Surveyor 2
Surveyor 2 est la deuxiÚme sonde lunaire du programme Surveyor, de la NASA, conçue pour explorer la Lune. Le programme est géré par le Jet Propulsion Laboratory (JPL), utilisant des véhicules spatiaux conçus et construits par la compagnie Hughes Aircraft. Elle est lancée le et s'écrase le au sud-est du cratÚre Copernic.
Sonde spatiale ( Lune )
Organisation | NASA |
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Constructeur | Hughes Aircraft |
Programme | Surveyor |
Domaine | Exploration de la Lune |
Type de mission | Atterrisseur |
Statut | Mission terminée (échec) |
Autres noms | Surveyor-B |
Base de lancement | Cape Kennedy, LC-36A |
Lancement |
20 septembre 1966 Ă 12 h 32 min TU |
Lanceur |
Atlas-Centaur (AC-7) (Atlas-D # 194 - Centaur D) |
Fin de mission | 23 septembre 1966 |
Durée | 62,8 heures |
Durée de vie | 45 jours (mission primaire) |
Identifiant COSPAR | 1966-084A |
Protection planétaire | Catégorie II[1] |
Masse au lancement |
995,2 kg au décollage 294,3 kg à l'atterrissage |
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Propulsion | Chimique |
Ergols | Hydrate d'hydrazine |
ContrÎle d'attitude | Stabilisé sur 3 axes |
Source d'Ă©nergie | Panneaux solaires |
Puissance Ă©lectrique | 85 watts |
Orbite | Descente directe |
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Atterrissage |
23 septembre 1966 Ă 03 h 18 TU |
Localisation | 5,5° N et 12° O |
Television | Transmission de gros plans de la surface lunaire |
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Strain Gauge | Jauge de contrainte |
Objectifs de la mission
Cette sonde spatiale est la deuxiÚme d'une série conçue pour réaliser un atterrissage en douceur sur la Lune et pour prendre des photographies afin de déterminer les caractéristiques du sol lunaire pour les missions d'atterrissage lunaire d'Apollo. Elle est également équipée pour envoyer des données sur la réflectivité radar de la surface lunaire, la force portante de la surface lunaire et les températures des véhicules spatiaux à utiliser dans l'analyse des températures de la surface lunaire. La zone cible proposée se situe dans Sinus Medii.
Description du véhicule spatial
Contrairement aux atterrisseurs soviĂ©tiques Luna, Surveyor est un vĂ©ritable atterrisseur, comprenant un vĂ©hicule de trois mĂštres de haut basĂ© sur une structure triangulaire en aluminium Ă paroi mince de 27 kg avec une des trois jambes Ă chaque coin et un gros moteur Ă rĂ©trofusĂ©e Ă propergol solide au centre (qui reprĂ©sente plus de 60% de la masse globale de la sonde lunaire). La sonde spatiale est Ă©quipĂ© d'un systĂšme de dĂ©tection de vitesse Doppler qui alimente en informations l'ordinateur du vĂ©hicule spatial pour mettre en Ćuvre une descente contrĂŽlĂ©e vers la surface lunaire. Chacun des trois pieds de la sonde comporte Ă©galement des amortisseurs de type avion et des jauges de contrainte pour fournir des donnĂ©es sur les caractĂ©ristiques d'atterrissage, importantes pour les futures missions Apollo.
La structure de base de la sonde spatiale Surveyor se compose d'un trépied de tubes en aluminium à paroi mince et d'entretoises fournissant des surfaces de montage pour les systÚmes d'alimentation, de communications, de propulsion, de commande de vol et de charge utile. Un mùt central s'étend à environ un mÚtre au-dessus du sommet du trépied. Trois jambes d'atterrissage articulées sont fixées aux bas de la structure. Les jambes en aluminium ont des amortisseurs et le mécanisme de verrouillage se termine par trois pieds avec amortisseurs. Les trois pieds s'étendent à 4,3 mÚtres du centre de la sonde Surveyor. Le véhicule spatial mesure 3 mÚtres de haut. Les jambes sont repliées pour s'insérer dans la coiffe au lancement.
Une surface de 0,855 m2 de 792 cellules photovoltaïques est montée au-dessus du mùt et génÚre jusqu'à 85 watts de puissance emmagasinée dans un accumulateur argent-zinc. Les communications sont réalisées via une antenne mobile à gain élevé montée prÚs du haut du mùt central pour transmettre des images de télévision, deux antennes omnidirectionnelles montées aux extrémités du mùt pour les liaisons montante et descendante, ainsi que deux récepteurs et deux émetteurs.
Le contrĂŽle thermique est obtenu par une combinaison de peinture blanche, de finition thermique Ă haute Ă©mittance infrarouge et de dessous en aluminium poli. Deux compartiments Ă contrĂŽle thermique, Ă©quipĂ©s de couvertures super-isolantes, d'interrupteurs thermiques et de petits radiateurs Ă©lectriques, sont montĂ©s sur la structure de la sonde spatiale. Un compartiment, maintenu entre 5 et 50 °C, abrite les communications et l'Ă©lectronique pou l'alimentation. L'autre, tenue entre â20 et 50 °C, abrite les composants de commande et de traitement du signal.
La caméra de télévision est montée prÚs du sommet du trépied et des jauges de contrainte, des capteurs de température et d'autres instruments d'ingénierie sont intégrés dans toute la sonde spatiale. Une cible photométrique est montée prÚs de l'extrémité d'une des jambes d'atterrissage et une sur une courte perche s'étendant au bas de la structure. D'autres ensembles de charges utiles, qui diffÚrent d'une mission à l'autre, sont montés sur différentes parties de la structure dépendant de leur fonction.
Un capteur solaire, un viseur de l'étoile Canopus et des gyroscopes sur trois axes fournissent une connaissance de l'attitude. La propulsion et le contrÎle d'attitude sont assurés par des jets d'azote gazeux froid durant les phases de la trajectoire, trois moteurs-fusées à vernier durant les phases propulsées, y compris l'atterrissage, et le moteur à propergol solide durant la descente finale. La rétrofusée est un boßtier sphérique en acier monté au centre inférieur de la sonde spatiale.
Les moteurs verniers utilisent du carburant hydrate d'hydrazine et un oxydant MON-10 (90% N2O2, 10% NO). Chaque chambre peut produire 130 N à 460 N de poussée sur commande, un moteur peut pivoter pour contrÎler le roulis. Le carburant est emmagasiné dans des réservoirs sphériques montés sur la structure du trépied. Pour la séquence d'atterrissage, un radar d'altitude déclenche la mise à feu de la rétrofusée principale pour le freinage primaire. Une fois l'allumage terminé, la rétrofusée et le radar sont largués et les radars doppler et altimÚtre sont activés. Ceux-ci fournissent des informations au pilote automatique qui contrÎle le systÚme de propulsion vernier à l'atterrissage.
Aucune instrumentation n'est transportĂ©e spĂ©cifiquement pour les expĂ©riences scientifiques, mais des informations scientifiques considĂ©rables sont obtenues. La sonde Surveyor 2 porte deux camĂ©ras de tĂ©lĂ©vision - une montĂ©e sur le bas du cadre pour la photographie d'approche, qui n'est pas utilisĂ©e, et la camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision d'enquĂȘte. La sonde Surveyor 2 a une masse de 995,2 kg au lancement et 294,3 kg Ă l'atterrissage.
Description des instruments
Aucun instrument particulier pour des expériences n'est emporté, pourtant des informations scientifiques considérables sont obtenues. La sonde est équipée de deux caméras : une pour l'approche, qui n'est pas utilisée et une pour les opérations sur la surface lunaire. Plus de 100 capteurs sont à bord.
Caméra de télévision
La camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision se compose d'un tube Vidicon, d'objectifs de focale de 25 mm et 100 mm, d'un obturateur, de filtres et de diaphragmes montĂ©s le long d'un axe inclinĂ© Ă environ 16° par rapport Ă l'axe central de la sonde lunaire. La camĂ©ra est montĂ©e sous un miroir qui peut ĂȘtre dĂ©placĂ© en azimut et en Ă©lĂ©vation. Le fonctionnement de la camĂ©ra dĂ©pend totalement de la rĂ©ception de la commande de la Terre. La couverture image par image de la surface lunaire est obtenue sur 360° en azimut et de 40° au-dessus du plan normal de l'axe Z de la camĂ©ra jusqu'Ă 65° en dessous de ce plan. Deux modes de fonctionnement sont utilisĂ©s, un Ă 200 et un autre Ă 600 lignes.
Le mode 200 lignes transmet d'une antenne omnidirectionnelle les 14 premiÚres photos et numérise une image toutes les 61,8 secondes. Les transmissions restantes sont des images de 600 lignes avec une antenne directionnelle, et chaque image est balayée toutes les 3,6 secondes. Chaque image de 200 lignes nécessite 20 secondes pour une transmission vidéo complÚte et une bande passante de 1,2 kHz.
Chaque image de 600 lignes nĂ©cessite 1 seconde (valeur nominale) pour ĂȘtre lue Ă partir du tube Vidicon et nĂ©cessite une bande passante de 220 kHz pour la transmission. Les transmissions de donnĂ©es sont converties en un signal de tĂ©lĂ©vision standard pour la tĂ©lĂ©vision en circuit fermĂ© et la tĂ©lĂ©vision publique. Les images de tĂ©lĂ©vision sont affichĂ©es sur Terre sur un moniteur Ă balayage lent recouvert de phosphore Ă longue persistance. La persistance est sĂ©lectionnĂ©e pour correspondre optimalement Ă la frĂ©quence d'images maximale nominale. Une trame d'identification de tĂ©lĂ©vision est reçue pour chaque trame de tĂ©lĂ©vision entrante et est affichĂ©e en temps rĂ©el Ă un dĂ©bit compatible avec l'image entrante. Ces donnĂ©es sont enregistrĂ©es sur un magnĂ©toscope vidĂ©o. Plus de 10 000 photos sont prises par Surveyor 1 avant le coucher de Soleil lunaire du . Sont inclus les panoramas grand angle et Ă angle Ă©troit, la mise au point, la photographie photomĂ©trique, de zones spĂ©ciales et cĂ©leste. La sonde lunaire rĂ©pond aux commandes d'activation de la camĂ©ra le et, le , renvoie prĂšs de 1 000 images supplĂ©mentaires.
Jauge de contrainte
Les jauges de contrainte sont montées sur l'absorbeur de chocs de chaque pied pour enregistrer les forces axiales maximales lors de l'impact à l'atterrissage de la sonde. Elles sont conçues pour une force de 800 kg. L'expérience renvoie une excellente force durant le toucher de la sonde lunaire.
DĂ©roulement de la mission
Le lanceur Atlas-Centaur (AC-7) place la sonde Surveyor 2 sur une trajectoire distante de 130 km du point d'atterrissage prévu.
Durant la correction de trajectoire à 05 h 00 TU le de 9,8 secondes, une des trois rétrofusées ne s'alluma pas et place ainsi la sonde spatiale dans un mouvement de rotation. Malgré pas moins de 39 tentatives pour déclencher le propulseur récalcitrant, le moteur ne réussi pas à s'allumer et Surveyor 2 se dirige vers la Lune sans contrÎle. à peine 30 secondes aprÚs l'allumage de la rétrofusée à 09 h 34 TU le , les communications cessent. Le véhicule spatial s'écrase le à 03 h 18 TU sur la Lune à 5° 30'' N et 12° O (déterminé à partir des images du Lunar Reconnaissance Orbiter), juste au sud-est du cratÚre Copernic.