Accueil🇫🇷Chercher

Sept nouvelles merveilles du monde

Les sept nouvelles merveilles du monde ont été désignées à la suite d'un vote organisé par la New Seven Wonders Foundation, liée à la New Open World Corporation, et dont les résultats ont été dévoilés le à Lisbonne.

Les sept nouvelles merveilles du monde. De gauche à droite et de haut en bas : Chichén Itzá, la statue du Christ Rédempteur, la Grande Muraille, Machu Picchu, Pétra, le Taj Mahal et le Colisée.

L'homme d'affaires suisse Bernard Weber est, en collaboration avec l'entreprise de marketing Deureka, à l'origine de ce projet qui a rencontré un grand succès dans certains pays concernés, comme l'Inde ou la Chine. L'Unesco a rappelé dans un communiqué qu'elle n'a aucun rapport avec cet évènement, contrairement à ce que beaucoup de votants ont cru[1].

Historique

L'idée originale des Sept Merveilles du monde date d'Hérodote (484 – ) et Callimaque de Cyrène (305 – ), qui ont établi une liste qui comprenait le Phare d'Alexandrie, les jardins suspendus de Babylone, la statue chryséléphantine de Zeus à Olympie, le temple d'Artémis à Éphèse, le mausolée d'Halicarnasse, le Colosse de Rhodes et la grande Pyramide de Khéops. Seule la grande pyramide de Khéops a survécu jusqu'à nos jours. Les six autres ont été détruites par le feu, par des tremblements de terre et par d'autres causes.

Le rĂ©alisateur et aviateur canadien d'origine suisse Bernard Weber lance le projet en septembre 1999. Le projet du site web dĂ©bute en 2001 lorsque M. Weber effectue le paiement de 700 $ pour un site basĂ© au Canada. Seules sont acceptĂ©es dans cette nouvelle liste les merveilles faites de la main humaine, achevĂ©es avant 2000, et dans un Ă©tat acceptable de prĂ©servation. En novembre 2005, 177 monuments ont Ă©tĂ© pris en compte. Le , la New7Wonders Foundation dĂ©clare que la liste a Ă©tĂ© rĂ©duite Ă  21 sites, par une commission composĂ©e des six Ă©minents architectes mondiaux des cinq continents, Zaha Hadid, CĂ©sar Pelli, Tadao AndĹŤ, Harry Seidler, Aziz Tayob, Yung Ho Chang et son prĂ©sident, Federico Mayor, ancien directeur gĂ©nĂ©ral de l'Unesco. La liste a Ă©tĂ© rĂ©duite Ă  20, la grande pyramide de KhĂ©ops ayant Ă©tĂ© retirĂ©e du vote et dĂ©signĂ©e comme « merveille honoraire ».

Sites en compétition

La liste (avant sĂ©lection dĂ©finitive) contenait 21 sites ou bâtiments, situĂ©s dans 21 pays, sur tous les continents. Les critères du jury — composĂ© d'architectes de tous horizons et prĂ©sidĂ© par l'ancien directeur de l'Unesco, Federico Mayor — comprenaient l'esthĂ©tique, mais aussi l'exploit architectural ou encore la pertinence historique. Les 21 candidats avaient Ă©tĂ© choisis dans une liste qui avait Ă©tĂ© proposĂ©e par les pays : chaque pays avait proposĂ© une cinquantaine de temples et palais dissĂ©minĂ©s sur tout son territoire. La liste des 21 sites Ă©tait censĂ©e reprĂ©senter un large choix de civilisations et d'Ă©poques. Ainsi, on y retrouvait des merveilles datant de l'AntiquitĂ©, et d'autres du XXe siècle. Tout comme les merveilles de l'AntiquitĂ©, les monuments nommĂ©s avaient une fonction sacrĂ©e ou purement esthĂ©tique. On n'y trouvait pas d'ouvrages d'art « utiles » (ponts, barrages…) qui, mĂŞme s'ils sont de vĂ©ritables exploits techniques, n'auraient qu'un intĂ©rĂŞt esthĂ©tique et culturel limitĂ©.

Localisation des vingt-et-un sites compétitifs retenus.

Les 21 sites participants Ă©taient les suivants :

  1. L'acropole d'Athènes en Grèce ;
  2. L'Alhambra de Grenade en Espagne ;
  3. Angkor au Cambodge ;
  4. Chichén Itzá au Mexique ;
  5. La statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro au Brésil ;
  6. Le Colisée à Rome en Italie ;
  7. Les moaïs de l'île de Pâques au Chili ;
  8. La tour Eiffel Ă  Paris en France ;
  9. La Grande Muraille de Chine ;
  10. La basilique Sainte-Sophie Ă  Istanbul en Turquie ;
  11. Les temples de Kiyomizu-dera Ă  Kyoto au Japon ;
  12. Le Kremlin Ă  Moscou en Russie ;
  13. Le Machu Picchu au PĂ©rou ;
  14. Le château de Neuschwanstein en Bavière en Allemagne ;
  15. PĂ©tra en Jordanie ;
  16. La statue de la Liberté à New York aux États-Unis ;
  17. Stonehenge au Royaume-Uni ;
  18. L'opéra de Sydney en Australie ;
  19. Le Taj Mahal Ă  Agra en Inde ;
  20. La ville de Tombouctou au Mali ;
  21. La pyramide de Khéops en Égypte (qui sera finalement exclue et désignée comme « merveille honoraire »).

La liste finale des sept sites a ainsi Ă©tĂ© Ă©tablie Ă  partir de ces 21 sites qui avaient rĂ©coltĂ© le plus de voix.

Les votes

Les votes s'effectuent par internet, sur le site « new7wonders » ou par téléphone. On peut voter plusieurs fois contre paiement.

Avec les bĂ©nĂ©fices rĂ©coltĂ©s, le "New7Wonders Foundation" compte verser la moitiĂ© pour le financement de chantiers de restauration dans le monde entier, comme les Bouddhas de Bâmiyân, que les talibans avaient fait exploser lors de leur règne en Afghanistan[2]. Le « NewOpenWorld Foundation » s'est occupĂ© du vote, le « NewOpenWorld Corporation » dĂ©tient les droits et les exploite pour son propre bĂ©nĂ©fice[3].

Les votes ont été officiellement ouverts à l'occasion des Jeux olympiques d'été de 2000 à Sydney, manifestation d'origine grecque, tout comme les Sept Merveilles. Plusieurs dizaines de millions de votes ont été enregistrés, surtout dans des pays comme le Mexique, la Chine, la Turquie et l'Inde[4].

Sites retenus

Localisation des sept nouvelles merveilles du monde

Critiques

Dans un communiqué de presse du , l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) réaffirme qu'elle n'a aucun lien avec l'initiative de Bernard Weber, puisque le résultat reflétera l'opinion de ceux qui ont accès à Internet.

Un paragraphe du communiqué dit : « Il n'y a aucun point de comparaison entre la démarche médiatique de M. Weber et le travail scientifique et éducatif résultant de l’inscription des sites sur la Liste du patrimoine mondial. La liste des 7 nouvelles merveilles sera le fruit d'une initiative privée, ne reflétant que l'opinion d'un public ayant accès à l'Internet, et non celle du monde dans son ensemble. Cette démarche ne pourra en aucune manière contribuer de façon significative et durable à la préservation des sites élus par ce public[5]. »

Certains en Égypte y voient une compétition à la pyramide de Khéops, le seul monument restant des Sept Merveilles du monde : « C'est probablement une conspiration contre l'Égypte, sa civilisation et ses monuments », a écrit l'éditorialiste Al-Sayed al-Naggar dans un quotidien. Le ministre de la Culture égyptien Farouk Hosni dit que le projet est absurde et décrit son initiateur, Bernard Weber, comme un homme « préoccupé par sa propre promotion ». Nagib Amin, un expert égyptien des Sept Merveilles du monde, met en valeur le fait « qu'en plus de l'aspect commercial, le vote n'a aucun fondement scientifique. »

Après les plaintes de l'Égypte, la Pyramide de Khéops s'est vu octroyer un statut spécial et fut retirée de la liste de vote. Sur le site Web officiel : « La fondation des Sept nouvelles Merveilles du monde désigne la pyramide de Kheops - la seule ancienne Merveille du monde encore existante - comme un candidat honoraire, et retirée de la liste. »

Le système de vote par Internet et message texte via cellulaire fut aussi très critiqué. En effet, les personnes n'ayant accès à aucun des deux moyens ne pouvaient voter. De plus, ce système de vote a pu être exploité par certains gouvernements et sociétés afin d'avoir de la publicité pour certains lieux touristiques à l'aide de divers programmes. Par exemple, au Brésil, ce programme s'appelait « Vote no Cristo » (« votez pour le Christ ») ; il permettait à toute la population brésilienne de voter gratuitement via un téléphone mobile. Ce programme permit d'accumuler une grande partie des 10 millions de votes enregistrés dans le pays[6]. Des programmes semblables ont été lancés en Inde et en Jordanie. D'ailleurs, le cas jordanien est pointé du doigt comme étant l'exemple parfait des failles du système de vote. En effet, 14 millions de votes ont été enregistrés dans ce pays bien que la population jordanienne n'atteigne que 7 millions d'individus[6].

Notes et références

  1. « Media Services | United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization », sur portal.unesco.org (consulté le ).
  2. Challenges.fr, « Le monde doté de 7 nouvelles merveilles par vote populaire » [archive du ], sur web-beta.archive.org (consulté le ).
  3. (en-US) « New7Wonders | The Global Voting Campaigns », sur new7wonders.com (consulté le ).
  4. (en) « New7Wonders | The Global Voting Campaigns », sur new7wonders.com (consulté le ).
  5. « L’Unesco n’est pas impliquée dans la campagne des « 7 nouvelles merveilles du monde » », sur unesco.org.
  6. (en) « Brazil Pushes Christ Statue as World Wonder », sur newsweek.com (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.