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Trois-mâts barque

Un trois-mâts barque (en anglais : three-masted barque) est un navire à voiles de trois mâts verticaux, dont le mât de misaine (à l'avant) et le grand mât (au centre) sont gréés en voiles carrées. Sur le mât d'artimon (à l'arrière), une brigantine à corne et un flèche sont gréés.

L’Alexander von Humboldt

Historique

Beaucoup de voiliers à prime, en particulier des cap-horniers, furent dotés de ce type de gréement.

Par la suite, l'apparition des navires à propulsion mécanique a conduit de nombreux voiliers à la démolition, notamment les cap-horniers, mais certains ont encore navigué en tant que navire-école, jusqu'à nos jours où ils servent encore parfois à l'initiation-découverte, comme le Belem et d'autres. Si certains ont été convertis en bateaux musée comme le Sigyn, les autres se montrent souvent lors des rassemblements de gréements traditionnels (voir ci-après).

Cependant, malgré un fléchissement dans les années 1970, l'intérêt pour ce type de gréement n'a pas disparu et connaît même un regain en ce début de XXIe siècle où de nouveaux lancements de trois-mâts barques concrétisent des projets pour développer la plaisance authentique le long des côtes ou en pleine mer et le tourisme, ainsi que l'insertion des jeunes et des handicapés (voir le projet Euroclippers ou le Tenacious).

Comparaison avec les autres gréements trois-mâts du XVIIe au XIXe siècle

Type de Gréement Trois-mâts carré Trois-mâts barque Trois-mâts goélette à huniers Trois-mâts goélette Goélette à huniers à trois mâts Goélette à trois mâts
Termes anglais Fully rigged ship Barque / bark Jackass bark / Jackass barque Barquentine / Schooner barque Three-masted topsail schooner Three-masted schooner
Caractéristiques
  • 2 phares carrĂ©s
  • mât d'artimon aurique
MĂ©lange composite :
  • Un phare carrĂ©

(grand-mât ou mât de misaine),

  • Autres phares auriques

avec Huniers possibles

  • mât d'artimon aurique
  • 1 phare carrĂ© (mât de misaine)
  • 2 phares auriques
  • 3 phares auriques
  • 1 ou 2 mâts ont des huniers
  • 3 phares auriques
Schéma du gréement
Exemples de navire
Le Duchesse Anne en 2013 Ă  Dunkerque, son port d'attache.
Le trois-mâts carré Christian Radich
Le Dar Mlodziezy en 2007
Le Belem au large de Brest en 2012
Le RNOV Shabab Oman au STI Historical Seas festival en 2010 entre Istanbul et Lauri on.
L' Oosterschelde Ă  Rotterdam en 2014
Goélette à trois-mâts et huniers dans le port de Boston
Le Regina Maris en 2005
L’American Pride au festival de la Baie de San Diego en 2011

Trois-mâts barques encore visibles

Lancés avant la Première Guerre mondiale

  • Le Star of India (1863), ex Euterpe, est un ancien trois-mâts carrĂ©, mis Ă  l'eau Ă  Man. Il transporte des Ă©migrants vers l'Australie. TransformĂ© en trois-mâts barque il transporte des ouvriers vers les pĂŞcheries d'Alaska. Il est aujourd'hui rattachĂ© au MusĂ©e maritime de San Diego. Le Star of India (l’étoile de l’Inde) est le plus ancien navire de ce type encore actif.
  • Le James Craig (1874) est un trois-mâts barque australien de 70 m naviguant Ă  nouveau depuis 2001.
  • L’Elissa (1877) est un trois-mâts barque amĂ©ricain Ă  coque en acier de 61,40 m basĂ© Ă  Galveston (Texas). Il a Ă©tĂ© sauvĂ© de l'abandon dans le port d'Athènes en 1969 par un philanthrope Trampt Morton. RestaurĂ© Ă  l'identique, il a repris la mer en 1979.
  • Le Belem (1896) est le dernier trois-mâts barque français (58,50 m), basĂ© Ă  Nantes, il accueille des passagers stagiaires.
  • L’Alexander Von Humbold (1906) (Cf. illustration) est un trois-mâts barque allemand de 63 m
  • Le Marguerite-Molinos, trois-mâts barque, construit au Havre, lancĂ© en 1897, et dĂ©truit en 1928. PropriĂ©tĂ© de la SociĂ©tĂ© des Voiliers Français dont le premier prĂ©sident Ă©tait LĂ©on Isidore Molinos, dont la fille donna son nom au navire.
  • L’Europa (1911) est un trois-mâts barque hollandais de 56,50 m. Il s'agit d'un ancien bateau-feu allemand construit par les chantiers navals de Stucken Ă  Hambourg, transformĂ© dans les annĂ©es 1980 (Voilure : 1 250 m2-30 voiles). Il est basĂ© Ă  Amsterdam.
  • Le Statsraad Lehmkuhl (1914), sister-ship du trois-mâts carrĂ© Duchesse Anne mais grĂ©Ă© en trois-mâts barque, de 98 m. D'origine allemande, il bat dĂ©sormais pavillon norvĂ©gien. Il est basĂ© Ă  Bergen.

Lancés entre les deux guerres

Le Mircea.
  • L’Artemis (1926) est un trois-mâts barque hollandais de 60 m, ancien baleinier norvĂ©gien
  • Le Stedemaeght (1926) est un trois-mâts barque nĂ©erlandais de 58,90 m appartenant Ă  la compagnie Hansestadt, ancien baleinier Ă  moteur norvĂ©gien[1]
  • Le Picton Castle (1928) est un trois-mâts barque canadien de 54,55 m. C'est un ancien chalutier construit au Pays de Galles, transformĂ© en chasseur de mines pour la Royal Navy durant la Seconde Guerre mondiale. C'est le premier navire alliĂ© entrĂ© dans un port de Norvège (Bergen), surnommĂ© alors le « libĂ©rateur de la Norvège ». Il est aujourd'hui basĂ© Ă  Lunenburg (Nouvelle-Écosse) oĂą il a Ă©tĂ© transformĂ© en trois-mâts barque (1 160 m2 de voiles).
  • L’Eagle (1936), ex. Horst Wessel, est un voilier-Ă©cole amĂ©ricain des US Coast Guards de 89,70 m, basĂ© Ă  New London (Connecticut)
  • Le Sagres III (1937) ex Albert Leo Schlageter, est un voilier-Ă©cole de la Marine portugaise de 89,30 m, basĂ© Ă  Lisbonne (ex., Albert Leo Schlageter, saisi par les AmĂ©ricains, en 1945, qui le transfèrent au BrĂ©sil sous le nom de Guanabara, jusqu'en 1961).
  • Le Mircea (1938) est un voilier-Ă©cole roumain de 82 m basĂ© Ă  Constanza qui a Ă©tĂ© entièrement rĂ©visĂ© entre 1965 et 1966.
  • Le Gunilla (1940), est un trois-mâts barque suĂ©dois, construit Ă  Oskarshamn, basĂ© Ă  Ă–ckerö comme navire-Ă©cole

Lancés après la Seconde Guerre mondiale

Le Guayas.
  • L’Earl of Pembroke (1948) est une ancienne goĂ©lette rĂ©amĂ©nagĂ©e en trois-mâts barque, sous pavillon anglais, de 44 m (voilure : 883 m2)
  • Le Kaskelot (1948) est un trois-mâts barque anglais de 47 m, dessinĂ© par Zygmunt Choren et construit au Danemark (son nom signifie « cachalot », en danois).
  • Le Gorch Fock II (1958) est un voilier-Ă©cole de la Marine allemande de 89m 30 basĂ© Ă  Kiel.
  • Le Gloria (1967) est un trois-mâts barque colombien de 76 m, premier d'une sĂ©rie comportant Ă©galement le Guayas, le Simon Bolivar et le CuauhtĂ©moc (ci-dessous)
  • Le Guayas (1977) est un trois-mâts barque Ă©quatorien de 78,4 m, de couleur acajou, basĂ© Ă  Guayaquil[2]
  • Le Pogoria (1980) est un trois-mâts barque polonais de 41,3 m
  • Le Simon Bolivar (1980) est un trois-mâts barque vĂ©nĂ©zuĂ©lien de 82,5 m. Sa proue porte le masque de la LibertĂ© enroulĂ© dans le drapeau national, Ĺ“uvre dessinĂ©e par un grand artiste vĂ©nĂ©zuĂ©lien, Manuel Felipe Rincon.
  • Le Thalassa (1980) est un trois-mâts barque hollandais de 50m, basĂ© Ă  Arlongen.
  • Le CuauhtĂ©moc (1982), est un trois-mâts barque de la marine mexicaine de 90 m, basĂ© Ă  Acapulco. Il porte le nom du dernier empereur aztèque qui signifie « l'aigle qui descend sur sa proie ».
  • Le Lord Nelson (1985) est un trois-mâts barque anglais de 54 m. (autre caractĂ©ristiques : longueur hors tout : 51,70 m; longueur au pont : 43 m; largeur : 8,5 m; tirant d'eau : 4,1 m; dĂ©placement : 420 t; voilure : 1 035 m2). Il est basĂ© Ă  Southampton. Avec le Tenacious (ci-après), ce sont les seuls navires au monde conçus pour permettre aux handicapĂ©s de naviguer en Ă©quipage. Il a un sister-ship : le Tarangini (ci-après)
  • Le Tarangini (1998) est un voilier-Ă©cole de marine indienne de 51,70 m, basĂ© Ă  Kochi

Lancés au XXIe siècle

  • Le Tenacious (2000) est trois-mâts barque anglais 65 m, basĂ© Ă  Southampton, dessinĂ© par Tony Castro. Il est le plus grand voilier en bois de ce type. Avec le Lord Nelson (Cf. supra), ce sont les seuls navires au monde conçus pour permettre aux handicapĂ©s de naviguer en Ă©quipage.
  • Le Sea Cloud II (2001) est un trois-mâts barque allemand.
  • Le Jeanie Johnston (2002) est un trois-mâts barque irlandais de 47 m, rĂ©plique Ă  l'identique d'un voilier construit au QuĂ©bec en 1847 ayant servi Ă  transporter les immigrĂ©s irlandais vers l'AmĂ©rique, il y a plus de 150 ans.

Bateaux-musées

  • Le Charles W. Morgan (1841) est un ancien baleinier en bois, exposĂ© au Mystic Seaport Museum (Connecticut) depuis 1941[3].
  • Le Polly Woodside (1885), ex-Rona, construit par le chantier Workman Clark de Belfast, est un trois-mâts barque australien de 58,60 m, visible au Melbourne Maritime Museum[4]
  • Le Sigyn (1887), trois-mâts barque finlandais construit Ă  Göteborg, ancien navire marchand suĂ©dois. Visible Ă  Turku (Finlande)
  • Le Rickmer Rickmers (1896), ex-Max, ex-Flores, ex-Sagres I, ex-Santo Andre, construit Ă  Bremerhaven, navire de commerce puis navire-Ă©cole, il est aujourd'hui visible dans le port de Hambourg[5].
  • Le Glenlee (1896), ex-Islamount, ex-Clara Stella, ex-Galatea, successivement Ă©cossais, anglais, italien, espagnol puis, aujourd'hui, Ă  nouveau Ă©cossais sous son nom d'origine, il est visible au Clyde Maritime Trust Ă  Glasgow[6].
  • Le RRS Discovery (1901) est un trois-mâts barque britannique en bois qui sert de musĂ©e Ă  Dundee en Écosse
  • Le Unyo Maru (1909), trois-mâts barque japonais construit Ă  Osaka, devient stationnaire durant l'entre-deux guerre Ă  Tokyo puis bateau musĂ©e[7].
  • Le Seute Deern (1919), trois-mâts barque allemand, visible Ă  Bremerhaven.
  • Le Tovarishch (1933), ex Gorch Fock I, est un voilier-Ă©cole ukrainien de 82 m appartenant au collège maritime de Kherson. Il est dĂ©sormais Ă  Stralsund en allemagne, comme bateau-musĂ©e. Il a trois sister-ships : l’Eagle, le Sagress II et le Mircea.

Vestiges, Ă©paves

Modèle réduit de La Belle, petit trois-mâts barque français de la fin du XVIIe siècle.
  • L’Aboukir Bay (1883) dont l'Ă©pave est visible au large de Morlaix depuis 1893.
  • L’Edwin Fox (1853) Ă©chouĂ© sur la cĂ´te de Nouvelle-ZĂ©lande en 1873 et dont la coque a Ă©tĂ© remise Ă  flot en 1986. L'Ă©pave est en cours de restauration dans le port de Picton.
  • La Belle (1684) fait naufrage dans la baie de Matagorda en 1686. Son Ă©pave fait l'objet de fouilles archĂ©ologiques Ă  partir de 1995.

Trois-mâts-barques disparus

  • Le Bonchamp, trois-mâts barque français
  • Le Tamaris, trois-mâts barque français construit en 1868 Ă  la Seyne-sur-Mer. A sombrĂ© dans la nuit du 8 au sur les brisants des Pingouins (Ă®les Crozet, TAAF) en se rendant Ă  NoumĂ©a.13 disparus.
  • Le Pourquoi-Pas ? utilisĂ© par le commandant Charcot pour ses expĂ©ditions polaires.
  • Le Suzanne (Dahomey 1967 30F YT A55) Ă©tait un trois-mâts barque construit au Grand-Quevilly en 1901, muni des derniers perfectionnements (treuils Ă  brasser, nombreux cabestans, petite chaudière et treuils puissants). Il Ă©chappa aux dangers de la Première Guerre mondiale mais fut livrĂ© Ă  la dĂ©molition en 1925.
  • Le Colbert (1894-1917) fut un trois-mâts barque français, construit aux Ateliers et Chantiers de la Loire de Nantes pour le compte de M. Alexandre Viot, armateur Ă  Nantes. Il est vendu en 1905 Ă  un armateur norvĂ©gien MM. Athergvist, Hermorand, et prend le nom de Keity. Il sera revendu en 1916 sous le nom de DanaĂ© puis de Sirius. Il terminera sa carrière en , coulĂ© par un sous-marin allemand.
  • Duchesse Anne (1891), voilier Ă  prime et trois-mâts barque français, construit aux chantiers Dubigeon[8], eut semble-t-il une carrière de cap-hornier sous l'armement de Louis Bureau & Fils Ă  Nantes, notamment sous le commandement des capitaines Marcel Arneau et Dejoie[9], avant d'ĂŞtre vendu Ă  un armateur norvĂ©gien en 1901[10].
  • Anne de Bretagne (1901) trois-mâts barque français, fut Ă©galement cap-hornier sous l'armement de la SociĂ©tĂ© Bretonne de navigation[11].
  • Le Ville de Dieppe (1888-1917) trois-mâts barque français, un des premiers pĂ©troliers, coulĂ© en 1917 Ă  22 miles de la Pointe de Chassiron (ĂŽle d'OlĂ©ron).

Rassemblements contemporains de trois-mâts barques

Les rassemblements et courses de grands voiliers ont lieu un peu partout dans le monde. La plupart sont organisées ou agréés par le Sail Training International Race Committee. On y rencontre les plus beaux trois-mâts barques du monde (entre autres).

En France, les événements les plus importants sont l'Armada de Rouen, les rassemblements de Brest ou de Douarnenez, mais aussi les étapes des Tall Ships' Races (Cherbourg en ), Saint-Malo (Cinquantenaire en 2006) et aussi Toulon qui s'est déroulé du samedi au mardi .

En 2008 : l’Armada de Rouen 2008 s'est déroulée du au . Les trois-mâts barques suivants y étaient présents : l’Artemis (Norvège), le Cuauhtemoc (Mexique), le Mircea (Roumanie), le Statsraad Lehmkuhl (Norvège), le Thalassa (Pays-Bas) et le Tenacious (Grande-Bretagne)[12] (pour les précédentes manifestations voir : Rassemblement de grands voiliers de Rouen). À la suite du rassemblement de Rouen certains voiliers se rendront à Liverpool, d'où sera donné le départ de la course Tall Ship's Race 2008, le .

Galerie d'images

  • Le Gorch Fock, trois-mâts barque allemand toutes voiles sorties (sauf une) dans le canal de Kiel en aoĂ»t 2006.
    Le Gorch Fock, trois-mâts barque allemand toutes voiles sorties (sauf une) dans le canal de Kiel en .
  • Le Bonchamp, trois-mâts barque français commandĂ© par le capitaine FĂ©lix Rouxel, arrive Ă  Cardiff en juillet 1927 pour charger du charbon
    Le Bonchamp, trois-mâts barque français commandé par le capitaine Félix Rouxel, arrive à Cardiff en pour charger du charbon
  • Le Belem dans la baie de Sanary en aoĂ»t 2003
    Le Belem dans la baie de Sanary en
  • L’Elissa, trois-mâts barque amĂ©ricain Ă  coque en acier de 1877 quitte son port d'attache, Galveston (Texas) au Texas en septembre 2006.
    L’Elissa, trois-mâts barque américain à coque en acier de 1877 quitte son port d'attache, Galveston (Texas) au Texas en .

Notes et références

  1. Gilles Millot et Gwendal Jaffry, Guide des grands voiliers, Douarnenez, Chasse-marée, , p. 74
  2. Guide des grands voiliers, Chasse-marée, 1999, p. 99
  3. Guide des grands voiliers, Chasse-marée, 1999, p. 18
  4. Guide des grands voiliers, Chasse-marée, 1999, p. 27
  5. Guide des grands voiliers, Chasse-marée, 1999, p. 44
  6. Guide des grands voiliers, Chasse-marée, 1999, p. 88
  7. Guide des grands voiliers, Chasse-marée, 1999, p. 78
  8. Cf. La construction navale en Bretagne
  9. Cf. Armements de capitaines trentemousins recensés par Denise Codet
  10. Cf. site sur les cap-horniers nantais (une photo est accessible *)
  11. Cf. site sur les cap-horniers nantais
  12. Armada 2008 Site officiel

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, Ă©ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
  • Jean Merrien, Dictionnaire de la mer : le langage des marins, la pratique de la voile, R. Laffont, , XIV-647 p.
    Réédité en 2001 puis en 2014 sous le titre Dictionnaire de la mer : savoir-faire, traditions, vocabulaires-techniques, Omnibus, XXIV-861 p., (ISBN 978-2-258-11327-5)
  • Guide des grands voiliers, Chasse-marĂ©e, 1999

Articles connexes

Liens externes

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