Werner von Fritsch
Werner Freiherr[alpha 2] von Fritsch est un officier général de la Wehrmacht, né le à Benrath et mort au combat le à Praga, quartier de Varsovie.
Werner von Fritsch | ||
Nom de naissance | Werner Thomas Ludwig von Fritsch | |
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Naissance | Benrath, province de Rhénanie |
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Décès | (à 59 ans) Varsovie, Pologne Mort au combat |
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Origine | Allemand | |
Allégeance | Empire allemand République de Weimar Troisième Reich |
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Arme | Deutsches Reichsheer Reichswehr Wehrmacht, Heer |
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Grade | Generaloberst[alpha 1] | |
Années de service | 1898 – 1939 | |
Conflits | Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale |
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Distinctions | Pour le MĂ©rite | |
Il est commandant en chef de l'Armée de terre à partir de 1934 mais est révoqué en 1938, à la suite d'un complot ourdi par Göring et Himmler, parce qu'il s'oppose aux velléités belliqueuses du Führer Adolf Hitler. Il est alors rétrogradé au rang de colonel commandant un régiment, en l'occurrence d'artillerie, et meurt un an plus tard à la tête de ce régiment.
Biographie
Fritsch est né au château de Benrath près de Düsseldorf, fils du futur lieutenant général Georg von Fritsch (de) (1849-1920) et de son épouse Adelheid (1856-1941), née von Bodelschwingh (de). Son éducation est façonnée par son père strict, qui attache une grande importance au patriotisme, à la loyauté au devoir, à la fiabilité, à l'honnêteté et aux manières sociales[1]. Il agit tellement comme un «impitoyable chef de mission» que son fils a du mal toute sa vie à nouer des liens humains étroits[2].
Après avoir terminé ses études secondaires, Fritsch entre le en tant que drapeau junior dans le 25e régiment d'artillerie de campagne de l'armée prussienne à Darmstadt. Là , après une formation d'officier, il est promu lieutenant le . Fritsch passe les années suivantes au service des troupes. En , il est envoyé à l'école combinée d'artillerie et du génie pour une formation approfondie, et l'année suivante, il devient adjudant de la 1re division de son régiment[3]. Cependant, le service des troupes offre à l'ambitieux Fritsch peu de possibilités d'avancement et il a du mal à se faire des amis. Parmi les quelques connaissances proches de cette époque figure son camarade de régiment et futur maréchal général Georg von Küchler[1]. Fritsch demande donc à être admis à l'académie de guerre. Après avoir réussi le difficile examen d'entrée, il fréquente l'académie de guerre de Berlin à partir du dans le cadre de sa formation d'officier d'état-major général. Il y suit des cours individuels dispensés par Wilhelm Groener et excelle notamment en histoire et tactique de la guerre. Parmi les premiers de sa promotion, il passe l'examen final le [2]. Fritsch, qui entre-temps avait été promu premier lieutenant, est maintenant transféré à l'état-major général à titre d'essai, mais dès l'année suivante, il est finalement transféré à l'état-major général. D' à , il appartient à la division d'histoire de la guerre II du Grand État-major, qui s'occupe des guerres de Frédéric le Grand avant d'être transféré au département de déploiement et participe ainsi à la mobilisation allemande en .
Pendant la Première Guerre mondiale, Fritsch occupe diverses fonctions au sein de l'état-major général. Pendant un certain temps, il est premier officier d'état-major de la 1re division de la Garde et de la 47e division de réserve. Il est également affecté temporairement aux états-majors des 4e et 10e armées et fait partie du 6e corps de réserve. Une chose entièrement nouvelle pour Fritsch est le service temporaire dans l'état-major général du commandant général de l'armée de l'air. Il est manifestement protégé par le colonel Max Bauer (de) dans le commandement suprême de l'armée. Tous deux se connaissaient pour avoir travaillé ensemble au Grand État-major. En 1917, il est blessé à la tête par un éclat d'obus au front. Au cours de la guerre, outre les deux classes de la croix de fer, il reçoit également la croix de chevalier de l'ordre de la maison royale de Hohenzollern avec des épées[4].
Entre-deux-guerres
Il reste dans l'armée (la Reichswehr) et prend une part croissante dans le réarmement en violation du terme V du traité de Versailles. Il est proche de la filière soviétique de collaboration des armées qui permet ainsi de former des troupes en Union soviétique pour échapper aux contrôles alliés pendant les années 1920. Il a une profonde aversion pour la Pologne et travailla en 1928 au plan dit Fall Weiss qui envisage une invasion de la Pologne. Reconnu comme un élément prometteur, il est promu Generalleutnant par le chancelier Kurt von Schleicher en 1932.
Il est un fervent partisan du régime nazi à son avènement en car il pense que c'est un moyen de renforcer le rôle et la puissance de l'armée. Il est néanmoins hostile à la montée en puissance des SS et au refroidissement des relations avec l'URSS.
Commandant des armées
Malgré cette distance d'avec une partie du régime nazi, il est promu au haut commandement allemand de l'armée de terre (Oberkommando des Heeres ou OKH) en 1934. Il est nommé commandant en chef de l'Armée de terre l'année suivante. Il participe alors, au côté du ministre de la Défense Werner von Blomberg, au réarmement de l'Allemagne. En 1936, quand Blomberg est promu Generalfeldmarschall, Fritsch est promu Generaloberst[alpha 1]. En 1937, Fritsch fait partie des officiers présents à la conférence conduisant au protocole Hossbach, où Hitler annonce qu'il veut déclencher la guerre dès 1938. Il se montre très critique, estimant que l'armée n'est pas prête.
L'affaire Blomberg-Fritsch
Comme conséquence de cette opposition non dissimulée, Fritsch est écarté du commandement le , avec pour prétexte une accusation d’homosexualité : le dossier a été monté de toutes pièces par Göring et Himmler, le chef de la police du Reich (Chef der deutschen Polizei). Hitler se sert de cette occasion pour remanier l'armée et écarter une quinzaine de généraux. Fritsch est dégradé au rang d'Oberst (colonel) honoraire du 12e régiment d'artillerie. Un jury d'honneur est convoqué pour le blanchir mais, voyant que l'affaire tourne mal, Hitler fait obtenir le report du jugement dès la première journée d'audience : il s'agit en l'occurrence du jour du début de l'Anschluss, l'opération d'annexion de l'Autriche.
Seconde Guerre mondiale
Mobilisé en septembre 1939, Fritsch participe à la campagne de Pologne, à la tête de son régiment d'artillerie. Il est tué devant Varsovie, alors qu'il est en train d'inspecter ses troupes. Il est le deuxième général allemand à mourir pendant la Seconde Guerre mondiale[alpha 3]. Fritsch est enterré au cimetière des Invalides de Berlin.
DĂ©corations militaires
- Pour le MĂ©rite;
- Croix de fer (1914) II. et I. Classe[5]
- Croix de chevalier de l'Ordre de Hohenzollern avec épées[5]
- Ordre de l'Aigle rouge IV. Classe[5]
- Croix de service prussien[5]
- Ordre du Mérite militaire bavarois de 4e classe avec épées et couronne[5]
- Croix de chevalier de 1re classe de l'Ordre de Frédéric avec épées[5]
- Croix de chevalier de 2e classe de l'Ordre de Philippe le Magnanime[5]
- Croix hanséatique Hamburg[5]
- Insigne des blessés (1918) en noir[5]
- Croix du Mérite militaire (Autriche) III. Classe avec décorations militaires[5]
- Étoile de Gallipoli[5]
- Ordre protestant de Saint-Jean, Ehren- und Rechtsritter
- Médaille de service de longue durée de la Wehrmacht IV. à I. Classe
- Insigne d'honneur en or du parti nazi le [6]
Notes et références
Notes
- Grade équivalent en France à général d'armée.
- Le titre Freiherr est Ă©quivalent Ă celui de baron en France.
- Le premier ayant été le SS-Brigadeführer und Generalmajor der Ordnungspolizei Wilhelm Fritz von Roettig, tué en Pologne le 10 septembre 1939.
Références
- Horst Mühleisen: Generaloberst Werner Freiherr von Fritsch. In: Gerd R. Ueberschär (Hrsg.): Hitlers militärische Elite, Bd. 1. Darmstadt 1998, S. 61.
- Williamson Murray (en): Werner Freiherr von Fritsch. Der tragische General. In: Ronald Selser, Enrico Syring (Hrsg.): Die Militärelite des Dritten Reiches. Frankfurt am Main 1997, S. 154.
- Dermot Bradley (Hrsg.): Die Generale des Heeres 1921–1945. Bd. 4. Biblio Verlag, Osnabrück 1996, S. 115.
- Williamson Murray: Werner Freiherr von Fritsch. Der tragische General. In: Ronald Selser, Enrico Syring (Hrsg.): Die Militärelite des Dritten Reiches. Frankfurt am Main 1997, S. 155.
- Rangliste des Deutschen Reichsheeres. Mittler & Sohn, Berlin 1930, S. 108
- Klaus D. Patzwall: Das Goldene Parteiabzeichen und seine Verleihungen ehrenhalber 1934-1944, Studien der Geschichte der Auszeichnungen Band 4, Verlag Klaus D. Patzwall, Norderstedt 2004, (ISBN 3-931533-50-6), S.19
Annexes
Bibliographie
- Serge Cosseron, Les Mensonges du IIIe Reich, Paris, Perrin, , 359 p. (ISBN 978-2-262-02618-9, OCLC 84152339).
- Hans-Hellmut Kirst (trad. Georges Cornilleau), L'Affaire des généraux [« Generalsaffären »], Paris, Presses pocket, coll. « Presses pocket » (no 1929), , 310 p. (ISBN 978-2-266-00928-7, OCLC 461714109).
- D 81/3+ "Besichtigungsbemerkungen 1937" - Der Oberbefehlshaber des Heeres 4. Abt. Gen St d H - Frhr. v. Fritsch (ISBN 978-3-7504-5289-3).
- Hinrich Baumann: Die Heidmark. Wandel einer Landschaft: die Geschichte des TruppenĂĽbungsplatzes Bergen. Oerbke 2005 (ISBN 3-00-017185-1).
- Karl-Heinz Janßen (de), Fritz Tobias (de): Der Sturz der Generäle. Hitler und die Blomberg-Fritsch-Krise 1938. Beck, Munich 1994 (ISBN 978-3-406-38109-6).
- Johann Adolf Graf von Kielmansegg (de): Der Fritschprozess 1938. Ablauf und HintergrĂĽnde. Hamburg 1949.
- Horst Mühleisen: Generaloberst Werner Freiherr von Fritsch. In: Gerd R. Ueberschär (Hrsg.): Hitlers militärische Elite. Band 1. Primus, Darmstadt 1998 (ISBN 3-89678-083-2), S. 61–70.
- Christoph Raichle: Hitler als Symbolpolitiker, Kohlhammer, Stuttgart 2014. (Kap. "Der Tod Fritschs und Hitlers Reaktion darauf", S. 206–213)
- (de) Thilo Vogelsang, « Fritsch, Werner Thomas Ludwig », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 5, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 625–626 (original numérisé).
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) « Werner von Fritsch », sur Find a Grave
- (de) Biographie du Freiherr von Fritsch, Werner Thomas Ludwig, sur le site Lexikon der Wehrmacht