Taxe sur les produits de la pĂȘche maritime
La taxe sur les produits de la pĂȘche maritime en France est un impĂŽt proportionnel crĂ©Ă© en 2003 et appliquĂ©e depuis le , qui est acquittĂ© selon les cas, par l'armateur ou le premier acheteur ou l'importateur, sur certains produits de la pĂȘche maritime. Elle n'est pas codifiĂ©e et ses dispositions figurent uniquement sous l'article 75 de la loi n° 2003-1312 du dite loi de finances rectificative pour 2003[1].
Titre | Taxe sur les produits de la pĂȘche maritime |
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Référence | Loi n° 2003-1312, article 75 |
Pays | France |
Type | Loi ordinaire |
Législature | XIIe législature de la CinquiÚme République |
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Gouvernement | Gouvernement Jean-Pierre Raffarin |
Adoption | |
Entrée en vigueur | |
Abrogation |
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Le produit de cette taxe est destinĂ© Ă financer FranceAgriMer pour les actions mises en Ćuvre au bĂ©nĂ©fice des produits de la pĂȘche maritime[1].
La taxe est supprimée par la loi de finances pour 2019.
Histoire
Le dĂ©cret n° 83-1031 du a crĂ©Ă© le Fonds d'intervention et d'organisation des marchĂ©s des produits de la pĂȘche maritime et des cultures marines. Selon l'article 6 de ce dĂ©cret, le financement du fonds Ă©tait pour partie assurĂ© par une contribution provenant du produit des taxes parafiscales Ă©tablies au profit du comitĂ© central des pĂȘches maritimes[2].
Ă la suite de diffĂ©rentes rĂ©formes du dĂ©but des annĂ©es 1990 dans le secteur de la pĂȘche, le dĂ©cret n° 91-1412 du a crĂ©Ă© des taxes parafiscales directement affectĂ©es au financement des actions menĂ©es par le fonds prĂ©citĂ©[3].
Le Fonds d'intervention et d'organisation des marchĂ©s des produits de la pĂȘche maritime et des cultures marines est devenu par la suite l'Office national interprofessionnel des produits de la mer et de l'aquaculture (OFIMER).
En 2003, à l'occasion des débats parlementaires relatifs à l'adoption de la loi de finances rectificative pour 2003, le rapport du sénateur Philippe Marini rappelle que la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001 a interdit le prélÚvement de ressources par la voie de taxes parafiscales et que la date limite pour la suppression de ces taxes est fixée au [4].
Le sénateur propose alors trois solutions :
- la création d'une imposition de toute nature affectée à l'OFIMER ;
- l'institution de cotisations dites « volontaires obligatoires » ;
- la suppression pure et simple de la taxe et la mise en place d'une subvention budgétaire.
Le choix du sĂ©nateur, et des dĂ©putĂ©s par la suite, s'est finalement portĂ© sur la crĂ©ation d'une nouvelle taxe sur les produits de la pĂȘche maritime[1]. En effet, en l'absence de reprĂ©sentation professionnelle, la cotisation volontaire obligatoire n'aurait pu ĂȘtre mise en place. En outre, la subvention a Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e afin de « maintenir un lien privilĂ©giĂ© entre les professionnels concernĂ©s et le financement de leurs organismes »[4].
En 2009, Ă la suite d'une ordonnance relative Ă la crĂ©ation de l'Agence de services et de paiement et de lâĂtablissement national des produits de l'agriculture et de la mer, l'OFIMER a Ă©tĂ© fusionnĂ© avec d'autres offices agricoles au sein de FranceAgriMer[5].
La taxe est abrogée par la loi de finances pour 2019[6].
Champ d'application de la taxe
La taxe est due, selon le cas :
- Par l'armateur et le premier acheteur, pour les produits de la pĂȘche maritime dĂ©barquĂ©s par un navire de pĂȘche immatriculĂ© en France, lorsque le premier achat est rĂ©alisĂ© en France ; ou,
- Par l'importateur, pour les produits importés en France et qui ne proviennent pas d'un pays de l'UE ou de l'EEE[1].
Par ailleurs, les produits de la pĂȘche visĂ©s par la loi sont les suivants :
- Poissons vivants, frais, réfrigérés ou congelés ;
- Poissons transformés (chair de poisson, poissons hachés, séchés, salés, en saumure, fumés, en farines ou en poudres...) ;
- Crustacés (sous quasiment toutes les formes, décortiqués ou non, vivants, frais, réfrigérés, congelés, séchés, salés, en saumure, cuits à l'eau ou à la vapeur, farines, poudres...) ;
- Mollusques (y compris sous les formes évoquées ci-dessus) ;
- Invertébrés aquatiques autres que les crustacés et mollusques (sous les formes déjà évoquées), tant que ceux-ci sont propres à l'alimentation humaine ;
- Algues de mer ;
- Préparations et conserves de poissons ;
- caviar et ses succĂ©danĂ©s prĂ©parĂ©s Ă partir dâĆufs de poissons[7].
Calcul de la taxe
Pour les ventes réalisées en France, la taxe s'applique au montant hors taxes desdites ventes. En ce qui concerne les produits importés, la taxe s'applique sur la valeur en douane. Certains produits bénéficient toutefois d'un abattement de leur valeur en douane lors de l'importation[7].
Le taux de la taxe est différent selon la destination du produit. En effet, ce taux est de :
- 0,20 % pour les produits destinés à la conserve ou à la semi-conserve. En outre, le taux de la taxe est réparti en fonction de la qualité du redevable : 0,12 % à la charge de l'armateur et 0,08 % à la charge du premier acheteur;
- 0,27 % pour les autres produits. Dans ce cas, le taux Ă la charge de l'armateur est le mĂȘme, tandis que celui du premier acheteur passe Ă 0,15 %[1].
Paiement de la taxe
Pour les ventes réalisées en France, la taxe est collectée par les gestionnaires des halles à marées pour le compte de FranceAgriMer. Une déclaration est à déposer avec le paiement[1].
Par ailleurs, en ce qui concerne les produits importés, la liquidation de la taxe est réalisée lors de la déclaration en douane[7].
Enfin, les réclamations sont présentées à des autorités différentes selon le contexte et selon la matiÚre sur laquelle porte le litige. FranceAgriMer sera l'autorité compétente pour les réclamations portant sur la taxe relative aux ventes réalisées en France, tandis que l'Administration des douanes sera compétente pour les réclamations portant sur la taxe prélevée à l'importation[7].
Notes et références
- Loi n° 2003-1312 du 30 décembre 2003, art. 75.
- Décret n° 83-1031 du 1er décembre 1983, art. 6.
- Décret n° 91-1412 du 31 décembre 1991, art. 1er.
- Rapport n° 112 sur le projet de loi de finances rectificative pour 2003, P. Marini, annexé au procÚs-verbal de séance du 11 décembre 2003.
- Ordonnance n° 2009-325 du 25 mars 2009, art. 2.
- « Taxes à faible rendement - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le )
- Bulletin officiel des douanes n° 6603 du 24 juin 2004