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Torpille Tiger Shark

La torpille Tiger Shark, ou Heavyweight Torpedo System (HWT), en hangeul : ëČ”ìƒì–Ž, « Requin tigre », est une torpille lourde Ă  guidage filaire, lancĂ©e par sous-marin, dĂ©veloppĂ©e par LIG Nex1 pour la marine de la rĂ©publique de CorĂ©e.

Torpille Tiger Shark
Présentation
Pays d'origine Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Type Torpille
Concepteur Agence pour le développement de la défense
Fabricant LIG Nex1
Date de création 2009-2019
Durée de service 2022 à nos jours
Poids et dimensions
Masse 1 619 kg
Longueur(s) 6,5 m
DiamĂštre 553 mm
Caractéristiques techniques
Explosif explosif en poudre polymérisé (PBX)
Quantité d'explosif 260 kg
Portée 50 km
Vitesse initiale 55 nƓuds

Précédé par torpille K731 White Shark

DĂ©veloppement

La sociĂ©tĂ© de dĂ©fense sud-corĂ©enne LIG Nex1 a Ă©tĂ© chargĂ© de dĂ©velopper la nouvelle torpille, avec l’Agence pour le DĂ©veloppement de la DĂ©fense (ADD) et la marine de la rĂ©publique de CorĂ©e (ROK Navy)[1]. LIG Nex1 a commencĂ© des Ă©tudes prĂ©liminaires sur le dĂ©veloppement d’une torpille filoguidĂ©e en mars 2009. Le dĂ©veloppement de la « Heavy Torpedo-II » lui-mĂȘme a commencĂ© en 2012 et s’est achevĂ© en 2019[2].

La nouvelle torpille est spĂ©cialement conçue pour les sous-marins de classe Chang Bogo (KSS-III) de plus de 4000 tonnes de la marine de la rĂ©publique de CorĂ©e, dont le premier a Ă©tĂ© lancĂ© par le chantier naval Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering en septembre 2018. La Tiger Shark sera d’abord mise en service avec les sous-marins plus anciens KSS-II (classe Sohn Won-yil, ou type 214[1] dans leur pays d’origine, l’Allemagne). La torpille ne fonctionne pas de la mĂȘme maniĂšre sur les deux types de sous-marins : elle est automotrice quand elle est tirĂ©e des tubes de lancement des sous-marins KSS-II, mais elle est Ă©jectĂ©e de force quand elle est tirĂ©e des tubes de lancement des sous-marins KSS-III. Elle est interopĂ©rĂ©e avec le systĂšme de gestion de combat du sous-marin : les informations relatives Ă  la torpille sont transmises et reçues via des fils de guidage, et peuvent ĂȘtre affichĂ©es dans le systĂšme de gestion de combat[3].

Selon LIG Nex1, le développement de la torpille Tiger Shark suit celui des armes White Shark (requin blanc), Blue Shark (requin bleu) et Red Shark (requin rouge) précédentes[1]. La Tiger Shark est conçue pour frapper les navires de surface et les sous-marins ennemis à plus longue distance, et elle offre une vitesse et des capacités de traitement améliorées par rapport à son prédécesseur, la torpille White Shark[4]. Elle devrait améliorer les capacités des sous-marins sud-coréens[1]. La Tiger Shark devrait remplacer la torpille lourde K731 White Shark (Baek Sang Eo) existante. Le nom « Tiger Shark » est juste un nom de produit LIG Nex1. Une fois mise en service dans la marine de la république de Corée, la torpille lourde obtiendra probablement une nouvelle désignation officielle[1].

Présentation

LIG Nex1 a dĂ©voilĂ© son concept de torpille lourde Tiger Shark pour la premiĂšre fois lors du Salon international de l’industrie de la dĂ©fense maritime (MADEX) 2017[5], qui s’est tenu Ă  Pusan, en CorĂ©e du Sud[1]. L’arme a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  nouveau au salon MADEX 2019, toujours Ă  Pusan[4].

Caractéristiques

La Tiger Shark est conçue pour des tubes lance-torpilles standard de 553 mm[4]. Elle mesure 6,5 m de long et pĂšse 1 619 kg[2]. Elle possĂšde une ogive explosive de 260 kg d’explosif en poudre polymĂ©risĂ© (en anglais : Polymer-bonded explosive, abrĂ©gĂ© en PBX), avec mise Ă  feu magnĂ©tique et fusĂ©e de contact[4]. Elle est capable de pĂ©nĂ©trer 1,5 mĂštre d’épaisseur d’acier[1].

Elle utilise un moteur Ă©lectrique alimentĂ© par une batterie au lithium, minimisant le bruit produit lors du lancement[2]. La Tiger Shark utilisera le mĂȘme type de batterie lithium-ion et la mĂȘme technologie que la rĂ©cente torpille lĂ©gĂšre K745 Blue Shark (Chung Sang Eo) qui est dĂ©ployĂ©e sur des navires de surface, des hĂ©licoptĂšres anti-sous-marins et des avions de patrouille maritime comme moyen de frapper les sous-marins ennemis[1]. Le moteur Ă©lectrique entraĂźne une hĂ©lice contrarotative. La torpille a une vitesse maximale d’environ 55 noeuds, avec une autonomie de 50 km et une endurance de 60 minutes. L’arme est optimisĂ©e pour les performances en eau peu profonde, avec une profondeur de fonctionnement allant de 2 Ă  600 m[4]. Le systĂšme est Ă©galement trĂšs maniable et peut modifier la vitesse de l’hĂ©lice Ă  diffĂ©rents points de sa trajectoire, ce qui lui permet de rester non dĂ©tectĂ©e pendant de plus longues pĂ©riodes[2]. Sa portĂ©e et sa vitesse seront supĂ©rieures Ă  celles de la torpille White Shark qui, selon des sources ouvertes a une vitesse de plus de 35 nƓuds et une portĂ©e de 30 km[1].

La Tiger Shark est filoguidĂ©e (fibre optique), Ă©quipĂ©e d’un sonar combinĂ© (passif et actif) et possĂšde une capacitĂ© de dĂ©tection du sillage des navires[3]. Selon LIG Nex1, les rĂ©seaux de transducteurs ont un angle de dĂ©tection horizontal de plus ou moins 100°, et des capacitĂ©s de dĂ©tection verticale d’environ plus ou moins 20° en site. Les donnĂ©es de navigation sont fournies par un systĂšme de navigation inertielle (INS) Ă  fibre optique[4]. LIG Nex1 s’est concentrĂ© sur la capacitĂ© de « contre-leurres »[1], et la Tiger Shark possĂšde un ordinateur de bord de technologie avancĂ©e, qui lui permet de rĂ©sister aux contre-mesures adverses. Une autre amĂ©lioration par rapport aux modĂšles prĂ©cĂ©dents est l’utilisation d’un cĂąble Ă  fibre optique comme la torpille Deutsches Modell 2 Mod.4 allemande. Ces cĂąbles sont plus flottants que les cĂąbles ordinaires, ce qui permet une plus grande portĂ©e[2].

Avec sa portĂ©e d’environ 50 km et une vitesse maximale de plus de 55 nƓuds, la Tiger Shark est beaucoup plus efficace que toutes les autres torpilles actuellement en service dans la marine de la rĂ©publique de CorĂ©e (ROKN), y compris la cible de surface et sous-marine Mod2 et la torpille White Shark. Cependant, Ă  3,3 milliards de wons corĂ©ens (soit 2,6 millions de dollars, ou 2,1 millions de livres sterling) l’unitĂ©, elle est Ă©galement plus chĂšre que ses prĂ©dĂ©cesseurs[6].

Tests

MalgrĂ© un retard dans le programme Tiger Shark, la torpille a terminĂ© ses essais de tir depuis un sous-marin KS-II de 1800 tonnes le 16 mars 2022, et depuis un sous-marin KS-III de 3000 tonnes en mai 2022. Chaque lot d’essais comprenait deux tirs, le dernier ayant eu lieu Ă  distance en mer de l'Est le 9 mai 2022[7]. La torpille a Ă©tĂ© tirĂ©e deux fois de chaque sous-marin, les quatre tests Ă©tant couronnĂ©s de succĂšs. Jang Bong-gi, chef du Centre pour les munitions guidĂ©es de l’Agence de dĂ©fense pour la technologie et la qualitĂ© (DTaQ) sud-corĂ©enne, a dĂ©clarĂ© : « Nous avons maintenant tirĂ© avec succĂšs la torpille non seulement du KSS-II, mais aussi du KSS-III[6]. » En utilisant un sous-marin de classe Chang Bogo (KSS-III) de 3000 tonnes comme plate-forme de lancement, le test a permis de vĂ©rifier si la torpille, dĂ©veloppĂ©e en 2019, fonctionne comme prĂ©vu lors de sa phase initiale de production en sĂ©rie[8].

Les tests de la torpille Tiger Shark s’inscrivent dans le cadre des efforts du pays pour renforcer sa dĂ©fense maritime, face Ă  l’évolution des menaces militaires nord-corĂ©ennes. La CorĂ©e du Sud s’efforce aussi de dĂ©velopper des missiles balistiques lancĂ©s par sous-marin (SLBM), potentiellement capables de transporter des ogives nuclĂ©aires. En septembre 2021, la marine sud-corĂ©enne aurait testĂ© un SLBM Ă  partir d’un sous-marin dĂ©veloppĂ© localement. L’approbation du projet fait suite Ă  des rapports confirmant un tir d’essai par la CorĂ©e du Nord d’un nouveau SLBM plus petit le mois dernier[5]. Apparemment, le Nord a tirĂ© un SLBM dans les eaux au large de sa cĂŽte est le 7 mai 2022[8].

Jang Bong-gi, qui dirige le centre des systĂšmes d’armes guidĂ©es de l’agence, a dĂ©clarĂ© : « Ce test signifie beaucoup, car il a confirmĂ© la qualitĂ© de la torpille lourde Ă  guidage filaire produite Ă  l’aide de technologies dĂ©veloppĂ©es localement[8] ». Jang a ajoutĂ© : « Ce sera une bonne rĂ©fĂ©rence pour les armes guidĂ©es pour toutes nos plates-formes militaires Ă  l’avenir ». Il a Ă©galement soulignĂ© que la nouvelle torpille lourde contribuera de maniĂšre significative aux exportations de dĂ©fense, car 99% de ses composants sont produits dans le pays[6]. En effet, outre l’armement des sous-marins sud-corĂ©ens, le fabricant LIG Nex1 pourrait Ă©galement viser le marchĂ© d’exportation[7].

AprĂšs ces essais couronnĂ©s de succĂšs, l’Agence de dĂ©fense pour la technologie et la qualitĂ© (DTaQ) a annoncĂ© le 17 mai 2022 que la production en sĂ©rie de la torpille lourde Tiger Shark Ă©tait prĂȘte Ă  commencer[7]. Un reprĂ©sentant de LIG Nex1 impliquĂ© dans le programme a dĂ©clarĂ© : « Actuellement, nous avons effectuĂ© et rempli tous les tests requis, et nous attendons le contrat avec la DAPA pour la production en sĂ©rie ; nous l’attendons dans la seconde moitiĂ© de l’annĂ©e prochaine ». La DAPA est l’administration du programme d’acquisition de la dĂ©fense de la CorĂ©e du Sud[1].

Selon la DAPA, la torpille lourde Tiger Shark atteindra sa pleine capacitĂ© opĂ©rationnelle (FOC) d’ici la fin de l’annĂ©e 2022. La DAPA a rĂ©vĂ©lĂ© le 7 novembre 2022 que les derniers composants nĂ©cessaires pour fournir un soutien logistique intĂ©grĂ© Ă  la Tiger Shark seront livrĂ©s Ă  la marine sud-corĂ©enne d’ici la fin du mois de dĂ©cembre 2022. En outre, l’agence a dĂ©clarĂ© qu’elle Ă©tendrait l’utilisation de la Tiger Shark dans un avenir proche, y compris la signature Ă©ventuelle d’un deuxiĂšme contrat avec LIG Nex1 dans le mois[2].

Le dĂ©veloppement initial de la Tiger Shark s’est achevĂ© en 2019 et le ComitĂ© de promotion du programme d’acquisition de la dĂ©fense a approuvĂ© la production initiale en faible nombre en 2020. Le programme a fait des progrĂšs significatifs en 2022, la production de masse commençant en mai, aprĂšs la rĂ©ussite des essais. Les livraisons Ă  la marine de la rĂ©publique de CorĂ©e ont commencĂ© en juin 2022. Le dĂ©ploiement opĂ©rationnel de la Tiger Shark coĂŻncide Ă  peu prĂšs avec celui du premier sous-marin KSS-III, le ROKS Dosan Ahn Changho, qui a menĂ© des opĂ©rations pour la premiĂšre fois en aoĂ»t. La Tiger Shark a terminĂ© ses essais pour une utilisation sur l’ancienne classe KSS-II et la nouvelle KSS-III, et sera probablement dĂ©ployĂ©e sur les deux classes[2].

Notes et références

  1. (en-GB) « LIG Nex1 on Track with New Tiger Shark Heavyweight Torpedo », sur NavyRecognition, (consulté le ).
  2. (en-US) Juho Lee, « South Korea’s Tiger Shark Torpedo to reach FOC by year-end », sur Naval News, (consultĂ© le ).
  3. (en) « Wire-Guided Heavyweight Torpedo (Tiger Shark) », sur LIG Nex1 (consulté le ).
  4. (en) Manash Pratim Boruah, « MADEX 2019: South Korea aims to deploy Tiger Shark torpedo by 2020 », sur Janes, (consulté le ).
  5. (en-US) « South Korea to develop new lightweight torpedoes », sur Naval Technology, (consulté le ).
  6. (en) Joe Faretra, « Counter measures defeating ÂŁ21m Tiger Shark torpedo passes South Korea’s navy trials », sur Daily Star, (consultĂ© le ).
  7. (en) Gordon Arthur, « Tiger Shark torpedo ready for production in South Korea », sur Shephard, (consulté le ).
  8. (en) « South Korea successfully tests homegrown heavyweight torpedo », sur The Korea Times (consulté le ).

Liens externes

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