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Sur la trace d'Igor Rizzi

Sur la trace d'Igor Rizzi est un long métrage canadien en langue française de Noël Mitrani, tourné à Montréal en 2006, il met en vedette Laurent Lucas.

Sur la trace d'Igor Rizzi

Réalisation Noël Mitrani
Scénario Noël Mitrani
Acteurs principaux
Sociétés de production Stankaz Films
Atopia
Pays de production Drapeau du Canada Canada (Drapeau du Québec Québec)
Genre Comédie dramatique
DurĂ©e 91 minutes
Sortie 2007

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Produit par son auteur-réalisateur, ce film a connu un succÚs critique international et a été salué comme l'un des films indépendants marquants de l'année 2006, remportant notamment le prix du meilleur premier film au Festival international du film de Toronto.

Synopsis

AprĂšs la mort de sa femme MĂ©lanie, Jean-Marc Thomas, un ancien footballeur français, s’installe Ă  MontrĂ©al, la ville natale de la dĂ©funte. Il espĂšre ainsi ressentir sa prĂ©sence, regrettant de ne pas lui avoir dit Ă  quel point il l’aimait. ComplĂštement ruinĂ© aprĂšs douze ans de carriĂšre, il commet des vols pour subvenir Ă  ses besoins. Un jour, un dĂ©nommĂ© Howard lui commande un meurtre pour lequel il touchera une forte somme d’argent. Voyant lĂ  une solution pour payer son loyer, sa nourriture, sa facture d’électricitĂ©, Jean-Marc accepte Ă  contrecƓur d’abattre un certain Igor Rizzi... Toutefois, sa nature plutĂŽt pacifique l’empĂȘchera de commettre l’irrĂ©parable.

Distribution

Fiche technique

RĂ©compenses

Noël Mitrani reçoit son Award à Toronto le 16 septembre 2006

Festivals

Production

L'Oldsmobile 1981 utilisée dans le film

Sur la trace d'Igor Rizzi a Ă©tĂ© auto-financĂ© par le rĂ©alisateur. MalgrĂ© un petit budget, le film a Ă©tĂ© tournĂ© en 35 mm. Les prises de vues ont Ă©tĂ© filmĂ©es Ă  MontrĂ©al au plus dur de l'hiver, par des tempĂ©ratures comprises entre −10 °C et −32 °C. Les domiciles de l'acteur principal et du rĂ©alisateur ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s pour servir de dĂ©cors intĂ©rieurs. La voiture, un modĂšle Oldsmobile Cutlass 1981, a Ă©tĂ© sauvĂ©e de la casse et a fait l'objet d'une importante rĂ©paration car sa couleur bleu pĂąle comme la glace la rendait prĂ©cieuse pour le dĂ©cor hivernal du film. De nombreux accessoires aux allures Far West proviennent de la fameuse boutique d'articles amĂ©rindiens Indianica, situĂ©e dans le Vieux-MontrĂ©al. La toile dans le film reprĂ©sentant Isabelle Blais a Ă©tĂ© peinte par Nadia Szczepara.

Concernant ses motivations Ă  faire ce film, le cinĂ©aste NoĂ«l Mitrani a dĂ©clarĂ© : "J’ai une sensibilitĂ© française dans l’écriture, et l’acteur principal du film, Laurent Lucas, est un acteur français. J’ai glissĂ© cette sensibilitĂ© dans le dĂ©cor montrĂ©alais, avec un amour pour la ville, la neige, etc. Du coup, je crois que ça a crĂ©Ă© une formule assez inĂ©dite. Il existe des systĂšmes de coproduction dans le cinĂ©ma français oĂč, pour des prĂ©textes parfois assez farfelus, on vient tourner au QuĂ©bec. Au fond, c’est essentiellement pour des raisons Ă©conomiques. La particularitĂ© de mon film, c’est que Laurent et moi vivons tous les deux Ă  MontrĂ©al. Donc on a fait un film d’immigrĂ©s, d’immigrĂ©s implantĂ©s et heureux d’ĂȘtre lĂ ."[4]

Commentaire

Souvent comparĂ© Ă  Fargo des frĂšres Coen[5] ou aux films de Jim Jarmusch, Sur la trace d'Igor Rizzi est une rĂ©flexion sur le remords et la fuite du temps. Le personnage, qui a tout perdu aprĂšs avoir connu la gloire et la facilitĂ©, est aux prises avec ses regrets. Pour surmonter son deuil, il doit trouver la rĂ©ponse en lui-mĂȘme, faire le point sur son passĂ© et accomplir une quĂȘte morale. Le dĂ©cor insolite de MontrĂ©al sous la neige sert Ă  amplifier les sentiments de dĂ©sarroi ressentis par le personnage, mais aussi Ă  exalter la poĂ©sie de la vie.

Critiques

  • Dans le Guide des films de Jean Tulard[6]le critique Claude Bouniq-Mercier Ă©crit : "Un film dans la tradition du thriller avec tueur Ă  gages et cadavre Ă  la clĂ©, aux images sombres et presque charbonneuses malgrĂ© la neige de cet hiver canadien. Mais il s'agit bien d'un film noir, c'est surtout son humour distanciĂ© qui est noir. En de longues sĂ©quences, avec maints dĂ©tails incongrus, le rĂ©alisateur propose un portrait original et inattendu d'un bras cassĂ© de la criminalitĂ©. Laurent Lucas, le visage barrĂ© d'une Ă©paisse moustache, trĂšs pince-sans-rire, est Ă©tonnant dans son interprĂ©tation "Ă  froid". Un film dĂ©calĂ© et surprenant, plus drĂŽle qu'inquiĂ©tant."
  • Odile Tremblay dans Le Devoir : "SignĂ© NoĂ«l Mitrani, Sur la trace d'Igor Rizzi est un blues, une Ɠuvre de rĂ©demption remplie de silences, qui s'offre MontrĂ©al pour cadre. Un MontrĂ©al qu'aucun QuĂ©bĂ©cois de souche, aveuglĂ© par l'habitude, n'aurait eu l'idĂ©e de capter. Devant la neige soudain au sol comme une fibre poĂ©tique, le film offre des images inĂ©dites du pont Jacques-Cartier, des entrepĂŽts, de la tour de l'Horloge, capturĂ©es par un Ɠil Ă©tranger en position dĂ©couverte, jamais blasĂ©."[7]
  • Anabelle Nicoud dans La Presse : "Il y a dans Sur la trace d'Igor Rizzi un rĂ©el talent pour Ă©crire des dialogues braques, construire avec chaque plan une histoire et nimber le tout de la couleur des souvenirs."[8]
  • StĂ©phane Defy dans CinĂ©-Bulles : " Sur la trace d'Igor Rizzi est un film volontairement relĂąchĂ©, privilĂ©giant le mĂ©ditatif au rationnel."[9]
  • Rachel Haller dans 24 images : "Loin des diktats du mouvement et du surdĂ©coupage, NoĂ«l Mitrani ose la lenteur et la contemplation (MontrĂ©al n’a plus Ă©tĂ© aussi belle depuis longtemps). Il ose aussi l’économie. L’économie du langage, de l’action, du jeu. Et surtout, il rend Ă  la musique sa place de choix. Contrepoint obstinĂ©, elle n’annonce, ni ne soutient le rĂ©cit. Elle le prolonge comme la blancheur des paysages. Avec douceur et mĂ©lancolie."[10].
  • Charles-Henri Ramond dans SĂ©quences : "À la fois comĂ©die satirique et ode gracieuse Ă  l’hiver montrĂ©alais, Sur la trace d’Igor Rizzi possĂšde une indĂ©niable personnalitĂ© qui en fait l’une des productions quĂ©bĂ©coises les plus originales de ces dix derniĂšres annĂ©es."[11]

La musique

  • Les musiques participent au climat mĂ©lancolique et intemporel du film, elles se composent d'une sĂ©rie de chansons tirĂ©es du rĂ©pertoire folk rock et country. Le classique Wayfaring Stranger, qui date de 1858, apparaĂźt sous trois interprĂ©tations, celle d'Emmylou Harris (1975), celle de Bill Monroe (1956) et celle de Trace Adkins (1997). On entend Ă©galement la poignante composition Chase The Blues Away de Tim Buckley (1969) et une interprĂ©tation lyrique du standard Sealed With a Kiss par Bobby Vinton.

Making-of

Le tournage a fait l'objet d'un documentaire réalisé par Véronique Mitrani, l'épouse du cinéaste.

Liens externes

Notes et références

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