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Savoureuse

La Savoureuse est une rivière, principal cours d'eau de la ville de Belfort et du département du Territoire de Belfort en région Bourgogne-Franche-Comté. Affluent de l'Allan, elle est un sous-affluent du Rhône par le Doubs et la Saône.

Savoureuse
Illustration
Valdoie : la Savoureuse, le pont et l'Ă©glise.
Carte.
Cours de la Savoureuse (carte interactive du bassin du Doubs)
Caractéristiques
Longueur 41,2 km [1]
Bassin 235 km2 [2]
Bassin collecteur RhĂ´ne
DĂ©bit moyen 6,04 m3/s (Vieux-Charmont) [2]
RĂ©gime pluvial
Cours
Source Ballon d'Alsace (1 250 m)
· Localisation Lepuix
· Altitude 1 190 m
· CoordonnĂ©es 47° 49′ 13″ N, 6° 50′ 20″ E
Confluence l'Allan
· Localisation Étupes
· Altitude 324 m
· CoordonnĂ©es 47° 30′ 39″ N, 6° 50′ 56″ E
GĂ©ographie
Pays traversés Drapeau de la France France
DĂ©partements Territoire de Belfort, Doubs
Régions traversées Bourgogne-Franche-Comté

Sources : SANDRE, GĂ©oportail, Banque Hydro
Source de la Savoureuse, au sommet du ballon d'Alsace.

Une vallée d'origine glaciaire

La Savoureuse draine une vallée dont la partie la plus haute (territoire des communes de Lepuix et Giromagny), présente une forme d'auge, caractéristique d'une érosion glaciaire. Plusieurs dépôts morainiques, très visibles dans le paysage, barrent la vallée à Lepuix et deux anciens verrous glaciaires peuvent être observés, à Malvaux et à la limite entre les deux communes.

La Savoureuse au pont du Rummel, commune de Lepuix, Ballon d'Alsace, printemps 2015

Les importants dĂ©pĂ´ts sĂ©dimentaires qui occupent l'aval de cette zone ne peuvent pas trouver une explication dans l'activitĂ© actuelle d'un cours d'eau au dĂ©bit relativement faible (qui atteint très exceptionnellement environ 200 m3/s Ă  Belfort, pour une crue centennale). Seuls les dĂ©bits considĂ©rables donnĂ©s par la fonte d'un glacier peuvent en ĂŞtre la cause.

Lors du retrait glaciaire, la Savoureuse et son affluent la Rosemontoise confluaient à l'aval immédiat du débouché de leurs vallées respectives et le cours d'eau en résultant s'écoulait ensuite dans l'actuel lit majeur de la Rosemontoise. Plus tard, à l'occasion de l'érosion des dépôts morainiques qui se trouvaient à cette confluence, les deux cours d'eau se sont séparés, la Savoureuse se donnant un nouveau lit plus à l'Ouest, pour ne se rejoindre que beaucoup plus à l'aval, dans ce qui est aujourd'hui la commune de Valdoie. Il en résulte que l'étendue de sédiments récents occupant le lit majeur de la Savoureuse, de formation plus tardive, est beaucoup moins vaste que celle de la Rosemontoise qui a pourtant un débit moins important.

GĂ©ographie

De 41,2 km de longueur[1], la Savoureuse prend sa source dans la commune de Lepuix, 60 m sous le sommet du Ballon d'Alsace qui culmine Ă  1 250 mètres d'altitude, et est un torrent de montagne sur les premiers kilomètres de son cours. Au pied du Ballon, elle devient une petite rivière de piĂ©mont et reçoit les apports de nombreux petits affluents montagnards. Elle draine ensuite la plaine situĂ©e entre le massif du Ballon et l'agglomĂ©ration de Belfort qui s'est Ă©tablie sur ses rives et occupe largement une importante partie de son lit majeur, aujourd'hui remblayĂ©. La rivière quitte le Territoire de Belfort pour entrer dans le dĂ©partement du Doubs oĂą elle se jette dans l'Allan, affluent du Doubs, près de Sochaux.

L'Allan est un bref cours d'eau né de la confluence entre deux rivières du Territoire de Belfort, l'Allaine (cours d'eau en réalité franco-suisse) et la Bourbeuse.

Son bassin versant, Ă  la confluence avec l'Allan, a une superficie de 235 km2, il couvre toute la partie ouest du dĂ©partement (qui fait 609 km2). Le bassin versant de la partie supĂ©rieure, en amont de Giromagny est de 30,5 km2 mais il reçoit des prĂ©cipitations bien plus importantes, sous forme de neige Ă  la saison froide.

Communes traversées

Dans les deux départements du Doubs et du Territoire de Belfort, la Savoureuse traverse quinze communes[1], soit de l'amont vers l'aval :

Profil en long

La pente de la Savoureuse entre sa source au Ballon d'Alsace et l'Allan

La source de la Savoureuse est situĂ©e Ă  1 190 m d'altitude Ă  une centaine de mètres de distance de l'hĂ´tel du Sommet, au Ballon d'Alsace. Dans les premiers kilomètres sa pente est de l'ordre de 200 m/km. C'est un torrent qui saute sur les rochers, et prĂ©sente notamment une cascade au lieu-dit le Rummel. Dans cette partie montagnarde, la Savoureuse a subi la crĂ©ation d'un petit barrage construit en travers de son cours et qui forme l'Ă©tang du Petit-Haut, Ă  920 m d'altitude. ArrivĂ©e Ă  la Roche-du-Cerf, le verrou glaciaire de Malvaux, elle a perdu plus de 600 mètres d'altitude et sa pente n'est plus que de 28 m/km. Cette pente passera Ă  10 m/km entre Giromagny et Belfort puis Ă  m/km entre Belfort et l'entrĂ©e de Sochaux, au point de confluence avec l'Allan (altitude 329 m).

Il s'agit d'un cours d'eau fortement et anciennement aménagé, pour les besoins de l'agriculture et de l'industrie.

Principaux affluents

Dans son cours supérieur, entre sa source et Giromagny, la Savoureuse reçoit l'eau de nombreuses « gouttes » (ex : Goutte Thierry), ces torrents et ruisseaux qui dévalent les pentes fermant le cirque glaciaire où serpente la route du Ballon d'Alsace. Voici quelques-uns de ses principaux affluents :

Hydrologie

La Savoureuse a Ă©tĂ© observĂ©e aux trois stations U2345020 de Giromagny Ă  468 m d'altitude pour un bassin versant de 30,5 km2 avec un module de 1,47 m3/s (1974-2014)[3], U2345030 de Belfort Ă  357 m d'altitude pour un bassin versant de 141 km2 avec un module de 4,30 m3/s (1965-2014)[4], et U2345040 de Vieux-Charmont Ă  317 m d'altitude pour un bassin versant de 235 km2 avec un module de 6,04 m3/s (1986-2014)[2]

DĂ©bit

Le rĂ©gime de la Savoureuse est celui d'un torrent. Le dĂ©bit instantanĂ© peut varier de pratiquement zĂ©ro jusqu'Ă  209 m3/s lors de la crue du oĂą le niveau Ă  Belfort atteignit 2,36 m[4], provoquant des dĂ©gâts considĂ©rables : le pont du Magasin qui avait rĂ©sistĂ© Ă  la crue de fĂ©vrier 1970, a Ă©tĂ© disloquĂ©.

DĂ©bit de la Savoureuse Ă  Belfort, maxima et minima historiques et moyenne mensuelle
DĂ©bit de la Savoureuse Ă  Belfort, maxima et minima historiques et moyenne mensuelle

Ces variations sont liĂ©es Ă  la grande variabilitĂ© du rĂ©gime des prĂ©cipitations dans la rĂ©gion, et Ă  la faible capacitĂ© de rĂ©tention des sols. Bien que le massif du Ballon d'Alsace soit un des endroits parmi les plus arrosĂ©s de France avec 240 cm d'eau par an, il suffit de quelques jours de temps sec pour que le dĂ©bit des cours d'eau diminue sensiblement.

Il peut arriver par ailleurs qu'une montée des eaux se déclenche sans précipitations car, en hiver, il suffit d'un fort radoucissement pour faire fondre le manteau neigeux couvrant le massif de Vosges. Si le redoux s'accompagne de fortes pluies, une crue peut se produire en quelques heures suivie d'une décrue presque aussi rapide dès que les intempéries diminuent d'intensité.

Les étiages se produisent essentiellement en hiver (froid intense par temps sec), et en été (lors de périodes de temps sec prolongé, même si surviennent des orages).[note 1]

Une crue typique

Le graphe ci-contre montre les variations du débit de la Savoureuse à Belfort, début .

Une crue de la Savoureuse, début mars 2006
Une crue de la Savoureuse, début mars 2006
Le week-end des 4 et 5 mars 2006, la Franche-ComtĂ© en gĂ©nĂ©ral et le Territoire de Belfort en particulier ont connu des chutes de neige assez importantes (45 cm Ă  Belfort, et plus d'un mètre sur les sommets du sud des Vosges). Le mercredi et le jeudi suivants, un redoux important se produit (au moins 10 °C de plus) liĂ© au passage d'une perturbation pluvieuse d'intensitĂ© modĂ©rĂ©e. La pluie va faire fondre une grande partie du manteau neigeux prĂ©sent sur le bassin versant, provoquant une montĂ©e rapide des eaux.

Remarque : Le niveau de cette crue n'a rien d'exceptionnel puisque la période de retour d'une telle crue est estimée proche de cinq ans.

[réf. nécessaire]

État d'aménagement

La Savoureuse est un cours d'eau fortement et anciennement aménagé pour les besoins de l'agriculture et de l'industrie (c'est-à-dire : pour l'irrigation et la force motrice, besoins actuellement révolus).

Un état des lieux préoccupant

Dans le Territoire de Belfort, une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2005 par les services du Conseil gĂ©nĂ©ral montre qu'entre 1760 et la fin du XXe siècle, le lit mineur mesurĂ© entre Lepuix et Châtenois-les-Forges a perdu environ 9 % de sa longueur, soit environ 2,5 kilomètres. Cette diminution de la longueur du cours d'eau est due aux nombreuses rectifications (suppression des mĂ©andres et sinuositĂ©s) opĂ©rĂ©es surtout au XIXe siècle et au XXe. Au XIXe siècle, les nombreuses rectifications poursuivaient un double objectif : augmenter la vitesse d'Ă©coulement pour rĂ©duire la hauteur d'eau atteinte lors des crues, et donc attĂ©nuer le risque d'inondation ; et rĂ©duire les emprises du cours d'eau pour gagner des terres arables. Au XXe siècle, il s'agira plutĂ´t d'insĂ©rer de grands amĂ©nagements, en particulier l'autoroute A36 qui a Ă©tĂ© construite dans l'axe de la vallĂ©e de la Savoureuse au sud de Belfort. L'Ă©volution du cours d'eau depuis 1760 tĂ©moigne certes d'une artificialisation extrĂŞme du lit mineur et de l'urbanisation du lit majeur ; mais les plans d'Ă©poque montrent que dĂ©jĂ  au XVIIIe siècle, le cours d'eau avait subi de nombreuses interventions (biefs rectilignes, dĂ©rivations industrielles ou agricoles, dĂ©placement manifeste du lit mineur...). L'Ă©tude montre Ă©galement que plus de 80 % du lit majeur a Ă©tĂ© urbanisĂ© ou dĂ©connectĂ© du lit mineur par des remblaiements ou divers amĂ©nagements. La rivière est encore aujourd'hui pĂ©nalisĂ©e par cette forte densitĂ© d'amĂ©nagements qui contrarient sa mobilitĂ© naturelle, limitent le transport solide (sĂ©diments), et rĂ©duisent fortement la biodiversitĂ© dans la mesure oĂą la plupart des milieux naturels ont Ă©tĂ© supprimĂ©s ou simplifiĂ©s. Le cours d'eau prĂ©sente sur pratiquement toute sa longueur des enrochements latĂ©raux de toutes Ă©poques, une largeur standardisĂ©e, un fond plat, parfois colmatĂ©, des berges frĂ©quemment encaissĂ©es entre des remblais... L’Aulne glutineux a Ă©tĂ© fortement utilisĂ© pour fixer le lit mineur en zone rurale, et constitue ainsi l'essentiel des peuplements rivulaires, bien diffĂ©rents d'une ripisylve naturelle. Ă€ plusieurs endroits, des prĂ©lèvements importants de matĂ©riaux ont laissĂ© des traces encore très visibles (certaines gravières Ă©taient encore actives Ă  la fin du XXe siècle). De nombreux seuils et petits barrages jalonnent le lit mineur et certains d'entre eux sont infranchissables pour la plupart des espèces de poissons. L'invasion par la RenouĂ©e du Japon est massive, bien que peu surprenante dans des milieux aussi dĂ©gradĂ©s.

Quelques progrès, encore insuffisants

Si quelques interventions ont été réalisées par les collectivités sur des ouvrages particulièrement préoccupants (comme le seuil du centre-ville de Valdoie, rendu franchissable à la faune aquatique par le Conseil général), le fait que tout le cours d'eau relève du domaine privé (il est la propriété des riverains) et non du domaine public, ne facilite pas les interventions des collectivités, sur le plan juridique. En outre, un programme de restauration du cours d'eau serait sans doute coûteux en raison du nombre de mesures qu'il faudra adopter.

À partir des dernières années du XXe siècle, un premier progrès a été obtenu à la suite de l'adoption d'un plan de prévention du risque d'inondation par les communes, qui réglemente l'urbanisation en zone inondable. En outre les collectivités ont parachevé la collecte et le traitement des eaux usées dans la première décennie du XXIe siècle, améliorant ainsi la qualité de l'eau.

L'esquisse d'une véritable intervention publique

Un Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) est en préparation pour le bassin versant de l'Allan, dont la Savoureuse fait partie. Il devra traiter les grands problèmes de cette vallée, qui sont notamment l'alimentation en eau potable, le risque d'inondation, la biodiversité.

Étymologie

Le nom de Savoureuse pourrait provenir du mot patois savour (scie – vient du son que fait la scie lorsqu'elle est tirée alternativement par chaque scieur de long en faisant SA à l'aller et VOUR au retour) car cette rivière alimentait beaucoup de scieries mécaniques le long de son parcours. Il pourrait aussi avoir la même origine que les noms de la Seine et de la Saône, de Sequana, déesse celtique des eaux.

Tourisme

La Savoureuse longe le square du souvenir, Ă  Belfort
Sommet du Ballon d'Alsace.
Cascade du saut de la truite.

Ă€ voir :

  • le sommet du Ballon d'Alsace ;
  • la haute vallĂ©e de la Savoureuse, au-dessus de Lepuix ;
  • la cascade du Saut de la Truite et celle de Malvaux ;
  • les quais de la Savoureuse Ă  Belfort et la promenade François-Mitterrand.

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. L'étiage d'hiver n'apparait en aucune manière sur les courbes de la Banque Hydro

Références

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