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Sentier de grande randonnée 20

Le sentier de grande randonnĂ©e 20 ou GR 20 est un itinĂ©raire de randonnĂ©e qui traverse la Corse du nord au sud en passant par la chaĂ®ne de montagnes, dans le parc naturel rĂ©gional de Corse. ConsidĂ©rĂ© comme le plus difficile des GR français, sa frĂ©quentation a reprĂ©sentĂ© jusqu'Ă  400 000 nuitĂ©es par an en 2003[1].

GR 20
Le début du GR 20 à Calenzana.
Localisation
Continent
Localisation
DĂ©signation
Autre nom
Fra li monti (Dans les montagnes)
Type
Site web
Tracé
Point de départ
Extrémités
Longueur
179 km
Alt. maximale
Pointe des Éboulis (2 607 m)
Alt. minimale
Conca et Calenzana (250 m)
Difficulté
Parcours de montagne exigeant
Utilisation
Saison
été
Mois
de juin Ă  octobre
Payant
non

Bien qu'aucun Ă©quipement individuel particulier ne soit suggĂ©rĂ©, le GR 20 reste un parcours de montagne. La randonnĂ©e s'Ă©tend sur près de 180 kilomètres ; 16 Ă©tapes, avec hĂ©bergement et/ou aire de bivouac sont proposĂ©es pour le parcours intĂ©gral, en mode randonnĂ©e paisible, avec une moyenne de 7 heures de marche par jour, mais certaines Ă©tapes peuvent ĂŞtre « doublĂ©es » ou « triplĂ©es » par les randonneurs expĂ©rimentĂ©s qui n'ont besoin que de 5 Ă  10 jours. Ă€ la course avec assistance, les records actuels[2] sont dĂ©tenus par Lambert Santelli en 30 heures et 25 minutes pour les hommes[3] - [4] et par Anne-Lise Rousset en 35 heures et 50 minutes pour les femmes[5].

Histoire

Prémices

Dès 1951 est réalisé le GR Tour du Mont Blanc[1] sur un autre parcours sportif et montagnard. L’année suivante, les sentiers GR sillonnent près de 1000 km[1], tandis que Jean Loiseau, architecte à la Banque de France, et passionné de nature, édite « Itinéraires de Corse » un recueil de parcours de montagne recouvrant une bonne part de l’actuel GR20[1].

Création et homologation du sentier

Ce sentier reçut homologation en 1971 par le Comité national des Sentiers de grande randonnée[6]. Michel Fabrikant avait alors tracé et présenté un itinéraire sportif permettant la traversée de l'île. Avec lui, et un peu avant débuta très modestement en Corse, dans les années soixante, la randonnée pédestre. Après une étude financée par le Ministère de l'Agriculture, des modifications et améliorations furent proposées aux associations souhaitant développer dans l'île la randonnée[6].

Chronologie

  • 1952 : Jean Loiseau dĂ©crit dans « ItinĂ©raires de Corse » plusieurs sections du futur GR.
  • 1965 : Guy Degos, ingĂ©nieur des forĂŞts Ă  la direction dĂ©partementale de l'Agriculture et Marcel Schluck, inspecteur gĂ©nĂ©ral Ă  la direction de la Jeunesse et des Sports, proposent au ComitĂ© national des sentiers de Grande RandonnĂ©e l'Ă©tude d'un parcours au plus près de l'arĂŞte dorsale de l'Ă®le. Michel Fabrikant se charge de la recherche de l'itinĂ©raire sur le terrain qu'il publie dans Guide des montagnes corses.
  • 1970 : des bĂ©nĂ©voles encadrĂ©s par Fabrikant rĂ©alisent le premier balisage du sentier qui prend le numĂ©ro 20[7].
  • 1971 : homologation par le ComitĂ© national des Sentiers de grande randonnĂ©e[6].
  • 1971 : construction des deux premiers refuges[8], chalets en bois de type « chalouins »[9].
  • 1972 : crĂ©ation du parc naturel rĂ©gional de Corse. Une partie des crĂ©dits nĂ©cessaires Ă  la construction des refuges et passerelles et Ă  la signalĂ©tique sont attribuĂ©s ; les amĂ©nagements dĂ©butent et le premier topo-guide intitulĂ© « Fra li monti » est Ă©ditĂ©[9].
  • 1975 : ouverture du sentier sur toute sa longueur. Un incendie dĂ©truit le refuge de Campiglione[10].
  • 1977 : sept refuges sont en service, trois autres sont prĂ©vus[10].
  • 1987 : la totalitĂ© des refuges prĂ©vus pour accueillir les randonneurs est rĂ©alisĂ©e, sans permettre encore les rĂ©servations ni proposer de service de restauration. Des voies rĂ©habilitĂ©es, sentiers de liaison qui se greffent sur le GR 20, permettent Ă  des villages de l'intĂ©rieur isolĂ©s de part et d'autre de la chaĂ®ne centrale d'ĂŞtre reliĂ©s entre eux.
  • 2002 : mise en place progressive de la rĂ©servation des nuitĂ©es en refuges, avec service de restauration et ravitaillement[11].
  • 2003, la frĂ©quentation des refuges et des aires de bivouac autorisĂ©es a plus que dĂ©cuplĂ© en 10 ans avec près de 400 000 nuitĂ©es officielles, contre 37 000 en 1993[1].
  • 2015 : un plan gĂ©nĂ©ral de rĂ©novation des refuges du GR 20[12] prĂ©voit une dĂ©molition et reconstruction, rĂ©habilitation et extension, ou mise aux normes de douze d'entre eux[13].
  • 2019 : une charte Ă©coresponsable est mise en place devant l'afflux de visiteurs. Ce sont en moyenne 15 000 randonneurs qui frĂ©quentent le GR20 et 90 000 nuitĂ©es qui sont rĂ©servĂ©es chaque annĂ©e[14].

Exigence

Le GR 20 est souvent qualifiĂ© de « chemin le plus difficile d’Europe ». Long de 179 km[15] - [16] et cumulant un dĂ©nivelĂ© positif d'environ 11 000 mètres[17], il consiste en un parcours de montagne exigeant, surtout en cas d'intempĂ©ries (orages, brouillard, neige, mais Ă©galement la pluie qui peut rendre glissantes les plaques rocheuses).

Trajets

Carte du GR 20 qui traverse la Corse du nord au sud.

La randonnée se compose de deux parties, au nord et au sud de l'île. Beaucoup de randonneurs marchent du nord au sud (sens « traditionnel »), mais il est également très populaire d'effectuer le parcours du sud vers le nord (sens jugé plus « facile » au plan sportif, même si le balisage est alors plus difficile à trouver). Il existe aussi plusieurs manières de suivre le GR 20. Il peut être effectué dans un esprit « autonome », en emportant tout le matériel (nourriture, tente, matériel de cuisine…) ou bien dans une version « allégée », en dormant et mangeant dans les refuges ou les bergeries encore habitées par les bergers. Il faut tenir compte du fait que le GR 20 traverse un parc régional et que les bivouacs ne sont autorisés que dans des zones précises près des refuges et au pied du Monte Incudine sur le plateau du Prati, à l'emplacement d'un ancien refuge. D'où la notion d'étapes bien délimitées ; le randonneur ne campe pas n'importe où sur le GR 20.

Seuls les refuges de Manganu, Matalza, Asinau et Paliri sont situés dans le Pumonti (l'« Au-Delà-des-Monts »), c'est-à-dire sur le versant occidental de la chaîne centrale (à l'ouest d'une ligne incluant Girolata et Sari-Solenzara), celui donnant sur la Corse-du-Sud. Tous les autres sont situés dans le Cismonte (l'« En-Deçà-des-Monts »), c'est-à-dire côté Haute-Corse (à l'est d'une ligne incluant Galéria et Solaro). En effet, les refuges de Prati et d'Usciolu, bien qu'appartenant aux communes de Palneca et Cozzano dans le Pumonti, sont situés sur le versant oriental de la grande dorsale, dominant en fait les communes d'Isolaccio-di-Fiumorbo et Chisa dans le Cismonte.

Partie nord

La partie nord commence à Calenzana et s'arrête à Vizzavona. Là, il est possible de prendre le train pour Bastia, Ajaccio ou Calvi après une correspondance à Ponte Leccia. C'est la partie la plus difficile, en raison des chemins plus raides et rocheux.

Les hébergements sur le parcours sont les suivants : Calenzana, Ortu di u Piobbu, Carozzu, Asco-Stagnu, Tighjettu, Ciòttulu à I Mori, Col de Vergio, Mànganu, Petra Piana, L'Onda, Vizzavona.

DĂ©tails des Ă©tapes[18] :

  1. La passerelle de Spasimata empruntée par des randonneurs en 2022
    de Calenzana Ă  l'Ortu di u Piobbu : 6 h 30 min du nord vers le sud, et 5 h du sud vers le nord
  2. de l'Ortu di u Piobbu Ă  Carozzu : 7 h du nord vers le sud, et 5 h du sud vers le nord
  3. de Carozzu Ă  Asco-Stagnu : 6 h 10 min du nord vers le sud, et 4 h 45 min du sud vers le nord
  4. de Asco-Stagnu Ă  Tighiettu : 6 h du nord vers le sud, et 6 h du sud vers le nord
  5. de Tighiettu Ă  Ciottulu a i Mori : 4 h nord vers le sud, et 4 h du sud vers le nord
  6. de Ciottulu a i Mori Ă  Manganu : 8 h du nord vers le sud, et 8 h du sud vers le nord
  7. de Manganu Ă  Petra Piana : 6 h 30 min du nord vers le sud, et 6 h du sud vers le nord
  8. de Petra Piana Ă  l'Onda : 4 h 50 min du nord vers le sud, et 5 h 15 min du sud vers le nord
  9. de l'Onda Ă  Vizzavona : 6 h 50 min du nord vers le sud, et 6 h 40 min du sud vers le nord

Partie sud

La partie sud s'Ă©tend de Vizzavona Ă  Conca et c'est la partie la plus facile. Elle relie les lieux suivants : Vizzavona, Capannelle (Ghisoni), Prati, Usciolu, Matalza, Asinau, I Paliri, Conca.
L'étape Usciolu-Asinau a été redessinée en 2011 pour la raccourcir : elle passe désormais par les bergeries de Matalza, Bassetta ou Croce.
L'étape Asinau-Paliri, passant par le col de Bavella présente une variante alpine permettant de pénétrer plus profondément dans le massif de Bavella, haut-lieu de la montagne corse.

DĂ©tails des Ă©tapes[18] :

  1. de Vizzavona aux Capannelle : 5 h 15 min du nord vers le sud, et 4 h 50 min du sud vers le nord
  2. des Capannelle Ă  Prati : 6 h 10 min du nord vers le sud, et 6 h du sud vers le nord
  3. de Prati Ă  Usciolu : 5 h 45 min du nord vers le sud, et 6 h 30 min du sud vers le nord
  4. de Usciolu Ă  Matalza : 4 h 25 min du nord vers le sud, et 5 h du sud vers le nord
  5. de Matalza Ă  Asinau : 4 h 15 min du nord vers le sud, et 4 h du sud vers le nord
  6. de Asinau Ă  Paliri : 7 h du nord vers le sud, et 7 h 20 min du sud vers le nord
  7. de Paliri Ă  Conca : 5 h du nord vers le sud, et 6 h 15 min du sud vers le nord

Alternatives

Il existe d'autres chemins de randonnée en Corse, alternatives plus aisées que le GR 20.

Les différentes déclinaisons du Mare e monti (nord, sud) et Mare a mare (nord, centre, sud) sont les plus connues, ce sont des itinéraires de randonnées sportives mais sans difficultés particulières.

D'autres tracés originaux et moins fréquentés complètent encore le quadrillage de la montagne corse comme le Sentier de la transhumance ou le Sentier l'Île-Rousse - Corte.

Communes traversées

Le GR20 traverse les communes suivantes : Calenzana, Asco, Manso, Albertacce, Évisa, Cristinacce, Letia, Casamaccioli, Corte, Soccia, Orto, Guagno, Venaco, Vivario, Pastricciola, Ghisoni, Bocognano (uniquement pour la variante du Monte Renoso), Bastelica, Palneca, Isolaccio-di-Fiumorbo, San-Gavino-di-Fiumorbo, Cozzano, Zicavo, Quenza, Zonza, Conca.

Duplication en Sardaigne

L'idée est dupliquée en Sardaigne en 1987, avec le parcours sportif et panoramique assez similaire du sentier de randonnée Selvaggio Blu, ou "Bleu sauvage", itinéraire de randonnée, conçu par le photographe et alpiniste Mario Verin et l'architecte Peppino Cicalò, président de la section Nuoro du Club alpin italien, sur plus de 40 kilomètres, du port touristique de Santa Maria Navarrese (Baunei) à la plage de Cala Sisine (Baunei)[19].

Dans la culture

Records

Record Homme

Le record homme du GR20 est détenu par Lambert Santelli en 30h25min[4]

Évolution du record du GR20 Homme
Temps Athlète Nationalité Date
30h 25minLambert SantelliDrapeau de la France France
31h 06minFrançois D’HaeneDrapeau de la France France
32h 00minGuillaume PerettiDrapeau de la France France
32h 32minXavier ThévenardDrapeau de la France France
32h 54minKilian JornetDrapeau de l'Espagne Espagne
36h 53minPierrot SantucciDrapeau de la France France
37h 07minJean-François LucianiDrapeau de la France France

Record Femme

Le record femme du GR20 est détenu par Anne-Lise Rousset en 35h50min[20]

Évolution du record du GR20 Femme
Temps Athlète Nationalité Date
35h50minAnne-Lise RoussetDrapeau de la France France
41h 22minÉmilie LecomteDrapeau de la France France
50h 52minStéphanie SampersDrapeau de la France France
56h 04minJosée CumboDrapeau de la France France

Autres performances

En 2013, Jean-Pierre Costa a mis 48h 18mn sur le parcours sud-nord[21].

Durant l'hiver 2013, Jean-Louis Cinqui a parcoru l'itinéraire enneigé en 63h et 16mn[22].

Fréquentation

Dès l'été 2019, l’Office de l’environnement de la Corse (OEC) va mettre en place des écocompteurs afin de connaître les chiffres réels de fréquentation, sur le GR20[23].

L’annĂ©e 2021 a enregistrĂ© une frĂ©quentation de 130 000 nuitĂ©es, gĂ©nĂ©rant des embouteillages au niveau de la centrale de rĂ©servations mise en place en 2009, et un embouteillage aussi au niveau de la gestion des hĂ©bergements. L'annĂ©e 2022 s'annonce plus chargĂ©e encore, ce qui pose la question de la surfrĂ©quentation. Le parc naturel rĂ©gional de Corse s’interroge sur l'instauration de quotas pour rĂ©guler la frĂ©quentation toujours croissante sur le sentier[24].

Notes et références

  1. Histoire du GR20 et hommage Ă  Jean Loiseau
  2. Dans le sens nord-sud
  3. Anouk Ramaekers ("Zatopek Magazine"), « Lambert Santelli, de la vie de berger au record du GR20 », sur DHnet, (consulté le )
  4. « Ultra-trail : le Corse Lambert Santelli pulvérise le record du GR20 », sur L'Équipe (consulté le )
  5. « Trail : Anne-Lise Rousset bat le record féminin du GR 20 de plus de cinq heures », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le )
  6. "Les activités sportives de pleine nature dans l'espace rural corse" par Gérard Richez et Josy Richez-Battesti, dans la revue Méditerranée en 1991
  7. Numéro du département unique de Corse à cette époque.
  8. Campiglione et Petra Piana.
  9. Terre Sauvage hors-série GR20, p. 66-70.
  10. Comité National des Sentiers de Grande Randonnée et Michel Fabrikant, G.R. 20 - Sentier de la Corse (de Calenzana à Conca), Paris, C.N.S.G.R., , 64 p. (ISBN 2-856-99099-1)
  11. Eva Mattei, « L'interview de la semaine : Jean-Luc Chiappini », L'Informateur Corse Nouvelle, no 6454,‎ 1-7 mars 2013, p. 6 (ISSN 2114-2009)
  12. « Refuges du GR 20 : le premier dossier de rénovation est sur les rails », Corse Matin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Rapport de la commission d'enquête sur la charte du PNRC », sur Téléchargements - Parc Naturel Régional de Corse, (consulté le )
  14. Véronique EMMANUELLI, « Le GR20 se dote d'une charte "écoresponsable" », sur corsematin.com, .
  15. « Randonnée de Calenzana à Vizzavona (Haute Corse) », sur gr-infos, (consulté le ).
  16. « Randonnée de Vizzavona à Conca (Corse du Sud) », sur gr-infos, (consulté le ).
  17. « Parcourir le GR 20, les étapes », sur F.F.R.P., (consulté le ).
  18. « Les étapes du GR 20 sur le-gr20.com ».
  19. Mario Vernin et Giulia Castelli, The book of Selvaggio Blu, Edizioni Enrico Spanu, (ISBN 9788898309047).
  20. « En 35 h 50, Anne-Lise Rousset a explosé le record féminin du GR20 en Corse », sur L'Équipe (consulté le )
  21. Charles Monti, « GR20 dans le sens Sud-Nord : 48 heures 18 pour Jean-Pierre Costa », sur Corse Net Infos - Pure player corse (consulté le )
  22. « Jean-Louis Cinqui traverse le GR20 enneigé en 63 heures », sur Corse Matin, (consulté le )
  23. « Victime de son succès, la nature en Corse étouffe sous le tourisme », Reporterre, 8 juillet 2019, lire en ligne
  24. « Corse : vers des quotas de fréquentation sur le GR® 20 ? », Fédération française de randonnée, lire en ligne

Annexes

Bibliographie

  • Bernard Berrou, La Haute Route : carnet du GR20, Terre de Brume, (OCLC 434020318)
    Nouvelle Ă©dition chez GĂ©orama
    .
  • François Desjobert, GR20, la corse au cĹ“ur (livre de photo), Desjo Éditions, .
  • JĂ©rĂ´me Magnier-Moreno, Le Saut oblique de la truite (roman), Ă©ditions PhĂ©bus, .
  • Terre Sauvage, GR20 : Corse, la grande traversĂ©e, vol. hors-sĂ©rie, , 98 p. (ISSN 0981-4140).
  • Cristina Noacco, Corse, La route des cimes, TransborĂ©al, .
  • Capitaine RĂ©mi et Youri K. Roy, GR20 L'Aventure of Corse, — Site Officiel du livre : https://livre-gr20-corse.com/
  • Gilles Modica, La TraversĂ©e de l'Ă®le-montagne, Paulsen, .

Articles connexes

Liens externes

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