AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Fargo (film)

Fargo est un film américano-britannique coécrit et coréalisé par les frÚres Coen et sorti en 1996.

Fargo
Description de l'image Fargo logo.png.
RĂ©alisation Joel Coen
Ethan Coen (non crédité)
Scénario Joel et Ethan Coen
Musique Carter Burwell
Acteurs principaux
Sociétés de production PolyGram Filmed Entertainment
Working Title Films
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Comédie policiÚre noire
Durée 98 minutes
Sortie 1996

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

L'actrice Frances McDormand y joue le rĂŽle d'une chef locale de la police, enceinte, enquĂȘtant Ă  propos de meurtres commis sur une route de l'État amĂ©ricain du Minnesota, prĂšs de la petite ville de Brainerd. Ces morts violentes la mĂšnent sur la piste d'un directeur commercial d'une concession automobile (interprĂ©tĂ© par William H. Macy), en butte Ă  des difficultĂ©s financiĂšres : il a ainsi imaginĂ© d'engager deux malfrats (Steve Buscemi et Peter Stormare) pour l'enlĂšvement de sa femme, avec l'objectif de demander une forte rançon Ă  son beau-pĂšre (Harve Presnell), dont les affaires sont florissantes dans la conurbation principale de l'État : Minneapolis-Saint Paul. Le titre du film provient du lieu choisi pour la premiĂšre scĂšne, oĂč le complot de l'enlĂšvement est organisĂ© : Fargo, ville-frontiĂšre entre le Minnesota et le Dakota du Nord.

Il s'agit du sixiÚme film des frÚres Coen. Fargo a fait l'ouverture du festival de Cannes 1996. Il y est présenté en compétition officielle. Joel Coen reçoit le prix de la mise en scÚne. Le film est à la fois un succÚs critique et commercial.

En 2006, le film est sĂ©lectionnĂ© par le National Film Registry pour ĂȘtre conservĂ© Ă  la bibliothĂšque du CongrĂšs des États-Unis en raison de son « importance culturelle, historique ou esthĂ©tique » : il est l'un des six films dĂ©signĂ©s l'annĂ©e de leur Ă©ligibilitĂ©. Il est par ailleurs choisi par l'American Film Institute en 1998 pour faire partie des 100 plus grands films amĂ©ricains mais il disparaĂźt de cette liste en 2007.

Une série télévisée inspirée du film est diffusée sur FX depuis 2014.

Résumé détaillé

Pendant l'hiver 1987, Jerry Lundegaard, directeur commercial dans une concession automobile de Minneapolis, est en difficultĂ© financiĂšre[1]. Son beau-pĂšre, le richissime Wade Gustafson, est le propriĂ©taire de cette concession. GrĂące Ă  l'entremise de Shep Proudfoot, un ex-dĂ©tenu qui est mĂ©canicien dans l'atelier de la concession, Jerry est mis en relation avec le malfrat Carl Showalter et le tueur Ă  gages Gaear Grimsrud. Dans les premiĂšres images du film, sur les routes du Minnesota enneigĂ©, au volant de sa voiture qui tracte une grande remorque avec une autre voiture dessus — une Oldsmobile Cutlass Ciera (en) flambant neuve, sortie de la concession — Jerry se rend Ă  Fargo, dans l'État voisin du Dakota du Nord, pour confirmer l'engagement de ses deux hommes de main, Carl et Gaear. Il va Ă  leur rencontre et la transaction consiste Ă  d'abord livrer la voiture neuve en Ă©change de l'enlĂšvement de sa femme Jean. AprĂšs l'enlĂšvement et l'extorsion d'une rançon de 80 000 $ auprĂšs de son riche beau-pĂšre Wade, le tout naturellement sans faire intervenir la police, l'accord est que Jerry en donne la moitiĂ© (40 000 $) aux malfrats et qu'il garde le reste pour lui afin de restaurer l'Ă©tat de ses finances personnelles. Cependant, le coup montĂ© par Jerry consiste en fait Ă  rester le seul interlocuteur des truands et Ă  faire croire Ă  son beau-pĂšre que les truands rĂ©clament en rĂ©alitĂ© 1 000 000 $ contre la libĂ©ration de Jean : il pourra ainsi garder la diffĂ©rence pour lui, soit 960 000 $, son beau-pĂšre et les malfrats n'ayant jamais Ă©tĂ© en contact direct.

Vue générale de Fargo

Comme, dans le bureau de sa concession, Jerry passe une partie de son temps Ă  fournir des numĂ©ros de sĂ©rie illisibles, probablement dans le but de pouvoir dĂ©clarer quelques fausses immatriculations, la sociĂ©tĂ© de prĂȘt du constructeur de voitures — GMAC — menace de demander le remboursement des prĂȘts qu'elle a dĂ©jĂ  consentis pour les ventes des voitures concernĂ©es, prĂȘts normalement destinĂ©s Ă  des clients rĂ©els de la concession. En effet, elle soupçonne de possibles dĂ©tournements de fonds, qui pourraient alors avoir Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par Jerry.

ParallĂšlement, en vue de monter sa propre affaire d'exploitation de parking, Jerry a proposĂ© Ă  Wade l'Ă©tude d'un dossier de financement : il souhaite que son beau-pĂšre lui prĂȘte la mise de fonds initiale — 750 000 $ — afin de pouvoir dĂ©marrer son affaire. À son retour de Fargo, au cours du dĂźner oĂč Wade s'est invitĂ© chez sa fille — et son beau-fils — Jerry lui reparle de ce dossier : Wade semble enfin lui prĂȘter attention et lui conseille de montrer le dossier Ă  son directeur financier Stan Grossmann, car il estime que le dossier lui paraĂźt bon.

Avant de quitter sa maison le matin, Jerry est appelé par son beau-pÚre qui le convoque pour 14 h 30 dans son bureau d'une tour de Minneapolis. Entre-temps, Jerry se rend à son travail à la concession comme d'habitude. Il se met à penser que ses finances personnelles pourront aller mieux et se dit qu'il n'a plus besoin de faire enlever sa femme. Il tente alors d'annuler le rapt, mais ne parvient pas à joindre ses hommes de main déjà en route pour Minneapolis, au volant de leur Ciera neuve.

Dans la matinée, alors que Jean tricote paisiblement devant sa télévision, Carl et Gaear s'introduisent violemment dans sa maison et la kidnappent.

Jerry, qui ne sait pas encore ce qui s'est passĂ© chez lui, va Ă  son rendez-vous chez Wade, comme prĂ©vu. Il est humiliĂ© par Wade et Stan qui se moquent de lui : comment Jerry a-t-il pu penser que Wade pourrait lui prĂȘter une somme aussi importante sans garantie ? L'affaire les intĂ©resse, mais pour qu'ils l'exploitent eux-mĂȘmes, et Jerry devra alors se contenter d'une commission d'apporteur d'affaires, largement insuffisante pour rembourser ses dettes
 « Nous ne sommes pas des banquiers », lui disent-ils d'un air complice. En outre, si Jerry n'est pas intĂ©ressĂ© par leur « deal », ils sont prĂȘts Ă  lancer l'affaire pour leur propre compte, « en toute indĂ©pendance », donc probablement sans verser Ă  Jerry la moindre commission. Jerry ressort de l'entretien terriblement déçu et dĂ©pitĂ©, conscient d'ĂȘtre en passe de se retrouver bernĂ©.

Jerry rentre chez lui dans l'aprĂšs-midi aprĂšs avoir fait quelques courses et, voyant l'effraction commise dans la maison, comprend que l'enlĂšvement s'est dĂ©jĂ  produit. Il recontacte alors son beau-pĂšre pour lui expliquer les choses et lui annoncer la demande de rançon qui s'ensuit. Ils se rencontrent dans un cafĂ© avec Stan Ă©galement prĂ©sent. Jerry parvient Ă  rallier Stan Ă  son opinion : il ne faut pas prĂ©venir la police et se soumettre aux exigences des ravisseurs. Wade est furieux, tente de voir si on ne peut pas ramener la rançon Ă  500 000 $, mais part et va probablement ĂȘtre convaincu par Stan.

Carl et Gaear ont quittĂ© Minneapolis, ils roulent de nuit sur la route enneigĂ©e pour rejoindre leur « planque » de Moose Lake, non loin de Brainerd, Ă©galement dans le Minnesota. Carl est au volant. Jean se trouve allongĂ©e en travers de la banquette arriĂšre, ficelĂ©e et totalement invisible, enveloppĂ©e dans une couverture. Mais, comme Carl et Gaear n'ont pas pris la prĂ©caution de poser des plaques d'immatriculation sur leur voiture neuve, un policier du Minnesota en patrouille les prend en chasse et les interpelle en rase campagne aux abords de Brainerd. Carl montre ses papiers en ouvrant son portefeuille et, au moyen d'un billet de banque qu'il fait lĂ©gĂšrement dĂ©passer, tente de soudoyer le policier pour Ă©courter l'interpellation mais le policier est soupçonneux et lui demande de sortir du vĂ©hicule. Au mĂȘme instant, Jean sous sa couverture pousse de petits gĂ©missements qui parviennent Ă  l'oreille du policier, mais Gaear, inquiet du danger alors encouru, agrippe aussitĂŽt la chevelure du policier, extrait un pistolet de sa boĂźte Ă  gants et l'exĂ©cute instantanĂ©ment d'une balle dans le crĂąne. Carl dĂ©place pĂ©niblement le corps tombĂ© sur la route, mais un couple arrive en face en voiture, ralentit, se rend compte du drame qui vient d'avoir lieu et, effrayĂ©, accĂ©lĂšre pour s'enfuir. Gaear se dĂ©cale pour se mettre prĂ©cipitamment dans le siĂšge du conducteur, prend le volant, fait un tĂȘte-Ă -queue et les poursuit Ă  distance, l'arme Ă  la main. La voiture du couple fait une embardĂ©e et se retourne sur le bas-cĂŽtĂ©, elle est immobilisĂ©e sur le toit. Gaear les rejoint et oriente ses phares vers le vĂ©hicule accidentĂ©. L'homme rĂ©ussit Ă  s'extraire de la voiture et tente de s'Ă©chapper en courant dans la neige. Gaear l'abat Ă  distance d'une balle dans le dos, puis exĂ©cute ensuite la passagĂšre restĂ©e prisonniĂšre du vĂ©hicule.

La police locale de Brainerd, sous la direction de Marge Gunderson enceinte de sept mois, est chargĂ©e d'enquĂȘter sur les meurtres. Le premier indice probant est rĂ©cupĂ©rĂ© dans le vĂ©hicule de patrouille du policier du Minnesota : en effet, avant l'interpellation, ce dernier avait pris soin de noter dans son carnet de bord qu'il venait d'arrĂȘter une Ciera de couleur ocre, qui ne portait aucune plaque d'immatriculation. AprĂšs avis de recherche, cela permet Ă  Marge de savoir rapidement que, la veille des meurtres, les tueurs avaient frĂ©quentĂ© le motel Babe, The Blue Ox dans lequel ils avaient utilisĂ© les services de deux prostituĂ©es et passĂ© quelques coups de fil, notamment Ă  un dĂ©nommĂ© « Shep Proudfoot » de Minneapolis. En outre, les deux « filles » interrogĂ©es par Marge lui confirment que les deux occupants de la Ciera Ă©taient en route pour la conurbation de Minneapolis–Saint Paul. Marge dĂ©cide alors de se rendre dans la capitale du Minnesota pour poursuivre l'enquĂȘte et y retrouver Shep.

Carl rappelle Jerry Ă  son bureau pour organiser le versement de leur part de rançon ; aussi, le retour sur la rĂ©gion de Brainerd « s'Ă©tant mal passĂ© », il exige le doublement de leur part, soit dĂ©sormais 80 000 $, invoquant les « cas de force majeure, les catastrophes naturelles
 ». Carl laisse donc Jean et son geĂŽlier Gaear dans leur baraque forestiĂšre des bords de Moose Lake pour repartir Ă  Minneapolis en vue de rĂ©cupĂ©rer l'argent.

Jerry, Ă  son domicile, rencontre Ă  nouveau Wade qui est toujours accompagnĂ© de Stan, son directeur financier. Wade a rassemblĂ© le million de dollars de la rançon et rumine toujours l'idĂ©e de rencontrer lui-mĂȘme les ravisseurs. Jerry cherche toujours Ă  l'en dissuader en prĂ©textant l'intransigeance de ces ravisseurs et leur possible violence, mais il n'a plus l’appui de Stan qui Ă©coute dĂ©sormais son patron. Jerry indique qu'il attend un appel des ravisseurs qui vont lui fixer le lieu de remise de la rançon.

Carl est arrivĂ© Ă  Minneapolis et se rend sur le parking « longue durĂ©e » de l’aĂ©roport de Saint-Paul pour y dĂ©rober des plaques d’immatriculation.

Marge est aussi arrivĂ©e Ă  Minneapolis et a obtenu des renseignements sur Shep : elle le retrouve dans la concession de Wade. Shep est trĂšs mal Ă  l'aise car Marge semble prĂšs de faire le lien entre les tueurs de Brainerd et lui-mĂȘme : il risque de retourner en prison car il est en libertĂ© conditionnelle aprĂšs avoir Ă©tĂ© condamnĂ© dans une affaire de trafic de stupĂ©fiants. Marge interroge ensuite Jerry, briĂšvement, lui demandant s'il manque par hasard un vĂ©hicule dans sa concession. Elle repart sans rĂ©sultat concret.

En attendant de rencontrer Jerry, Carl, de son cĂŽtĂ©, « tue le temps » en frĂ©quentant un grand hĂŽtel — oĂč se produit le chanteur JosĂ© Feliciano — et il est attablĂ© avec une prostituĂ©e : il finit la soirĂ©e dans une chambre de motel oĂč, alors qu'il est au lit avec elle, Shep le retrouve, l'extrait violemment du lit et le passe Ă  tabac, furieux de risquer d'ĂȘtre impliquĂ© dans une affaire avec de multiples meurtres.

Carl, trÚs en colÚre d'avoir dû subir les coups de Shep, appelle Jerry chez lui pour lui donner le lieu de rendez-vous et exige avec véhémence qu'on respecte ses conditions. Wade, qui attend aussi l'appel dans la maison de Jean et Jerry, écoute la conversation sur un autre combiné et se précipite avec sa mallette pleine de billets pour devancer Jerry au point de rencontre, l'étage supérieur du parking de l'hÎtel Radisson. Jerry est dépité de voir son beau-pÚre partir seul : il le suit avec quelques minutes de retard.

Dans sa voiture, Wade prend la prĂ©caution de prĂ©parer un revolver. ArrivĂ© Ă  destination, il aperçoit une voiture seule sur le parking enneigĂ©. Carl sort de sa voiture en mĂȘme temps que Wade et se rend compte que ce n'est pas Jerry qui est au rendez-vous : il s'emporte et vocifĂšre contre Wade. De son cĂŽtĂ©, Wade, la mallette de billets Ă  la main, hurle et exige de Carl qu'on lui rende sa fille, sinon il ne donnera pas l'argent. Carl, excĂ©dĂ©, ne supportant plus une telle arrogance, tire Ă  bout-portant sur Wade qui s'Ă©croule. Mais, Ă  terre, Wade sort son arme et atteint Carl d'une balle dans la mĂąchoire, alors que ce dernier s’abaisse pour s’emparer de la mallette. Carl, furieux, achĂšve Wade de plusieurs coups de pistolet. Il remonte dans sa Ciera avec la mallette et dĂ©vale Ă  toute vitesse les Ă©tages du parking ; il croise Jerry qui monte pour rejoindre le lieu de rendez-vous et manque de le percuter. Carl, le visage ensanglantĂ©, passe devant la guĂ©rite du gardien du parking, tout effarĂ© du spectacle. De son poste de conduite, Carl abat aussitĂŽt le gardien et enfonce la barriĂšre de sortie. Pendant ce temps, Jerry arrive au sommet du parking et y rĂ©cupĂšre le corps de son beau-pĂšre qu'il hisse dans son coffre de voiture. Puis il rentre Ă  son domicile et, sans rien laisser paraĂźtre, rĂ©pond Ă  son fils, qui le prĂ©vient que Stan a appelĂ© deux fois, qu'il va aller se coucher.

Dans les environs de Brainerd, l'agent Olson — qui est policier dans l’équipe de Marge — vient interroger Monsieur Mohra, alors en train de balayer la neige devant chez lui, car il a souhaitĂ© faire une dĂ©position ; ce dernier dĂ©clare Ă  Olson que, rĂ©cemment, lorsqu'il travaillait dans son bar prĂšs de Brainerd, il a rencontrĂ© un client bizarre qui espĂ©rait « des arrangements » pour rencontrer des prostituĂ©es. Il affirmait en effet beaucoup s'ennuyer au bord de son lac. La discussion s'Ă©tait un peu envenimĂ©e et le client s'Ă©tait plus ou moins vantĂ© d’ĂȘtre en mesure de faire dĂ©finitivement taire ses interlocuteurs trop arrogants. Olson demande Ă  M. Mohra s'il a une idĂ©e du lac au bord duquel l'individu peut se trouver : M. Mohra lui rĂ©pond que c'est probablement « Moose Lake », ceci en fonction de la situation de son bar.

Carl est sur la route entre Minneapolis et Moose Lake et s'arrĂȘte en rase campagne pour examiner le contenu de la mallette qu'il a prise Ă  Wade : il constate qu'elle contient bien plus que les 120 000 $ qu'il pensait avoir Ă©tĂ© demandĂ©s en rançon[alpha 1]. Il profite aussi de cette pause pour changer le pansement sommaire qu'il s'Ă©tait appliquĂ© Ă  la mĂąchoire. Il dĂ©cide ensuite de prĂ©lever la somme que Gaear et lui sont convenus de se partager — 80 000 $ — et parcourt quelques dizaines de mĂštres sur le bas-cĂŽtĂ© enneigĂ© de la route pour dissimuler la mallette avec le reste des fonds le long d'une immense clĂŽture : au moyen d'un grattoir Ă  glace pour pare-brise, il creuse un trou de quelques dizaines de centimĂštres dans l'Ă©paisseur de la neige et y enfouit la mallette qu'il recouvre de cette mĂȘme neige. Pour pouvoir retrouver son butin ultĂ©rieurement, il plante son grattoir Ă  proximitĂ©, dont il laisse Ă©merger le manche colorĂ©.

Pied de Carl dans le broyeur à végétaux

Marge va quitter Minneapolis pour retourner Ă  Brainerd sans avoir fait aboutir son enquĂȘte ; elle s'apprĂȘte Ă  prendre la route, fait d'abord une « pause hamburger » dans sa voiture, mais alors, lui vient une idĂ©e. Elle retourne voir Jerry Ă  la concession et lui demande s'il est bien certain qu'il ne lui manque aucune voiture : « en est-il sĂ»r ? », a-t-il fait un inventaire pour cela ? Jerry, maladroitement, oppose une fin de non-recevoir Ă  Marge : ce manque de coopĂ©ration l’intrigue et elle demande alors Ă  voir « Monsieur Gustavson », Wade, le patron et beau-pĂšre de Jerry. Jerry est donc trĂšs ennuyĂ©[alpha 2] : il simule du dĂ©pit et annonce qu'il va se plier tout de suite Ă  l'exercice de l'inventaire des voitures. Il s'habille chaudement pour cela et sort de son bureau oĂč Marge reste l'attendre. Quelques minutes aprĂšs, en jetant un regard par la fenĂȘtre du bureau de Jerry, elle s'aperçoit qu’il est en fait au volant de sa voiture, en train de quitter discrĂštement la concession : « il fuit l'interrogatoire », se dit-elle Ă  haute voix. Elle alerte alors la police de l'État.

Carl pĂ©nĂštre dans la baraque de Gaear tout en se tenant la mĂąchoire ensanglantĂ©e, comme le sont aussi ses vĂȘtements. Gaear y est en train de dĂ©jeuner, les yeux rivĂ©s sur sa tĂ©lĂ©vision : il semble profondĂ©ment absorbĂ© par un feuilleton tĂ©lĂ©visĂ© « Ă  l'eau de rose ». Carl constate que Jean gĂźt sur le sol Ă  cĂŽtĂ© de la table de la cuisine et des traces de sang sont visibles sur la paroi de la cuisiniĂšre qui sert de chauffage d'appoint : Gaear lui dit qu'elle le dĂ©rangeait par ses cris et il a dĂ» lui imposer le silence. Carl lui remet sa part de rançon (40 000 $) et annonce qu'il repart avec la Ciera : Gaear n'est pas d'accord et demande que Carl lui laisse en complĂ©ment la moitiĂ© du prix de la voiture. Carl prĂ©texte de sa blessure, reçue pour ĂȘtre allĂ© chercher la rançon, et rappelle en outre qu'il est « debout depuis trente-six heures », pour justifier qu'il mĂ©rite de garder la voiture sans devoir verser de dĂ©dommagement. Il prend congĂ© de Gaear qui n’a pourtant pas donnĂ© son approbation Ă  ce marchĂ©. Alors que Carl se dirige vers la Ciera, Gaear sort de la baraque en remettant prĂ©cipitamment sa chapka, court quelques mĂštres derriĂšre Carl pour le rattraper et lui assĂ©ner un grand coup de hache au cou.

Sur le chemin du retour, dĂ©jĂ  prĂšs de Brainerd, alors qu'elle discute avec son collĂšgue Lou par la radio de service, Marge fait un petit dĂ©tour par Moose Lake, probablement Ă  la suite de l’information recueillie auprĂšs de M. Mohra par l’agent Olson : elle aperçoit alors la Ciera ocre garĂ©e, celle qui est recherchĂ©e depuis les trois premiers meurtres de Brainerd. Elle arrĂȘte son vĂ©hicule, sort son arme, s'approche avec prĂ©caution par l’arriĂšre de la baraque de Gaear et le voit de l’autre cĂŽtĂ© Ă  l’extĂ©rieur, tout occupĂ© Ă  enfoncer dans un broyeur de vĂ©gĂ©taux ce qu’il reste de Carl, en l'occurrence un pied et sa portion de jambe ; toute la neige environnante est teintĂ©e de rouge. Marge met en joue Gaear et l’interpelle Ă  plusieurs reprises : en dĂ©pit du bruit produit par le broyeur en action, il finit par entendre ses injonctions et tente de s’enfuir, mais Marge interrompt sa course d'une balle qui se loge Ă  l’arriĂšre de sa cuisse. Quelques instants aprĂšs, en transportant Gaear menottĂ© Ă  l'arriĂšre de sa voiture de police, Marge rĂ©flĂ©chit amĂšrement Ă  ce qui s'est passĂ© en avouant qu'elle n'arrive pas Ă  comprendre comment il a pu y avoir tant de violence et de morts pour « une poignĂ©e de billets ».

Par ailleurs, Jerry est arrĂȘtĂ© Ă  son tour un peu plus tard dans un motel aux environs de Bismarck (Dakota du Nord)[alpha 3], Ă  environ sept cents kilomĂštres par la route au nord-ouest de Minneapolis[alpha 4].

Dans la derniĂšre scĂšne, Marge et son mari Norm sont ensemble au lit devant leur tĂ©lĂ©vision et discutent d'une des peintures de Norm, un canard colvert, qui a Ă©tĂ© choisie pour figurer sur un timbre-poste Ă  trois cents. Norm dit qu’il est plutĂŽt déçu qu’on n’ait pas pris sa peinture pour le timbre Ă  vingt-neuf cents, la valeur la plus couramment utilisĂ©e. Mais avec tact et astuce, Marge le rassure amoureusement[2] - [3].

Fiche technique

Les frĂšres Coen

Distribution

William H.Macy

Production

Attribution des rĂŽles

Joel Coen et Frances McDormand sont, dans la vie, mari et femme depuis 1984. Elle était déjà apparue dans plusieurs films précédents des frÚres Coen : Sang pour sang (Blood Simple), Arizona Junior, Miller's Crossing et Barton Fink. Pour son rÎle, l'actrice a dû s'employer à parfaire son accent du Minnesota[5]. Les frÚres Coen retrouvent également Steve Buscemi, présent dans Miller's Crossing, Barton Fink et Le Grand Saut[5].

William H. Macy voulait à tout prix le rÎle de Jerry Lundegaard. Mais les frÚres Coen n'en étaient pas convaincus. L'acteur se rend alors à New York pour les voir et leur dit : « Je suis trÚs, trÚs inquiet, car vous allez gùcher ce film en donnant le rÎle à quelqu'un d'autre. C'est mon rÎle, et je tuerai vos chiens si vous ne me le donnez pas ! » Séduits par l'humour et la détermination de William H. Macy, ils décident de l'engager[5].

Tournage

Le tournage du film dĂ©bute dans le Minnesota, État natal des frĂšres Coen, le , mais doit se dĂ©placer vers des rĂ©gions plus froides et enneigĂ©es (le Dakota du Nord, puis le Canada) Ă  mesure que le printemps avance[5].

Bande originale

Fargo/Barton Fink:
Music by Carter Burwell

Bandes originales des films des frĂšres Coen

La bande originale est composée par Carter Burwell, qui a travaillé sur tous les films précédents des frÚres Coen. L'album sorti en 1996 reprend également des morceaux composés pour Barton Fink.

Liste des titres de l'album
  1. Fargo, North Dakota – 2:47
  2. Moose Lake – 0:41
  3. A Lot of Woe – 0:49
  4. Forced Entry – 1:23
  5. The Ozone – 0:57
  6. The Trooper's End – 1:06
  7. Chewing on it – 0:51
  8. Rubbernecking – 2:04
  9. Dance of the Sierra – 1:23
  10. The Mallard – 0:58
  11. Delivery – 4:46
  12. Bismarck, North Dakota – 1:02
  13. Paul Bunyan – 0:35
  14. The Eager Beaver – 3:10
  15. Brainerd Minnesota – 2:40
  16. Safe Keeping – 1:41

Accueil

Accueil critique

Le film reçoit un accueil critique trĂšs positif aussi bien dans les pays anglophones qu'en France, recueillant 94 % de critiques favorables, avec un score moyen de 8,4⁄10 et sur la base de 67 critiques collectĂ©es, sur le site Rotten Tomatoes[8]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 85⁄100, sur la base de 24 critiques collectĂ©es[9]. Le site AllocinĂ©, ayant recensĂ© cinq critiques, obtient une moyenne de 4,8⁄5[10].

Il a Ă©tĂ© classĂ© dans le Top 100 de l'American Film Institute de 1998, avant d'en ĂȘtre retirĂ© en 2007. Il est inscrit au National Film Registry depuis 2006.

Box-office

AprĂšs une sortie limitĂ©e dans trente-six salles le , le film sort aux États-Unis le dans 716 salles et rapporte 2 536 491 $ pour son premier week-end d'exploitation[4]. Il rapporte dans le monde entier 60 611 975 $, dont 24 611 975 $ aux États-Unis[4]. En Europe, il rĂ©alise 647 083 entrĂ©es en France, 143 022 entrĂ©es en Suisse et 85 000 entrĂ©es en Belgique. Il dĂ©passe les cent mille entrĂ©es en Espagne (508 197), au Royaume-Uni (437 403), en Allemagne (283 722) et en Italie (189 291)[11].

Distinctions

Cette section récapitule les principales récompenses et nominations obtenues par le film. Pour une liste plus complÚte, il convient de se référer à l'Internet Movie Database[12].

RĂ©compenses

Nominations

Adaptation télévisée

En , la chaßne FX annonce la commande de dix épisodes d'une série télévisée adaptée de Fargo. Créée par Noah Hawley, la série est produite notamment par Joel et Ethan Coen[13] et diffusée à compter du . La série se passe dans la ville de Bemidji dans le Minnesota, dix-neuf ans aprÚs les évÚnements du film et avec un casting différent.

Autour du film

  • Le gĂ©nĂ©rique d'ouverture indique que le film est inspirĂ© d'un fait rĂ©el mais le gĂ©nĂ©rique de fin rĂ©vĂšle qu'il s'agit d'une fiction[5].
  • Lorsque Fargo est nommĂ© Ă  l'Oscar du meilleur montage, Joel et Ethan Coen avouent que le nom de Roderick Jaynes figurant au gĂ©nĂ©rique est un nom d'emprunt sous lequel ils se sont cachĂ©s. Ils avaient ainsi montĂ© certains de leurs prĂ©cĂ©dents films : Sang pour sang (1984) et Barton Fink (1991)[5].
  • Une statue de Paul Bunyan, figure lĂ©gendaire du folklore amĂ©ricain, est visible dans le film.
  • Le scĂ©nario du film dramatique amĂ©ricain Kumiko, the Treasure Hunter, rĂ©alisĂ© par David Zellner et sorti en 2014, est basĂ© sur la recherche de la mallette cachĂ©e par Carl.
  • Bruce Campbell fait un camĂ©o non-crĂ©ditĂ© dans le rĂŽle d'un acteur de soap opera que regarde le tueur Ă  gage Gaear Grimsrud Ă  la tĂ©lĂ©vision. En 2015, le mĂȘme acteur interprĂštera le rĂŽle de Ronald Reagan dans la saison 2 de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Fargo.

Notes et références

Notes

  1. En effet, 80 000 $ Ă©taient prĂ©vus pour lui et Gaear et 40 000 $ pour Jerry.
  2. Puisque son beau-pÚre, assassiné par Carl, est probablement encore dans le coffre de sa voiture.
  3. Capitale de l'État du Dakota du Nord, État qui est situĂ© immĂ©diatement Ă  l'ouest du Minnesota oĂč se trouvent Minneapolis et Brainerd.
  4. En passant par Brainerd puis Fargo.
  5. Ethan Coen ne sera crédité comme réalisateur qu'à partir de Ladykillers en 2004. Il est cependant coréalisateur de tous les films des frÚres Coen.

Références

  1. Site lemonde.fr, article de Jacques Siclier"Fargo", consulté le 21 avril 2021.
  2. Site libresavoir.org, page sur "Fargo des Coen", consulté le 21 avril 2021.
  3. Site rts.vh, article "Fargo, de la neige et du sang", consulté le 21 avril 2021.
  4. (en) « Fargo », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  5. « Secrets de tournage », sur Allociné (consulté le ).
  6. (en) Parental guide sur l’Internet Movie Database
  7. (en) Carter Burwell - Fargo/Barton Fink - AllMusic.com.
  8. (en) « Fargo », sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
  9. (en) « Fargo », sur Metacritic (consulté le ).
  10. « Fargo — Critiques Presse », sur AllocinĂ© (consultĂ© le ).
  11. « Fargo », sur base de données LumiÚre (consulté le ).
  12. (en) « Awards for Fargo », Internet Movie Database (consulté le ).
  13. Feu vert pour la série de Guillermo Del Toro... et pour une 5e saison de Justified ! - Allociné, .

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.