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Sensibilité des plantes

La rĂ©flexion scientifique sur la sensibilitĂ© des plantes a longtemps Ă©tĂ© occultĂ©e mais les Ă©tudes pionniĂšres au XVIIe siĂšcle et surtout les recherches faites Ă  partir des annĂ©es 1970 ont montrĂ© que les vĂ©gĂ©taux dĂ©veloppent, chacun Ă  leur maniĂšre, des sensibilitĂ©s au cours de leur vie. Cette sensibilitĂ© diffĂšre de celle des animaux mais leur permet de percevoir leurs proches et certaines modifications de leur environnement, de percevoir les stress et agressions (prĂ©alable nĂ©cessaire Ă  l'Ă©laboration de rĂ©ponses appropriĂ©es). La perception des plants et leurs rĂ©actions passent par des mĂ©diations biochimiques et Ă©lectriques, probablement issues de millions ou milliards d’annĂ©es de sĂ©lection naturelle et transmises d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre par les gĂšnes.

Si l'on touche, mĂȘme trĂšs lĂ©gĂšrement, la feuille de Sensitive, la rĂ©action thigmonastique se produit aussitĂŽt : abaissement du pĂ©tiole principal et, par propagation rapide du stimulus, rapprochement et affaissement des pĂ©tiolules entraĂźnant le relĂšvement des folioles. Il pourrait s'agir d'un camouflage destinĂ© Ă  tromper les herbivores[1].
Codariocalyx motorius est sensible aux sons de la musique : bougeant d'abord peu et lentement, elle est animée d'un mouvement végétal rapide si on l'entraßne[2].

Historique

Les anĂ©momorphes vĂ©gĂ©taux sont frĂ©quents en rĂ©gion venteuse : ici un if du front de mer avec un port en « drapeau Â» sous l'effet du vent.

L’apparition de la vie sur Terre date d’environ 3,8 milliards d’annĂ©es. Dans cette soupe primitive aux tempĂ©ratures et pressions Ă©levĂ©es, se sont Ă©laborĂ©es les premiĂšres molĂ©cules complexes Ă  l’origine des formes de vie sur Terre. Les premiĂšres bactĂ©ries obtenaient leur Ă©nergie de la fermentation du glucose. Le glucose commençant Ă  se rarĂ©fier certaines bactĂ©ries ont dĂ©veloppĂ© la photosynthĂšse qui permet de tirer l’énergie de la lumiĂšre du soleil[3]. La suite de l’évolution s’est rĂ©alisĂ©e par symbiose. Des cellules se sont associĂ©es, voire fusionnĂ©es, et en ont tirĂ© des bĂ©nĂ©fices rĂ©ciproques. Les bactĂ©ries photosynthĂ©tiques ont fusionnĂ© avec des bactĂ©ries ayant acquis la respiration. La respiration utilise de façon optimale l’énergie tirĂ©e du soleil pour des transformations chimiques ou physico-chimiques. La fusion de ces bactĂ©ries a donnĂ© naissance Ă  une cellule Ă  noyau trĂšs performante sur le plan Ă©nergĂ©tique. C’est Ă  partir de ces cellules Ă  noyau que se sont dĂ©veloppĂ©es les grandes lignĂ©es vĂ©gĂ©tales et animales[4].

Pour entamer leur sortie de l’eau les organismes vĂ©gĂ©taux ont progressivement perdu leur mobilitĂ© et dĂ©veloppĂ© un systĂšme racinaire de plus en plus performant. Cet ancrage au sol a pour corollaire la nĂ©cessitĂ© de s’adapter aux conditions de vie locales. Les plantes sont capables de s’adapter en continu Ă  des variations importantes de l’environnement comme la lumiĂšre, la tempĂ©rature, l’eau et les Ă©lĂ©ments nutritifs. Elles mettent Ă©galement en place une grande variĂ©tĂ© de rĂ©actions de dĂ©fense ou d’attractivitĂ© dans leurs relations avec d’autres organismes vivants[5].

Pour s’adapter aux conditions d’éclairement la plante peut modifier l’orientation et la surface de ses feuilles, accĂ©lĂ©rer sa croissance pour se rapprocher de la lumiĂšre, augmenter ses capacitĂ©s photosynthĂ©tiques. Pour s’adapter aux modifications de disponibilitĂ© en eau, la plante module le volume de son systĂšme racinaire, augmente ou diminue la surface de ses feuilles et contrĂŽle l’ouverture ou la fermeture de ses stomates. Pour se dĂ©fendre contre des agresseurs elle Ă©paissit sa cuticule et ses parois cellulaires de façon Ă  la rendre impĂ©nĂ©trable et mĂȘme empĂȘcher un agresseur microscopique de pĂ©nĂ©trer dans la cellule. Pour entraver l’expansion d’un agresseur elle peut provoquer la mort des cellules se trouvant aux alentours du point de pĂ©nĂ©tration, une sorte de politique de la terre brĂ»lĂ©e. Pour se dĂ©fendre d’agents pathogĂšnes elle dispose d’un ensemble complexe de procĂ©dures[6].

Cette vision des plantes sensibles est trĂšs controversĂ©e au sein de la communautĂ© des biologistes spĂ©cialistes du monde vĂ©gĂ©tal. Ainsi, en 2008, 36 biologistes signent un manifeste dans lequel ils dĂ©noncent l'utilisation de mĂ©taphores et d'expressions anthropomorphisantes[7] sous couvert de vulgarisation scientifique. Ils rĂ©cusent notamment l'emploi de l'expression « neurobiologie vĂ©gĂ©tale » qui sous-entendrait une intelligence des plantes[8].

Les supports

« Le propre de la plante est son « extĂ©riorisme », au sens oĂč elle est fondamentalement tournĂ©e vers l'extĂ©rieur, jusque dans ses formes, oĂč la surface prĂ©domine sur le volume ». Les vĂ©gĂ©taux sont capables de produire et d'Ă©mettre des signaux chimiques et Ă©lectriques sur toutes les cellules de leur corps[9].

Les plantes perçoivent des stimulus par des capteurs. Elles transmettent les informations de cellule Ă  cellule grĂące Ă  des molĂ©cules informatives et dĂ©clenchent des rĂ©actions par des processus chimiques. Elles peuvent faire appel Ă  leur mĂ©moire et inversement elles peuvent mĂ©moriser la rĂ©ponse qu’elles ont Ă©laborĂ©e Ă  un stimulus.

Les capteurs

GuĂȘpe prise au piĂšge d'une DionĂ©e attrape-mouche.
En rĂ©ponse Ă  des tempĂ©ratures froides, ce Rhododendron (sorte de «  thermomĂštre naturel Â») montre des mouvements thermonastiques au niveau de ses feuilles qui s'enroulent. Ce moyen de lutte contre un tel stress abiotique Ă©vite Ă  la plante de voir l'intĂ©gritĂ© de ses canaux membranaires rompue et la dĂ©structuration de ses protĂ©ines membranaires (photosystĂšme, chaĂźne respiratoire et autres systĂšmes mĂ©taboliques)[10].

Plus de 700 capteurs sensoriels ont Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©s chez les vĂ©gĂ©taux : capteurs mĂ©caniques, thermiques, chimiques, photosensibles et gravitationnels. Les capteurs gravitationnels sont ultra sensibles. Ils transmettent l’information de cellule en cellule afin de modifier la croissance pour retrouver au plus vite le bon Ă©quilibre.

Des capteurs mécaniques perçoivent chez les plantes carnivores le contact et induisent la contraction de certaines cellules pour enfermer la proie. Des mécano-récepteurs détectent également les stimuli mécaniques provoqués par la présence soudaine d'insectes défoliateurs sur les feuilles (rÎle de défense des plantes contre les herbivores) ou de pollinisateurs sur les fleurs. La thigmomorphogenÚse regroupe l'ensemble des réponses de croissance d'une plante à la suite d'une stimulation mécanique transitoire (vent, courant d'une riviÚre, piétinement, arrachement...) détectée par ces capteurs mécaniques[11].

Les capteurs photosensibles induisent l’intervention des gĂšnes impliquĂ©s dans la croissance. Celle-ci se modifie pour Ă©viter l’ombre et aller chercher la lumiĂšre. Ces capteurs comptabilisent Ă©galement les durĂ©es relatives de jour et de nuit de façon Ă  rĂ©guler les Ă©tapes de la floraison. Les capteurs thermiques perçoivent les variations de tempĂ©rature. Celles-ci ont une incidence sur la photosynthĂšse, la respiration, l’évapotranspiration et l’absorption d’eau et de sels minĂ©raux. Certaines plantes perçoivent les odeurs, voire les bruits[12].

L’information

Tout stimulus provoque une Ă©lĂ©vation transitoire de la teneur en calcium dans la cellule ainsi que des modifications de protĂ©ines. Ces modifications sont spĂ©cifiques au stimulus. L’information est transmise par des macromolĂ©cules. Une macromolĂ©cule est une molĂ©cule de grande taille composĂ©e d’un enchaĂźnement de petites unitĂ©s molĂ©culaires. L’ordre dans lequel sont disposĂ©es ces petites unitĂ©s est un code qui donne une signification Ă  la macromolĂ©cule. C’est un peu analogue Ă  la façon dont l’ordre d’enchaĂźnement des 26 lettres de l’alphabet constitue un mot dans une phrase et donne une signification Ă  cette derniĂšre. L’information dĂ©clenche la rĂ©action aprĂšs avoir activĂ© les gĂšnes impliquĂ©s[13]. L’information qui dĂ©clenche les rĂ©actions de dĂ©fense a pour source soit l’agent pathogĂšne soit la cellule de la plante qui a subi un dĂ©but d’attaque[14].

La communication

L’adaptation des vĂ©gĂ©taux Ă  leur environnement nĂ©cessite l’échange d’informations entre la plante et les organismes extĂ©rieurs, qu’ils soient de la mĂȘme espĂšce ou d’espĂšces diffĂ©rentes[15]. Tous les organismes vivants synthĂ©tisent des molĂ©cules de communication. Celles que fabriquent les plantes sont d’une immense variĂ©tĂ© grĂące Ă  leur adaptation Ă©volutive. Ces Ă©changes servent Ă  la dĂ©fense des plantes contre les herbivores ou Ă  Ă©tablir des relations symbiotiques Ă  bĂ©nĂ©fices rĂ©ciproques. La communication passe par des signaux chimiques. Ceux-ci sont perceptibles Ă  des distances pouvant aller jusqu’à plusieurs kilomĂštres. Les molĂ©cules chimiques sont spĂ©cifiques Ă  l’organisme Ă©metteur. Les organismes qui les perçoivent peuvent modifier leur comportement. Leur synthĂšse est dĂ©clenchĂ©e par un stimulus qui peut ĂȘtre physique (agression, blessure
) ou chimique (l’approche d’un ami ou d’un ennemi potentiel dĂ©tectĂ© par les messages chimiques). Les plantes perçoivent la lumiĂšre rĂ©flĂ©chie par des plantes voisines grĂące Ă  des capteurs (pigments photosensibles) qui dĂ©tectent la modification de la composition spectrale et adaptent leur croissance pour « Ă©chapper » Ă  la concurrence avant mĂȘme d'ĂȘtre Ă  l'ombre[16].

Certaines molĂ©cules sont volatiles, facilement diffusibles dans l’air[17]. Ainsi l’éthylĂšne est capable de transmettre des messages d’alerte pour signaler la prĂ©sence d’un danger (herbivore ou insecte phytophage). Ce composĂ© allĂ©lochimique se transmet trĂšs rapidement de plante Ă  plante oĂč il induit l’expression de gĂšnes de dĂ©fense et la synthĂšse de molĂ©cules de dĂ©fense qui repousse l’agresseur ou le tue. AttaquĂ©s par des chenilles, des saules[18], des peupliers ou des Ă©rables Ă  sucre[19] envoient Ă  leurs congĂ©nĂšres sains un message phĂ©romonal qui signale l'attaque des ravageurs. Les arbres Ă  proximitĂ© de ceux touchĂ©s par l'attaque peuvent ainsi sĂ©crĂ©ter Ă  temps, dans leurs feuilles, des substances chimiques phĂ©noliques et tanniques qui les rendent dĂ©sagrĂ©ables pour les insectes. AttaquĂ©s par l’acarien ravageur Tetranychus urticae, les plants de haricots et de concombres Ă©mettent des molĂ©cules volatiles qui attirent un acarien prĂ©dateur Phytoseiulus persimilis, lequel extermine alors la population de Tetranychus[20]. Lorsque les feuilles du tabac sauvage (en) se font croquer par la chenille du Sphinx du tabac, elles Ă©mettent des substances volatiles spĂ©cifiques Ă  l'odeur de gazon fraĂźchement coupĂ©[21]. L'acide jasmonique et le mĂ©thyljasmonate sont des phytohormones impliquĂ©es dans l'induction des rĂ©actions de dĂ©fense chez de nombreuses plantes (maĂŻs, tomate)[22].

D’autres molĂ©cules sont solubles dans l’eau. Elles sont Ă©mises par les racines des plantes et entraĂźnent la destruction de graines de plantes parasites se trouvant dans le sol ou au contraire attirent d’autres organismes. Les plantes Ă  fleurs sĂ©lectionnent les pigments auxquels sont sensibles leurs pollinisateurs afin de les attirer. L’attractivitĂ© d’une espĂšce vĂ©gĂ©tale pour un pollinisateur repose aussi sur l’émission de molĂ©cules odorantes[23].

La communication peut Ă©galement ĂȘtre sonore[24]. Des chercheurs en 2011[25] ont montrĂ© qu'une vigne baptisĂ©e Marcgravia evenia (en) a adaptĂ© la forme de ses feuilles pour qu'elles renvoient les ultrasons dont se servent les Glossophages de Pallas pour naviguer. Un systĂšme qui permettrait de localiser plus facilement la fleur et son nectar dont se nourrit cette chauve-souris pollinisatrice et nectarivore[26]. Une Ă©tude en 2019[27] montre que les pĂ©tales de la primevĂšre nocturne (es) ont une forme d'antenne parabolique qui permet de mieux percevoir les vibrations des abeilles pollinisatrices et des papillons de la famille des sphingidĂ©s. Ces pĂ©tales vibrent quand les ondes sonores Ă  la frĂ©quence produite par les ailes de pollinisateurs s’approchent, et la fleur libĂšre en quelques minutes un nectar plus concentrĂ©[28].

Cette facultĂ© de communiquer est connue, dans la culture populaire et chez les chercheurs avides de mĂ©taphores anthropomorphiques, Ă  travers la notion d'« arbres parlants Â» ou de « plantes parlantes Â»[29].

Les symbioses

Historique

Lorsque les organismes unicellulaires se sont assemblĂ©s et ont commencĂ© Ă  se diffĂ©rencier les individus situĂ©s loin de la surface ne pouvaient plus prĂ©lever leur nourriture dans le milieu. Les individus situĂ©s en surface les ont aidĂ©s Ă  se nourrir en Ă©tablissant des relations de mutualisme entre cellules. Les Ă©changes symbiotiques entre individus se font par contact ou par fusion. Des cellules ont fusionnĂ© dĂšs les sorties de l’eau pour rĂ©ussir leur adaptation terrestre. Les bactĂ©ries qui avaient acquis la photosynthĂšse ont fusionnĂ© avec celles expertes dans l’utilisation de l’énergie. L’acquisition de la respiration a optimisĂ© l’utilisation de l’énergie pour le dĂ©veloppement des cellules. De nouvelles espĂšces ont pu ĂȘtre crĂ©Ă©es dont sont issues les lignĂ©es vĂ©gĂ©tales et animales. Le mutualisme a Ă©tĂ© un facteur clĂ© dans l’évolution du monde vivant[30].

Végétaux-bactéries

C’est par contact que s’est Ă©tablie la symbiose entre les vĂ©gĂ©taux producteurs d’énergie grĂące Ă  la photosynthĂšse et les bactĂ©ries capables d’assimiler l’azote minĂ©ral. L’azote est le troisiĂšme Ă©lĂ©ment, aprĂšs l’eau et la lumiĂšre, qui limite la croissance des plantes. La plante n’assimile pas l’azote minĂ©ral. Les bactĂ©ries qui assimilent l’azote fournissent en symbiose Ă  la plante l’azote organique directement assimilable. Elles reçoivent en retour de la plante l’énergie dont elles ont besoin sous forme de sucres.

Certaines bactĂ©ries qui se dĂ©veloppent sur les racines amĂ©liorent la croissance des plantes en produisant des hormones vĂ©gĂ©tales. Elles peuvent aussi empĂȘcher le dĂ©veloppement d’agents pathogĂšnes ou favoriser la rĂ©sistance de la plante en induisant ses mĂ©canismes de dĂ©fense[31].

Végétaux-champignons

Presque toutes les espĂšces vĂ©gĂ©tales ont des associations entre leurs racines et des champignons. Ces associations ont vraisemblablement aidĂ© il y a 400 Ă  450 millions d’annĂ©es les premiĂšres plantes terrestres Ă  coloniser rapidement les terres Ă©mergĂ©es en leur facilitant l’absorption de l’eau et des Ă©lĂ©ments minĂ©raux. Les champignons fournissent Ă  la plante vitamines, antibiotiques et hormones ainsi que du phosphore organique et minĂ©ral. Ils reçoivent en Ă©change les sucres issus de la photosynthĂšse. Les filaments des champignons augmentent la surface de prĂ©lĂšvement de la racine et lui permet un accĂšs Ă©largi aux ressources du sol[32].

Les lichens poussent dans les milieux difficiles. Ils rĂ©sultent de l’association symbiotique entre un champignon et une algue. Les algues trouvent un abri dans le mycĂ©lium du champignon. Elles lui fournissent, en Ă©change, les sucres qui lui sont nĂ©cessaires. Parfois l’association inclut des bactĂ©ries fixatrices d’azote qui procurent les composĂ©s azotĂ©s[33].

Les orchidĂ©es ont besoin de champignons pour faire germer leurs graines. Ce sont les champignons qui fournissent aux graines d’orchidĂ©es l’eau et les sucres nĂ©cessaires Ă  la germination. Le champignon, ne bĂ©nĂ©ficiant pas de la photosynthĂšse, reçoit son Ă©nergie de l’orchidĂ©e[34].

Végétaux-fourmis

Dans ces associations la plante procure aux fourmis un site de nidification protĂ©gĂ©, la domatie. Les fourmis apportent Ă  la plante une protection efficace contre les prĂ©dateurs qui se nourrissent de vĂ©gĂ©taux et contre des agents pathogĂšnes. Les fourmis sont des prĂ©datrices efficaces car elles bĂ©nĂ©ficient de mandibules puissantes, d’aiguillons et de sĂ©crĂ©tions chimiques dangereuses. L’établissement de ces symbioses se fait par mĂ©diation chimique, les plantes et les fourmis Ă©tant particuliĂšrement inventives dans la synthĂšse de molĂ©cules de communication. Ainsi une feuille blessĂ©e par un insecte phytophage Ă©met du salicylate de mĂ©thyle volatil. Cette molĂ©cule attire les fourmis qui viennent manger les phytophages[35].

Associations complexes

Les symbioses font appel Ă  des mĂ©canismes souvent trĂšs complexes qui mettent en jeu plusieurs partenaires. Pour se dĂ©fendre d’insectes ravageurs les plantes Ă©mettent des signaux chimiques ou olfactifs qui attirent des prĂ©dateurs de ces insectes. Ceux-ci pondent leurs Ɠufs dans l’agresseur et le dĂ©truisent. Les principaux acteurs de cette lutte biologique sont les coccinelles et les punaises qui se nourrissent de pucerons. En AmĂ©rique du Sud ou en Afrique des communautĂ©s symbiotiques offrent aux partenaires des conditions de croissance et de reproduction idĂ©ales. Certains champignons s’insĂšrent dans les symbioses plantes-fourmis. Les fourmis apportent aux champignons certains nutriments indispensables puis utilisent les champignons Ă  leur tour comme source de nourriture[36].

La mémoire

Les plantes « montrent plusieurs facettes de ce qui est appelé « intelligence plurielle » en éthologie : se situer dans l'espace, avoir la notion du soi et du non-soi, savoir communiquer avec d'autres, percevoir son environnement, avoir une mémoire »[37].

Une mémoire spécifique

La mĂ©moire c’est stocker une information puis la rappeler. Lorsque les personnes ĂągĂ©es commencent Ă  ne plus trouver les mots dont elles ont besoin elles se plaignent de perdre la mĂ©moire. En fait ce n’est pas la mĂ©morisation qui est affectĂ©e car elle est toujours en place mais l’évocation qui commence Ă  dysfonctionner[38].

La mĂ©moire est sĂ©lective. Les plantes et les animaux ne retiennent pas le mĂȘme type d’information. Les animaux Ă©tant des ĂȘtres mobiles ont besoin de se rappeler les lieux pour s’y retrouver dans l’espace. Ils peuvent fuir en cas de danger ou se dĂ©placer en cas de pĂ©nurie. En revanche les vĂ©gĂ©taux enregistrent les rĂ©ponses qu’ils apportent aux stimulus et non les stimulus. N’ayant aucun moyen de se dĂ©placer ils peuvent ainsi rĂ©agir rapidement aux modifications environnementales ou aux agressions[39].

Le stockage et le rappel

Des Ă©tudes ont Ă©tĂ© effectuĂ©es sur de jeunes plants de bident. Lorsque l’on soumet ces plantes Ă  un stimulus de piqĂ»res et qu’elles se trouvent sur une solution nutritive classique elles ne rĂ©agissent pas. Si par contre elles sont cultivĂ©es sur une solution extrĂȘmement diluĂ©e leur allongement journalier est diminuĂ© de 30 %. Il n’y a donc rĂ©action que lorsqu’elles se trouvent dans un environnement dĂ©favorable. Lorsque les plantes sont cultivĂ©es d’abord sur une solution normale puis transfĂ©rĂ©es sur une solution diluĂ©e, mais sans piqĂ»re, leur allongement journalier n’est pas modifiĂ©. Par contre si elles subissent les piqĂ»res alors qu’elles sont en solution normale puis sont transfĂ©rĂ©es sur une solution diluĂ©e leur allongement est diminuĂ© de 30 %. Ce qui signifie que le stimulus pratiquĂ© lorsqu’elles Ă©taient en solution normale a Ă©tĂ© enregistrĂ© mais n’a pas provoquĂ© de rĂ©action tant qu’elles Ă©taient en solution normale. Ce n’est qu’aprĂšs avoir Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es sur une solution diluĂ©e qu’a eu lieu la rĂ©action. Il y a donc eu stockage lorsqu’elles Ă©taient en solution normale et rappel plus tard lorsqu’elles Ă©taient en solution diluĂ©e. Une information a pu ainsi ĂȘtre enregistrĂ©e sans provoquer de rĂ©action et utilisĂ©e 2 jours plus tard. En d’autres termes la fonction stockage et la fonction rappel sont dissociĂ©es[40].

L’incidence des rythmes biologiques

L’aptitude Ă  rappeler une information stockĂ©e dĂ©pend du moment de la journĂ©e oĂč a lieu le stimulus. Un stimulus effectuĂ© le matin provoque le rappel de l’information dĂ©jĂ  stockĂ©e. Mais si le stimulus a lieu Ă  midi l’information n’est pas rappelĂ©e. Le processus de mĂ©morisation est associĂ© au rythme de la plante. On a constatĂ© que des plantes cultivĂ©es en conditions artificielles conservent trĂšs longtemps une mĂ©moire du cycle journalier[41]. Les fleurs de tournesol se tournent vers le soleil, le suivant dans sa ronde journaliĂšre. Des chercheurs ont cultivĂ© des tournesols dans une chambre Ă  lumiĂšre artificielle. Tant que la lumiĂšre se dĂ©plaçait dans un cycle proche de 24 heures les plants suivaient ce mouvement. Quand ce cycle atteignait trente heures les plants Ă©taient incapables de se caler sur ce rythme. L’hĂ©liotropisme n’est pas le simple effet direct de la lumiĂšre sur la plante. Il vient d’un apprentissage liĂ© Ă  l’horloge interne[42].

Un rappel sélectif

Les plantes rĂ©agissent Ă  des contacts par des fermetures de folioles ou par une pression osmotique de certaines cellules qui se contractent et se relĂąchent Ă  la façon des cellules musculaires des animaux. Ces mouvements utilisent de grandes quantitĂ©s d’énergie. De trop nombreux contacts peuvent entraĂźner la mort de la plante par Ă©puisement. On a montrĂ© que des plantes peuvent mĂ©moriser le fait qu’elles ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© touchĂ©es une premiĂšre fois sans danger. Dans ce cas elles ne rĂ©agissent plus Ă  ce stimulus et ne mettent en place la rĂ©action explosive de dĂ©fense que si c’est nĂ©cessaire. Elles Ă©conomisent ainsi leur Ă©nergie[43].

L’apprentissage

Il y a accommodation sensorielle (parfois assimilĂ©e Ă  de l'apprentissage) lorsqu’une plante modifie sa façon de rĂ©agir Ă  de nouvelles perceptions du mĂȘme stimulus. L’équipe de Paul Sabatier (CNRS/UniversitĂ© Toulouse III) a dĂ©montrĂ© qu’un organisme unicellulaire, le Physarum polycephalum est capable d’accommodation. AprĂšs avoir Ă©tĂ© confrontĂ© plusieurs fois Ă  un obstacle imprĂ©gnĂ© de cafĂ©ine il a « appris Â» Ă  ne plus le craindre[44]. Chez de jeunes arabettes un choc de froid induit une augmentation du calcium dans les cellules. Si les chocs de froid sont rĂ©pĂ©tĂ©s cette augmentation est attĂ©nuĂ©e. De mĂȘme si l’on fait passer les algues bleues d’un milieu nutritif pauvre en phosphate Ă  des milieux oĂč l’on augmente graduellement la concentration les Ă©changes entre la cellule et le milieu extĂ©rieur diminuent progressivement d’intensitĂ©. Les avantages d’une « mĂ©moire d’apprentissage Â» sont Ă©vidents. La mĂ©moire de type apprentissage conserve la rapiditĂ© de la rĂ©action tout en permettant de moduler l’intensitĂ© de la rĂ©ponse selon les stimulus perçus[45].

Des organismes vivants sensibles

Les plantes ont des comportements qui tĂ©moignent d’une certaine sensibilitĂ©. Leurs capteurs perçoivent la gravitĂ© terrestre, les contacts, la lumiĂšre, la tempĂ©rature, les odeurs, les sons[46] (les racines de jeunes plants de maĂŻs poussant dans de l’eau se tournent vers la source sonore, mais elles Ă©mettent Ă©galement des cliquetis dans des gammes de frĂ©quence qui ne recouvrent que trĂšs partiellement ce que perçoit l'oreille humaine[47]) et rĂ©agissent en consĂ©quence. Les plantes induisent les rĂ©ponses physiologiques appropriĂ©es qui leur permettent de survivre. Elles communiquent entre elles ou avec des insectes. Elles ont des rĂ©actions de dĂ©fense. Elles ont la notion du soi et du non-soi, perçoivent leur environnement, ont une mĂ©moire, ce qui est qualifiĂ© pour les animaux, en Ă©thologie, d’ « intelligence plurielle »[48].

Ne pouvant se dĂ©placer les plantes possĂšdent une grande richesse et variabilitĂ© gĂ©nĂ©tique pour rĂ©pondre aux variations de l’environnement et aux agressions. Elles disposent d’un grand nombre de gĂšnes. Le riz compte plus de 40 000 gĂšnes alors que l’ĂȘtre humain n’en a environ que 25 000[49]. Cette richesse gĂ©nĂ©tique accouplĂ©e Ă  une extraordinaire aptitude Ă  synthĂ©tiser des molĂ©cules complexes[50] permet aux plantes d’adapter leur mĂ©tabolisme et leur dĂ©veloppement aux conditions locales. Elles gĂ©nĂšrent une rĂ©ponse optimisĂ©e Ă  l’ensemble des stimulations, stress et agressions auxquels elles sont soumises[51] - [52].

Un systÚme nerveux ? une neurobiologie végétale ?

DÚs 1873, le physiologiste anglais John Scott Burdon-Sanderson détecte des signaux électriques chez la Dionée attrape-mouche[53].

En 1902, le botaniste indien Jagadish Chandra Bose confirme l’existence de ces signaux en Ă©tudiant les feuilles de sensitive[54]. Bose suppose que ces signaux se propagent dans le phloĂšme, oĂč circule la sĂšve, et fait l'analogie avec l'influx nerveux animal. Il va mĂȘme jusqu'Ă  parler pour le phloĂšme de « nerf de la plante » et de vĂ©gĂ©taux qui souffrent, qui Ă©prouvent des Ă©motions[55]. Il est l'un des pĂšres de la neurobiologie vĂ©gĂ©tale[56].

Dans les années 1960, le psychologue américain Cleve Backster s'inspirant des travaux de Bose, installe un polygraphe et des capteurs de micro-courants électriques sur des plantes pour étudier leurs réaction au danger. Backster prétend détecter une « perception primaire » témoignant d'une sensibilité des plantes aux intentions humaines ou à la souffrance[57]. La communauté scientifique a démontré l'imposture de ces travaux qui ne suivent pas la méthode scientifique et manquent de reproductibilité[58] - [59].

Hors de ces interprĂ©tations anthropomorphisantes, depuis les annĂ©es 1990 des expĂ©riences dĂ©montrent un nombre surprenant de manifestations communes aux mĂ©moires animales et vĂ©gĂ©tales, que ce soit pour la mĂ©moire « stockage/rappel » ou pour la mĂ©moire de type « apprentissage ». Pour Michel Thellier il s’agit-lĂ  de convergences fonctionnelles plutĂŽt que de vĂ©ritables similitudes car les mĂ©canismes rĂ©gissant ces propriĂ©tĂ©s sont trĂšs diffĂ©rents. Chez les plantes la propagation d’ondes Ă©lectriques se fait au niveau du tissu qui assure la conduction de la sĂšve. Les stimuli se propagent dans la plante sous la forme d'une impulsion Ă©lectrique, le potentiel d'action analogue Ă  l'influx nerveux des animaux, mais beaucoup plus lente, de l'ordre de 1 cm/s[60]. Les cellules de ce tissu sont en outre bien moins spĂ©cialisĂ©es que ne le sont les neurones des animaux, et les ions impliquĂ©s diffĂšrent. La plantes consolide une mĂ©moire Ă  long terme dans des cellules apparemment banales, non comparables aux structures cĂ©rĂ©brales spĂ©cialisĂ©es des animaux supĂ©rieurs. Les plantes ont une mĂ©moire, mais de nature diffĂ©rente de celle des humains[61].

Le botaniste Italien Stefano Mancuso utilise cependant (pour la premiĂšre fois en 2005) l’expression neurobiologie, et il fonde avec Frantisek Baluska, de l’universitĂ© de Bonn, le Laboratoire international de neurobiologie vĂ©gĂ©tale Ă  Sesto Fiorentino, prĂšs de Florence. Baluska souligne que la plupart des activitĂ©s neuronales dans le cerveau humain existent chez les plantes avec des fonctionnements trĂšs similaires ; les vĂ©gĂ©taux auraient une sorte de cerveau diffus, alors que les animaux le concentrent en un seul organe. Directeur de recherche Ă  l’INRA, Bruno Moulia relativise. Chez les vĂ©gĂ©taux les mĂȘmes tissus assurent de nombreuses fonctions. Mais la question de la jonction Ă©lectrique et de la transmission du signal n’est pas encore rĂ©solue[49].

Notes et références

  1. François Couplan, Les plantes. 70 clés pour comprendre, éditions QuÊ, (lire en ligne), p. 145.
  2. Francis Hallé, Atlas de botanique poétique, Arthaud, , p. 87.
  3. Suty, 2014, p. 6 et 7
  4. Suty, 2015b, p. 8
  5. Suty, 2010, p. 150 et 151
  6. Suty, 2010, p. 150 Ă  152
  7. L'emploi d'expressions anthropomorphisantes peut ĂȘtre utile pour le botaniste Lucien Baillaud qui Ă©crit : « Ne mĂ©prisons pas l'anthropomorphisme s'il nous aide Ă  nous exprimer » cf. Lucien Baillaud, « La vĂ©gĂ©talitĂ©: un rĂ©seau de dĂ©terminismes reliant structure, biologie et milieu de vie dans le deuxiĂšme royaume de la nature », Acta Botanica Gallica, vol. 154, no 2,‎ , p. 153-201.
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  11. Jacques Tassin, op. cit., p. 103
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  54. En piquant une feuille de sensitive, il observe avec un galvanomÚtre que celle-ci réagit par un courant électrique en repliant ses folioles.
  55. Jacques Tassin, À quoi pensent les plantes ?, Odile Jacob, , p. 2
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Bibliographie

Conférences

Articles connexes

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