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Volvic (eau en bouteille)

Volvic est une marque d'eau en bouteille commercialisée depuis 1935[1] et qui appartient au groupe agroalimentaire Danone (division Eaux) depuis 1992.

Volvic
Image illustrative de l’article Volvic (eau en bouteille)
Logo de l'eau Volvic.

Pays d’origine Drapeau de la France France
Ville d’origine Volvic
Société Société des Eaux de Volvic (SEV)
Distributeur Danone
Quantité produite 33 cL, 50 cL, 1 L, 1,5 L, 1,75 L, 8 L
Conditionnement Bouteille en plastique en PET
Slogan « Découvrez la force des volcans »
Date de création 1938
Type Eau minérale naturelle
Eau de source
Degré d'alcool 0°
Variante(s) Citron, citron vert, fraise, pêche-orange, thé vert menthe, pomme, fruit rouge, concombre, thé pêche, agrume, cassis, orange mangue
Site web http://www.volvic.fr

La source profonde Clairvic se situe à Volvic dans le département du Puy-de-Dôme, région Auvergne-Rhône-Alpes, dans un parc public protégé : Le Goulet et les Cheires de Bruvaleix comblé il y a environ 10 000 ans par les émissions et coulées volcaniques : pouzzolanes, basalte et andésite (pierre de Volvic) provenant du puy de la Nugère.

Volvic utilise comme emblème pour ses bouteilles le puy Pariou[2] bien que l'eau de sa source ne provienne pas de ce puy.

Propriétés et composition analytique

  • Volvic appartient au groupe des eaux très peu minéralisées.
  • Extrait sec à 180 °C : 130 mg/L
  • pH : 7
  • Température de l'eau au puisage : 8 °C
EspèceConcentration (mg/L)
Calcium (Ca2+) 11,5
Magnésium (Mg2+) 8
Sodium (Na+) 11,6
Potassium (K+) 6,2
Sulfates (SO42−) 8,1
Bicarbonates (HCO3−) 71
Nitrates (NO3−) 6,3
Chlorures 13,5
Silice 31,7
Fluor 0,22

Historique

Le bourg de Volvic alimenté par le captage du Goulet.

Au Moyen Âge, la cité de Volvic est essentiellement renommée pour l'exploitation de sa roche volcanique utilisée pour la construction des maisons et édifices religieux ou militaires de Basse-Auvergne. Les habitants de Volvic et des hameaux voisins s'approvisionnent en eau potable dans les fontaines alimentées par différentes sources. La principale est la « source de Saint-Priest », du nom du martyr qui donna le vocable à l'église priorale. Captée en 1467, elle est située dans le bourg, place de la Grande Fontaine. Les religieux jouent un rôle important dans l'implantation de ces fontaines.

En 1883, on peut constater une multiplication de fontaines et de lavoirs; tous les quartiers de Volvic sont desservis mais le problème de l'eau n'est pas pour autant réglé : elle manque très souvent à l'arrière saison et s'avère être de mauvaise qualité ; de nombreuses maladies sévissent chez les Volvicois.

Pendant cette période, des travaux importants de captage permettent d'augmenter les débits. La recherche d'une eau potable plus abondante et plus pure se pose avec plus d'acuité aux habitants de la commune.

Legay-Chevalier, entrepreneur volvicois, découvre le premier une source d'eau potable, au lieu-dit la Vallée du Goulet. Malgré ses efforts, les nombreuses difficultés tant techniques que financières, l'empêchent de réaliser son projet : sa mort, en 1915, laisse en suspens l'idée d'adduction en eau potable pour la commune et l'installation d'un éclairage public.

Plaque en pierre de Volvic, devant le captage des eaux de Volvic, commémorant le docteur Pierre Moity, découvreur des sources.

En 1927, à l'initiative du docteur Pierre Moity, maire de la commune de Volvic qui doit faire face à une épidémie de poliomyélite, des études géologiques qui ont conduit à creuser une galerie souterraine de 700 m de long, libèrent une importante voie d'eau, aussitôt dénommée source du Goulet. Le captage du Goulet permet l'alimentation en eau de la commune.

Une société locale réalise en 1935 les premières commercialisations de cette eau[1]. L'eau est classée eau de source.

Le groupe Sellier Leblanc crée la Société des eaux de Volvic en 1956[1]. Afin d'accroître la production, des forages au puy de la Nugère ont lieu en 1961 et conduisent à la découverte de la source Clairvic qui est classée en 1965 eau minérale naturelle par le ministère de la Santé. La société Volvic assure la mise en bouteille.

Volvic met sur le marché une boisson aux fruits Oasis en 1966[1]. En 1969, la bouteille traditionnelle en verre laisse sa place à une bouteille en plastique PVC. Une nouvelle usine d'embouteillage est construite en 1974 au Chancet à Volvic.

En 1984, Sellier Leblanc est repris par le groupe Perrier[3], qui cédera en 1990 la marque Oasis à Cadbury Schweppes. Volvic innove en étant le premier à mettre sur le marché une eau minérale aromatisée aux extraits de fruits naturels.

Captage à la source de Volvic.

En 1992, à la suite du rachat de Perrier par Nestlé, celui-ci est obligé de revendre plusieurs marques d'eaux[4], dont Volvic, qui rejoint le groupe BSN (renommé en 1994 le groupe Danone). La même année, Volvic obtient la certification AFAQ selon le référentiel international ISO 9002 pour toutes ses lignes de production et pour toutes les destinations de ses expéditions.

Volvic ouvre en 1995 le « centre Volvic » pour la recherche sur les oligo-éléments.

En 1998, le département Évian Volvic Développement commercialise les différentes marques des sources françaises du Groupe Danone.

Le classement eau minérale naturelle de la source Clairvic est renouvelé en 2000 par le ministère de la Santé. Cette année-là, Volvic commercialise un robinet d'eau minérale à la maison, « Volvic Fontaine », une bouteille de 5 litres prête à l'emploi avec un robinet-pressoir pour remplir son verre. La bouteille est aussi proposée en 8 litres depuis 2003.

L'entreprise s'est engagée à ce que l’ensemble de ses bouteilles soit issu de plastique recyclé en 2025[5].

Depuis les premières commercialisations en 1955, la production n'a cessé de progresser[6]

Ancien logo dans les années 2000.
Année Production en litres
1955 200 000
1981 200 millions
1998 850 millions
2001 1 milliard
2014 1,4 milliard

Volvic aujourd'hui

Usine d'embouteillage à Volvic.

Aujourd'hui :

  • 930 personnes travaillent sur les 2 sites totalisant 12 lignes de production qui réalisent 1,2 milliard de bouteilles produites par an, soit 4 millions de bouteilles produites par jour[7].
  • 70 % de la production va à l'export (Allemagne, Japon, Grande-Bretagne)[8]. Volvic est commercialisée dans plus de 85 pays.
  • Au Japon, l'eau Volvic est vendue par deux entreprises, Kirin Beverage et la société commerciale de Mitsubishi, réunies sous le nom Kirin MC Danone Water. Elle est très populaire. On y vend de l'eau minérale citron depuis le .
  • L'ensemble des installations couvre une surface de 100 000 m2[9]. 18 quais de chargement assurent la logistique des sites, ainsi que 11 km de voies ferrées.
  • D'avril à octobre, l'usine Volvic organise des visites de ses sources et de l'usine d'embouteillage.

Polémique autour des prélèvements

Une enquête de Mediapart[10] publiée le révèle que la Société des Eaux de Volvic (SEV) a pompé davantage d'eau au cours des étés 2015, 2017 et 2018, tandis que le département du Puy-de-Dôme subissait la sécheresse de plein fouet[11], et que de nombreuses restrictions[12] s'appliquaient aux autres usagers[13]. Une pratique d'autant plus dangereuse pour les autres usagers et les cours d'eau, qu'une thèse de doctorat publiée en 2012 par Simon Rouquet pour l’Institut des sciences et technologies de Paris[14] citée dans l'article établit clairement un lien entre les prélèvements de la SEV et la baisse du débit d'autres sorties d'eau, dont le cours d'eau du Gargouilloux. Cette baisse menace notamment l'existence de la pisciculture du château de Saint-Genès-l'Enfant, située à Malauzat, qui est alimentée entre autres par la source du Gargouilloux[15]. En 2017, un document interne à Volvic indique que les activités de pompage auraient eu un impact sur une importante station de captage[16]. En 1927, le débit avait été mesuré à 470 litres par seconde contre 50 litres par seconde en 2021[17].

Les permis de construire sont gelés dans la communauté de communes de Volvic pour certains secteur et certaines banlieue en , avant d'être réactivés mi . Sur la colline de Volvic, les nouveaux projets de construction sont interdits en pour raison de « réseau de captage d'eau potable insuffisant [...] susceptible de porter atteinte à la salubrité publique »[16].

Un hydrogéologue cité par Danone indique que « sur une année pleine, le niveau des eaux souterraines ne serait pas dans le rouge » ; il indique toutefois par ailleurs que « les problèmes d'eau à Volvic [sont] dus au télescopage entre l'évolution des ressources à la baisse et les prélèvements ». En , Danone nie toute responsabilité dans les problèmes d'approvisionnement en eau dans la région[16].

La préfecture indique ne pas avoir assez d'information sur l'effet des forages profond pour justifier leur interdiction. Danone indique travailler avec des partenaires régionaux pour protéger les réservoirs d'eau souterraine[16]. L'entreprise a annoncé en un accord avec les autorités pour diminuer de ses prélèvements de 10 % par an, puis 20 % à partir de .

Notes et références

  1. Pierre Estienne, Volvic : terre, pierre et eau, 13 siècles d'histoire, Presses Univ Blaise Pascal, , 364 p. (ISBN 978-2-87741-067-0, lire en ligne), p. 261
  2. « Randonnée au Pariou », sur La Chaîne des Puys en Rando, (consulté le )
  3. Quelques dates, Volvic sur Prodimarques
  4. Arrêt du Tribunal de première instance (deuxième chambre élargie) du 27 avril 1995 - Concurrence - Règlement 4064/89 - Décision déclarant une concentration compatible avec le marché commun.
  5. Olivia Détroyat, « Danone franchit un cap sur les bouteilles recyclées », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  6. « L'histoire de la marque (site de Danone) » (consulté le )
  7. « VISITE DE L USINE VOLVIC. Sortie scolaire de la classe de Terminale MEI du mardi 9 avril 2013, encadrée par Mme GIRY et M. CHAULET. - PDF », sur docplayer.fr (consulté le )
  8. « Volvic, l’or blanc des volcans d’Auvergne », Quotidien,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  9. aureliechazal, « Rapport de stage Volvic », Quotidien,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Alexander Abdelilah, Robert Schmidt, « À Volvic, Danone puise et épuise l'eau », (consulté le )
  11. Préfecture du Puy-de-Dôme, « Arrêté n°15-00768 du 23 juillet 2015 portant nomination de la mission d’enquête de reconnaissance des biens sinistrés et de l’étendue des dégâts suite à la sécheresse 2015 (page 83) » (consulté le )
  12. Préfecture du Puy-de-Dôme, « Reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle sécheresse pour 75 communes du Puy-de-Dôme pour l'été 2018 » (consulté le )
  13. Préfecture Puy-de-Dôme, « Arrêté préfectoral de restriction des usages d'eau en 2017 » (consulté le )
  14. La thèse de Simon Rouquet ne sera publiée qu'en 2023 à la demande de Volvic
  15. Martine Valo, « Dans la région de Volvic, les sécheresses causent des tensions quant au partage de l’eau », sur lemonde.fr, (consulté le )
  16. Jörg Daniel Hissen, « À sec - La grande soif des multinationales » [archive], sur arte.tv, (consulté le )
  17. A Volvic, la raréfaction de l’eau, source d’inquiétudes, 20 Minutes (Suisse), 21 mai 2021

Voir aussi

Liens externes

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