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Verre flotté

Le verre flotté ou verre « float » est un type de verre plat fabriqué par le principal procédé de fabrication de ce type de verre.

Vieille fenêtre contenant un carreau de verre « float-glass » en haut à gauche, contrairement aux autres vitres comme l'indiquent les reflets déformés.

Dans le procédé XXe siècle « float glass » (qui aurait été inventé par Alastair Pilkington en 1952) un mélange de matières premières est chargé en continu dans le four de fusion. À la sortie du four, le verre forme un ruban flottant à la surface de l’étain fondu. La surface de l’étain fondu est extrêmement lisse, donnant au verre une planéité de surface parfaite, sans aucun besoin de polissage. Le ruban de verre est ensuite lentement refroidi jusqu’à complet durcissement et recuit. Le ruban ainsi obtenu est d’épaisseur régulière, aux surfaces parfaitement planes. Le ruban est ensuite découpé en plaques pour livraison.

Ce procédé, que BSN utilisait en France, donnait des carreaux de verre si « parfaits » que ce fabricant lança en 1968 une OPA (ratée) sur son concurrent Saint-Gobain qui ne s'y intéressait pas encore. Aujourd'hui, on ne trouve plus sur le marché que des vitres en « float-glass » et paradoxalement ce sont les vitres imparfaites obtenues par les procédés antérieurs qui semblent en gagner un certain charme, et restent nécessaires pour les restaurations[1].

La production mondiale annuelle de verre flottĂ© dĂ©passe les 50 millions de tonnes[2], rĂ©partie sur environ 450 lignes de production[3], dont environ un million de tonnes en France (en moyenne depuis une dizaine d'annĂ©es[4]).

Alimentation en matières premières

Le mélange de matières premières est pesé électroniquement avec une précision de 0,1 %, puis mélangé et humidifié. Il forme un mélange vitrifiable auquel on ajoute du calcin avant de le charger directement dans le four de fusion. L'ajout de calcin permet d'abaisser la température de fusion du mélange.

Traitement du sable

Ce poste en option peut être nécessaire en fonction des caractéristiques réelles des matières premières disponibles dans l’usine.

Il comprendrait différentes fonctions comme le broyage, le traitement, le séchage, la séparation magnétique et l’homogénéisation du sable.

Dans tous les cas, l’installation de traitement de sable doit être définie après analyse du sable et des matières premières disponibles pour le projet.

Préparation de la composition

Ce système concerne les matières premières dĂ©jĂ  traitĂ©es et est Ă©quipĂ© d’installations de levage, pesage et mĂ©lange. L’extraction des poussières est situĂ©e Ă  l’endroit oĂą la poussière est habituellement produite. Des balances Ă©lectroniques avec diffĂ©rentes Ă©chelles sont adaptĂ©es en fonction des quantitĂ©s nĂ©cessaires de matières premières, de calcin de l’usine ou extĂ©rieur. L’atelier de composition est prĂ©vu pour fonctionner 24 heures sur 24. Il est cependant dimensionnĂ© pour produire la quantitĂ© de batch nĂ©cessaire en 16 heures, afin de permettre les opĂ©rations de maintenance. Les installations pour le dĂ©chargement des matières premières traitĂ©es seront prĂ©vues pour des engins Ă  benne basculante. Des alimentations sĂ©parĂ©es seront prĂ©vues pour (a) le sable, (b) la soude, (c) la dolomie et le calcaire pour empĂŞcher que les matières premières ne se contaminent entre elles. Les matières premières seront stockĂ©es dans les silos de l’atelier de composition et des installations de stockage. Les silos de l’atelier de composition sont prĂ©vus pour une capacitĂ© de fonctionnement de 72 heures minimum avec un stockage complĂ©mentaire au sol d’un mois pour la soude, le sulfate et les autres matĂ©riaux.

Transport de la composition

Un système approprié sera utilisé pour le transport et le mélange des matériaux.

Four de fusion

Construit en briques rĂ©fractaires, un four type contient jusqu’à deux mille tonnes de verre fondu Ă  1 550 °C. La tempĂ©rature est contrĂ´lĂ©e en permanence. Un des systèmes les plus employĂ©s Ă  ce jour est le pyromètre[5].

La fusion du verre pour la ligne « float » est assurée par un four à régénérateurs à brûleurs transversaux.

Le verre fondu est affiné et homogénéisé. Le verre est ensuite conditionné à température contrôlée avant d’arriver au bain d’étain. Pour assurer un bon fonctionnement, le four est équipé de dispositifs automatiques de mesure, enregistrement et régulation de pression et de niveau de verre, d’un système de minuterie et d’inversion automatique de flamme, d’instruments de mesure, enregistrement et régulation de température en différents endroits du four et d’un dispositif de régulation de pression de gaz naturel, etc.

Les fumées sont évacuées par tirage naturel par une cheminée. Pour protéger l’environnement, les fumées passeront par un équipement de dépollution à tirage forcé conçu en fonction de la réglementation locale.

Bain d'Ă©tain

Le verre affinĂ© arrive du four par le canal d'alimentation (en anglais : feeder) et il est dĂ©versĂ© sur l’étain fondu dans le bain « float » Ă  une tempĂ©rature variant de 1 100 °C pour du verre clair Ă  plus de 1 170 °C pour du verre teintĂ©. Le dĂ©bit est rĂ©gulĂ© automatiquement de manière Ă  maintenir la largeur et l’épaisseur du ruban. Le bain « float » est chauffĂ© Ă©lectriquement.

Le verre flotte sur un bain d’étain fondu. Pour Ă©viter l'oxydation de l'Ă©tain, car l'oxyde d'Ă©tain adhèrerait au verre qui perdrait sa transparence, le bain est maintenu dans une atmosphère rĂ©ductrice composĂ©e d'azote et d'une petite quantitĂ© d'hydrogène. Cette atmosphère est maintenue en place par des rideaux en fibre de verre ou fibre de carbone. Des rouleaux dentĂ©s, appelĂ©s « top-rollers », accrochent le verre encore liquide sur les rives du ruban et le font avancer. L'Ă©paisseur naturelle du verre qui s'Ă©tale sur une table est de 5 Ă  6 mm. Si l'on veut obtenir un ruban d'une Ă©paisseur infĂ©rieure Ă  5 mm, on Ă©tire le verre et les top-rollers ont un angle, dit « positif ». Si l'on veut une Ă©paisseur supĂ©rieure Ă  5 mm, et ce jusqu'Ă  12 mm, on repousse le verre et les top-rollers ont un angle dit « nĂ©gatif ». Plus on s'Ă©carte des 5 mm d'Ă©paisseur, plus il faut ajouter de top-rollers pour donner l'Ă©paisseur souhaitĂ©e. Certains bains d'Ă©tain possèdent plus de vingt top-rollers pour faire du verre de 0,5 mm d'Ă©paisseur.

La première usine Float française a été construite par BSN en 1966 à Boussois près de Maubeuge (Nord). Plusieurs améliorations ont eu lieu au cours de réparations à froid tous les sept à dix ans depuis 1966. Cette ligne de fabrication fonctionne toujours et appartient aujourd'hui à une société japonaise, Asahi Glass.

Étenderie

Pour relâcher les contraintes physiques, le ruban est soumis Ă  un traitement thermique dans un long four de recuisson appelĂ© « Ă©tenderie Â». Les tempĂ©ratures sont Ă©troitement contrĂ´lĂ©es dans le sens longitudinal et transversal du ruban.

L’étenderie sert à recuire et à refroidir le verre. L’étenderie fermée est en construction métallique, elle refroidit le verre par rayonnement et le recuit selon les exigences de la spécification de production.

Après recuisson, le verre est refroidi rapidement de manière contrôlée par un refroidissement adapté et un système de chauffage. Le verre sera transporté dans l’étenderie sur un convoyeur à rouleaux dont l’écartement permet le supportage du ruban en toute sécurité. La commande est transmise mécaniquement aux rouleaux par le système d’entraînement.

Un système d’entraînement de secours doit être disponible pour prendre le relais en cas de panne électrique ou mécanique du système de commande. Tous les rouleaux sont démontables pendant le fonctionnement. Pour assurer un fonctionnement continu des rouleaux, une commande de secours basse vitesse (pony) doit aussi être intégrée au système de commande de l’étenderie de même que le dispositif pour faire fonctionner l’entraînement à la main.

Salle de commande

La salle de commande permet de surveiller et de réguler tous les paramètres du four de fusion et du « float ».

Un système de commande moderne est prévu pour le procédé de verre « float ». Il comprendra des systèmes automatisés et des commandes numériques pour l’atelier de composition, le four de fusion, le bain « float », l’étenderie et les utilités. Le fonctionnement de l’installation sera commandé à partir de la salle de commande centrale qui est située à proximité du four. Pour le fonctionnement de secours, les essais et l’entretien, chaque machine sera équipée de ses propres commandes locales.

DĂ©coupe

Sous contrĂ´le permanent (Ă©paisseur, qualitĂ© optique, dĂ©fauts, etc.), le verre est dĂ©coupĂ© en plaques de 6 000 Ă— 3 210 mm pour le standard « bâtiment » et autres sous-dimensions.

L’équipement du verre froid comprend des convoyeurs à rouleaux, des systèmes de découpe longitudinaux et transversaux avec rompage, une machine de découpe des rives, un convoyeur à rouleaux basculants, un dispositif d’évacuation du calcin, des dispositifs de séparation des plaques, des empileurs pour les petites et moyennes dimensions, etc.

La vitesse des convoyeurs à rouleaux ainsi que la coordination des dispositifs de découpe, des dispositifs de rompage et de séparation doivent être contrôlée à partir de la salle de commande principale.

Des panneaux locaux sont installés à proximité des machines pour le fonctionnement en manuel en cas de besoin. Les plaques sont découpées à partir d’un ruban continu de verre float.

Système de retour du calcin

Le calcin sera récupéré sur la ligne de découpe automatiquement, broyé et acheminé vers le stockage tampon ou le parc de stockage.

Système de manutention avec dispositif de levage

Ce système permet d’empiler les plaques de verre automatiquement sur des chevalets pour stockage et expédition.

Livraison du verre

Une remorque de conception spĂ©ciale munie de suspensions adaptĂ©es reçoit le chevalet chargĂ© de plaques de verre (20 tonnes). L’ensemble est maintenu en position par des bras articulĂ©s ou des coussins d’air.

Le magasin est prévu pour le stockage d’environ deux mois de production, et avec les surfaces nécessaires pour la manutention et l’expédition du verre. Il est équipé d’étagères et de racks en quantité suffisante et des moyens nécessaires pour la manutention et le chargement sur camion de paquets de verre et de caissons.

Notes et références

  1. La restauration patrimoniale oblige à concilier et l'aspect d'unité artistique, d'unité architecturale et nécessité de sécurité dans les immeubles en restant en dehors , qu'ils soient dans des bâtiments en accès au public (hôpitaux classés d'origine religieuse) ou que cela soit de simples copropriétés genre moderne. Ainsi, à l'heure actuelle en France dans des immeubles d'habitation du XIXe siècle, dans les cages d'escalier, on enchâsse des vitraux type Art nouveau (École de Nancy en France) en sandwich entre deux glaces flottées.
  2. « Pilkington, Le Procédé Float », sur www.pilkington.com, (consulté le )
  3. (en) [vidéo] Pilkington Float Glass Process sur YouTube
  4. « Rapport d'activité 2013 de la fédération des industries du verre », sur http://www.fedeverre.fr, (consulté le )
  5. Pyromètre - Fabrication du verre, sur keller-msr.fr
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