AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Taxinomie des lémuriformes

La taxinomie des lĂ©muriens commence en 1753, lorsque Carl von LinnĂ© commence Ă  les classifier et reste controversĂ©e jusqu'Ă  aujourd'hui, avec environ 70 Ă  100 taxons (espĂšces et sous-espĂšces) reconnus, selon l'acception du terme « espĂšce ». Ayant connu leur propre Ă©volution en toute indĂ©pendance sur Madagascar, les lĂ©muriens se sont diversifiĂ©s pour occuper de nombreuses niches Ă©cologiques normalement occupĂ©es par d'autres types de mammifĂšres. Ils comprennent les plus petits primates au monde et, autrefois, en comprenaient certains des plus grands. Depuis l'arrivĂ©e de l'Homme sur l'Ăźle, il y a environ 2 000 ans, les lĂ©muriens n'occupent plus que prĂšs de 10 % de l'Ăźle et nombre d'entre eux sont menacĂ©s d'extinction. Les prĂ©occupations sur la conservation de lĂ©muriens ont affectĂ© leur taxonomie, le statut d'espĂšce distincte prodiguant une attention accrue sur leur conservation par rapport Ă  celui de sous-espĂšce.

Dessin ancien reprĂ©sentant un lĂ©mur catta mangeant un fruit, avec une vue de profil de la tĂȘte et du corps.
Le Lémur catta a été un des premiers lémuriens décrits et classés par Carl von Linné en 1753.

Au cours des 10 Ă  20 derniĂšres annĂ©es, il y a eu une forte augmentation du nombre d'espĂšces et de sous-espĂšces reconnues de lĂ©muriens Ă  la fois par la dĂ©couverte de nouvelles espĂšces et le passage de sous-espĂšces existant au niveau d'espĂšce Ă  part entiĂšre. Actuellement, il existe environ 100 espĂšces ou sous-espĂšces de lĂ©muriens vivants, divisĂ©es en cinq familles et quinze genres. Si on y incluait les lĂ©muriens Ă©teints, trois familles, il faudrait y ajouter huit genres et dix-sept espĂšces de plus. L'augmentation rĂ©cente du nombre d'espĂšces est due Ă  la fois Ă  une amĂ©lioration des analyses gĂ©nĂ©tiques et Ă  une volontĂ© accrue en matiĂšre de conservation ayant encouragĂ© la protection de populations de lĂ©muriens isolĂ©es et distinctes. Certains membres de la communautĂ© scientifique n'appuient pas ces changements taxonomiques, prĂ©fĂ©rant estimer le nombre d'espĂšces actuelles de lĂ©muriens Ă  50.

C'est l'amélioration de la connaissance de la relation entre l'aye-aye et le reste des lémuriens qui a eu le plus d'impact sur la taxonomie des lémuriens au niveau de la famille et au-dessus. L'analyse génétique de cette relation a également clarifié la phylogénie de lémuriens et conforté l'hypothÚse que les lémuriens sont arrivés à Madagascar sur des radeaux à la dérive. Malgré l'accord général sur la phylogénie, la taxonomie fait encore débat.

Historique

Un petit lémur aux allures de souris grimpant à une branche presque verticale tout en regardant vers le bas avec ses grands yeux.
Les microcÚbes sont les plus petits primates au monde et aussi l'un des genres de lémurs des plus diversifiés.

Depuis leur arrivée sur Madagascar, les lémuriens ont diversifié tant leur comportement que leur morphologie. Ils ont rivalisé en diversité avec les singes retrouvés dans le reste du monde, notamment lorsque l'on prend en compte les lémuriens récemment éteints[1]. Allant de la taille du microcÚbe de Mme Berthe[2], le plus petit primate du monde, à celle du aujourd'hui disparu Archaeoindris fontoynonti[3], les lémuriens ont évolué vers des moyens de locomotion diversifiés, différents niveaux de complexité sociale, et des adaptations originales aux conditions climatiques locales. Ils sont allés occuper de nombreuses niches ailleurs occupées par des singes, des écureuils, des pics, et de grands ongulés[4] - [5]. En plus d'une incroyable diversité entre familles de lémuriens, on trouve également une grande diversification parmi des lémuriens étroitement apparentés[1].

L'arrivĂ©e de l'homme sur l'Ăźle, il y a de 1 500 Ă  2 000 ans, a eu des rĂ©percussions importantes, non seulement sur la taille des populations de lĂ©muriens, mais aussi sur leur diversitĂ©[5]. En raison de la destruction de leur habitat et de la chasse, au moins 17 espĂšces et 8 genres ont disparu et toutes les autres espĂšces ont vu leur population diminuer[6] - [7]. Historiquement, les lĂ©muriens ont occupĂ© Ă  travers toute l'Ăźle une grande variĂ©tĂ© d'habitats, comme les forĂȘts sĂšches de feuillus, les forĂȘts de plaine, les fourrĂ©s d'Ă©pineux, les forĂȘts sub-humides, les forĂȘts de montagne et la mangrove. Aujourd'hui, la totalitĂ© des lĂ©muriens n'occupe plus que 10 % de l'Ăźle, soit 60 000 km2[8]. La plupart des forĂȘts et des lĂ©muriens restants se trouvent Ă  la pĂ©riphĂ©rie de l'Ăźle. Le centre de l'Ăźle, les Hauts-Plateaux, a Ă©tĂ© transformĂ© par les premiers colons en riziĂšres et prairies par le biais d'abattis-brĂ»lis, connus localement sous le nom de « tavy ». L'Ă©rosion qui appauvrit le sol, la rĂ©gĂ©nĂ©ration cyclique des forĂȘts et les brĂ»lis ont fait que la forĂȘt a progressivement fini par ne plus repousser[9]. En 2008, 41 % de tous les taxons de lĂ©muriens Ă©taient menacĂ©s d'extinction tandis que 42 % ont Ă©tĂ© classĂ©s sur la Liste rouge de l'UICN comme « donnĂ©es insuffisantes »[10].

Aperçu sur la classification taxonomique et phylogénétique

Relations entre les proches des lémuriens[11]

Dans son premier volume de Systema Naturae paru en 1753, Carl von LinnĂ©, le fondateur de la nomenclature binominale classique, a crĂ©Ă© le genre 'Lemur' pour y inclure trois espĂšces : Lemur tardigradus (le Loris grĂȘle, maintenant connu sous le nom de Loris tardigradus), Lemur catta (le LĂ©mur catta) et Lemur volans (le Colugo des Philippines, maintenant connu sous le nom de Cynocephalus volans)[12]. Bien que le terme « lĂ©muriens » ait Ă©tĂ© apparemment d'abord destinĂ© aux loris, il a Ă©tĂ© rapidement appliquĂ© aux primates endĂ©miques de Madagascar qui sont connus depuis comme des lĂ©muriens[13]. Le nom dĂ©rive du terme latin lemures, qui fait rĂ©fĂ©rence aux « esprits des morts » de la mythologie romaine[1]. LinnĂ© Ă©tait familier des habitudes nocturnes et de l'aspect fantomatique des lĂ©muriens et des loris[14], ainsi que de leurs mouvements silencieux la nuit, de leurs yeux rĂ©flĂ©chissant la lumiĂšre et de leurs cris fantomatiques. Il peut Ă©galement avoir eu connaissance que certains peuples malgaches avaient des lĂ©gendes faisant des lĂ©muriens les Ăąmes de leurs ancĂȘtres[15]. Familier des Ɠuvres de Virgile et d'Ovide, il a vu lĂ  une analogie qui cadrait avec son schĂ©ma de dĂ©nomination et LinnĂ© a adaptĂ© le terme lĂ©murien pour dĂ©signer les primates nocturnes[16].

Depuis la premiÚre classification taxonomique des lémuriens en 1758 par Carl von Linné, de nombreux changements y ont été apportés. Dans l'ordre des Primates, les scandentiens ont été considérés comme les primates primitifs, des prosimiens proches des lémuriens, jusque dans les années 1980[17]. Les dermoptÚres, parfois considérés à tort comme des « lémuriens volants », étaient autrefois considérés comme des primates proches des lémuriens, mais ils ont été ensuite reclassés comme des proches parents des chauves-souris[18] et, plus récemment, ont été remis comme des proches parents des primates mais au sein de leur propre ordre, les Dermoptera[11]. Les primates, ainsi que leurs parents les plus proches, les scandentiens, les dermoptÚres et les plésiadapiformes éteints depuis longtemps, forment le clade non classé des Euarchonta dans les Euarchontoglires. En outre, tous les Loridae qui, à l'origine, avaient été placés par Linné dans le genre des lémuriens ont depuis été déplacés soit dans leur propre infra-ordre, les lorisiformes, soit dans leur propre super-famille, les Lorisoidea dans l'ordre des lémuriformes[19] - [20].

Pour les primates malgaches, les nomenclatures taxonomiques ont prolifĂ©rĂ© dans les annĂ©es 1800, avec l'aide de taxonomistes comme Albert GĂŒnther et John Edward Gray, et des naturalistes et explorateurs, comme Alfred Grandidier et Alphonse Milne-Edwards[21] - [22]. La nomenclature taxonomique de lĂ©muriens n'a Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e que des dĂ©cennies plus tard, lorsque Ernst Schwarz la normalisa en 1931[23] - [24]. Il a fallu attendre les annĂ©es 1990 pour que cette nomenclature connaisse une nouvelle vague de changements[25].

Classification supragénérique

Depuis le XIXe siÚcle, la classification des lémuriens au-dessus du niveau du genre a connu de nombreux changements. Les premiers taxonomistes ont proposé plusieurs classifications pour les lémuriens mais, dans l'ensemble, ils ont séparé les Indriidae des autres lémuriens et placé l'aye-aye dans son propre groupe ; certains ont classé les lémurs nains et les microcÚbes avec les galagos[26]. En 1915, William King Gregory a publié une classification[27] qui a généralement été admise pendant les décennies suivantes. Il a placé tous les lémuriens dans une « série » les lémuriformes et les a répartis en trois familles : Daubentoniidae, Indriidae et Lemuridae (comprenant les Cheirogaleidae et les Lepilemuridae)[26]. La classification de 1945 de George Gaylord Simpson a placé les scandentiens et Anagale aujourd'hui disparus (tous deux classés hors des primates) à l'intérieur des lémuriformes et classé les familles fossiles des Plesiadapidae et des Adapidae dans une super-famille des Lemuroidea avec la plupart des lémuriens[28].

Bien que les scandentiens, les plĂ©siadapidĂ©s et leurs proches ne soient plus considĂ©rĂ©s comme Ă©tant Ă©troitement apparentĂ©s aux lĂ©muriens, des dĂ©saccords persistent sur la classification des lĂ©muriens et des groupes connexes, conduisant Ă  deux classifications entrant en concurrence au niveau des infra-ordres et des super-familles de Strepsirrhini. Colin Groves, dans son Ă©dition de 2005 de son Mammal Species of the World, classe les strepsirrhiniens actuels en trois infra-ordres et deux super-familles. Il place l'aye-aye dans son propre infra-ordre, distinct de deux autres : les lĂ©muriformes et les lorisiformes[19]. Ce placement des ayes-ayes a reçu peu de soutien dans la littĂ©rature acadĂ©mique et, plus rĂ©cemment, Mittermeier, Groves et d'autres Ă©diteurs ont ignorĂ© ce modĂšle de classification[29]. Une autre classification traite les infra-ordres et les super-familles diffĂ©remment, mais en utilisant le mĂȘme arbre phylogĂ©nĂ©tique gĂ©nĂ©ral. Elle classe tous les strepsirrhiniens actuels dans le mĂȘme infra-ordre, les loris et les lĂ©muriens Ă©tant rĂ©partis dans des super-familles distinctes[20].

Deux classifications des Strepsirrhini en infra-ordres et super-familles
3 infra-ordres, 2 super-familles[19] 1 infra-ordre, 2 super-familles[20] - [30]

La classification des lĂ©muriens a suscitĂ© plusieurs dĂ©bats approfondis. Les plus importants d'entre eux ont portĂ© sur la place controversĂ©e de l'aye-aye, et ce depuis son introduction dans les systĂšmes de classification occidentale en 1782 et encore jusqu'Ă  rĂ©cemment en 2007[1] - [31] - [26]. ÉlĂ©ment charniĂšre de par ses caractĂ©ristiques morphologiques et molĂ©culaires, il a eu de profondes influences sur les thĂ©ories scientifiques[31]. OpposĂ© Ă  la thĂ©orie de Darwin sur la sĂ©lection naturelle, Richard Owen affirme en 1863 que les caractĂ©ristiques de l'aye-aye, comme ses incisives Ă  croissance continue et son long doigt majeur trĂšs flexible parfaitement adaptĂ©s Ă  la recherche de nourriture par extraction, ne pouvaient pas avoir Ă©voluĂ© progressivement par sĂ©lection naturelle[31]. Plus rĂ©cemment, le placement de l'aye-aye au sein de l'ordre des primates a posĂ© problĂšme pour l'hypothĂšse de la dispersion par radeau et leur colonisation de Madagascar. Si cette espĂšce ne forme pas un groupe monophylĂ©tique avec le reste des lĂ©muriens, il faudrait des colonisations multiples pour expliquer la distribution actuelle des primates (non humains) sur Madagascar[1].

Un aye-aye (un primate lĂ©muriforme avec une grande tĂȘte, de grandes oreilles et de grands yeux, une fourrure noire et rĂȘche, une queue longue et broussailleuse, avec des mains dont le doigt mĂ©dian est Ă©tonnamment long et fin) perchĂ© sur une branche.
L'aye-aye est traditionnellement difficile Ă  classer en raison de son aspect original.

Jusqu'Ă  la publication en 1866 par Richard Owen d'une Ă©tude anatomique complĂšte de l'aye-aye (genre Daubentonia), les premiers naturalistes ne savaient pas si cet animal Ă©tait un primate, un rongeur ou un marsupial[31] - [32] - [33]. À la fin du XVIIIe siĂšcle, par exemple, l'aye-aye Ă©tait classĂ© avec le genre Sciurus, comptant des Ă©cureuils[34]. En relevant ses caractĂ©ristiques communes avec les primates comme sa barre postorbitaire, sa vision stĂ©rĂ©oscopique et son pouce opposable, mĂȘme si l'animal avait des dents analogues Ă  celles des rongeurs, Owen a dĂ©montrĂ© son affinitĂ© avec les autres primates[31] - [35]. En 1996, Friderun Ankel-Simons a dĂ©montrĂ© que la forme et la disposition de ses incisives temporaires montrent l'ascendance commune avec les primates Ă  peigne dentaire[36]. Toutefois, la place de l'aye-aye parmi les primates restait problĂ©matique jusqu'aux techniques plus modernes du gĂ©nie gĂ©nĂ©tique. Son caryotype s'est rĂ©vĂ©lĂ© sensiblement diffĂ©rent de celui de ses proches parents, les loris et autres lĂ©muriens, avec un 15 paires de chromosomes[37]. En se basant sur son anatomie, les chercheurs ont trouvĂ© des indices pour considĂ©rer le genre Daubentonia comme un indriidĂ© spĂ©cialisĂ©, un groupe frĂšre des strepsirrhiniens et monotypique ainsi qu'un taxon appartenant Ă  l'ordre des primates depuis une durĂ©e indĂ©terminĂ©e[38]. En 1931, Schwarz avait classĂ© l'aye-aye comme dĂ©rivĂ© des Indriidae, affirmant que tous les lĂ©muriens constituaient un groupe monophylĂ©tique, alors que Reginald Innes Pocock l'avait prĂ©cĂ©demment placĂ© en dehors des lĂ©muriens[24]. La mĂȘme annĂ©e, Anthony et Coupin ont classĂ© l'aye-aye dans l'infra-ordre des Chiromyiformes, un groupe frĂšre des autres strepsirrhiniens. Colin Groves a confirmĂ© cette classification en 2005 car il n'Ă©tait pas entiĂšrement convaincu que l'aye-aye formait un clade avec les autres lĂ©muriens malgaches[39], malgrĂ© des tests molĂ©culaires qui montraient que les Daubentoniidae constituaient un groupe de base pour tous les lĂ©muriformes[38] - [40]. En 2008, Russell Mittermeier, Colin Groves, et d'autres ont ignorĂ© une taxonomie de niveau supĂ©rieur en dĂ©finissant les lĂ©muriens comme un clade monophylĂ©tique contenant cinq familles, dont les Daubentoniidae[29].

Une nouvelle interprĂ©tation des origines de l'aye-aye a remis en question cette origine unique des lĂ©muriens en se basant sur des comparaisons entre l'aye-aye et un primate strepsirrhinien fossile d'Afrique, Plesiopithecus. Les similitudes dans la forme du crĂąne et la morphologie de la mĂąchoire infĂ©rieure ont soulevĂ© la question de savoir si cet animal ne pourrait pas ĂȘtre un ancĂȘtre de l'aye-aye. Toutefois, la mise en place d'un ancĂȘtre africain pour l'aye-aye nĂ©cessiterait plusieurs colonisations de Madagascar par les strepsirrhiniens. Des tests molĂ©culaires peuvent offrir un soutien Ă  cette hypothĂšse car ils montrent que la famille de l'aye-aye a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  diverger dans le clade des lĂ©muriens et que les autres familles n'ont divergĂ© que beaucoup plus tard[20].

Souvent classés avec les galagos par les premiers chercheurs, les chéirogaleidés ont été placés avec les autres lémuriens par Gregory en 1915 et ce, jusqu'au début des années 1970, lorsque plusieurs anthropologues ont proposé qu'ils soient plus étroitement apparentés aux lorisiformes, en se basant sur des données morphologiques[26] - [41]. Cependant, diverses études génétiques approfondies les ont à la quasi-unanimité placé dans le clade des lémuriformes et Groves, qui était partisan de la relation cheirogaleidés-lorisiformes dans un document de 1974, laissait tomber cette idée en 2001[38] - [40] - [41].

Les classifications de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle ont rĂ©parti les lĂ©muriens dans trois familles : les Daubentoniidae, les Indriidae et les Lemuridae, cette derniĂšre famille contenant les actuels Cheirogaleidae et les Lepilemuridae[45]. Cependant, comme les Lemuridae ne semblaient pas ĂȘtre un clade monophylĂ©tique, la famille a ensuite Ă©tĂ© divisĂ©e ; en 1982, par exemple, Tattersall a isolĂ© les Cheirogaleidae regroupant les genres Cheirogaleus, Microcebus et autres taxons apparentĂ©s et les Lepilemuridae pour les genres Lepilemur et Hapalemur (dont le grand HapalĂ©mur)[46]. Cette classification est encore utilisĂ©e Ă  la diffĂ©rence prĂšs qu'Hapalemur est placĂ© parmi les Lemuridae[47] - [20].

Entre les annĂ©es 1970 et 1990, on a pensĂ© que le genre Varecia pouvait ĂȘtre classĂ© dans les Indriidae ou dans un groupe frĂšre des Lemuridae et des Indriidae, et Ă©galement que les hapalĂ©murs Ă©taient apparentĂ©s aux lĂ©pilĂ©murs[48], mais aucune de ces deux hypothĂšses n'a Ă©tĂ© confirmĂ©e par la biologie molĂ©culaire[42]. Il manque les deux incisives supĂ©rieures Ă  la dentition permanente aux lĂ©pilĂ©murs et aux Megaladapis[32] et, en 1981, Groves avait placĂ© les deux dans la famille des Megaladapidae, qu'il avait rebaptisĂ© Lepilemuridae en 2005, ce second nom devant ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© en vertu du principe d'antĂ©rioritĂ©[49]. Les recherches gĂ©nĂ©tiques n'ont cependant pas trouvĂ© de relation Ă©troite entre les deux et les Megaladapis ont dĂ» ĂȘtre placĂ©s dans une autre famille. Finalement, le genre Lepilemur appartient Ă  la famille des Lepilemuridae tandis que Megaladapis est placĂ© dans celle des Megaladapidae[50] - [51] - [44]. Les Palaeopropithecidae et les Archaeolemuridae sont classĂ©s comme des sous-familles des Indriidae jusqu'en 1982[46], mais sont maintenant reconnus comme des familles distinctes[44].

Les relations entre les diffĂ©rentes familles de lĂ©muriens ont longtemps Ă©tĂ© discutĂ©es et le problĂšme n'est pas encore complĂštement rĂ©glĂ©. Il existe deux classifications basĂ©es sur les donnĂ©es gĂ©nĂ©tiques et molĂ©culaires. L'une (Horvath et al.) contient un plus grand nombre de genres mais moins d'espĂšces, et classe les Lemuridae dans un groupe frĂšre des Lepilemuridae, Cheirogaleidae et Indriidae[42]. L'autre (Orlando et al.) compte moins de genres mais plus d'espĂšces et ce sont les Lepilemuridae qui sont un groupe frĂšre des Lemuridae, Cheirogaleidae et Indriidae[44]. Les deux classifications conviennent que les primates malgaches sont monophylĂ©tiques et que l'aye-aye est Ă  la base du clade des lĂ©muriformes et s'est sĂ©parĂ© trĂšs tĂŽt des autres familles[38] - [42] - [44]. Cependant, deux problĂšmes ne sont pas encore rĂ©solus avec ces deux approches. Tout d'abord, les quatre familles de lĂ©muriens les plus Ă©troitement apparentĂ©es ont divergĂ© dans une fenĂȘtre Ă©troite d'environ 10 millions d'annĂ©es, ce qui rend beaucoup plus difficile de classer les diffĂ©rentes sĂ©parations en se basant sur les donnĂ©es molĂ©culaires. Ensuite cette divergence s'est produite il y a environ 42 millions d'annĂ©es[52] ; cette date lointaine crĂ©e un important bruit statistique pour ces techniques d'analyses.

Classification au niveau des genres

Les premiĂšres classifications des genres de lĂ©muriens diffĂ©raient par un certain nombre de points de la taxonomie actuelle. Par exemple, les lĂ©muriens Ă  fourche ont Ă©tĂ© initialement classĂ©s dans le genre Lemur, puis dans le genre Microcebus avant d'ĂȘtre placĂ©s dans leur propre genre, Phaner[53] - [54] - [24] - [55] et Charles Immanuel Forsyth Major a dĂ©placĂ© l'espĂšce Cheirogaleus medius du genre Cheirogaleus dans un autre genre Opolemur mais cela n'a pas Ă©tĂ© acceptĂ©[55] - [24]. La taxonomie au niveau des genres est en grande partie stabilisĂ©e depuis la classification de Schwarz en 1931[24] mais un certain nombre de modifications ont Ă©tĂ© acceptĂ©es :

  • le Maki catta (Lemur catta), le Maki vari (Varecia variegata) et les lĂ©murs dits vrais Ă©taient autrefois regroupĂ©s dans le mĂȘme genre Lemur en raison d'une foule de ressemblances morphologiques. Par exemple, les squelettes du Maki catta et des lĂ©muriens vrais sont presque indiffĂ©rentiables[56]. Cependant, le Maki vari a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© vers le genre Varecia en 1962[57] et, en raison des similitudes entre le Maki catta et les Hapalemur, en particulier en ce qui concerne la biologie molĂ©culaire et les similitudes des glandes odorantes, les lĂ©muriens vrais ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s vers le genre Eulemur en 1988[58] - [56] - [59]. Le genre Lemur est maintenant monotypique, ne contenant plus que Lemur catta ;
  • en 2001, Colin Groves a conclu qu'en dĂ©pit des similitudes, le Grand HapalĂ©mur Ă©tait suffisamment diffĂ©rent des autres espĂšces du genre Hapalemur pour mĂ©riter son propre genre, monotypique, Prolemur[56] - [60]. En 1931 Schwarz s'Ă©tait opposĂ© Ă  cette sĂ©paration dĂ©jĂ  suggĂ©rĂ©e par Pocock[24] ;
  • initialement placĂ©es dans le genre Microcebus, deux espĂšces ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es dans leur propre genre, Mirza, en 1985 et en raison de diffĂ©rences de taille, de morphologie, de caractĂ©ristiques dentaires et de comportement[53] - [61] ;
  • le Chirogale Ă  oreilles velues a d'abord Ă©tĂ© placĂ© dans le genre Cheirogaleus en 1875 puis s'est avĂ©rĂ© plus tard partager plus d'affinitĂ©s avec le genre Microcebus. Toutefois, sa dentition et la structure de son crĂąne Ă©taient suffisamment diffĂ©rentes pour lui justifier un genre propre, Allocebus[53] - [62].

Classification au niveau des espĂšces

La taxonomie des lĂ©muriens est controversĂ©e et tous les experts ne sont pas d'accord, en particulier avec l'augmentation rĂ©cente du nombre d'espĂšces connues[63] - [64] - [25]. Selon Russell Mittermeier, prĂ©sident de Conservation International (CI), le taxonomiste Colin Groves et d'autres, il y a actuellement 101 espĂšces reconnues ou sous-espĂšces de lĂ©muriens vivants, rĂ©parties en cinq familles et quinze genres[65]. À l'inverse, d'autres experts estiment qu'il y a autour de cinquante espĂšces[63]. Tous conviennent gĂ©nĂ©ralement que les lĂ©muriens rĂ©cemment disparus devraient ĂȘtre classĂ©s en trois familles, huit genres et dix-sept espĂšces[6] - [7].

Au cours de deux dĂ©cennies, selon certains experts, le nombre d'espĂšces de lĂ©muriens reconnues a plus que doublĂ©. En 1994, la premiĂšre Ă©dition du guide pratique de Conservation International, Lemurs of Madagascar dĂ©crit 32 espĂšces distinctes mais la deuxiĂšme Ă©dition, en 2006, en comporte 68[63] - [66]. En , Russell Mittermeier, Colin Groves et d'autres experts ont Ă©crit ensemble un article dans International Journal of Primatology rĂ©pertoriant 99 espĂšces et sous-espĂšces[29]. À la fin 2010, la 3e Ă©dition de Lemurs of Madagascar Ă©numĂšre 101 taxons[65]. Ce nombre d'espĂšces est susceptible de poursuivre sa croissance dans les annĂ©es Ă  venir, car les Ă©tudes de terrain et les recherches en gĂ©nĂ©tique cellulaire et molĂ©culaire se poursuivent, en particulier sur les espĂšces cryptiques, comme celles appartenant au genre Microcebus, qui ne peuvent ĂȘtre distinguĂ©es visuellement[63].

Un lĂ©pilĂ©mur (petit corps, longues jambes, fourrure brun-roux, grand yeux, et une queue fine et pelucheuse) sur le tronc inclinĂ© d'un arbre, tournant sa tĂȘte en arriĂšre vers l'appareil photo.
Le lépilémur de Sahamalaza (Lepilemur sahamalazensis) a été identifié comme espÚce à part entiÚre seulement en 2006.

Ce triplement en prÚs de 15 ans n'a pas reçu de soutien universel parmi les taxonomistes et les chercheurs spécialistes des lémuriens. Dans de nombreux cas, les classifications dépendent de la compréhension de la notion d'espÚce. En raison de l'état critique de la plupart des populations de primates malgaches, les taxonomistes et les écologistes favorisent parfois la séparation en de nombreuses espÚces distinctes, espérant ainsi développer une stratégie efficace pour la conservation de l'ensemble de la diversité de lémuriens[63] - [29]. Implicitement, cela signifie qu'un statut d'espÚce à part entiÚre aidera à obtenir des subventions pour protéger des populations génétiquement distinctes[63].

La premiÚre grande vague de description de nouvelles espÚces date de 2001, lorsque Colin Groves a élevé au rang d'espÚce le Maki vari roux (Varecia rubra)[56] - [67] cinq sous-espÚces de lémurs vrais (Eulemur albifrons, E. albocollaris, E. collaris, E. rufus et E. sanfordi)[68] et quatre sous-espÚces de sifakas (Propithecus coquereli, P. deckenii, P. edwardsi et P. perrieri)[69]. Des élévations supplémentaires du rang de sous-espÚce à celui d'espÚce ont été faites dans les genres Eulemur et Propithecus dans les années qui ont suivi[58] - [56] - [70]. Ces changements taxonomiques ainsi que d'autres ultérieurs sont en grande partie attribuables à un glissement vers le concept phylogénétique de l'espÚce[71] et ne sont pas universellement admis pour l'instant[25].

La croissance la plus explosive se trouve de loin dans les genres Microcebus et Lepilemur. En 2006, quinze nouvelles espĂšces de Lepilemur ont Ă©tĂ© dĂ©crites, avec trois nouvelles espĂšces dĂ©clarĂ©es en fĂ©vrier[72], une espĂšce en juin[73] et onze en septembre[74]. Depuis, deux nouvelles espĂšces ont Ă©tĂ© dĂ©crites[29]. Les diffĂ©rences morphologiques et gĂ©nĂ©tiques semblent indiquer que ce sont de nouvelles espĂšces cryptiques, mais il y a encore dĂ©bat pour savoir si ces nouvelles espĂšces mĂ©ritent ce statut d'espĂšce Ă  part entiĂšre ou ne doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es que comme des sous-espĂšces d'espĂšces qui avaient Ă©tĂ© identifiĂ©es prĂ©cĂ©demment[25] - [50].

Au dĂ©but, les lĂ©murs vrais (genre Eulemur) et microcĂšbes (stricto sensu, genre Microcebus) Ă©taient rĂ©partis en un petit nombre d'espĂšces avec plusieurs sous-espĂšces visuellement distinctes[75] - [76]. Les recherches molĂ©culaires suggĂšrent une plus grande diversitĂ© dans ces genres, et certaines de ces sous-espĂšces ou des populations indiffĂ©rentiables Ă  l'Ɠil ont Ă©tĂ© promues au rang d'espĂšce[76]. Chez les microcĂšbes, l'augmentation du nombre d'espĂšces a juste Ă©tĂ© lĂ©gĂšrement moins soudaine et spectaculaire que chez les eulĂ©murs. ConsidĂ©rĂ© par Ernst Schwarz en 1931 comme n'ayant qu'une espĂšce (en dehors du MicrocĂšbe de Coquerel qui, malgrĂ© son nom n'est plus classĂ© dans le genre Microcebus mais dans le genre Mirza)[24], ce genre a Ă©tĂ© rĂ©visĂ© pour contenir deux espĂšces, le MicrocĂšbe mignon (Microcebus murinus) et le MicrocĂšbe roux (M. rufus), qui aprĂšs une Ă©tude de terrain approfondie en 1972 se sont rĂ©vĂ©lĂ©s vivre en sympatrie dans le sud-est de Madagascar[77]. Mais Ă  l'Ă©poque, on n'avait trouvĂ© le MicrocĂšbe mignon que dans les parties les plus sĂšches du Nord, de l'Ouest et du Sud de l'Ăźle, tandis que le MicrocĂšbe roux habitait les rĂ©gions de forĂȘt tropicale humide de l'Est. Cependant, on sait maintenant que la diversitĂ© de ces espĂšces et leur distribution est beaucoup plus complexe[53]. Des rĂ©visions faites pendant les annĂ©es 1990 et les annĂ©es 2000 ont permis d'identifier de nombreuses nouvelles espĂšces par des tests gĂ©nĂ©tiques utilisant l'ADN mitochondrial, et qui ont dĂ©montrĂ© que le genre Ă©tait reprĂ©sentĂ© par une multitude d'espĂšces cryptiques[29] - [78] - [79] - [80]. Parmi toutes ces espĂšces, beaucoup ont Ă©tĂ© dĂ©finies par des tests d'ADN nuclĂ©aire[81].

Cependant, on se demande encore si certaines espÚces n'ont pas été définies prématurément. L'anthropologue Ian Tattersall reconnaßt 42 espÚces de lémuriens en 1982[82], et fait part de sa préoccupation de voir des populations de lémuriens séparées géographiquement considérées comme des espÚces à part entiÚre alors que les sous-espÚces de lémuriens ont pratiquement disparu. Selon lui, les taxonomistes confondent différenciation et spéciation, deux processus qui sont souvent sans rapport, tout en niant le rÎle de la microévolution dans les processus évolutifs[25]. Cependant, pour d'autres chercheurs faisant valoir le Lineage Species Concept, la divergence d'une lignée ou la différenciation définit le début d'une nouvelle espÚce[81].

De nouvelles espÚces ont été identifiées en raison de différences dans la morphologie, le caryotype, les séquences du cytochrome b et par d'autres tests génétiques, ainsi que par plusieurs combinaisons de ces méthodes[25]. Lorsque l'ADN nucléaire (ADNn) a été testé conjointement avec l'ADN mitochondrial (ADNmt) dans microcÚbes, quelques espÚces, tel le microcÚbe de Mamiratra (Microcebus mamiratra) se sont révélées impossibles à distinguer des autres espÚces étroitement apparentées. Dans de tels cas, l'ADN nucléaire ne varie pas, mais l'ADN mitochondrial qui avait été utilisé pour définir l'espÚce comme distincte était différent. Les différences de résultats entre les ADNn, qui est hérité des deux parents, et de l'ADNm, qui est hérité de la mÚre (effet maternel), a été attribué à la philopatrie des femelles, celles-ci restent à l'intérieur ou à proximité de leur zone natale, alors que les mùles se dispersent. Puisque la population isolée connue sous le nom de Microcebus mamiratra a des ADN mitochondriaux distincts, mais pas des ADN nucléaires, elle est susceptible de contenir une population descendant d'un groupe toujours lié de femelles, mais qui se disperse encore et se mélange (« dilution génétique ») avec les populations avoisinantes[81].

Traditionnellement, la caryologie est considérée comme un moyen de déterminer le statut des espÚces. Chez les lémuriens étudiés à ce jour, le nombre diploïde de chromosomes varie entre 2n = 20 et 2n = 66. Dans le cas des eulémurs, le nombre varie de 2n = 48 à 2n = 60 chromosomes alors que leurs tailles individuelles varient considérablement[37].

Parfois, des distinctions sont faites en raison de trÚs légÚres différences dans la coloration du pelage. Par exemple, trois types de microcÚbes différant nettement par la couleur ont été découverts dans une étude pluri-annuelle dans la réserve de Beza Mahafaly, dans le sud de Madagascar, mais les tests ADN ont révélé qu'ils appartenaient tous à une seule espÚce, le MicrocÚbe gris-roux (Microcebus griseorufus)[83]. Pour cette raison, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ou non les séparations récentes d'espÚces. Seules des études détaillées de la morphologie, l'écologie, le comportement et la génétique peuvent permettre de déterminer le nombre réel des espÚces de lémuriens[63].

EspÚces et sous-espÚces de lémuriens par année et par genre
1931
Schwarz[24]
1982
Tattersall[82]
1994
Mittermeier et al.[84]
2005
Groves[47]
2006
Mittermeier et al.[66]
2010
Mittermeier et al.[65]
genre espĂšces sous-espĂšces espĂšces sous-espĂšces espĂšces sous-espĂšces espĂšces sous-espĂšces espĂšces sous-espĂšces espĂšces sous-espĂšces
Allocebus[Note 1] – – 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0
Avahi 1 2 1 2 2 0 3 0 4 0 9 0
Cheirogaleus[Note 1] 3 4 2 0 2 0 7 0 7 0 5 0
Daubentonia 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0
Eulemur[Note 2] – – – – 5 8 11 2 10 2 12 0
Hapalemur[Note 3] 2 2 2 3 3 3 4 2 5 0 5 3
Indri 1 0 1 0 1 0 1 2 1 0 1 0
Lemur[Note 2] - [Note 4] 6 7 4 7 1 0 1 0 1 0 1 0
Lepilemur 2 0 1 6 7 0 8 0 8 0 26 0
Microcebus[Note 5] 2 2 2 0 3 0 8 0 12 0 18 0
Mirza[Note 5] – – 1 0 1 0 1 0 2 0 2 0
Phaner 1 0 1 0 1 4 4 0 4 0 4 0
Prolemur[Note 3] – – – – – – 1 0 1 0 1 0
Propithecus 2 9 2 9 3 8 7 4 9 0 9 0
Varecia[Note 4] – – 1 2 1 2 1 4 2 3 2 3
Totaux[Note 6] 21 26 20 29 32 25 59 14 68 5 97 6
38 42 50 67 71 101

Bibliographie

  • (en) F. Ankel-Simons, Primate Anatomy : an introduction, Amsterdam, Academic Press, , 3e Ă©d., 724 p. (ISBN 978-0-12-372576-9 et 0-12-372576-3)
  • (en) W. Blunt et W.T. Stearn, Linnaeus : the compleat naturalist, Princeton University Press, , 264 p. (ISBN 978-0-691-09636-0, lire en ligne)
  • (en) M. Cartmill, chap. 2 « Primate Classification and Diversity », dans M. Platt et A. Ghazanfar, Primate Neuroethology, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-532659-8, lire en ligne)
  • (en) D.G. Elliot, A Catalogue of the Collection of Mammals in the Field Columbian Museum, Chicago, Harvard University, (lire en ligne)
  • (en) W.H. Flower et R. Lydekker, An introduction to the study of mammals living and extinct, (ISBN 978-1-110-76857-8, lire en ligne)
  • (en) N. Garbutt, Mammals of Madagascar, A Complete Guide, A&C Black Ă©diteurs, , 304 p. (ISBN 978-0-300-12550-4)
  • (en) S.M. Goodman et J.P. Benstead, The Natural History of Madagascar, Chicago (Ill.), University of Chicago Press, , 1709 p. (ISBN 0-226-30306-3)
    • (en) A.D. Yoder, « Phylogeny of the Lemurs », dans The Natural History of Madagascar, , p. 1242–1247
    • (en) L.R. Godfrey et W.L. Jungers, « Subfossil Lemurs », dans The Natural History of Madagascar, , p. 1247–1252
    • (en) P.M. Kappeler et R.M. Rasoloarison, « Microcebus, Mouse Lemurs, Tsidy », dans The Natural History of Madagascar, , p. 1310–1315
  • (en) E.L. Simons, chap. 6 « Lemurs: Old and New », dans S.M. Goodman et B.D. Patterson, Natural Change and Human Impact in Madagascar, Smithsonian Institution Press, (ISBN 978-1560986829), p. 142–16
  • (en) L. Gould et M.L. Sauther, Lemurs : Ecology and Adaptation, New York, Springer, , 450 p. (ISBN 978-0-387-34585-7)
    • (en) A. Jolly et R.W. Sussman, chap. 2 « Notes on the History of Ecological Studies of Malagasy Lemurs », dans Lemurs: Ecology and Adaptation, , p. 19–40
    • (en) E.J. Sterling et E.E. McCreless, chap. 8 « Adaptations in the Aye-aye: A Review », dans Lemurs: Ecology and Adaptation, , p. 159–184
    • (en) S.E. Johnson, chap. 9 « Evolutionary Divergence in the Brown Lemur Species Complex », dans Lemurs: Ecology and Adaptation, , p. 187–210
  • (en) C.P. Groves, Primate Taxonomy, Washington, Smithsonian Institution Press, , 350 p. (ISBN 978-1-56098-872-4)
  • (la) Carl von Linnaeus, Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, t. I, Holmiae (Laurentii Salvii), , 10e Ă©d., 824 p. (lire en ligne), p. 76–77
  • (en) Russell A. Mittermeier, E.E. Louis, M. Richardson, C. Schwitzer, O. Langrand, A.B. Rylands, F. Hawkins, S. Rajaobelina, J. Ratsimbazafy, R. Rasoloarison, C. Roos, P.M. Kappeler et J. MacKinnon (ill. S.D. Nash), Lemurs of Madagascar, Conservation International, , 3e Ă©d., 767 p. (ISBN 978-1-934151-23-5)
  • (en) Russell A. Mittermeier, W.R. Konstant, F. Hawkins, E.E. Louis, O. Langrand, J. Ratsimbazafy, R. Rasoloarison, J.U. Ganzhorn, S. Rajaobelina, I. Tattersall et D.M. Meyers (ill. S.D. Nash), Lemurs of Madagascar, Conservation International, , 2e Ă©d. (ISBN 1-881173-88-7)
  • (en) Russell A. Mittermeier, I. Tattersall, W.R. Konstant, D.M. Meyers et R.B. Mast (ill. S.D. Nash), Lemurs of Madagascar, Washington, D.C., Conservation International, , 1re Ă©d., 356 p. (ISBN 1-881173-08-9)
  • (en) T. Nield, Supercontinent : ten billion years in the life of our planet, Cambridge, Mass., Harvard University Press, , 288 p. (ISBN 978-0-674-02659-9, lire en ligne)
  • (en) K. Preston-Mafham, Madagascar : A Natural History, Facts on File, , 224 p. (ISBN 978-0-8160-2403-2)
  • (en) N. Rowe, The Pictorial Guide to the Living Primates, Pogonias Press, (ISBN 978-0-9648825-1-5)
  • (en) R.W. Sussman, Primate Ecology and Social Structure : Lorises, lemurs, and tarsiers, Pearson Custom Publishing, , 284 p. (ISBN 978-0-536-74363-3)
  • (en) I. Tattersall, Primates of Madagascar, Columbia University Press, , 382 p. (ISBN 978-0-231-04704-3)

Notes et références

Notes

  1. En 1931, Allocebus n'était pas considéré comme un genre à part mais compris dans le genre Cheirogaleus.
  2. En 1931 et 1982, Eulemur n'était pas considéré comme un genre à part mais compris dans le genre Lemur.
  3. Le genre Prolemur n'existait pas jusqu'en 2001. Avant cette date, le Grand Hapalémur était classé dans le genre Hapalemur.
  4. En 1931, Varecia n'était pas considéré comme un genre à part mais compris dans le genre Lemur.
  5. En 1931, Mirza n'était pas considéré comme un genre à part mais compris dans le genre Microcebus.
  6. Le total d'espĂšces et sous-espĂšces pour chaque annĂ©e n'est pas Ă©gal Ă  la somme du sous-total des espĂšces et du sous-total des sous-espĂšces puisque chaque groupe de sous-espĂšces compte pour une espĂšce. Par exemple, en 2010 il y a trois sous-espĂšces de Varecia variegata reconnues : V. v. variegata (sous-espĂšce type), V. v. editorum et V. v. subcincta. Ensemble, ces sous-espĂšces forment une espĂšce qui n'a pas Ă  ĂȘtre reprise du sous-total des espĂšces (97) ; le mĂȘme raisonnement s'applique la mĂȘme annĂ©e pour le genre Hapalemur. Ainsi seules les espĂšces monotypiques (en l'occurrence 95) sont ajoutĂ©es aux sous-espĂšces. Il y a donc en tout 101 espĂšces et sous-espĂšces (97 − 2 + 6 = 101), et non pas 103. En 1994, il y avait sept espĂšces avec plusieurs sous-espĂšces aussi le total est de : 32 − 7 + 25 = 50.

Références

  1. Garbutt (2007), p. 85–86
  2. Mittermeier et al. (2006), p. 89–182
  3. Mittermeier et al. (2006), p. 37
  4. Preston-Mafham (1991), p. 141–188
  5. Sussman (2003), p. 107–148
  6. Mittermeier et al. (2006), p. 37–51
  7. (en) D. Gommery, B. Ramanivosoa et S. Tombomiadana-Raveloson et al., « A new species of giant subfossil lemur from the North-West of Madagascar (Palaeopropithecus kelyus, Primates) », Comptes Rendus Palevol, vol. 3, no 5,‎ , p. 471–480 (DOI 10.1016/j.crpv.2009.02.001)
  8. Mittermeier et al. (2006), p. 15–17
  9. Preston-Mafham (1991), p. 10–21
  10. Mittermeier et al. (2010), p. 1
  11. (en) J.E. Janečka, W. Miller et T.H. Pringle et al., « Molecular and genomic data identify the closest living relative of Primates », Science, vol. 318, no 5851,‎ , p. 792–794 (PMID 17975064, DOI 10.1126/science.1147555, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Linnaeus 1758, p. 29–30
  13. Tattersall (1982), p. 43–44
  14. Flower et Lydekker (2010), p. 682
  15. Nield (2007), p. 41
  16. Blunt et Stearn (2002), p. 252
  17. Rowe (1996), p. 13
  18. Rowe (1996), p. 27
  19. (en) RĂ©fĂ©rence Mammal Species of the World (3e Ă©d., 2005) : Strepsirrhini É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1812
  20. (en) M. Godinot, « Lemuriform origins as viewed from the fossil record », Folia Primatologica, vol. 77,‎ , p. 446–464 (DOI 10.1159/000095391)
  21. Jolly et Sussman (2006), p. 19–40
  22. Mittermeier et al. (2010), p. 48–49
  23. Mittermeier et al. (2010), p. 49
  24. (en) E. Schwarz, « A revision of the genera and species of Madagascar Lemuridae », Proceedings of the Zoological Society of London, vol. 1931,‎ , p. 399–428
  25. (en) I. Tattersall, « Madagascar's lemurs: Cryptic diversity or taxonomic inflation? », Evolutionary Anthropology, vol. 16,‎ , p. 12–23 (DOI 10.1002/evan.20126)
  26. Tattersall (1982), p. 246–247
  27. (en) W.K. Gregory, « 1. On the relationships of the Eocene lemur Notharctus to the Adapidae and other primates. 2. On the classification and phylogeny of the Lemuroidea », Bulletin of the Geological Society of America, vol. 26,‎ , p. 419–446 (lire en ligne)
  28. (en) R. Tyler et G.G. Simpson, « The principles of classification and the classification of mammals », Bulletin of the America Museum of Natural History, New York, Order of the Trustees, vol. 85,‎ (lire en ligne)
  29. (en) R. Mittermeier, J. Ganzhorn et W. Konstant et al., « Lemur diversity in Madagascar », International Journal of Primatology, vol. 29, no 6,‎ , p. 1607–1656 (DOI 10.1007/s10764-008-9317-y, lire en ligne)
  30. Cartmill (2010), p. 10–30
  31. Sterling et McCreless (2006), p. 159–184
  32. Ankel-Simons (2007), p. 224–283
  33. Garbutt (2007), p. 205–207
  34. (en) D.G. Elliot, A Catalogue of the Collection of Mammals in the Field Columbian Museum, Chicago, Harvard University, (lire en ligne), p. 552
  35. (en) R. Owen, Anatomy of Vertebrates. Volume III : Mammals, Londres, Longmans, Green, and Co., (lire en ligne)
  36. Simons (1997), p. 142–166
  37. Ankel-Simons (2007), p. 533–559
  38. Yoder (2003), p. 1242–1247
  39. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Chiromyiformes Anthony and Coupin, 1931
  40. (en) A.D. Yoder, R. Vilgalys et M. Ruvolo, « Molecular evolutionary dynamics of cytochrome b in strepsirrhine primates: The phylogenetic significance of third-position transversions », Molecular Biology and Evolution, vol. 13, no 10,‎ , p. 1339–1350 (ISSN 0737-4038, PMID 8952078, lire en ligne)
  41. Groves (2001), p. 55
  42. (en) J.E. Horvath, D.W. Weisrock et S.L. Embry et al., « Development and application of a phylogenomic toolkit: resolving the evolutionary history of Madagascar's lemurs », Genome Research, vol. 18,‎ , p. 490 (DOI 10.1101/gr.7265208, lire en ligne [PDF])
  43. Godfrey et Jungers (2003), p. 1247–1252
  44. (en) L. Orlando, S. Calvignac et C. Schnebelen et al., « DNA from extinct giant lemurs links archaeolemurids to extant indriids », BMC Evolutionary Biology, vol. 8, no 121,‎ (DOI 10.1186/1471-2148-8-121, lire en ligne)
  45. (en) R.F. Kay, C. Ross et B.A. Williams, « Anthropoid origins », Science, vol. 275, no 5301,‎ , p. 797–804 (DOI 10.1126/science.275.5301.797)
  46. Tattersall (1982), p. 263
  47. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Lemuriformes Gray, 1821
  48. Groves (2001), p. 54–55
  49. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Lepilemuridae Gray, 1870
  50. Garbutt (2007), p. 115–136
  51. (en) P. Karanth, Rakotosamimanana B., T.J. Parsons et A.D. Yoder, « Ancient DNA from giant extinct lemurs verifies single origin of Malagasy primates », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 102,‎ , p. 5090–5095 (DOI 10.1073/pnas.0408354102, lire en ligne)
  52. (en) A.D. Yoder et Z. Yang, « Divergence dates for Malagasy lemurs estimated from multiple gene loci: geological and evolutionary context », Molecular Ecology, vol. 13, no 4,‎ , p. 757–773 (PMID 15012754, DOI 10.1046/j.1365-294X.2004.02106.x, lire en ligne)
  53. Garbutt (2007), p. 86–114
  54. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Phaner Gray, 1870
  55. Groves (2001), p. 65–66
  56. Garbutt (2007), p. 137–175
  57. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Varecia Gray, 1863
  58. Mittermeier et al. (2006), p. 209–323
  59. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Eulemur Simons and Rumpler, 1988
  60. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Prolemur Gray, 1870
  61. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Mirza Gray, 1870
  62. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Allocebus Petter-Rousseaux and Petter, 1967
  63. (en) A.D. Yoder, « Lemurs: a Quick Guide », Current Biology, vol. 17, no 20,‎ , p. 866–868 (lire en ligne)
  64. (en) L.F. Groeneveld, D.W. Weisrock et R.M. Rasoloarison et al., « Species delimitation in lemurs: multiple genetic loci reveal low levels of species diversity in the genus Cheirogaleus », BMC Evolutionary Biology, vol. 9, no 30,‎ (DOI 10.1186/1471-2148-9-30, lire en ligne, consultĂ© le )
  65. Mittermeier et al. (2010), p. 100–103
  66. Mittermeier et al. (2006), p. 85–88
  67. (en) RĂ©fĂ©rence Mammal Species of the World (3e Ă©d., 2005) : Varecia rubra É. Geoffroy, 1812
  68. (en) RĂ©fĂ©rence Mammal Species of the World (3e Ă©d., 2005) : Eulemur fulvus É. Geoffroy, 1796
  69. (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Propithecus Bennett, 1832
  70. Garbutt (2007), p. 176–204
  71. (en) U. Thalmann, « Lemurs – Ambassadors for Madagascar », Madagascar Conservation & Development, vol. 1,‎ , p. 4–8 (ISSN 1662-2510, lire en ligne [PDF])
  72. (en) N. Andriaholinirina, J. Fausser et C. Roos et al., « Molecular phylogeny and taxonomic revision of the sportive lemurs (Lepilemur, Primates) », BMC Evolutionary Biology, vol. 6,‎ , p. 17 (DOI 10.1186/1471-2148-6-17, lire en ligne)
  73. (en) C. Rabarivola, A. Zaramody et J. Fausser et al., « Cytogenetic and molecular characteristics of a new species of sportive lemur from Northern Madagascar », Lemur News, vol. 11,‎ , p. 45–49 (ISSN 0343-3528, lire en ligne)
  74. (en) E.E. Louis, Jr., S.E. Engberg et R. Lei et al., « Molecular and morphological analyses of the sportive lemurs (Family Megaladapidae: Genus Lepilemur) reveals 11 previously unrecognized species », Texas Tech University Special Publications, no 49,‎ , p. 1–49 (ISSN 0149-1768, lire en ligne)
  75. Sussman (2003), p. 149–229
  76. Johnson (2006), p. 187–210
  77. Kappeler et Rasoloarison (2003), p. 1310–1315
  78. (en) P. Braune, S. Schmidt et E. Zimmermann, « Acoustic divergence in the communication of cryptic species of nocturnal primates (Microcebus ssp.) », BMC Biology, vol. 6, no 19,‎ (DOI 10.1186/1741-7007-6-19, lire en ligne [PDF])
  79. (en) G. Olivieri, E. Zimmermann et B. Randrianambinina et al., « The ever-increasing diversity in mouse lemurs: three new species in north and northwestern Madagascar », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 43, no 1,‎ , p. 309–327 (PMID 17197200, DOI 10.1016/j.ympev.2006.10.026)
  80. (en) E.E. Louis, Jr., S.E. Engberg et S.M. McGuire et al., « Revision of the mouse lemurs, Microcebus (Primates, Lemuriformes), of northern and northwestern Madagascar with descriptions of two new species at Montagne d'Ambre National Park and Antafondro Classified Forest », Primate Conservation, vol. 23,‎ , p. 19–38 (DOI 10.1896/052.023.0103, lire en ligne)
  81. (en) D.W. Weisrock, R.M. Rasoloarison et I. Fiorentino et al., « Delimiting species without nuclear monophyly in Madagascar's mouse lemurs », PLoS ONE, vol. 5, no 3,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0009883)
  82. Tattersall (1982), p. 40–43
  83. (en) K.L. Heckman, E. Rasoazanabary et E. Machlin et al., « MHC-associated mating strategies and the importance of overall genetic diversity in an obligate pair-living primate », BMC Evolutionary Biology, vol. 6, no 98,‎ , p. 98 (DOI 10.1186/1471-2148-6-98, lire en ligne [PDF])
  84. Mittermeier et al. (1994), p. 80–82
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.