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Calcin

Le calcin est du débris de verre ajouté aux matières premières (sable, carbonate de soude…) mises en œuvre pour fabriquer le verre. Le calcin, parfois appelé groisil, sert à favoriser la vitrification. L'industrie du verre en utilise plusieurs types : le calcin de cave, le calcin de récupération ou calcin ménager (calcin issu du recyclage du verre (en)), le calcin d'usine, le calcin de retour.

Calcin.

On utilise aussi le terme calcin pour désigner :

  • le verre finement broyĂ© utilisĂ© dans la fabrication des Ă©maux[1] ;
  • la croĂ»te indurĂ©e de sels minĂ©raux (carbonates, sulfates[2]) qui se dĂ©pose sur les pierres de carrière (notamment de gravière, les carriers y observant la cristallisation en surface du « jus Â» ou « laitance Â» originelle de la pierre provenant des solutions interstitielles minĂ©rales imprĂ©gnant les roches, solutions appelĂ©es « eau de carrière ») ou celles de maçonneries exposĂ©es aux intempĂ©ries (concrĂ©tions par Ă©vaporation)[3] - [4], ou sur les parois de grottes prĂ©historiques (phĂ©nomène de concrĂ©tionnement — prĂ©cipitĂ© de carbonate de calcium[5] sous la forme d'efflorescence due Ă  la concentration de solutions aqueuses minĂ©ralisĂ©es par le gel — qui donne une patine jaunâtre Ă  brunâtre, couleur due Ă  la fixation de pigments dissous, notamment des oxydes de fer issus de la pierre elle-mĂŞme et pouvant donner une teinte rouille)[6]. « L'Ă©paisseur de cet Ă©piderme renforcĂ© est de l'ordre de quelques dixièmes de millimètres, pour les patines, Ă  quelques millimètres pour le calcin… Des particules argileuses sous jacentes, en feutrage fin, d'origine endogène ou exogène, peuvent Ă©galement concourir Ă  un aspect lustrĂ©[7] ». Le rĂ©sultat des patines et du calcin sur les pierres est traditionnellement considĂ©rĂ© comme un renforcement de leur protection vis-Ă -vis des agressions extĂ©rieures, ces pellicules devant ĂŞtre conservĂ©es dans des environnements sains tant qu'elles conservent leur cohĂ©sion. Aussi est-il dĂ©conseillĂ© d'Ă©liminer cette couche superficielle des pierres exposĂ©es aux intempĂ©ries. Mais dans des environnements polluĂ©s (milieu urbain, industriel), la protection de ces couches indurĂ©es assez impermĂ©ables devient inopĂ©rante : l'acide sulfureux dissous dans l'eau atmosphĂ©rique attaque le carbonate de calcium de cette couche et le transforme en sulfite de calcium qui s'oxyde en sulfate de calcium, formant le sulfin ou « mauvais calcin Â», croĂ»te sombre superficielle plus dure et plus impermĂ©able que le calcin. Le sulfin rĂ©duit la permĂ©abilitĂ© Ă  l'eau, ainsi que l'aptitude Ă  l'Ă©vaporation car les pores de la roche sont obstruĂ©s par le sulfate de calcium, ce qui entraĂ®ne la dĂ©cohĂ©sion de plaque Ă  la surface des pierres calcaires exposĂ©es aux intempĂ©ries, et provoque trois types d'altĂ©rations des pierres : la desquamation (formation de plaques, d'Ă©cailles d'une Ă©paisseur variable, de quelques dixièmes de millimètre Ă  plusieurs millimètres), dĂ©sagrĂ©gation (formation d'un sable par dĂ©sintĂ©gration granulaire) et alvĂ©olisation (formation d'alvĂ©oles)[8].

Références

  1. Vocabulaire de la chimie et des matériaux, Termes, expressions et définitions publiés au Journal officiel, FranceTerme, 2018
  2. Il s'agit le plus souvent d'un mĂ©lange de carbonate de calcium, de sulfate de calcium et de pierre qui permettent Ă  la pellicule d'ĂŞtre solidaire de la masse. Lorsque cristallisent uniquement des sulfates, il s'agit le plus souvent d'encroĂ»tements bruns, gris ou noirs (d'oĂą leur nom de « croĂ»tes noires Â» ou sulfin en rĂ©fĂ©rence Ă  leur composition riche en sulfate de calcium) se dĂ©veloppant sur des surfaces humides rugueuses protĂ©gĂ©es de la pluie battante (typiquement la base des murs en zone urbaine et industrielle) et qui sont salies par des composĂ©s organiques hydrosolubles provenant de l'atmosphère.
  3. Yves-Marie Froidevaux, Techniques de l'architecture ancienne. Construction et restauration, Editions Mardaga, (lire en ligne), p. 12
  4. Marc Mamillan, « Recherches rĂ©centes sur le nettoyage des façades en pierre calcaire Â», Annales de l'Institut technique du bâtiment et des travaux publics, supplĂ©ment, vol. 75, no. 199-200, pp. 859-887
  5. sous trois formes polymorphiques : calcite, vatérite et aragonite.
  6. Jacques Brunet et Jean Vouvé, La Conservation des grottes ornées, CNRS Éditions, , p. 247
  7. Gilles Martinet et Bernard Quénée, Pierres de construction, Ed. Techniques Ingénieur, (lire en ligne), p. 9
  8. Marc Mamillan, Restauration des bâtiments en pierre, Ed. Techniques Ingénieur, (lire en ligne), p. 11
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