Sodastream (entreprise)
Sodastream est une multinationale spécialisée dans la fabrication d'appareils de gazéification de boissons. C'est également la marque commerciale sous laquelle elle commercialise ses produits, servant à fabriquer des soda et de l'eau gazeuse par ajout de dioxyde de carbone. Son siège est basé à Lod en Israël.
Sodastream | |
Création | 1991 |
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Dates clés | 2018 : annonce de son rachat par PepsiCo |
Forme juridique | Société anonyme avec appel public à l'épargne |
Action | NASDAQ (SODA) |
Siège social | Kfar Saba Israël |
Actionnaires | PepsiCo (depuis ) |
Activité | Industrie des boissons (en) |
Produits | Soda maker (en) |
Société mère | PepsiCo |
Site web | www.sodastream.co.il |
En , l'entreprise est rachetée par PepsiCo pour la somme de 3,2 milliards de dollars.
Historique
Le premier appareil à gazéifier l'eau a été créé en 1903 par Guy Hugh Gilbey à Londres, sous le nom d’appareil pour aérer les liquides (Apparatus for aerating liquids). Ses produits sont vendus à des familles aisées, dont la famille royale. Les premiers concentrés apparaissent dans les années 1920. La première machine à carbonater l'eau à destination des ménages est produite en 1955. Initialement vendue au Royaume-Uni uniquement, elle fut par la suite étendue à d'autres pays comme l'Australie et l'Allemagne.
Initialement filiale de la distillerie W & A Gilbey, dans laquelle travaillait son inventeur, et après avoir appartenu à différents propriétaires, l'entreprise passe en 1985 entre les mains de Cadbury Schweppes. Sodastream est repris en 1998 par Soda-Club, une entreprise israélienne créée en 1991 et distributeur exclusif de SodaStream en Israël entre 1978 et 1991. La marque reste officiellement lancée en 1991[1].
Le , PepsiCo convient d'acquérir Sodastream pour 3,2 milliards de dollars d'ici [2].
En décembre 2022, l'entreprise annonce le licenciement de 200 salariés[3].
Produits
L'appareil Sodastream fabrique des boissons gazeuses par ajout de dioxyde de carbone, stocké sous pression dans un cylindre propriétaire. Outre la machine et la cartouche de gaz, l'ensemble est muni d'une ou plusieurs bouteilles réutilisables, mais ayant une date limite d'utilisation indiquée sur les bouteilles : il faut donc les remplacer en conséquence. La société se concentre sur le marketing écologique pour vendre ses produits, car ils ne sont pas forcément plus intéressants que l'eau gazeuse en bouteille[4]. Le principal argument reste la non-prolifération des bouteilles en plastique[1].
Mises en cause et controverses
La Cour de justice de l'Union européenne juge en 2010 que la machine à bulle de SodaStream ne peut être qualifiée de « Made in Israel », l'excluant ainsi des accords de coopération douanière entre Israël et l'Union européenne[5]. Sur les produits est apposée une étiquette marquée « Fabriqué avec fierté en Israël par les travailleurs juifs et musulmans »[6]. La principale unité de production, d'abord située à Ma'aleh Adumim en Cisjordanie[7], a ensuite été transférée à Léhavim (en) dans le sud du pays.
Boycott et localisations
À partir de 2014, Sodastream est la cible d'une campagne de boycott sur plusieurs années de la part de plusieurs magasins ou associations dénonçant l'occupation de territoires en Palestine de la part d'Israël, notamment Boycott, désinvestissement et sanctions. D'autres marques diverses, comme Eden Springs, Uzi, Airbnb ou Jaffa sont également visées[6]. Il est reproché à l'entreprise d'avoir sa principale usine située dans la zone industrielle de la colonie israélienne de Ma'aleh Adumim[8]. Pourtant la marque promeut la diversité des peuples et des sexes dans l'embauche de ses ouvriers[1]. Sodastream doit réagir alors que les ventes sont en baisse[6] : en 2013, l’usine Sodastream de la zone industrielle de Mishor Adumim (en) en Cisjordanie, emploie 1 300 travailleurs dont 350 sont des Juifs israéliens, 450 sont des Arabes israéliens et 500 sont des Palestiniens de Cisjordanie[9]. En , Sodastream est obligé de fermer son usine de Mishor Adumim et la remplace par une usine à Rahat en Israël (région du Néguev). Sodastream annonce qu’elle renvoie à contrecœur ses 74 derniers travailleurs palestiniens car elle n’a pas obtenu des permis du gouvernement israélien pour qu’ils puissent travailler dans sa nouvelle usine de Rahat, les autorités israéliennes ayant refusé le permis de travail aux Palestiniens à la suite de la Vague de violence israélo-palestinienne de l'automne 2015 au [9]. « Seuls 120 employés ont pu suivre » malgré tout précise la marque[6]. La nouvelle usine baptisée « Island of Peace » emploie indifféremment des juifs érythréens, des musulmans ou des femmes des villages bédouins ; elle compte quatre salles de prières islamiques et une synagogue[6].
En , Sodastream annonce l'établissement d'une usine de fabrication dans la bande de Gaza[10].
Image publique
En 2014, l'actrice Scarlett Johansson doit renoncer à son rôle d'ambassadrice pour l'association humanitaire Oxfam pour avoir participé à une publicité de Sodastream[11]. Celle-ci, ayant suscité la polémique, a de plus été déprogrammée de la finale du Super Bowl[12].
En 2020, Snoop Dogg participe à une campagne écologique de Noël pour la marque[13].
Notes et références
- Arnaud 2019, p. 38.
- (en) Beth Kowitt, « PepsiCo Is Acquiring SodaStream for $3.2 Billion », sur Fortune.
- i24NEWS, « Sodastream va licencier 200 personnes en Israël », sur I24news (consulté le )
- « Soda Stream : combien coûte son eau pétillante ? », sur RTBF Info, (consulté le )
- (en) « EU court: illegally occupied West Bank, Gaza not Israeli », sur upi.com.
- Arnaud 2019, p. 39.
- Israël, Palestine la guerre des mots, Slate.fr, .
- SodaStream crée des remous à Angoulême, Le Figaro, .
- David Horovitz, « Quand le BDS gagne, des employés palestiniens de SodaStream perdent leurs emplois », sur The Times of Israel, .
- Shoshanna Salmon, « Le PDG de SodaStream annonce l’ouverture d’une usine à Gaza », sur The Times of Israel, .
- Scarlett Johansson abandonne son rôle d'ambassadrice pour Oxfam, Le Figaro, .
- Une publicité de Sodastream fait polémique, Le point, .
- SODASTREAM écolo avec SNOOP DOGG, CBNews
Source
- Jean-François Arnaud, « SodaStream s'accroche à son rêve de paix en Israël », Challenges, no 616, , p. 38 à 39 (ISSN 0751-4417, lire en ligne, consulté le ).