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Special Weapons And Tactics

Le terme SWAT, acronyme de « special weapons and tactics » (en français : « armes spéciales et tactiques »), désigne un type d’unités d'intervention appartenant aux forces de police des États-Unis. Opérant en principe en milieu urbain aux côtés d'autres forces de police, les unités SWAT font partie des SRT (Special reaction team (en))[note 1].

Special Weapons And Tactics
Image illustrative de l’article Special Weapons And Tactics
Image illustrative de l’article Special Weapons And Tactics
Insignes des membres du SWAT du Los Angeles Police Department (LAPD).

Création Depuis 1968
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Branche Police aux États-Unis
Type Équipe d'intervention et de sécurité des services de police.
Rôle Libération d'otages, action anti-terrorisme, police anti-émeute...
Fait partie de Special Reaction Team
Ancienne dénomination Special weapons attack tactics

Les missions de ce type d'unité peuvent consister en des assauts coordonnés contre des objectifs choisis, par exemple des criminels lourdement armés se trouvant dans des lieux retranchés. Par ailleurs, du fait de leur entraînement et armement — fourni notamment dans le cadre du programme 1033 du Law Enforcement Support Office (en) —, ces unités sont aussi très fréquemment utilisées dans le cadre de la recherche de drogue ou de l'arrestation de suspects dangereux[1].

Les unités SWAT disposent d'un équipement spécifique : fusils d'assaut, fusils à pompe, casques spéciaux, grenades à effet de choc, ainsi que des fusils à lunettes pour les tireurs de précision.

La sur-utilisation aux États-Unis de ce type unité d'intervention, couplée à leur armement, amena à une multiplication de bavures que l'American Civil Liberties Union dénonça dans un rapport publié en 2014[2].

Historique

Origines

Équipe SWAT de l'État de New York.

Certaines sources indiquent que le premier usage du terme « SWAT Â» est liĂ© au « Special Weapons and Tactics Squad Â» crĂ©Ă© par le Philadelphia Police Department (en) en 1964[3].

Une équipe SWAT plus importante est créée au sein du Los Angeles Police Department en 1967, par l'inspecteur Daryl Gates.

Par la suite, de nombreux services de maintien de l'ordre aux États-Unis, surtout les départements de polices des principales villes, aussi bien que les agences de maintien de l'ordre fédéral ou d'État américains, créent leur propre unité d'élite ou d'intervention, sous des noms variés.

Le SWAT de la police de Los Angeles

En , les Ă©meutes de Watts Ă  Los Angeles en Californie qui ont durĂ© plus de huit jours et mobilisĂ© environ 10 000 personnes ont pris une tournure des plus dramatiques : 34 morts et un millier de blessĂ©s plus ou moins graves. Le Los Angeles Police Department (LAPD) prend alors conscience qu’il lui faut une unitĂ© spĂ©ciale capable de rĂ©pondre Ă  ce type de situation. Ce souhait s'est vite Ă  nouveau fait ressentir après l'incident de la fusillade de Surrey Street oĂą trois policiers et un forcenĂ© barricadĂ© perdent la vie. Le chef de la police de l'Ă©poque, Daryl F. Gates, dĂ©clare Ă  la suite de ces Ă©vĂ©nements : « J'ai compris que nous devions concevoir une autre mĂ©thode pour neutraliser les tireurs isolĂ©s ou barricadĂ©s. »

La première unité SWAT de l'histoire apparait en 1968, à Los Angeles. Le premier défi pour le SWAT du LAPD est relevé le : une confrontation de quatre heures avec des membres des Black Panthers. Les Panthers finissent par se rendre ; le bilan humain est de trois Panthers blessés et trois policiers blessés.

fourgon blindé du S.W.A.T.
policiers du S.W.A.T. de San Bernardino

L’après-midi du , le SWAT du LAPD relève un de ses plus grands dĂ©fis. Des Ă©lĂ©ments d'une organisation terroriste armĂ©e, nommĂ©e ArmĂ©e de libĂ©ration symbionaise (ALS), se barricadent dans une rĂ©sidence sur la 54e rue Est de l’avenue Compton. Le siège est retransmis Ă  des millions de tĂ©moins par la tĂ©lĂ©vision et la radio, et relatĂ© dans la presse mondiale quelques jours plus tard. Les suspects barricadĂ©s sont appelĂ©s Ă  se rendre Ă  26 occasions, 18 avant l’envoi de gaz lacrymogènes, et 10 pendant la confrontation qui a suivi. Pas un seul coup de feu n'est tirĂ© par la police jusqu’à ce qu’une volĂ©e de tirs d’armes semi-automatiques et automatiques ne rĂ©ponde Ă  leurs premiers appels. MalgrĂ© le tir de 3 772 balles par l’ALS, aucun passant ou policier n’est blessĂ©.

Le destin des suspects sera différent. Pendant la fusillade, un incendie se déclare à l’intérieur de la résidence. Officiellement, la cause du feu est inconnue. Des sources policières évoquent une balle perdue qui aurait pu mettre le feu aux cocktails Molotov des assiégés. D’autres suspectent que c’est plus simplement l’utilisation répétée de grenades à gaz lacrymogène, dont le principe repose sur la combustion de produits chimiques à haute température, qui a mis le feu. Les six suspects sont criblés de balles et périssent dans l’incendie qui a suivi.

Une autre intervention célèbre des SWAT fut la fusillade d'Hollywood Nord, le .

Missions

Les membres du SWAT de la Travis Air Force Base en Californie, font face lors d'un exercice d'une prise d’otages, le 18 juillet 1995.

Les unités SWAT ont pour mission :

  • la libĂ©ration d'otages ;
  • la participation au rĂ©tablissement de l'ordre en cas d'Ă©meute ;
  • les opĂ©rations antiterroristes ou Ă  haut risque, impliquant notamment des sujets barricadĂ©s ;
  • la stabilisation des personnes menaçant de se suicider ;
  • l'assistance des autres services de police, en particulier pour l'exĂ©cution de mandats d'arrĂŞt ou de perquisitions ;
  • un renfort de sĂ©curitĂ© lors d'Ă©vĂ©nements spĂ©cifiques.

L'utilisation des unités SWAT pour effectuer des arrestations ou perquisitionner dans le cadre d'opérations de lutte anti-stupéfiants est très fréquente afin de limiter au maximum les risques pour les forces de police du fait de l'équipement de ces unités[2].

Organisation

Membre du S.W.A.T. de San Francisco

Les grandes polices, comme les départements de police de Chicago, Denver ou Miami, ont un SWAT capable d'intervenir 24h/24, lequel est placé sous le commandement du bureau de patrouille et non d'une division spéciale.

Néanmoins, la plupart d'entre eux ne sont pas membres du SWAT à plein temps, puisqu'ils ne sont appelés que lorsqu'ils sont requis pour une intervention. Généralement, ce sont de simples officiers qui s'entraînent une fois par mois, et sont prévenus par téléphone mobile .

Il existe, principalement dans la zone urbaine de New York, des unités très proches du SWAT, les ESU (New York City Police Department Emergency Service Unit) qui sont elles opérationnelles avec un personnel dédié 24h/24. En plus des missions SWAT pour lesquelles elles peuvent intervenir en support, leur sont également confiées les opérations sur les utilisations criminelles de matière dangereuse ou le secours aux personnes lors de risques d'effondrement d'immeubles, des personnes bloquées lors d'accidents de transports d'importances, etc. Ainsi le 11 septembre 2001, des membres de l'ESU furent les principaux protagonistes, avec les pompiers, du sauvetage des occupants des tours.

À Los Angeles, la situation est différente. Pour les situations d'urgence, on fait appel à la Metropolitan Division du Los Angeles Police Department, répartie en cinq pelotons de terrain (B, C, D, E et K-9) et un d'organisation (A). Certains pelotons n'ont rien à voir avec le SWAT : le "A" est le peloton d'organisation, le E celui des chevaux et le K-9 la brigade cynophile.

Dans la Metropolitan division, seul le peloton D fait partie du SWAT. Avec un travail 24h/24, il intervient rapidement (souvent sans négociateurs, la rapidité d'action étant importante) pour les situations de suspects barricadés.

De nombreux sites sensibles, publics ou privés, tels les centrales nucléaires et les installations de la NASA, ont des équipes de réaction rapide dans leurs services de sécurité. La Bruce Power’s Nuclear Response Team de la centrale nucléaire canadienne de Bruce a décroché la première place lors de la Security Protection Officer Team Competition de 2006 à 2011 ainsi que lors du challenge annuel des SWAT Teams américains de 2007 à 2011[4].

Entraînement

Une équipe du SWAT se préparant à un exercice.
Equipe d'urgence du 37th Training Wing (en) de l'U.S. Air Force utilisant une technique de levage d'équipe pour entrer dans un bâtiment cible, pendant la formation à la Lackland Air Force Base, Texas, le 24 avril 2007.

L'entraînement se passe en 21 semaines. Il comporte les tests de base d'un policier mais aussi un entraînement physique intense, une formation avancée au combat au corps à corps et une formation aux armes et équipements spéciaux de l'unité.

  1. Parcours physique : le parcours physique est le test le plus important d'une recrue du SWAT. Il consiste en :
    • Le filet : traverser un filet suspendu horizontalement avec tout son Ă©quipement.
    • Le mur : escalader un mur de plus de 2 mètres de haut.
    • La corde : monter sur une corde de plus de 6 mètres de haut, avec tout son Ă©quipement.
    • Le conduit : passer par un conduit Ă©troit.
    • Les pneus : courir Ă  travers plusieurs dizaines de pneus.
  2. Épreuve de tir : la deuxième caractéristique d'un policier du SWAT reste son aptitude au tir. L'officier de police doit être un excellent tireur. Les épreuves sont :
    • Le stand de tir
    • La maison de pneus ou la Tires House : les unitĂ©s SWAT apprĂ©cient ce genre d'endroit pour s'entraĂ®ner car les possibilitĂ©s de se couvrir ou de se cacher sont immenses et on peut tirer sans faire de dĂ©gâts importants.
    • La Killing House : une maison ordinaire avec ses obstacles (portes, fenĂŞtres, meubles...). Elle permet aux hommes du SWAT d'ĂŞtre dans une situation d'exercice la plus rĂ©aliste possible. Ce test permet de tester les capacitĂ©s d'une Ă©quipe Ă  intervenir dans ce genre de situation.

Équipement et armement

Pour des missions particulières, le SWAT du LAPD utilise un hélicoptère EC-145 (auparavant Bell 206 Jetranger) armé d'une mitrailleuse légère M60. Ce moyen héliporté sert essentiellement à lancer un assaut par le toit si la porte d'entrée est barricadée ou trop fortement défendue. De plus, le bruit d'un hélicoptère et sa présence peuvent constituer un moyen de diversion parfait, ce qui permet aux équipes sur place de pouvoir intervenir sans risques.

  • Colt M4A1 en calibre 5.56 X45 mm avec lunette Trijicon ACOG ou viseur holographique et système d'Ă©clairage SureFire.
  • Heckler & Koch 416 en calibre 5.56 X45 Ă©quipĂ© de divers types de visĂ©e.
  • Kimber of America SWAT avec système d'Ă©clairage SureFire.
  • Taser pour neutraliser temporairement leurs ennemis grâce Ă  des dĂ©charges Ă©lectriques.
  • Fusil Ă  pompe calibre 12 chargĂ© de chevrotine ou Ă  balles pour ouvrir les portes notamment.
  • MP5 en mm.
  • Steyr AUG en 5.56.
  • Le PSD de LWRC en calibre 6,8 Ă— 43 Remington.

Toutes ces armes sont modifiées par les équipes S.W.A.T pour leur permettre de remplir leurs missions le plus efficacement possible et en étant les plus légères possible ; l'équipement est toujours adapté aux capacités du tireur.

Une grande variété d'armes sont utilisées par les équipes d'intervention, les armes les plus utilisées sont les pistolets-mitrailleurs, les fusils d'assaut et les fusils de précision.

Le SWAT utilise des unités canines, des grenades assourdissantes et des grenades lacrymogènes.

Les pistolets semi-automatiques sont les armes de poing les plus répandues. Les plus répandus sont les pistolets M1911 (en versions modernisées)[5] - [6], Sig Sauer[7] - [8] (en particulier le Sig P226[5] - [8] - [9] et Sig P229), Beretta 92/96[8], pistolets Glock[10] - [11], H & K USP, et FN Five-seveN.

Personnalités du SWAT

  • David Paulides, dĂ©sormais Ă  la retraite, Ă©galement essayiste et rĂ©alisateur de films documentaires.

Dans la culture populaire

Ce type d'unité de police a inspiré de nombreuses œuvres.

Cinéma

Télévision

Jeux vidéo

Notes et références

Notes

  1. Aux États-Unis, État fédéral, il existe un grand nombre de forces de police distinctes suivant l'échelon territorial (fédéral, État, comtés ou villes) ou selon le domaine (drogue, intervention, transports, frontières, etc.), capables de mener des opérations à hauts risques avec un armement et des tactiques adaptées. Le nom à l'origine était « special weapons attack tactics ».

Références

  1. Raphaël Kempf (ill. Benoît Guillaume), « États-Unis : les flics américains, de vrais petits soldats », CQFD, no 139,‎ (lire en ligne)
  2. ACLU, War comes home : The Excessive Militarization of American Policing, (lire en ligne)
  3. Mitchel P. Roth & James Stuart Olson, Historical Dictionary of Law Enforcement, Westport, Ct: Greenwood Publishing Group, 2001, p. 333 and; John S. Dempsey & Linda S. Forst, An Introduction to Policing, Clifton Park, NY: Delmar Cengage Learning, 2011, p. 276.
  4. (en)« Bruce Power team wins U.S. National SWAT Championship », sur Bruce Power, (consulté le )
  5. (en) , sur popularmechanics.com
  6. (en) , sur hendonpub.com
  7. (en) , sur edcgov.us
  8. (en) , sur people.howstuffworks.com
  9. (en) , sur specwarnet.net
  10. (en) , sur allbusiness.com
  11. (en) , sur specwarnet.net

Voir aussi

Articles connexes

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