Savigny-le-Vieux
Savigny-le-Vieux est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 413 habitants[Note 1] (les Savigniens).
Savigny-le-Vieux | |
Les ruines de l'abbaye. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie |
Maire Mandat |
Patrick Lepeltier 2020-2026 |
Code postal | 50640 |
Code commune | 50570 |
Démographie | |
Gentilé | Savigniens |
Population municipale |
413 hab. (2020 ) |
Densité | 24 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 31′ 15″ nord, 1° 02′ 53″ ouest |
Altitude | Min. 87 m Max. 220 m |
Superficie | 17,16 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Saint-Hilaire-du-Harcouët (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Hilaire-du-Harcouët |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est au sud-est de l'Avranchin, aux confins du Coglais et du Bas-Maine. Son bourg est à 6 km au nord de Landivy, à 8 km au sud de Saint-Hilaire-du-Harcouët et à 8,5 km au nord-est de Louvigné-du-Désert[1]. Elle est donc précisément au croisement de trois grandes régions historiques, La Normandie, La Bretagne et le Maine.
Il ne faut pas la confondre avec la commune de Savigny (Manche), située dans le centre du département.
Le point culminant (220 m) se situe en limite est, près de la chapelle oratoire de Notre-Dame-de-Pitié. Le point le plus bas (87 m) correspond à la sortie de l'Airon du territoire, au nord-ouest. La commune est bocagère.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Louvigne-du-Desert », sur la commune de Louvigné-du-Désert, mise en service en 1986[10] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[11] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,9 °C et la hauteur de précipitations de 918,8 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Granville – pointe du Roc », sur la commune de Granville, mise en service en 1973 et à 53 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[14] à 11,9 °C pour 1981-2010[15], puis à 12,4 °C pour 1991-2020[16].
Urbanisme
Typologie
Savigny-le-Vieux est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [17] - [18] - [19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Hilaire-du-Harcouët, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 8 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[20] - [21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (45,7 %), zones agricoles hétérogènes (44,9 %), terres arables (7,5 %), forêts (1,9 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Toponymie
Le toponyme est attesté sous les formes Saviniacum vers 1055[24], de Veteri Savigneio en 1229, Veteris Savigneii en 1251, le Veil Savigny 1398[25], Savigny en 1793, Vieux-Savigny en 1801, puis Savigny-le-Vieux[26].
Le toponyme est issu de l'anthroponyme latin Sabinius[24] ou Sabinus[27], suivi du suffixe -acum[28], d'origine gauloise (-acon) et indiquant un lieu ou une propriété.
Le qualificatif -le-Vieux distingue cette localité de l'autre Savigny (Manche), dans l'arrondissement de Coutances.
Histoire
Avant la Révolution
À la sortie du village de Savigny se trouvait une importante abbaye. Fondée en 1112-1113 par Raoul de Fougères et son épouse Amicia pour l'ermite Vital de Mortain, elle devint abbaye-mère de l'ordre de Savigny et fut chef-d'ordre de 74 monastères. En 1147, elle s'affilia (avec tout l'ordre savignien) à l'ordre de Cîteaux, dont elle était spirituellement proche. Détruite et pillée, elle fut utilisée comme carrière de pierre après la Révolution française, mais les restes de l’abbaye ont été sauvés de la disparition complète au milieu du XIXe siècle. Les vestiges ont été cristallisés, mis en valeur et une maquette présente l’abbaye savignienne comme elle existait, au temps de son apogée. Le site, à quelques kilomètres du bourg, se trouve dans un cadre préservé, de collines et de vallons typique de ce territoire aux franges de la Bretagne et du Maine.
Des spectacles historiques y sont parfois donnés.
Chemin de fer
Savigny-le-Vieux fut desservie par la ligne de chemin de fer à voie métrique de Landivy à Saint-Hilaire-du-Harcouët exploitée par les Chemins de fer de la Manche (CFM) puis par les Chemins de fer départementaux de la Mayenne (CFDM). Cette ligne fut ouverte en 1909, interrompue durant la Première Guerre mondiale et ferma avant la Seconde Guerre mondiale.
Le train desservait la gare de Savigny-le-Vieux ainsi que les haltes des Ruines de l'abbaye et du Breil situées sur le territoire de la commune[29].
Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 1942 et 1945, une trentaine d'enfants juifs sont cachés par des familles de la commune[30]. Une plaque rappelle cette page d'histoire[31]. Lors de la bataille de Normandie, les combats de la bataille de Mortain se déroulèrent au nord du village.
Héraldique
|
Les armes de la commune de Savigny-le-Vieux se blasonnent ainsi : Les léopards d'or sur champ de gueules rappellent les armes de la Normandie. |
---|
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[36].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[37]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[38].
En 2020, la commune comptait 413 habitants[Note 9], en diminution de 4,84 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Savigny-le-Vieux a compté jusqu'à 1 421 habitants en 1846.
Lieux et monuments
- Les ruines de l'abbaye de Savigny-le-Vieux font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [40].
- L'église dédiée à Notre Dame, en partie du XVe siècle, abrite une douzaine d'œuvres, dont les stalles et des statues, classées à titre d'objets aux monuments historiques[41]. On peut également y voir la représentation de sainte Barbe sur une fresque[42].
- Chapelle oratoire de Notre-Dame-de-Pitié.
Personnalités liées à la commune
- Saint Vital (XIIe siècle), fondateur de l'abbaye de Savigny.
- Savigny est le village d'origine de la famille de Christian Dior, célèbre couturier. Dans les registres paroissiaux de Savigny, on trouve un Jean Dior, né vers 1690. Les Dior sont des ruraux, laboureurs, cultivateurs. L'arrière-grand-père de Christian Dior, Louis Jean Dior, né en 1812 à Savigny-le-Vieux, est successivement serrurier, puis marchand, puis négociant, ce qui montre une élévation dans l'échelle sociale. Il fait le commerce de guano, engrais naturel importé du Pérou ou du Chili et d' autres engrais naturels. Il est élu maire de sa commune en 1865.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Louvigne-du-Desert - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Savigny-le-Vieux et Louvigné-du-Désert », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Louvigne-du-Desert - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Savigny-le-Vieux et Granville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Granville – pointe du Roc - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, A. et J. Picard, , p. 217.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), BNF 36174448), p. 245-246.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
- Un demi-siècle de petits trains en Mayenne, Pierre-Alain Menant, Éditions du Petit Pavé
- « « Le 16 juillet 1942, Annette vit l'enfer du Vel'd'Hiv'», Ouest-France », sur .ouest-france.fr, (consulté le ).
- « Savigny grave dans le marbre une page de son histoire »,dans le journal ouest-france, le 29 mai 2011 .
- « GASO, la banque du blason - Savigny-le-Vieux (Manche) » (consulté le ).
- « André Belliard élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Le maire André Belliard est décédé », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Patrick Lepeltier a été élu maire samedi », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2020 : « Municipales à Savigny-le-Vieux. Un dernier mandat pour Patrick Lepeltier », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Ancienne abbaye », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Base POP Palissy - Œuvres mobilières à Savigny-le-Vieux.
- Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 104.