour la faire tourner[64].

Selon le constructeur, quatre hommes pouvaient creuser la fosse et monter la tourelle prête pour le tir en deux heures et la retirer complètement en trente minutes[64]. Elle coûtait environ 125 £[64].

Près de deux cents tourelles Allan Williams ont été fabriquées et installées, la récupération du métal après la guerre a fait que très peu subsistent aujourd'hui[68] - [69].

Tourelle Tett

Tourelle Tett existant encore Ă  la base RAF Hornchurch

La tourelle Tett a pris le nom de son inventeur H.L. Tett. Elle Ă©tait fabriquĂ©e par une entreprise commerciale privĂ©e Burbridge Builders Ltd situĂ©e dans le Surrey. Elle comprenait une tourelle en bĂ©ton pivotante montĂ©e sur roulement ce qui lui permettait de tourner facilement. La tourelle Ă©tait fixĂ©e au-dessus d'une fosse. Dans les premières conceptions, la fosse Ă©tait formĂ©e par une section de tuyau en bĂ©ton standard de 1,2 m de diamètre[70] - [71].

Aujourd'hui, les exemples existants sont très rares[70].

Emplacement pour mortier spigot

Emplacement d'un mortier Spigot (reconstruit autour piédestal existant).

Les emplacements de mortier spigot Ă©taient Ă  ciel ouvert, parfois construits en brique ou en bĂ©ton, mais pouvaient ĂŞtre de simples terrassement. La caractĂ©ristique essentielle de ce mortier est un pied central en bĂ©ton avec une cheville en acier inoxydable (sans un point de rouille, mĂŞme après plus de 60 ans). Le piĂ©destal Ă©tait destinĂ© Ă  un type de mortier spigot appelĂ© le Blacker Bombard, efficace contre les chars et l'infanterie, respectivement Ă  des distances de près de 90 m et 460 m[72].

Embrasures dans les murs et les bâtiments

Des embrasures dans un mur.

Les murs et constructions existants offrent une alternative toute faite aux casemates. Quel que soit son manque de protection, cela était compensé par la vitesse et la commodité de réalisation[73].

Camouflage

Crochets pour filets de camouflage sur une casemate.
Casemate subsistante à Acle, fusionné avec soin à l'immeuble adjacent.

Des instructions détaillées avaient été données pour dissimuler minutieusement les casemates et les autres défenses de campagne[74] et toutes les casemates auraient été camouflées. Beaucoup ont été enterrées, insérées dans une haie ou à flanc de colline afin d'offrir le profil le plus bas possible, d'autres avaient le toit et les côtés recouverts de terre. Des motifs peints et des filets de camouflage ont été mis en œuvre pour aider à briser les contours[75]. Des matériaux locaux ont été utilisés : du béton fabriqué avec du sable de plage, des couvertures de galets de plage ou de pierres provenant d'une falaise à proximité permettait non seulement un gain de temps mais aidait au camouflage en fusionnant les défenses avec le paysage[76].

Des artistes tels que Roland Penrose (auteur du Manuel du camouflage de la Home Guard)[77], Stanley William Hayter, Julian Trevelyan et beaucoup d'autres ont été employés pour dissimuler les postes défensifs[78]. Dans les zones bâties, les casemates étaient camouflées pour les faire ressembler à une dépendance d'un bâtiment adjacent, soigneusement appariées, avec un toit, laissant à penser qu'ils avaient toujours été là. Dans les cas extrêmes, ils ont été construits à l'intérieur de bâtiments existants.

Certaines casemates ont été soigneusement construites de façon à les faire ressembler à une tout autre innocente structure : une meule de foin, un chalet désaffecté, un kiosque de bord de mer, un arrêt de bus, un abri de signalisation ferroviaire. Il n'était pas rare pour des casemates d'être équipées d'un faux toit aigu pour tromper l'ennemi[79] - [80]. Certains de ces camouflages n'ont été limités que par l'imagination[81].

Dans certains cas, le toit en béton armé a été sculpté pour rendre la forme caractéristique d'une casemate moins reconnaissable vue des airs.

Dans le Somerset, le long d'une partie de la ligne d'arrĂŞt Taunton, en raison de la pĂ©nurie de matĂ©riaux disponibles, six casemates ont Ă©tĂ© recouvertes d'un mĂ©lange de fumier de vache et de boue garnie de paille, une forme de camouflage naturel en quelque sorte. Près d'Axminster, une casemate carrĂ©e Ă©tait dissimulĂ©e en caravane tzigane. Pendant les mois d'Ă©tĂ© une « famille Â» d'Ă©pouvantails et un cheval fait de paille Ă©taient habillĂ©s et judicieusement disposĂ©s autour de la caravane pour tromper l'ennemi.

Destruction, négligence, redécouverte et réutilisation

Casemate retournée et presque détruite par l'érosion du littoral.
Casemate dans le Pembrokeshire. National Trust land.

La grande majorité des défenses statiques de la Grande-Bretagne ont été détruites, un processus qui a commencé avant même la fin de la guerre. Les fossés et les tranchées ont été comblés, les meurtrières bouchées, le bois et le métal recyclés.

Après la guerre, certaines structures ayant été construites sur leurs terres, les agriculteurs, en plus de recevoir une compensation, ont été payés pour combler les fossés et les tranchées et démolir les casemates. Il ne reste presque rien des fossés antichars, même si à un moment ils devaient avoir été les plus remarquables de toutes les fortifications. Quelques-uns restent, la plupart modestes, comme fossé de drainage ou en bordure de champ alors que d'autres ne peuvent être devinés grâce aux indices phytologiques. Dans le cas des casemates, il est parfois fait mention d'une somme de 5 £ comme payement pour la démolition[82], mais la somme de travail pour démolir ces structures était considérable et il semble que la plupart des agriculteurs aient empoché l'argent sans procéder à la démolition, le considérant comme une indemnisation.

Aujourd'hui, il est très rare de trouver en Grande-Bretagne des structures de défense autres que celles constituées de béton. Immédiatement après la guerre, il y avait des questions plus urgente à régler que de la conservation des vestiges d'une bataille qui ne s'est jamais produite. Pendant des décennies, à la seule exception du château de Pevensey — où les nouvelles fortifications ont été considérées comme une partie de l'histoire du bâtiment — personne n'avait même jamais suggéré que quelque chose devait être délibérément conservé[83].

Les années passant, l'érosion et les constructions modernes ont fait disparaitre de nombreuses structures : sur la côte des fortifications sont tombées dans la mer ou ont sombré dans le sable sur lesquelles elles avaient été construites[84] ; d'autres encore ont été détruites pour améliorer les routes ou ont été démolies pour faire de la place à des aménagements modernes. Pour beaucoup de celles qui restent, la négligence et la nature ont fait qu'elles ont atteint un degré de camouflage supérieur à celui qu'elles avaient lors de la Seconde Guerre mondiale[85].

Des années après la guerre, la mémoire disparait peu à peu et le public s'est mis à penser que toutes les casemates et les quelques autres objets en béton visibles, étaient tout ce qui avait été fait pour défendre la Grande-Bretagne, que leur but était simplement de remonter le moral et qu'il n'y aurait pas eu de réel espoir de résister à un assaut allemand[86]. Même la Home Guard vint à être considéré comme une sorte de plaisanterie comme en témoigne le sitcom de la BBC Dad's Army. Alors qu'en fait, les éléments observables aujourd'hui ne sont que les vestiges les plus visibles et les plus robustes de ce qui était un programme massif de fortification, qui se serait probablement avéré très efficace.

Les dossiers datant de la guerre et qui subsistent sont plutĂ´t pauvres, et personne ne pouvait ĂŞtre sĂ»r du nombre de casemates et autres dĂ©fenses de terrain ayant survĂ©cu — ou mĂŞme, combien ont Ă©tĂ© construites Ă  l'Ă©poque. Dans la fin des annĂ©es 1970, le journaliste Henry Wills a commencĂ© des recherches sur le sujet, pour aboutir finalement Ă  la publication de Pillboxes: A Study of UK Defences (Casemates: une Ă©tude des moyens de dĂ©fense britannique) en 1985[87]. L'intĂ©rĂŞt, tant du public que des professionnels, a Ă©tĂ© stimulĂ©. Des enquĂŞtes locales ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es. Les enquĂŞtes ont abouti au projet « dĂ©fense de la Grande-Bretagne Â» qui s'est dĂ©roulĂ© de 1995 Ă  2002 tentant d'enregistrer tous les sites connus de dĂ©fense militaire[88] - [89]. De ceci et d'autres enquĂŞtes, il est estimĂ© que quelque 28 000 casemates et autres fortifications de campagne ont Ă©tĂ© construites au Royaume-Uni, dont environ 6 500 ont survĂ©cu au temps[90]. Le projet a Ă©galement abouti Ă  la dĂ©couverte de nombreux documents sur le sujet[13].

Pour de nombreuses casemates, de nouvelles utilisations ont été trouvées. Les casemates type 28, à l'espace interne spacieux et ayant une grande entrée à l'arrière, sont probablement les mieux adaptées à la réutilisation. Dans les fermes et dans les jardins, elles servent d'étables et de locaux de rangement. D'autres applications de casemates plus imaginatives ont été relevées, y compris une réutilisation comme une cave pub, une conversion en toilettes pour dames et un guichet de location d'un théâtre de plein air[85].

Certaines casemates ont été converties pour faire des dortoirs pour les chauves-souris. Les casemates qui sont semi enterrées et aux parois épaisses sont naturellement humides et fournissent un environnement thermiquement stable, qui est nécessaire pour l'hibernation des chauves-souris. Avec quelques modifications mineures, les casemates appropriées peuvent être converties en grottes artificielles pour les chauves-souris[91] - [92].

Notes et références

Notes

  1. Certains commentateurs ont fait référence au Ordnance QF 6 pounder plutôt qu'au vieux Hotchkiss 6 pdr, mais c'est une erreur.
  2. Le nombre de chaque type de casemate ne peut être connu exactement, car la base de données du projet Defence of Britain est imparfaite, il y a des omissions, des doublons, des identifications erronées, etc. Certains commentateurs pensent que le type 22 est le plus commun, mais la base de données donne le type 24 comme étant le plus répandu. Foot 2006, p. 17

Références

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Voir aussi

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Documents officiels

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Pour approfondir

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Articles connexes

Général

National

  • Defence of Britain database.
  • Pillbox study group.
  • Pillbox Study Group A 300 member group dedicated to the study and preservation of 20th Century Anti-Invasion Defences. The groups 200 page website details many specific defences in great detail and specific sites are listed by the members throughout Britain and the world. Membership is open to all interested in these defences. Please visit the site for more details.
  • Pillboxes UK Details of many specify sites throughout Britain.

RĂ©gional

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