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Werner von Blomberg

Werner von Blomberg, né le à Stargard (province de Poméranie) et mort le [1] ou le [2] à Nuremberg, est un militaire allemand. Il est ministre de la Défense (Reichswehrminister) dans le cabinet Hitler en puis ministre de la Guerre (Reichskriegsminister) en 1935 et atteint le grade de Generalfeldmarschall en 1936, mais il est écarté en 1938 à la suite d’une opération concertée de discréditation.

Werner von Blomberg
Illustration.
Werner von Blomberg en 1934.
Fonctions
Ministre de la Guerre du Reich
(Ministre de la DĂ©fense jusqu'au 21/05/1935)
–
(4 ans, 11 mois et 28 jours)
Chancelier Adolf Hitler
Gouvernement Hitler
Prédécesseur Kurt von Schleicher
Successeur Poste supprimé
Wilhelm Keitel (de facto, mais avec des prérogatives amoindries)
Biographie
Nom de naissance Werner Eduard Fritz von Blomberg
Date de naissance
Lieu de naissance Stargard (province de Poméranie)
Date de décès
Lieu de décès Nuremberg (Allemagne occupée)
De gauche à droite, Rundstedt, Fritsch et Blomberg pour une cérémonie mémorielle sur Unter den Linden à Berlin le .
Blomberg avec Raeder (Ă  gauche) et Hitler, en 1934.
Blomberg (Ă  gauche) en compagnie de Fritsch et Raeder, en 1936.

Biographie

Werner von Blomberg est le fils du lieutenant-colonel (Oberstleutnant) Emil von Blomberg et de son épouse Emma Tschepe. Blomberg commence sa carrière de militaire en 1897 en tant que lieutenant (Oberleutnant) dans le 73e régiment de fusiliers. De 1907 à 1910, il suit les cours de l’académie de guerre de Berlin. Il est promu capitaine (Hauptmann) en 1911. Affecté à l’état-major de Metz en , il prend le commandement d'une compagnie du 130e régiment d'infanterie[3], rattaché à la 33e division d'infanterie, en . Il participe à la Première Guerre mondiale en tant qu'officier d'état-major, d'abord dans la 19e division de réserve, puis dans le 13e corps d'armée (de) en . En 1916, il est promu au grade de commandant (Major) au sein de la 7e armée, et reçoit en 1918 la médaille de l'ordre « Pour le Mérite ».

Après la guerre, Blomberg est nommé chef d’état-major de la brigade « Döberitz » en 1920 — année à la fin de laquelle il est promu lieutenant-colonel (Oberstleutnant) — et chef d’état-major pour la zone militaire de Stuttgart en 1921. En 1925, il est promu au rang de colonel (Oberst) et nommé responsable de la formation des troupes armées, fonction qu'il occupe jusqu'en 1929 (année de sa promotion au rang de général de division, Generalleutnant ; il avait été promu au rang de général de brigade, Generalmajor, l'année précédente). En 1932, il devient directeur de la délégation militaire allemande à la conférence sur le désarmement à Genève puis, en 1933, commandant de la 1re région militaire (Prusse-Orientale). Cette même année, il perd son épouse Charlotte, avec qui il a eu cinq enfants.

Le , le maréchal Paul von Hindenburg (1847-1934), président allemand, appelle Hitler à la chancellerie. Blomberg est alors chargé de la sécurité de Hitler. Il devient ministre de la Défense dans le premier cabinet Hitler et est simultanément promu général de corps d'armée (dans l'arme d'infanterie : General der Infanterie). Huit mois plus tard, fin , Hitler le promeut à nouveau, au rang de Generaloberst.

Pendant la nuit des Longs Couteaux, à la fin , le général Blomberg adopte une attitude passive vis-à-vis des assassinats de deux de ses amis, anciens militaires, l'ex-chancelier Kurt von Schleicher et l'ex-ministre adjoint Ferdinand von Bredow.

En 1935, le nom de son ministère est transformé en « ministère de la Guerre » et Blomberg reste titulaire du portefeuille : il devient alors aussi le commandant en chef des forces armées (Oberbefehlshaber der Wehrmacht) au moment où la Wehrmacht est créée, en remplacement de la Reichswehr.

Le , il est promu Generalfeldmarschall, grade réintroduit dans la hiérarchie militaire, qu'il est alors le seul à détenir.

Blomberg en compagnie de Goebbels au Festival de Bayreuth, .

Le , il participe à une réunion secrète rassemblant Hitler, Werner von Fritsch (Armée de terre), Erich Raeder (Marine), Hermann Göring (Armée de l'air) et Konstantin von Neurath, ministre des Affaires étrangères, réunion au cours de laquelle Hitler dévoile ses projets de guerre contre les États voisins. Cette réunion est décrite dans le protocole Hossbach.

Les conséquences de la réunion, où Blomberg et Fritsch s'opposent à Hitler, apparaissent bientôt avec l'éclosion de l'affaire Blomberg-Fritsch : en , la révélation, par Arthur Nebe, de son mariage avec une ancienne prostituée, Margarethe Gruhn, crée un scandale qui oblige Blomberg à démissionner de ses fonctions de ministre le . Lors de ses adieux à la chancellerie du Reich, il jure néanmoins fidélité à Hitler, le chef suprême.

SimultanĂ©ment, Hitler supprime le ministère de la Guerre qu'il remplace par une structure militaire, l’Oberkommando der Wehrmacht en français : « le Haut-Commandement des forces armĂ©es Â» qu'il confie au gĂ©nĂ©ral Wilhelm Keitel. Au cours de cette opĂ©ration, Hitler s'attribue en direct le commandement en chef des forces armĂ©es, fonction qui avait Ă©tĂ© exercĂ©e par Blomberg de 1935 Ă  son dĂ©part : plus prĂ©cisĂ©ment, les compĂ©tences de Blomberg en tant que commandant en chef (Oberbefehlshaber der Wehrmacht) sont regroupĂ©es avec celles de grand commandant en chef (Oberste Befehlshaber der Wehrmacht) prĂ©cĂ©demment dĂ©volues Ă  Hitler.

Blomberg et sa femme partent ensuite en lune de miel pendant un an sur l'île de Capri. L'amiral Erich Raeder estime que Blomberg doit se suicider et lui envoie le capitaine von Wangenheim pour l'inciter à agir ainsi[4]. En dépit des demandes incessantes du capitaine qui va jusqu'à tenter de mettre une arme dans ses mains, Blomberg refuse d'obtempérer[5].

Blomberg se retire ensuite dans sa propriété de Bad Wiessee dans les Alpes bavaroises, où il réside pendant la durée de la Seconde Guerre mondiale. Après la capitulation de l'Allemagne en 1945, Blomberg y est arrêté par les Alliés pour être jugé en tant que criminel de guerre ; il doit aussi être cité comme témoin au premier procès de Nuremberg qui juge les principaux dirigeants nazis.

Pendant sa détention, il est exposé au mépris de ses anciens collègues et il apprend en outre que son épouse a l'intention de le quitter : sa santé commence à décliner ; le , il note dans son journal qu'il ne pèse plus que 72 kg, malgré sa grande stature. Le , on lui diagnostique un cancer colorectal : au cours de ses dernières semaines de vie, il est résigné, déprimé et refuse de s'alimenter[6]. Il meurt peu après en et on l'enterre d’abord dans une tombe anonyme. Ses restes font ensuite l'objet d’une crémation et sont enterrés dans sa propriété de Bad Wiessee[7].

Résumé de sa carrière militaire

Entre parenthèses, sont mentionnés les grades équivalents en France, dans l'armée de terre.

Leutnant(sous-lieutenant)
Oberleutnant(lieutenant)
Hauptmann(capitaine)
Major(commandant)
Oberstleutnant(lieutenant-colonel)
Oberst(colonel)
Generalmajor(général de brigade)
Generalleutnant(général de division)
General der Infanterie(général de corps d'armée,
dans l'arme d'infanterie)
Generaloberst(général d'armée)
Generalfeldmarschall(grade inexistant en France, Ă  rapprocher
du grade vacant de maréchal de France)


Distinctions

Références

  1. D'après l'encyclopédie Brockhaus, Erich Stockhorst.
  2. D'après (de) dhm.de.
  3. Notice sur lexikon-der-wehrmacht.de
  4. (en) Wheeler-Bennett, John The Nemesis of Power, London: Macmillan, 1967, p. 368.
  5. (en) Shirer, William The Rise and Fall of the Third Reich, New York: Simon & Schuster, 1960, p. 314.
  6. (de) Schäfer, Kirstin A., Werner von Blomberg: Hitlers erster Feldmarschall (2006), p. 200 et 206-207.
  7. (de) Samuel W. Mitcham, Jr.: Generalfeldmarschall Werner von Blomberg. In: Gerd R. Ueberschär (ed.): Hitlers militärische Elite. 68 Lebensläufe. 2nd Edition. Darmstadt: Primus Verlag, 2011, p. 34-35, note 23. (ISBN 978-3-89678-727-9).

Annexes

Bibliographie

  • (de) Samuel W. Mitcham, Jr., « Generalfeldmarschall Werner von Blomberg », dans Gerd R. Ueberschär (dir.), Hitlers militärische Elite. 68 Lebensläufe, Darmstadt, Primus Verlag, 2011, 2e Ă©dition, p. 34-35, note 23, (ISBN 978-3-89678-727-9).
  • (en) Kristin A. Schäfer, Werner von Blomberg – Hitlers erster Feldmarschall : Eine Biographie, Paderborn, Schöningh, , 291 p. (ISBN 978-3-506-71391-9, prĂ©sentation en ligne).
  • Fritz Tobias (de), Karl-Heinz JanĂźen (de): Der Sturz der Generäle. Hitler und die Blomberg-Fritsch-Krise 1938, C. H. Beck, MĂĽnchen 1994, (ISBN 3-406-38109-X).

Articles connexes

Liens externes

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