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Siim Kallas

Siim Kallas, né le à Tallinn, alors en Union soviétique, est un homme d'État estonien membre du Parti de la réforme d'Estonie (ER). Il est Premier ministre de 2002 à 2003.

Siim Kallas
Illustration.
Siim Kallas en 2013.
Fonctions
Commissaire européen aux Transports
–
(4 ans, 8 mois et 21 jours)
Président José Manuel Durão Barroso
Gouvernement Commission Barroso II
Prédécesseur Antonio Tajani
Successeur Violeta Bulc
Vice-président de la Commission européenne
–
(9 ans, 11 mois et 9 jours)
Président José Manuel Durão Barroso
Gouvernement Commission Barroso I et II
Commissaire européen à l'Administration,
Ă  l'Audit et Ă  la Lutte anti-fraude
–
(5 ans, 2 mois et 19 jours)
Président José Manuel Durão Barroso
Gouvernement Commission Barroso I
Prédécesseur Neil Kinnock
Successeur Maroš Šefčovič (Administration)
Algirdas Ĺ emeta (Audit)
Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires
–
(7 mois et 21 jours)
Avec JoaquĂ­n Almunia
Président Romano Prodi
Gouvernement Commission Prodi
Prédécesseur Joaquín Almunia
Successeur JoaquĂ­n Almunia
Premier ministre d'Estonie
–
(1 an, 2 mois et 13 jours)
Président Arnold Rüütel
Gouvernement Kallas
LĂ©gislature IXe
Coalition ER-EK
Prédécesseur Mart Laar
Successeur Juhan Parts
Ministre des Finances
–
(2 ans, 10 mois et 3 jours)
Premier ministre Mart Laar
Gouvernement Laar II
Prédécesseur Mart Opmann
Successeur Harri Ă•unapuu
Ministre des Affaires étrangères
–
(1 an et 16 jours)
Premier ministre Tiit Vähi
Gouvernement Vähi III
Prédécesseur Riivo Sinijärv
Successeur Toomas Hendrik Ilves
Président du Parti de la réforme
–
(10 ans et 1 jour)
Prédécesseur Création du Parti
Successeur Andrus Ansip
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tallinn (Union soviétique)
Nationalité Estonienne
Parti politique EKP (1972-1990)
ER (depuis 1994)
Enfants Kaja Kallas
Diplômé de Université de Tartu
Profession Économiste

Siim Kallas
Premiers ministres d'Estonie

Vice-président de la Commission européenne de 2004 à 2014, il est d'abord désigné commissaire européen à l'administration, à l'audit et à la lutte anti-fraude, entre 2004 et 2010, puis commissaire européen aux Transports de 2010 à 2014.

En 2016, il est désigné candidat à la présidence de la République d'Estonie par son parti.

Biographie

Un jeune cadre bancaire à l'époque soviétique

Siim Kallas effectue ses études supérieures en finance et crédit à l'université de Tartu où il obtient son diplôme en 1972. Cette même année, il rejoint le Parti communiste d'Estonie (EKP), branche du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS). Il poursuit ensuite un troisième cycle jusqu'en 1975.

Durant la fin de la période Brejnev, il travaille au ministère des Finances de la République socialiste soviétique d'Estonie de 1975 à 1979, puis comme directeur de la Caisse d'épargne entre 1979 et 1986.

Il est le père de Kaja Kallas[1], députée européenne de 2014 à 2018[2] et Première ministre depuis 2021[3].

Président de la Banque centrale : le père de la couronne estonienne

À la fin des années quatre-vingt, il est l’un des premiers économistes d’Estonie à introduire l’idée d’indépendance économique. Promoteur actif de cette nouvelle conception, il contribue de façon significative à mettre en place le cadre de l’économie estonienne.

Membre du Soviet suprême de l'Union soviétique et président de la Confédération estonienne des syndicats entre 1989 et 1991, il devient cette année-là président de la Banque centrale estonienne.

Il est alors l’un des principaux architectes de la réforme monétaire estonienne. Les Estoniens le considèrent comme « le père de la couronne estonienne »[4].

En 1992, l’Estonie adopte sa propre monnaie nationale, la couronne estonienne (kroon) qui est rattachée au mark allemand en utilisant un mécanisme de caisse d'émission. Cette réforme audacieuse et non conventionnelle est couronnée de succès et constitue aujourd'hui un excellent exemple pour toutes les économies en transition dans le monde. Le système de caisse d'émission est couplé aux principes d’une politique monétaire prudente et d’une doctrine budgétaire restrictive, qui continuent de former les piliers de l'économie estonienne. Siim Kallas a toujours été le champion de ces principes et un fervent défenseur d'une politique budgétaire équilibrée en Estonie.

Débuts en politique : la fondation du Parti de la réforme

Le , il décide d'entamer une carrière politique et fonde le Parti de la réforme d'Estonie (ERE), une formation libérale de centre droit. Il annonce ensuite sa candidature aux élections législatives du avec la volonté de devenir Premier ministre.

Lors du scrutin, sa formation remporte 16,2 % des voix et 19 dĂ©putĂ©s sur 101, se classant au second niveau des forces politiques derrière l'alliance (KMĂś) entre le Parti de la coalition (Koon) et le Parti populaire paysan (EME). Lui-mĂŞme entre au Parlement en remportant 1 968 voix de prĂ©fĂ©rence, soit le quatrième meilleur rĂ©sultat.

Ministre Ă  deux reprises : de la diplomatie au budget

À la suite de ces élections, le chef de file du KMÜ Tiit Vähi prend la direction du gouvernement et constitue le 17 avril une coalition dont l'ERE ne fait alors pas partie. Cependant, dès le 6 novembre, Vähi recompose une alliance à laquelle les libéraux participent. À 47 ans, Siim Kallas est nommé ministre des Affaires étrangères, un poste auquel il renonce le , après que Vähi a accepté le soutien du Parti du centre d'Estonie (EKE). Le Parti de la réforme passe les deux années restantes de la législature dans l'opposition.

Aux Ă©lections lĂ©gislatives du , l'ER se contente de 15,9 % et 18 dĂ©putĂ©s, se plaçant au troisième range des forces parlementaires. Kallas obtient 1 390 voix de prĂ©fĂ©rence, rĂ©alisant la cinquième performance de ce scrutin.

Pourtant, le 25 mars, il est nommé ministre des Finances. Le chef de file de l'Union de la patrie (IL) Mart Laar a en effet dû composer une coalition à laquelle les libéraux participent avec le Parti populaire des modérés (RM), parti de centre gauche.

Premier ministre estonien : un mandat éphémère

Les désaccords entre les trois formations conduisent à la rupture de l'alliance en . Le , Siim Kallas devient Premier ministre et forme un gouvernement minoritaire avec le Parti du centre.

Quinze mois plus tard se tiennent les Ă©lections lĂ©gislatives du . Avec 17,7 % des suffrages et 19 dĂ©putĂ©s, le Parti de la rĂ©forme conserve sa troisième place et n'est pas en mesure de revendiquer la direction de l'exĂ©cutif, quand bien mĂŞme le Premier ministre sortant remporte 1 937 voix de prĂ©fĂ©rence, soit le deuxième meilleur rĂ©sultat. Aussi, bien que l'ERE rejoigne la coalition formĂ©e par Juhan Parts, Siim Kallas ne conserve aucun siège au gouvernement.

Commissaire européen : un pilier de la Commission

Le , alors que l'Estonie adhère à l'Union européenne, le gouvernement estonien le choisit comme commissaire européen. Sur décision du président de la Commission européenne Romano Prodi, chaque commissaire d'un pays entrant est « jumelé » avec un commissaire en fonction, et Siim Kallas se retrouve en tandem avec le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquín Almunia.

À la suite des élections européennes de , José Manuel Durão Barroso prend la succession de Prodi. Le gouvernement d'Estonie confirme Kallas à l'exécutif européen, et Barroso le choisit comme vice-président de la Commission européenne et commissaire européen à l'Administration, à l'Audit et à la Lutte anti-fraude. Il prend ses fonctions le 22 novembre suivant, soit neuf jours après avoir cédé la présidence de l'ERE à Andrus Ansip.

À son poste, il plaide pour une « réduction radicale des impôts sur les entreprises » et estime qu'entre pays européens « la concurrence en matière de fiscalité est nécessaire », et préparerait une « initiative européenne de transparence », pour obliger les lobbyistes professionnels à révéler les intérêts qu'ils représentent et leurs sources de financement.

Il est de nouveau confirmé par le gouvernement estonien après les élections européennes de . Le , conservant sa vice-présidence, il change de portefeuille et devient commissaire européen aux Transports. En 2012, il tente d'imposer le contrôle technique automobile annuel ainsi que la libéralisation complète du trafic ferroviaire, cherchant à rompre les monopoles de la SNCF et de Deutsche Bahn, son équivalent allemand.

Retour avorté en Estonie

Le , le Premier ministre Ansip, au pouvoir depuis , annonce sa démission pour la semaine suivante. Le Parti de la réforme d'Estonie décide alors que Siim Kallas prendra sa succession, quittant ainsi la Commission européenne après neuf ans de mandat et retrouvant ses anciennes fonctions. Toutefois, alors que les négociations en vue de la formation d'une nouvelle coalition sont en cours, Siim Kallas annonce le qu'il renonce à devenir Premier ministre et rentre à Bruxelles pour achever son mandat de commissaire. Kallas explique cette décision par la campagne médiatique menée contre lui à propos d'une affaire datant des années 1990 lorsqu'il était président de la Banque centrale d'Estonie[5].

Ansip prend sa suite comme commissaire estonien[6], et la Slovène Violeta Bulc en tant que commissaire aux Transports[7], le . En , il est nommé par la Commission européenne président du groupe de haut niveau sur la simplification pour l'accès aux Fonds structurels et d’investissement européens[8] (Fonds européen de développement régional, le Fonds social européen, le Fonds de cohésion, le Fonds européen agricole pour le développement rural et le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche). En , le groupe d'experts indépendants présente son rapport final[8].

Prix et récompenses

Notes et références

  1. « Estonie : la victoire des libéraux devrait porter une femme à la tête du gouvernement », sur LExpress.fr, (consulté le )
  2. « Kaja Kallas, prochaine première ministre d’Estonie ? », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  3. « Kaja Kallas, première femme chef du gouvernement en Estonie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. La Libre.be, « Petites auditions entre nouveaux amis », sur LaLibre.be, (consulté le )
  5. (et) « Siim Kallas: loobun valitsuse moodustamisest », sur postimees.ee,
  6. (en-US) « Ansip nominated as Estonia’s commissioner », sur POLITICO, (consulté le )
  7. « La Slovène Violeta Bulc est la nouvelle commissaire européenne aux transports », sur ART (consulté le )
  8. « L'avenir des finances de l'UE: le groupe de haut niveau fait des propositions pour simplifier l'accès aux fonds de l'UE. », sur m.zonebourse.com (consulté le )

Annexes

Article connexe

Liens externes

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