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Siraques

Les Siraques, ou Sirakes, Siraces, en grec : ÎŁÎčραÎșÎżáœ¶, en latin : Siraci, Siraceni ou Seraci[1] forment une tribu vivant en Sarmatie, sur la PĂ©ninsule de Taman, entre la mer Noire et la Mer d'Azov, probablement au VIIe siĂšcle av. J.-C..

Siraques, Sirakes, Siraces
Image illustrative de l’article Siraques
Carte de l’Empire romain, sous Hadrien, montrant le pays oĂč vivaient les Siraques, au Nord du Caucase et sur la PĂ©ninsule de Taman, sur la Mer d'Azov, en gros dans l'actuelle province de Krasnodar.

PĂ©riode -VIIe au IIe siĂšcles
Ethnie Sarmates

Étymologie et origines

Pour les protochronistes de GrĂšce, les Siraques sont originaires de GrĂšce comme l’envisageait aussi Strabon, mais ces protochronistes les rapprochent des Saracatsanes modernes, qui n’apparaissent qu’au XVIIIe siĂšcle et que certains auteurs[2] font pourtant remonter Ă  la prĂ©histoire. Pour les protochronistes de Turquie, les Siraques sont un peuple turc mentionnĂ© sur les inscriptions de l'Orkhon et leur nom Sır signifierait "couverts" ou bien "secrets". Pour les protochronistes des pays arabes, il s’agit d’une tribu arabe "orientale" (en arabe ŰŽŰ±Ù‚ÙŠÙŠÙ† sharqiyyin, saracĂšnes, qui a aussi donnĂ© le mot « sarrasins Â»). Enfin pour les protochronistes de Serbie, leur nom serait une version dĂ©formĂ©e de Serboi, l’une des tribus de la pĂ©ninsule du Kouban, en qui ils voient les ancĂȘtres directs des Serbes modernes[3].

Le monde universitaire a plutÎt tendance à les considérer comme des peuples sarmates de langues iraniennes, avec les Sauromates, les Aorses, les Lazyges ou Iazyges et les Roxolans[4].

Ces groupes forment plutĂŽt des confĂ©dĂ©rations tribales plutĂŽt que des ethnies diffĂ©rentes ; ainsi leur histoire se confond avec celle des Alains et des Scythes qu’ils ont combattus.

Histoire

Peuples sarmates

Quoi qu’il en soit, les Siraques semblent avoir migrĂ© de la mer Caspienne jusqu’à la mer Noire et occupĂ© des territoires entre les Monts du Caucase et le Don. Devenus maĂźtres de la rĂ©gion du Kouban, au nord-est du Pont-Euxin, ils sont parmi les premiers Sarmates Ă  entretenir des relations avec le monde hellĂ©nique.

Ammien Marcellin, historien romain de l’antiquitĂ© tardive, ne cite pas les Siraques mais indique que sur la pĂ©ninsule habitait « la race infĂąme des Sindes, ces serviteurs infidĂšles qui, pendant que leurs maĂźtres portaient la guerre en Asie, s’emparĂšrent de leurs femmes et de leurs biens Â». Il prĂ©cise aussi que dans l’arc formĂ© par le Pont Euxin Ă  cet endroit, on trouvait aussi Tyras (colonie phĂ©nicienne selon lui, mais toutes les inscriptions antiques sont grecques), les Alains d’Europe, les Costoboces, et, derriĂšre ceux-ci, « d’innombrables tribus scythiques, rĂ©pandues dans des espaces sans limites Â». Il ajoute qu’« un petit nombre de ces peuples se nourrit de blĂ© et que tout le reste erre indĂ©finiment dans de vastes et arides solitudes, que jamais n’ouvrit le soc et ne fĂ©conda la semence : ils y vivent au milieu des frimas, Ă  la façon des bĂȘtes sauvages. Des chariots couverts d’écorce leur servent Ă  transporter partout, au grĂ© de leur fantaisie, habitation, mobilier et famille »[5].

Pendant des siĂšcles, installĂ©s dans la rĂ©gion de steppes Ă  l’est de la riviĂšre Don et le sud de l'Oural, ils vivent dans une coexistence relativement pacifique avec leurs voisins de l’Ouest : les Scythes.

Migrations

Durant le IIIe siĂšcle ou un peu plus tĂŽt, comme les autres Sarmates, les Siraques, peut-ĂȘtre victimes d’un hiver prolongĂ© ou de sĂ©cheresses, se dĂ©ploient dans le bassin du Don pour attaquer les Scythes qu’ils massacrent, « changeant presque toute la contrĂ©e en un dĂ©sert Â» selon l’historien Diodore de Sicile[6]. Les Scythes survivants fuient vers l’ouest et se rĂ©fugier en CrimĂ©e, en Dacie orientale et en MĂ©sie, abandonnant leurs pĂąturages aux nouveaux venus. Les Sarmates dominent dĂšs lors ces territoires au cours des cinq siĂšcles qui suivront.

En 310-309 av. J.-C., leur roi Aripharnes prend part Ă  la guerre de succession du Royaume du Bosphore et y perd une bataille sur le Thates (un affluent de la riviĂšre Kouban)[7].

RĂ©sistance contre les Romains

Au Ier siĂšcle av. J.-C., le roi des Siraques Abeacos fournit 20 000 chevaux au roi Pharnace II du Pont, en lutte contre l’Empire romain. Comme les Aorses, les Siraques font du commerce avec Babylone et avec l’Inde par l’intermĂ©diaire des ArmĂ©niens et des MĂšdes, Ă  l’aide de chameaux. Ce commerce semble prospĂšre si on considĂšre la richesse de leurs vĂȘtements, dans l’iconographie. Ils sont les plus hellĂ©nisĂ©s des Sarmates, et maintiennent de bonnes relations avec les habitants du Bosphore.

Mithridate II, que les Romains ont placĂ© sur le trĂŽne du Bosphore en 41, mais qu’ils ont destituĂ© en 44 au profit de son frĂšre Cotys Ier, erre de place en place Ă  la recherche d’alliĂ©s pour reconquĂ©rir son royaume [8]. Apprenant que Aulus Didius Gallus, lĂ©gat de MĂ©sie chargĂ© d’installer son frĂšre Cotys, est reparti pour Rome, il dĂ©cide de faire alliance avec le roi des Siraques, Zorsines qui combat dans le Bosphore contre les Dandarides[note 1] et avec les Aorses.

De son cÎté, Cotys, conseillé par le chevalier Julius Aquila, fait alliance avec les Aorses, commandés par leur prince Eunones. Une bataille et le siÚge de Panticapée ont lieu en 49.

Disparition

Vaincu Ă  PanticapĂ©e, Zorsines doit abandonner Mithridate, ses revendications territoriales et un certain nombre d’otages. La puissance des Siraques s’en trouve trĂšs affaiblie. En 193, un autre conflit dynastique se dĂ©roula dans le Bosphore, et les Siraques, dont les chefs ont encore choisi le camp perdant, disparaissent de l’histoire, sans doute assimilĂ©s aux autres Sarmates hellĂ©nisĂ©s du royaume.

Rois des Siraques

  • Aripharnes, fl. 310-309 av. J.-C.
  • Abeacos, fl. 63-47 av. J.-C.
  • Zorsines, fl. 41-49 av. J.-C.

Notes et références

Notes

  1. La Dandarique est une contrée située au Nord-Ouest de la Colchide, vers la frontiÚre avec les Scythes.

Références

  1. « Strabon, Géographie, Libre XI, 2, La Méotide et la Colchide », sur http://remacle.org (consulté le )
  2. Aris Poulianos : The origin of the Greeks
  3. Voir Dirigeants des États serbes mĂ©diĂ©vaux
  4. (en) « Who were the Sarmatians? », sur http://ossetians.com (consulté le )
  5. « Ammien Marcellin, Histoire de Rome, livre XXII, 8 », sur agoraclass.fltr.ucl.ac.be (consulté le )
  6. « Histoire universelle Livre II, 43 », sur remacle.org (consulté le )
  7. en:Siraces Free Encyclopedia. L’article de la Free Encyclopedia qui apporte les renseignements qui suivent a trouvĂ© sa source dans l’ouvrage suivant : [name="SA">https://books.google.se/books?id=eeGZEgdj9-cC]
  8. Tacite, Annales, XII, 15.
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