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Thomas MĂĽntzer

Thomas Müntzer (souvent orthographié en français : Münzer ou Muntzer, ou encore Munzer, ou en latin : Muncerus), né en 1489 (ou 1490) à Stolberg et mort le à Mühlhausen, est une grande figure de la Réforme protestante reconnu comme pasteur et prédicateur anabaptiste et un des chefs religieux de la guerre des paysans dans le Saint-Empire romain germanique au XVIe siècle. C’est un dirigeant révolutionnaire et l’un des principaux protagonistes de la Réforme, et plus particulièrement de la Réforme radicale.

Thomas MĂĽnzer
Gravure de C. Van Sichem (XVIIe siècle) qui pourrait être une caricature. Il n'existe aucun portrait contemporain de Müntzer. Personne ne sait à quoi il ressemblait[1].
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Thomas MĂĽntzer
Formation
Université de Leipzig (à partir de )
Université brandebourgeoise de Francfort (à partir de )
Activités
Conjoint
Ottilie MĂĽntzer (d)
Ĺ’uvres principales
Plaque commémorative

Biographie

Né de parents pauvres, Thomas Müntzer aurait perdu son père de bonne heure, et sa mère aurait subi des mauvais traitements sous prétexte d'indigence[2]. Son père est un pauvre artisan d'origine slave (Munczer), qui aurait fini ses jours pendu à la potence, sacrifié à l'arbitraire d'un comte. C'est donc livré à lui-même que grandit le jeune garçon, qui bénéficiera toutefois d'une « bonne éducation »[3] - [4] - [5]. Il étudia la théologie à l'université de Leipzig.

Ministère

Il obtient sa première charge de prêtre auxiliaire dans la ville de Halle-sur-Saale (Saxe-Anhalt). Müntzer est d’abord un fidèle de Luther auquel il se rallie à Leipzig en 1519 et qui le nomme pasteur à Zwickau en Saxe en 1520. Une fois installé dans sa charge, Müntzer développe des idées personnelles sur la nécessité d’une révolution sociale[6]. Très vite, il veut atteindre la masse des analphabètes.

En 1521, il est donc dissident Ă  trois niveaux :

  • vis-Ă -vis des autoritĂ©s civiles puisqu’il a Ă©tĂ© exclu trois fois des villes oĂą il prĂŞchait ;
  • vis-Ă -vis des autoritĂ©s romaines car il se rallie au camp luthĂ©rien en 1519 Ă  Leipzig et rĂ©dige en 1521 le Manifeste de Prague, qui est un appel Ă  la rĂ©volte contre « la putain de Babylone Â», l'Église de Rome ;
  • vis-Ă -vis de Luther car en juillet 1524, il se diffĂ©rencie en critiquant la trop grande proximitĂ© de Luther avec les autoritĂ©s civiles et surtout les princes. C’est le Sermon aux Princes qu'il prononce devant la cour du duc de Saxe oĂą il attaque avec virulence l'autoritĂ© de l'Église et de l'Empire.

À partir de fin 1523, Müntzer s’en prend dans ses écrits à Luther. Il profite de la révolte des Paysans pour répandre ses idées. En effet, l'agitation paysanne étant à son paroxysme en Saxe, il essaie de soulever les classes laborieuses contre les princes régnants et les ecclésiastiques. Il affirme que la trop forte quantité de travail nuit au salut des paysans car aliénés par l'obligation de cultiver, ils ne peuvent pas se consacrer à la Parole. Il prêche pour un rétablissement de l'Église apostolique par la violence s'il le faut, pour pouvoir préparer le plus vite possible le règne du Christ. Il a peut-être aussi participé à la rédaction des Douze Articles[7].

Finalement, après avoir Ă©tĂ© chassĂ© de Zwickau Ă  la suite d'une dispute avec le magistrat de la ville, puis de Wittemberg, et enfin d’Allstedt oĂą il Ă©tait arrivĂ© en , Thomas MĂĽntzer et son groupe prennent le pouvoir en fĂ©vrier 1525 Ă  MĂĽhlhausen en Thuringe, oĂą ils instaurent une sorte de thĂ©ocratie « radicale et violemment Ă©galitaire Â» et d’oĂą ils participent, eux aussi, Ă  la guerre des paysans[8].

Le , Thomas MĂĽntzer et son armĂ©e sont aux portes de Frankenhausen, le 14, ils se mettent en ordre de bataille face aux adversaires et le a lieu le choc dĂ©cisif. Ce jour-lĂ , le soleil est providentiellement entourĂ© d’une couronne inhabituelle. Ă€ cheval, MĂĽntzer proclame Ă  plus de 7 000 soldats paysans mal Ă©quipĂ©s et inexpĂ©rimentĂ©s que c’est un arc-en-ciel, signe de victoire. En fait, la bataille tourne au massacre : les deux armĂ©es princières composĂ©es de mercenaires professionnels lourdement armĂ©s, disposant de canons, commandĂ©es l'une par les ducs de Brunswick et de Saxe, l'autre par Philippe de Hesse, « le Magnanime Â», perdent six mercenaires pour massacrer environ 5 000 paysans.

Peu après, Müntzer est capturé dans une maison de Frankenhausen, où, blessé, il s'était réfugié. Après avoir avoué ses intentions subversives sous la torture, il se rétracte et, le , il est décapité à Mühlhausen (Thuringe) devant tout ce que la région compte de personnages de la haute noblesse. À l'attention du bon peuple, sa tête empalée est exposée sur les remparts de la ville.

RĂ©formes

Müntzer est un millénariste qui croit à l'avènement proche de Jésus-Christ, qui reviendra sur Terre pour procéder au jugement dernier. Il s'agit pour lui de préparer ce règne. En cela le théologien médiéval Joachim de Flore fut pour lui une source d'inspiration[9].

Dans des prĂŞches et des Ă©crits passionnĂ©s, il dĂ©nonce son ancien mentor, Luther, qu’il traite volontiers de menteur (« LĂĽgner » en allemand), l'accusant de collusion avec les princes. Il rĂŞve d’un avenir radieux oĂą les opprimĂ©s prendraient la place de leurs oppresseurs.

L'idéologie de Müntzer peut se résumer en trois mots :

  • Mystique et spiritualiste. Il insiste sur la rudesse de la croix, sur la rĂ©vĂ©lation personnelle, intĂ©rieure, donnĂ©e par l’Esprit saint, directement, sans recourir Ă  l’interprĂ©tation officielle de la Bible.
  • Apocalyptique. Il affirme, s’inspirant de la prophĂ©tie de Daniel, que la Fin des Temps est proche et que les Ă©lus doivent se sĂ©parer du monde et constituer des communautĂ©s de saints, oĂą tout serait partagĂ© et oĂą l’on entrerait par un baptĂŞme d’adulte.
  • RĂ©volutionnaire. MĂĽntzer reprend Ă  son compte cette pensĂ©e religieuse eschatologique, qui inspire très vite ses conceptions sociales : la pauvretĂ© excessive, comme la trop grande richesse, constituent un obstacle Ă  l’Évangile. Surtout, Ă  cause de l’exploitation des princes et des riches, le peuple est trop pauvre et trop malheureux pour prier et pour lire la Bible. Il dĂ©veloppe l’idĂ©e fondamentale qu’aucune rĂ©forme religieuse n’est possible sans une rĂ©forme sociale.

Souffrance chrétienne et crainte de Dieu

Le cadre thĂ©ologique, dans lequel s’inscrit la conscience qu’il avait de sa mission, reste difficile Ă  dĂ©finir. En tant que thĂ©ologien rĂ©formĂ© ayant reçu une formation acadĂ©mique, il respectait la tradition confessionnelle de l’Église mĂ©diĂ©vale, mais il y mettait parfois des accents « personnels ». Sa proclamation Ă©tait centrĂ©e sur la tâche de dĂ©masquer la foi « imaginaire Â», sur l’indispensable chemin de souffrance qui menait vers la foi vraie dans l’imitation du Christ, sur l’annonce du Jugement divin, dans le but de rĂ©tablir l’ordre originel de Dieu, avec la souverainetĂ© immĂ©diate de Dieu sur les hommes et des hommes sur les crĂ©atures. Dans son argumentation, MĂĽntzer prenait appui sur la Bible, qu’il comprenait comme une unitĂ© conformĂ©ment Ă  la tradition de l’Église primitive. Dans son ensemble, l’époque apostolique avait pour lui une fonction normative plus forte que pour la plupart des thĂ©ologiens de la RĂ©forme. Pour la description du processus du salut, il utilisait des formes de pensĂ©e et d’expression de certains spirituels (pneumatikos) mĂ©diĂ©vaux ; pour ses annonces du Jugement et de l’avenir, il s’inspirait aussi de la tradition apocalyptique. MĂĽntzer a combinĂ© ensemble ces Ă©lĂ©ments traditionnels et ainsi associĂ© les idĂ©es du processus de salut individuel avec une vision de la refonte du monde face Ă  l’imminence du Jugement. La crainte des crĂ©atures (des puissants) Ă©tait remplacĂ©e par la crainte de Dieu, et c’est bien lĂ  qu’était enracinĂ© son appel Ă  s’opposer rĂ©solument aux institutions fondĂ©es sur la crainte des crĂ©atures[10] - [11].

Liturgie et musique religieuse

Statue de Thomas MĂĽntzer face Ă  l'Ă©glise Sainte-Catherine de Zwickau.

Les réformes liturgiques de Thomas Müntzer, qu'il a entreprises lorsqu'il était pasteur d'Allstedt, entre 1523 et 1524, et qu'il a développées dans deux manifestes (Allstedter Kirchenampt et Deutzsch-Evangelisch Mesze), sont d'excellents exemples de la refondation d'une pratique cultuelle proprement protestante. Cette facette de l’œuvre de Müntzer, tout autant que ses compositions musicales, a exercé une influence bien au-delà de la mort du réformateur. Ses messes en allemand, dans lesquelles il a veillé à ne s'écarter qu'à la marge du rite catholique (en latin) et des heures canoniales, pour cependant en mettre le texte à portée des fidèles germanophones, ont été préservées et réimprimées à de multiples reprises dans plusieurs paroisses de Saxe et de Thuringe pendant plus de quatre siècles – sans toutefois que le nom de Müntzer y apparaisse.

Les écrits liturgiques de Müntzer constituent une tentative de transposer directement en allemand le texte des hymnes en latin (chant polyphonique) chantés à Allstedt. Par là, Müntzer est un pionnier de la messe en langue vernaculaire en Allemagne moyenne. Son impatience de transposer la richesse de la théologie protestante dans une liturgie proche des gens est manifeste et à Allstedt elle obtint d'emblée un énorme succès. Martin Luther et son entourage posaient un regard sceptique sur les réformes liturgiques de Müntzer, non qu'ils en condamnassent le contenu théologique, mais bien plutôt le souci d'adhésion que l'imprudent Müntzer manifestait.

Il faut supposer que la dĂ©cision de Luther, d'orchestrer en 1526 sa Messe allemande, non sur les airs polyphoniques, mais plutĂ´t sur des airs populaires d'Allemagne, se fonde sur l'intention consciente de se dĂ©marquer de MĂĽntzer, après que la rĂ©pression de 1525 (Ă©crasement de la RĂ©volte des paysans de Thuringe) eut montrĂ© combien la RĂ©forme pouvait servir de prĂ©texte aux autoritĂ©s pour rĂ©primer les conflits sociaux. Le mĂ©pris de Luther pour les rĂ©formes liturgiques de MĂĽntzer (« Imiter, c'est bon pour les singes Â») revient sans cesse en conclusion de ses Propos de table.

Impact historique

L’insistance de Müntzer sur la foi vécue par expérience, sa critique du baptême traditionnel et de l’ordre social existant, tout comme sa façon de prendre modèle sur l’époque apostolique rencontrèrent rapidement un certain succès là où se faisait jour une conception de la foi différente de celle des réformes de Luther et de Zwingli. Ses écrits influencèrent les proto-anabaptistes tel que Hans Denck de Nuremberg, le groupe de Conrad Grebel à Zurich, ainsi que des spiritualistes comme Sébastien Franck ou Valentin Weigel. Par la suite, Gottfried Arnold œuvra à nouveau pour une réception, même si ce n’était pas sans réserve. C’est surtout par les écrits polémiques de Wittenberg que la participation de Müntzer à la guerre des Paysans fut gardée en mémoire par les générations futures, de sorte qu’il fut considéré longtemps comme l’archétype du fanatisme et de la rébellion. Bien que ne partageant pas sa foi chrétienne, Engels, Marx et Kautsky verront en Thomas Müntzer un des premiers communistes, un révolutionnaire social à l’ombre de la croix. Puis plus tard, des chrétiens comme Vernard Eller et d'autres verront en lui le précurseur d'une forme d' anarchisme chrétien.

L'influence de Thomas Müntzer sur l’histoire du culte protestant et sur la piété de l’imitation du Christ, ainsi que son rôle dans la constitution d’une critique de l’autorité établie et d’une doctrine de la résistance confèrent à Thomas Müntzer une importance historique notable même s’il reste globalement ignoré dans les études sur la Réforme, en raison de son profil de religieux exalté et radical[8].

Publications

  • Manifeste de Prague (1521, contre les Papistes)
  • Trois Ă©crits liturgiques (1523-1524) : Office en langue allemande (1523), Messe protestante allemande (1524), Ordre et calcul du bureau allemand Ă  Allstedt (1524)
  • De la foi poĂ©tique (dĂ©but 1524, Nikolaus Widemar, Eilenburg)
  • Protestation ou offrande (dĂ©but 1524, Nikolaus Widemar, Eilenburg)
  • InterprĂ©tation du deuxième chapitre de Daniel (sermon dit princier) (juillet 1524, Nikolaus Widemar, Allstedt)
  • Exposition exprimĂ©e [de fausse croyance] (Ă©tĂ© 1524)
  • Apologie très bien fondĂ©e (automne 1524)
  • et une centaine de lettres en latin ou en allemand

Postérité

Thomas MĂĽntzer (billet de 5 marks de RDA).
  • En 1850, Friedrich Engels dans son ouvrage la Guerre des paysans en Allemagne « en fait le hĂ©ros d'un communisme primitif prĂ©curseur du communisme scientifique… » (Élie Barnavi).
  • En 1921, Ernst Bloch Ă©crit le livre Thomas MĂĽnzer, ThĂ©ologien de la RĂ©volution dans lequel il essaie de donner un point de vue un peu plus neutre que ses prĂ©dĂ©cesseurs.
  • En RĂ©publique dĂ©mocratique allemande, son effigie orna le billet de 5 marks.
  • En 1973, le Parti socialiste unifiĂ© d'Allemagne dĂ©cide d'Ă©difier en sa mĂ©moire un musĂ©e panoramique sur le lieu mĂŞme oĂą il livra son dernier combat et oĂą 5 000 paysans furent massacrĂ©s. InaugurĂ© en , il contient une toile de 1 800 m2 de Werner TĂĽbke intitulĂ©e Première rĂ©volution bourgeoise en Allemagne.
  • En 2019, dans le sillage des diffĂ©rents actes des Gilets jaunes en Europe, Éric Vuillard Ă©crit La guerre des pauvres, un rĂ©cit de l'histoire de Thomas MĂĽntzer.
  • En 2019, il apparaĂ®t brièvement dans l'uchronie de Laurent Binet, Civilizations.
  • En 2022, une bande dessinĂ©e de GĂ©rard Mordillat et Éric Liberge Ă©voque sa rivalitĂ© avec Martin Luther, La Guerre des paysans.

Notes et références

  1. Hans-Jürgen Goertz, Thomas Müntzer. Mystiker, Apokalyptiker, Revolutionär
  2. Josiane Boulad Ayoub, François Blanchard, Les grandes figures du monde moderne, Presses de l'Université Laval, Canada, 2001, p. 63
  3. Thomas Münzer, Théologien de la Révolution, p.35 et ss.
  4. Voir sur thomas-muentzer-schule-guestrow.de.
  5. Voir sur deutsche-biographie.de.
  6. Walter A. Elwell, Evangelical Dictionary of Theology, Baker Academic, USA, 2001, p. 55
  7. Der Grosse Deutsche Bauernkrieg
  8. Voir sur crdp-strasbourg.fr.
  9. Rousselot [1867], p. 32.
  10. Voir sur thomas-muentzer.de.
  11. Voir sur christocrate.ch.

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Ernst Bloch, Thomas MĂĽnzer, thĂ©ologien de la rĂ©volution, Francfort, 1921, traduit en français par Maurice de Gandillac, Munich, 2021, rĂ©Ă©dition Ă©ditions Amsterdam, Paris, 2022 (ISBN 978-2-35480-251-6)
  • Hans-JĂĽrgen Goertz, Thomas MĂĽntzer. Mystiker, Apokalyptiker, Revolutionär (1989)
  • Encyclopaedia Universalis, tome 19, Ă©dition de 1968, rĂ©Ă©dition de 1972
  • Marianne Schaub, «Thomas MĂĽntzer : la nouvelle image de Dieu et le problème de la fin de l’histoire», in Châtelet, François, Histoire de la Philosophie III, Histoire du nouveau monde., Hachette 1972, Pluriel 1999
  • JoĂ«l Lefebvre, « Thomas MĂĽntzer (1490-1525) Écrits thĂ©ologiques et politiques », 178 p., Presses Universitaires de Lyon, 1982, en ligne sur OpenEdition, rĂ©Ă©dition avec une prĂ©face de Johann Chapoutot et Eric Vuillard, Presses universitaires de Lyon, 2021 (PrĂ©sentation en ligne)
  • Marianne Schaub, MĂĽntzer contre Luther. Le droit divin contre l'absolutisme princier., Ă€ l'enseigne de l'arbre verdoyant, Ă©diteur, 1984
  • Maurice Pianzola, Thomas Munzer ou la Guerre des paysans, Ă©ditions Ludd, 1997, 280 p. (ISBN 9782906305250)
  • Article d'Élie Barnavi dans le magazine Marianne du 17 au
  • Kevin Victoire, « Thomas MĂĽntzer : aux origines du communisme libertaire chrĂ©tien », revue Limite, (http://revuelimite.fr/thomas-muntzer-aux-origines-du-communisme-libertaire-chretien)
  • Beno Profetyk, Christocrate, la logique de l'anarchisme chrĂ©tien, 2016 (ISBN 978-2839918466).
  • Adrien Boniteau, « La RĂ©forme radicale : Thomas MĂĽntzer et la thĂ©ologie de la rĂ©volution », revue PHILITT, (https://philitt.fr/2017/11/20/la-reforme-radicale-thomas-muntzer-et-la-theologie-de-la-revolution/)
  • David Vandermeulen et Ambre, La Passion des Anabaptistes (bande dessinĂ©e), Éd. 6 pieds sous terre, 2017
  • Éric Vuillard, La Guerre des pauvres, Actes Sud,
  • Beno Profetyk, Credo du Christocrate - Christocrat's creed (Bilingual French-English edition), 2020.

Articles connexes

Liens externes

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