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Semion Bogdanov

Semion Ilitch Bogdanov (russe : Семён Ильич Богданов), né en 1894 et mort en 1960, est un commandant des troupes blindées de l'Armée rouge puis de l'Armée soviétique.

Semion Bogdanov
Biographie
Naissance
Décès
(à 65 ans)
Moscou
Sépulture
Nationalité
Allégeance
Formation
Vystrel course (en)
Activités
Période d'activité
à partir de
Autres informations
Parti politique
Arme
Grades militaires
Colonel (à partir de )
Major-général (d) (à partir de )
Lieutenant-général (d) (à partir de )
Colonel-général (d) (à partir de )
Maréchal de branche armée (en) (à partir de )
Conflits
Distinctions

Il est principalement connu pour avoir été de à le commandant de la 2e armée blindée, qui prend le nom de 2e armée blindée de la Garde en . Pour son action à la tête de son armée notamment pendant l'opération Ouman-Botoshansk, l'offensive Vistule-Oder, la conquête de la Poméranie orientale et la bataille de Berlin, il est fait maréchal des troupes blindées et reçoit deux fois le titre de héros de l'Union soviétique.

Biographie

Semion Ilitch Bogdanov est né le (selon le calendrier grégorien, correspondant au selon le calendrier julien)[1] à Saint-Pétersbourg ; il est le fils d'un ouvrier de l'usine Poutilov originaire des environs de Pskov. L'éducation de Semion se limite à l'école primaire, complétée par des cours du soir. Dès 1906, il est apprenti à la fonderie Borovsky, puis dans l'usine où travaille son père à partir de 1908. En 1914, il intègre le chantier naval de Revel.

Début de carrière

Volontaire à partir de janvier 1915 dans l'Armée impériale russe comme soldat, il devient membre du bataillon aéronautique de réserve du front Nord. En , il est diplômé de l'école des sous-officiers et termine le conflit avec le grade d'adjudant dans un régiment de réserve. Démobilisé, il rejoint en l'Armée rouge des ouvriers et paysans en pleine guerre civile russe : il commande successivement un peloton d'infanterie, puis une compagnie et enfin un bataillon, participant notamment à la guerre soviéto-polonaise de 1919 à 1921, pendant laquelle il est blessé. En 1921, il est envoyé à l'école d'infanterie des « élèves commandants » (équivalent au grade d'aspirant), puis participe à la lutte contre les frères Antonov, qui sont à la tête du soulèvement paysans de Tambov[2] (l'« armée bleue », d'inspiration socialiste-révolutionnaire).

En 1923, il sort diplômé de l'école militaire supérieure de Moscou et prend le commandement d'un bataillon. En 1930, il bénéficie d'une formation d'amélioration en tactique d'infanterie. De à , il est commandant du 134e régiment de fusiliers[3] au sein du tout nouveau 45e corps mécanisé (mis sur pied en à partir de la 45e division de fusiliers). En 1936, il est diplômé de l'Académie militaire de mécanisation et de motorisation (école portant le nom de Joseph Staline). En , il est commandant (Комбриг : Kombrig) de la 9e brigade mécanisée. Mais le , vers la fin des Grandes Purges (la Iejovchtchina) marquées par de très nombreuses dénonciations, arrestations et exécutions des cadres de l'Armée, Bogdanov est arrêté par le NKVD, interrogé et inculpé de crimes contre-révolutionnaires ; sa famille est forcée de le dénoncer comme un « ennemi du peuple »[2] ; il n'est libéré qu'en par une amnistie.

De mars à , il est le commandant de l'infanterie de la 29e division mécanisée. Le , lors du rétablissement des grades, il reçoit celui de colonel. De à , il exerce la fonction de chef de la 31e brigade de tanks légers. Le , il est nommé commandant de la 30e division blindée.

Grande Guerre patriotique

La 30e division blindée commandée par Bogdanov fait partie en du 14e corps mécanisé de la 4e armée, dans le district militaire de l'Ouest. Il est caserné à Proujany, en Biélorussie. Le au petit matin, l'attaque allemande surprend les forces soviétiques ; l'essentiel des unités du front de l'Ouest se font broyer en quelques semaines, notamment les troupes mécanisées qui sont engagées en contre-attaques. À la mi-juillet, la division Bogdanov a perdu tous ses chars et la majeure partie de son personnel, mais son chef arrive à s'échapper de la poche de Minsk. Nommé commandant adjoint de la 5e armée du front du Sud-Ouest, une grande unité qui est à son tour détruite dans la poche de Kiev en août-, d'où Bogdanov à la chance de sortir. Jusqu'en , il commande la zone fortifiée de Mojaïsk, participant ainsi à la bataille de Moscou. De mars à , il commande les blindés de la 10e armée[3].

Le , il est nommé commandant du 12e corps blindé, puis le il obtient le grade de major-général. Son unité participe en à la contre-attaque de Kozelsk. Démis de ses fonctions sous l'accusation de lâcheté, il est renvoyé au front dès le comme chef du 6e corps mécanisé au sein de la 2e armée de la Garde du front de Stalingrad, se battant autour de Kotelnikovo. En récompense, l'unité de Bogdanov devient le le 5e corps mécanisé de la Garde. C'est seulement à la fin de 1942 que Bogdanov devient membre du Parti communiste.

Le , on confie à Bogdanov le 9e corps blindé (de la 13e armée du front central). Le , il passe au grade de lieutenant-colonel[3]. En , son unité est engagée dans la partie sud de la bataille de Koursk (notamment l'opération Koutouzov), y subissant de lourdes pertes.

Le , il obtient le commandement de la 2e armée blindée. Il commande cette grande unité pendant les opérations de Tchernihiv-Pripyat, de Korsun-Shevchenkovsky, d'Ouman–Botoșani (Umansky-Botoshansky, dans le cadre de l'offensive Dniepr-Carpates), de Lublin-Brest (opération Bagration), de Vistule-Oder, de Poméranie orientale et de Berlin. Bogdanov reçoit le titre de héros de l'Union soviétique le , devient colonel-général le , est blessé à l'épaule près de Lublin le (cinq mois d'hospitalisation, remplacé par son chef d'état-major le major-général Radzievski), son unité devient le la 2e armée blindée de la Garde et il reçoit une seconde étoile d'or le .

Selon l'historien Jean Lopez, Bogdanov est « d'une résistance physique exceptionnelle, il est constamment avec ses éléments de pointe depuis l'été 1941, expliquant en détail ses ordres à ses chefs de brigade qui l'apprécient pour son égalité d'humeur et sa politesse[4]. »

Guerre froide

Le , Bogdanov devient maréchal des troupes blindées[3]. En juillet, son armée est renommée 2e armée mécanisée de la Garde ; de 1945 à 1947, en plus du commandement de cette armée, il est à la tête de l'Administration militaire soviétique dans le Brandebourg occupé. En , il prend le poste de commandant des forces mécanisées du groupe des troupes d'occupation soviétiques en Allemagne. En , il est nommé commandant de toutes les troupes blindées et mécanisées de l'Armée soviétique.

En , après la mort de Joseph Staline, il est envoyé commander la 7e armée mécanisée dans le district militaire de Biélorussie. Puis en il devient le commandant de l'Académie militaire des forces blindées. Il quitte le service actif pour des raisons de santé en . Il est mort le à Moscou d'un accident vasculaire cérébral. Ses restes sont enterrés au cimetière de Novodevitchi.

Notes et références

  1. La Russie passe du calendrier julien au grégorien le . Par convention, les dates du XIXe siècle furent converties en y rajoutant douze jours ; pour celles du XXe siècle, il faut rajouter treize jours.
  2. « Semyon Il’ich BOGDANOV », sur https://prabook.com/.
  3. « Bogdanov, Semen Iliich », sur http://www.generals.dk/.
  4. Jean Lopez, Berlin : Les offensives géantes de l'Armée Rouge, Vistule-Oder-Elbe (12 janvier-9 mai 1945), Paris, Economica, coll. « Campagnes & stratégies » (no 80), , 644 p. (ISBN 978-2-7178-5783-2), p. 104.

Liens externes

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Harold Shukman (dir.), Stalin's Generals, New York, Grove Press, , 394 p. (ISBN 978-0-802-11487-7, LCCN 93011690).
  • (en) Colonel Richard Nolan Armstrong, Red Army Tank Commanders : the armored guards, Atglen, Schiffer Publishing, , 475 p. (ISBN 978-0-887-40581-5, LCCN 93087474).

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