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Sauron

Sauron est un personnage de fiction issu du légendaire (legendarium en anglais) de la Terre du Milieu, créé par l'écrivain britannique J. R. R. Tolkien.

Sauron
Personnage de fiction apparaissant dans
l’Ɠuvre de J. R. R. Tolkien.

« L’ƒil de Sauron », un des emblĂšmes des Orques du Mordor.
« L’ƒil de Sauron », un des emblĂšmes des Orques du Mordor.

Alias Mairon l’Admirable, Gorthaur, Annatar (« le Dispensateur »)[1], Artano, Aulendil, le NĂ©cromancien, ZigĂ»r, « l’ƒil qui voit tout », le Seigneur TĂ©nĂ©breux (Dark Lord), l'Ennemi, le Seigneur des loups-garous
Naissance Le vide d'avant la création d'Arda
Origine Valinor, dans le pays d'Aman, Ă  l'ouest de la Terre du Milieu
DĂ©cĂšs Mordor, lors de l'annĂ©e 3019 du T. Â.[2]
Sexe Masculin
EspĂšce Maia (Ainu)
Activité Seigneur des TénÚbres, agent du mal en Terre du Milieu, conquérant
Caractéristique
  • Grande intelligence, malice et volontĂ©
  • Sorcier et forgeron expert
  • Tacticien et stratĂšge expert
Arme favorite Anneau unique
Pouvoirs spéciaux
  • Pouvoirs occultes malfaisants
  • PrĂ©sence inspirant la peur
  • Pouvoirs mentaux, mĂ©tamorphose
Adresse Le Mordor ; anciennement Ă  Dol Guldur (prĂšs de la ForĂȘt Noire et face Ă  la ForĂȘt de LĂłrien) ; auparavant sur l'Ăźle de NĂșmenor et anciennement Ă  Utumno/Angband ou Ă  Tol in Gauroth
Affiliation Ancien serviteur d'Aulë, puis de Melkor/Morgoth ; maßtre des Nazgûls et des Orques
Entourage Le Roi-Sorcier d’Angmar, Morgoth/Melkor, les Spectres de l'anneau (RingWraiths), La Bouche de Sauron
Ennemi de Les Valar les Istari, les Elfes, les Ents, les Hommes de NĂșmenor, les Nains

Créé par J. R. R. Tolkien
Films Le Seigneur des anneaux (série de films)
Le Hobbit (série de films)
Romans Le Seigneur des anneaux
Le Silmarillion
Contes et Légendes inachevés
Bilbo le Hobbit
SĂ©ries Le Seigneur des anneaux : Les Anneaux de pouvoir

Maia corrompu par le Vala Morgoth, il est l'instigateur de la création des anneaux de pouvoir. Il donne son titre au plus célÚbre roman de l'auteur, Le Seigneur des anneaux, dans lequel il cherche à tout prix à retrouver l'Anneau unique, qui gouverne tous les autres anneaux, aidé de ses neuf terribles serviteurs, les Nazgûl.

Étymologie et autres noms

Tolkien dĂ©crit la signification du nom quenyarin Sauron dans les brouillons d’une lettre de 1967 : il est issu d'une forme plus ancienne, *Ξaurond-, qui dĂ©rive de l'adjectif Ξaurā, « dĂ©testable » (base √THAW). Dans la mĂȘme lettre, Tolkien nie tout lien entre le nom de Sauron et le grec σαύρα (saura), « lĂ©zard »[3].

On connaĂźt d'autres noms de Sauron. Il est appelĂ© Gorthaur le Cruel dans la Valaquenta, et se donne plusieurs noms quenyarins au Second Âge, lorsqu'il tĂąche de sĂ©duire les forgerons elfes d'Eregion : Annatar (« le Dispensateur »)[1], Artano (« Grand forgeron ») et Aulendil (« DĂ©vouĂ© Ă  AulĂ« »). En adĂ»naic, la langue des hommes de NĂșmenor, il est appelĂ© ZigĂ»r (« magicien »). Dans Le Hobbit, il n'apparaĂźt que sous le nom de NĂ©cromancien (the Necromancer).

Histoire

Au Premier Âge

Sauron est à l'origine un Maia au service d'Aulë, le Vala forgeron. Il est alors connu sous le nom de Mairon l'Admirable[4]. Corrompu par Morgoth (le Vala Melkor à l'origine), il devient son premier serviteur. Il est alors le gardien de la forteresse d'Angband. AprÚs la premiÚre chute de Morgoth, qui est capturé et envoyé en prison en Valinor, Sauron parvient à échapper à l'armée des Valar et demeure en Terre du Milieu, préparant Angband pour le retour de son maßtre et, selon un texte tardif (divergeant de la version publiée dans le Silmarillion), crée les premiers Orques à partir d'Hommes capturés[5] (dans le texte du Silmarillion, Melkor les crée à partir d'Elfes dénaturés).

Au Premier Âge, Sauron dispose encore de tous ses pouvoirs de Maia : il peut changer de forme Ă  volontĂ© et a un grand pouvoir sur l'esprit des autres. Il est dĂ©peint comme un personnage trĂšs beau et trĂšs sĂ©duisant, ce qui lui permet de tromper plus facilement les Elfes et les Hommes.

Il rejoint son maĂźtre Ă  Angband quand celui-ci revient de Valinor avec les Silmarils volĂ©s Ă  FĂ«anor. AprĂšs la bataille de Dagor Bragollach qui voit la dĂ©route du siĂšge d'Angband par les Noldor, Sauron s'empare de la forteresse de Minas Tirith (Ă  ne pas confondre avec Minas Tirith, anciennement Minas Anor, la deuxiĂšme capitale du Gondor au TroisiĂšme Âge), qui commande la haute vallĂ©e du Sirion. L'Ăźle de Tol Sirion, sur laquelle se dresse Minas Tirith, est renommĂ©e Tol-in-Gauroth, « l'Ăźle des Loups-Garous ».

Quelques annĂ©es plus tard, Sauron anĂ©antit les derniers rĂ©sistants humains du Dorthonion grĂące Ă  la trahison de Gorlim. Seul Beren, fils de Barahir, en rĂ©chappe mais Sauron parvient Ă  le capturer quelques annĂ©es plus tard alors qu'il est en route vers Angband avec quelques compagnons, dont le roi elfe Finrod Felagund. Sauron vainc Finrod dans un duel magique puis tue tous les autres un par un. Beren est sauvĂ© in extremis par l'intervention de LĂșthien et du chien Huan. Le grand chien de chasse originaire de Valinor triomphe de Sauron, qui a pris la forme d'un loup-garou, et le force Ă  s'enfuir.

Au Deuxiùme Âge

AprĂšs la dĂ©faite finale de Morgoth lors de la guerre de la Grande ColĂšre, Sauron fait acte de contrition devant EönwĂ«, le Maia qui commandait l’armĂ©e des Valar venus assaillir Angband. Le repentir de Sauron semble sincĂšre et il est prĂȘt Ă  faire pĂ©nitence de ses actes passĂ©s. EönwĂ«, obĂ©issant aux ordres de ManwĂ« (qui voulait juger Sauron pour ses crimes), ordonne Ă  Sauron de se rendre en Valinor pour y recevoir la sentence des Valar. Mais, craignant leur colĂšre, celui-ci prĂ©fĂšre s'enfuir et retombe peu de temps aprĂšs sous l'emprise du mal.

Sauron s’installe ensuite au Mordor, un pays cernĂ© de montagnes qu’il transforme en une terre d’effroi et de tĂ©nĂšbres, et entame la construction de Barad-dĂ»r, sa sombre et puissante forteresse. Prenant une belle apparence, il sĂ©duit les Elfes d’Eregion sous le nom d’Annatar (en quenya, « le Dispensateur »). Sous sa direction et ses conseils, les Elfes d'Eregion deviennent de remarquables forgerons et crĂ©ent les Anneaux de Pouvoir, Sauron espĂ©rant avec ceux-ci dominer les Elfes, les Hommes et les Nains. Il forge en secret l’Anneau unique pour lui-mĂȘme, en y infusant une grande partie de son pouvoir, ce qui lui permettra de dominer les autres anneaux de Pouvoir. Cependant, il ne prend pas part Ă  la crĂ©ation des trois anneaux des Elfes, Narya, Nenya et Vilya, ce qui le pousse Ă  les dĂ©sirer plus que tout autres, car ils sont les plus puissants, hormis l’Unique. Vers la mĂȘme pĂ©riode (vers 1600 S. Â., « l’annĂ©e terrible ») s’achĂšve la construction de Barad-dĂ»r. Lorsque Sauron passe l’Unique Ă  son doigt, l'Elfe Celebrimbor en est alertĂ© et dĂ©couvre sa trahison. Les elfes portant les Trois anneaux elfiques prennent peur et les cachent. Sauron, dĂ©sirant s'en emparer, dĂ©clenche une guerre contre les elfes, qui aboutit 90 ans plus tard Ă  la destruction de l’Eregion. Il rĂ©cupĂšre la majeure partie des Anneaux les plus puissants, avant d'en distribuer sept aux Nains et neuf aux Hommes (les hommes porteurs des anneaux deviendront les NazgĂ»l, les plus fidĂšles et terribles serviteurs de Sauron). Toutefois, il ne peut dĂ©couvrir la cachette des Trois. Peu aprĂšs la chute de l’Eregion, Sauron est mis en dĂ©route par l'armĂ©e de Gil-galad, le Haut-Roi des Noldor, aidĂ© par une armada des Hommes venus de NĂșmenor.

Royaume de NĂșmenor dont Sauron provoqua la chute.

Sauron se rĂ©vĂšle alors ouvertement, rassemblant autour de lui les Orques et les autres crĂ©atures de Morgoth. AprĂšs avoir pris le titre de Roi des Hommes, il subit la colĂšre des NĂșmenorĂ©ens : Ar-PharazĂŽn, le puissant roi de NĂșmenor, mis au dĂ©fi par les prĂ©tentions de Sauron, dĂ©barque en Terre du Milieu Ă  la tĂȘte d’une grande armĂ©e pour le soumettre. Avec malice, Sauron se prĂ©sente seul et dĂ©sarmĂ© devant le roi et semble capituler face Ă  sa puissance. CapturĂ© et emmenĂ© Ă  NĂșmenor, Sauron s’insinue dans les bonnes grĂąces du roi et profite de son orgueil et de son dĂ©sir d’immortalitĂ© pour le persuader de lancer un assaut contre Valinor, lui faisant croire qu'il est de taille. Sauron pense ainsi se dĂ©barrasser de la prĂ©sence de NĂșmenor en Terre du Milieu, car il sait bien qu’une attaque contre les Valar est pure folie ; de plus, il espĂšre qu’un tel acte d’ingratitude contre eux dĂ©tournera les Valar du devenir de la Terre du Milieu, et qu’ainsi il pourra asseoir sa domination sans interfĂ©rence extĂ©rieure.

Lorsque l’armada d’Ar-PharazĂŽn dĂ©barque sur les plages de Valinor, IlĂșvatar, pĂšre des dieux, intervient Ă  la demande de ManwĂ« et provoque un cataclysme qui engloutit l’üle de NĂșmenor au fond de l’ocĂ©an, et sĂ©pare Ă  tout jamais Valinor de la Terre des mortels. Le corps matĂ©riel de Sauron est dĂ©truit lors de la submersion de l'Ăźle, mais son esprit retourne aprĂšs un certain laps de temps en Mordor, dĂ©sormais incapable de revĂȘtir une belle apparence pour sĂ©duire les Hommes et les Elfes.

AprĂšs avoir rĂ©uni ses forces, Sauron attaque le royaume du Gondor, fondĂ© par les exilĂ©s NĂșmenĂłrĂ©ens, mais il est finalement dĂ©fait Ă  la bataille de Dagorlad par les armĂ©es de la DerniĂšre Alliance des Elfes et des Hommes. S’ensuit le siĂšge de Barad-dĂ»r, qui dure sept ans et qui se termine lors d’une sortie en masse des forces tĂ©nĂ©breuses, menĂ©es par Sauron lui-mĂȘme. Ensemble, Gil-galad et Elendil parviennent Ă  l’acculer mais meurent dans l’action, et c’est Isildur, le fils d’Elendil, qui l’anĂ©antit en lui coupant le doigt qui portait l’Anneau unique.

Au Troisiùme Âge

Sauron, qui avait mis dans l'Anneau unique une grande partie de ses pouvoirs de Maia, les perd lorsque Isildur s'empare de l'anneau. TrĂšs affaibli et incapable de retrouver une apparence physique, il se rĂ©fugie dans l’Est de la Terre du Milieu. Il rĂ©apparaĂźt incognito vers 1000 T. Â. Ă  Dol Guldur, au sud de la ForĂȘt Noire. Alors connu sous le nom de « NĂ©cromancien », ce n’est que plus d’un millĂ©naire plus tard que Gandalf dĂ©couvre qu’il ne s’agit pas, comme on le croyait, d’un simple NazgĂ»l.

Entre-temps, Sauron s'emploie Ă  harceler les royaumes libres des Hommes et envoie dans le nord le chef des NazgĂ»l, le Roi-Sorcier d'Angmar, anĂ©antir les royaumes des DĂșnedain du Nord, tĂąche qu’il mĂšne Ă  bien en dĂ©truisant l'Arthedain en 1974 T. Â. Sauron envoie ensuite ses NazgĂ»l au sud pour s'emparer de Minas Ithil, ce qui lui permet d’entrer en possession d'un palantĂ­r. Lorsque le Conseil Blanc attaque Dol Guldur, sur l'avis de Gandalf et avec l'accord de Saruman, Sauron quitte son refuge dans une retraite prĂ©parĂ©e depuis longtemps et retourne en Mordor, qu'il fortifie. Il en profite pour rebĂątir sa forteresse de Barad-dĂ»r (en 2953) et se rĂ©vĂšle ouvertement.

Durant la fin du TroisiĂšme Âge, toutes les actions de Sauron tendent vers un seul but : rĂ©cupĂ©rer l’Anneau unique, qui lui permettrait de recouvrer l’intĂ©gralitĂ© de ses pouvoirs. Peu de temps aprĂšs la dĂ©couverte de l’Unique par Bilbon Sacquet, Sauron en est informĂ© de la bouche de Gollum, capturĂ© et torturĂ© en Mordor. Il lance alors ses NazgĂ»l Ă  la recherche du nouveau porteur de l’Anneau, Frodon Sacquet tandis que celui-ci entame son long pĂ©riple avec la CommunautĂ© de l'Anneau pour dĂ©truire l’objet malĂ©fique.

Sauron, aprĂšs avoir reconstituĂ© ses armĂ©es et redoutant d'ĂȘtre attaquĂ©, prĂ©cipite la guerre contre les peuples libres de la Terre du Milieu, en assaillant avec ses troupes le Gondor et en ordonnant Ă  Saruman, devenu son alliĂ©, d’envahir simultanĂ©ment le Rohan. Il est prĂšs de rĂ©ussir, mais est finalement mis en Ă©chec par les actions de Gandalf et d'Aragorn, ce dernier se proclamant alors ouvertement comme l’hĂ©ritier d’Isildur, chef des DĂșnedain et prĂ©tendant au trĂŽne d’Arnor et de Gondor. Sauron, dĂ©sireux d’écraser ses ennemis au plus tĂŽt, envoie avec empressement une immense armĂ©e forte de 20 000 orques[6] Ă©paulĂ©e de ses alliĂ©s Haradrim pour assiĂ©ger et prendre Minas Tirith. AprĂšs un dĂ©but de siĂšge victorieux, il est mis en Ă©chec par les forces combinĂ©es du roi ThĂ©oden, venues du Rohan et celles d'Aragorn, arrivant du sud Ă  la tĂȘte des soldats du Lebennin, et essuie une dĂ©faite cinglante lors de la bataille des Champs du Pelennor, qui voit la victoire inespĂ©rĂ©e des peuples de l'Ouest et la mort du Capitaine de Sauron, le chef des NazgĂ»l. Cependant, Sauron dispose encore en Mordor de grandes forces en rĂ©serve, bien supĂ©rieures en nombre Ă  celles des peuples libres. Sa victoire finale ne semble ĂȘtre qu’une question de temps, d’autant plus que s’il parvenait Ă  entrer en possession de l’Anneau Unique, rien ne pourrait plus lui rĂ©sister.

Aragorn dĂ©cide alors de crĂ©er une diversion pour permettre Ă  Frodon d'atteindre plus facilement le mont Orodruin et dĂ©truire l’Anneau. Sauron, qui voit arriver la maigre armĂ©e que les peuples de l’Ouest ont rĂ©unie contre lui (environ sept mille hommes), en conclut qu’Aragorn possĂšde l’Anneau et se croit invincible pour ainsi venir le dĂ©fier Ă  l’entrĂ©e de son royaume. Le Seigneur TĂ©nĂ©breux mobilise alors toutes ses forces, dans le seul but d’anĂ©antir ses ennemis. L’affrontement a lieu au nord du Mordor, Ă  la Porte Noire. Pendant ce temps, Frodon rĂ©ussit Ă  traverser au sud un Mordor quasiment dĂ©sert, profitant du fait que les troupes de Sauron convergent toutes vers le nord et, avec l’aide involontaire de Gollum, accomplit finalement sa quĂȘte : il dĂ©truit l’Unique dans la fournaise de la Montagne du Destin, au moment mĂȘme oĂč l’armĂ©e des Capitaines de l’Ouest est sur le point d’ĂȘtre submergĂ©e par l'armĂ©e de Mordor. La destruction de l’Anneau a des consĂ©quences immĂ©diates sur Sauron, qui Ă©tait liĂ© Ă  l'anneau intrinsĂšquement. Son corps matĂ©riel est dĂ©finitivement dĂ©truit, ainsi que Barad-dĂ»r, qui s'Ă©croule lorsque l'Anneau unique disparaĂźt.

Les NazgĂ»l pĂ©rissent dans les flammes et les armĂ©es du Mordor, privĂ©es de leurs chefs pour les guider, se dispersent dans la confusion. L'esprit de Sauron « survit », mais il perd tous ses pouvoirs et en est rĂ©duit Ă  hanter le Monde sous la forme d’un esprit faible et invisible, incapable de faire quoi que ce soit, sinon de ruminer sa dĂ©faite en attendant la fin du monde, oĂč son maĂźtre Morgoth reviendra.

Concept et création

Le personnage de Sauron a subi de nombreux changements depuis les premiĂšres versions du lĂ©gendaire. L'un des premiers personnages prĂ©curseurs de Sauron est un chat gĂ©ant et monstrueux, le Prince des Chats. AppelĂ© Tevildo, Tifil et Tiberth parmi d'autres noms, ce personnage joue le rĂŽle plus tard tenu par Sauron dans la plus ancienne version de l'histoire de Beren et TinĂșviel, publiĂ©e dans Le Livre des contes perdus. Le Prince des Chats est plus tard remplacĂ© par ThĂ», le NĂ©cromancien. Le nom est ensuite changĂ© en GorthĂ», SĂ»r, et finalement Sauron. GorthĂ», sous la forme Gorthaur est un nom prĂ©sent dans le Silmarillion ; dans le Lai de Leithian, les deux noms ThĂ» et Sauron sont appliquĂ©s au personnage.

L'histoire de Beren et LĂșthien prĂ©sente aussi le chien Huan et sous-entend un combat entre chiens et chats dans sa premiĂšre version. Les chats furent ensuite transformĂ©s en loups ou en loups-garous, le personnage de Sauron devenant le Seigneur des Loups-garous.

Avant la publication du Silmarillion (1977), l'origine de Sauron et sa vĂ©ritable identitĂ© Ă©taient peu claires pour ceux qui n'avaient pas accĂšs aux notes de Tolkien. Dans les premiĂšres Ă©ditions de The Complete Guide to Middle-earth de Robert Foster, Sauron est dĂ©crit comme « probablement un Elfe Eldar ». Cependant, certaines hypothĂšses Ă©taient plus justes : dĂšs 1967, W. H. Auden conjectura que Sauron devait ĂȘtre un Vala[7]. Tolkien avait Ă©crit en 1954 Ă  Robert Murray que « [Sauron] Ă©tait bien sĂ»r un ĂȘtre « divin » [
] un membre moindre du peuple des Valar »[8], mais Auden n'avait pas connaissance de cette lettre.

Caractéristiques

Bien qu'il soit le personnage-titre du Seigneur des Anneaux, Sauron est remarquable en ce qu'il n'apparaßt jamais directement lors des événements de la trilogie. Il n'y a aucune description détaillée de lui, sauf dans des termes vagues.

Sauron est dĂ©crit comme capable de changer d'apparence, et a pris plusieurs formes, y compris celle d'un serpent, d'un vampire et d'un grand loup. AprĂšs la chute de Morgoth, Sauron apparaĂźt sous une forme sĂ©duisante en tant qu' « Annatar », le Seigneur des Dons, et maintient cette apparence jusqu'Ă  la Chute de NĂșmenor, durant laquelle cette belle apparence est dĂ©truite et depuis il n'a jamais plus Ă©tĂ© capable de revĂȘtir une forme agrĂ©able. L'Histoire de la Terre du Milieu comprend un passage dĂ©crivant (encore une fois, vaguement) comment les NĂșmenoriens l'ont vu : « Sur ce navire qui a Ă©tĂ© jetĂ© le plus haut et qui Ă©tait sec sur une colline, il y avait un homme, mais plus grand que n'importe quel de la race de NĂșmenor dans la stature... Et il semblait aux hommes que Sauron Ă©tait gĂ©nial, bien qu'ils craignaient la lumiĂšre de ses yeux. Pour beaucoup, il semblait juste, Ă  d'autres horribles »[9].

Quelques indices sont donnés quant à l'apparence de Sauron comme le Seigneur des TénÚbres, aprÚs avoir perdu sa capacité à prendre une forme agréable : Tolkien a décrit Sauron dans une de ses lettres comme ayant la forme d'un homme de taille supérieure à la taille humaine, mais pas gigantesque, et comme une image de malice et de haine rendue visible. Il a apparemment dégagé beaucoup de chaleur, de sorte que Gil-Galad a été brûlé à mort par son simple contact, et Isildur a décrit la main de Sauron comme étant noire, mais brûlant comme un feu, suggérant que son corps entier était noirci du feu et de la chaleur.

Gollum, ayant apparemment vu Sauron directement, l'a décrit comme ayant seulement quatre doigts sur sa main noire, suggérant que Sauron était incapable de régénérer son doigt coupé par Isildur lorsque celui-ci a pris l'Anneau Unique, semblable à la façon dont les blessures reçues par Morgoth de la part de Fingolfin n'ont jamais guéries[10].

En plus de son apparence physique, Sauron avait apparemment une aura de malveillance incroyable. Un passage le décrit comme ayant une « terrible présence » et des yeux redoutables. En outre, sa simple présence pourrait plier toutes les volontés, sauf les plus fortes[11].

En ce qui concerne la personnalité de Sauron, Tolkien a dit ceci dans ses lettres :

« Dans mon histoire, Sauron reprĂ©sente une approche aussi profonde que possible de la volontĂ© absolue. Il a fait la route de tous les tyrans : au dĂ©but, il a d'abord considĂ©rĂ© le bien-ĂȘtre (Ă©conomique) des autres habitants de la Terre. »

Mais Sauron est allĂ© plus loin que tous les tyrans humains dans l'orgueil et la convoitise de la domination, Ă©tant l'origine d'un esprit immortel (angĂ©lique). Sauron a voulu ĂȘtre un dieu-roi, et a Ă©tĂ© tenu par ses serviteurs, par une triple trahison :

  1. en raison de son admiration de la force, il est devenu un disciple de Morgoth et est tombé avec lui dans les profondeurs du mal, devenant son principal agent dans la Terre du Milieu[10].
  2. quand Morgoth fut vaincu par les Valar, il abandonna son allégeance ; mais par crainte seulement ; il ne s'est pas présenté aux Valar ou a demandé le pardon et est resté dans la Terre du Milieu[10].
  3. quand il a trouvé combien sa connaissance était admirée par toutes les autres créatures rationnelles et combien il était facile de les influencer, sa fierté devint illimitée[12] - [10].

Sauron Ă©tait parmi les plus puissants des Maiar. À l'origine des gens d'AulĂ«, il a acquis une grande connaissance « scientifique » des substances du monde et comment les utiliser. Il conserverait cette connaissance tout au long de son mandat de Seigneur des TĂ©nĂšbres dans la Terre du Milieu, en l'utilisant pour forger l'Anneau Unique et construire sa forteresse de Barad-dĂ»r. Sauron semblait Ă©galement liĂ© principalement Ă  l'utilisation du feu et, en tant que lieutenant-chef de Morgoth, sa capacitĂ© Ă  exploiter les feux de terre Ă©tait d'une grande valeur.

Parmi les principaux pouvoirs de Sauron se trouvaient la tromperie et le dĂ©guisement : au Premier Âge, Sauron a pris plusieurs formes. Sa bataille contre LĂșthien et Huan lui permet de prendre pas moins de quatre formes distinctes : sa forme « normale », prĂ©sumĂ©e ĂȘtre celle d'une sorte de terrible sorcier noir, un grand loup, un serpent et enfin un vampire. À la fin du Premier Âge, Sauron a pris une forme agrĂ©able pour faire appel au capitaine de l'armĂ©e des Valar, EönwĂ«, et demander un pardon. Au Second Âge, Sauron reprend cette forme sĂ©duisante et l'utilise sous l'alias d'« Annatar » pour tromper les Elfes en crĂ©ant les anneaux de pouvoir. Le niveau de tromperie nĂ©cessaire pour abuser les elfes d'Eregion devait aller au-delĂ  de simplement revĂȘtir une apparence sĂ©duisante. Sauron instruisit littĂ©ralement les Elfes pour fabriquer des artefacts qui, tout en Ă©tant capables d'un grand bien, Ă©taient finalement destinĂ©s Ă  sa propre domination et Ă©taient imprĂ©gnĂ©s de pouvoir pour arrĂȘter l'ordre naturel du monde. Des siĂšcles plus tard, Sauron a pu tromper les NĂșmenĂłrĂ©ens et les conduire directement Ă  leur propre destruction sous les promesses de la vie Ă©ternelle. Une telle destruction est un tĂ©moignage de la nature manipulatrice de Sauron et sa capacitĂ© Ă  tordre les perceptions de ses ennemis[10].

Une dichotomie intĂ©ressante est Ă©tablie entre sa nature trompeuse et son symbole. Tout en apparaissant rarement personnellement et en trompant tout le monde sauf les plus mĂ©fiants, il se reprĂ©sentait comme un Ɠil qui voyait tout et qui pourrait percer tous les dĂ©guisements. ConformĂ©ment au thĂšme de Tolkien sur le mal Ă©tant fini, gaspilleur et autodestructeur, les pouvoirs de Sauron diminuent graduellement au fil du temps. AprĂšs la chute de NĂșmenor, il a Ă©tĂ© incapable de prendre une forme physique pendant de nombreuses annĂ©es, puis est devenu un terrible Seigneur des TĂ©nĂšbres. AprĂšs avoir perdu l'Anneau, il lui a fallu encore plus de temps pour retrouver sa forme physique, bien que lors de la Guerre de l'Anneau, il l'ait retrouvĂ©e[10] - [11].

L'étendue, la nature et les spécificités du pouvoir de Sauron sont largement laissées à l'imagination. Comme son maßtre Morgoth, il était capable de modifier la substance physique du monde autour de lui par simple effort de volonté[10].

Pour comprendre les actes de Sauron, il faut garder Ă  l'esprit que son seul but est l'ordre et la prospĂ©ritĂ© en Terre du Milieu. À l'origine il Ă©tait forgeron des gens d'AulĂ«, il n'est donc pas concevable pour lui que la prospĂ©ritĂ© ainsi que la paix ne soient les fruits de l'ordre[10].

La seule pĂ©riode oĂč il fut rĂ©ellement mauvais Ă©tait l'Ă©poque oĂč il servait Melkor, il semble que sa rĂ©demption du DeuxiĂšme Âge soit rĂ©elle et sincĂšre bien que le dĂ©bat soit encore d'actualitĂ©[10].

Adaptations

Sauron revĂȘtu de son armure, tel que le personnage apparaĂźt Ă  la fin du Second Âge dans l'adaptation cinĂ©matographique de Peter Jackson.

Dans les versions filmĂ©es du Seigneur des anneaux, Sauron a Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ© tantĂŽt comme une crĂ©ature Ă  forme humaine (comme dans le film d’animation de Ralph Bakshi de 1978 Le Seigneur des anneaux) et tantĂŽt comme un Ɠil dissociĂ© de tout corps (comme dans The Return of the King de 1980)[13], ou sous ces deux formes.

C’est cette derniĂšre option qui est reprise dans la trilogie Le Seigneur des anneaux rĂ©alisĂ©e par Peter Jackson, sortie entre 2001 et 2003. Sauron y est reprĂ©sentĂ© sous forme humaine lorsque l’Anneau est forgĂ© et ainsi jusqu’à ce qu’il perde ce dernier, puis il est reprĂ©sentĂ© sous la forme limitĂ©e d’un Ɠil de flamme dissociĂ© de tout corps dans le reste de l’histoire.

Cependant, le film de 1978 et celui de 2001 contiennent tous les deux un prologue montrant la forge des Anneaux de pouvoir, il n’est pas fait mention de la guerre des Elfes et de Sauron et les films reprennent de maniĂšre brusque Ă  la DerniĂšre Alliance des Elfes et des Hommes. Dans les deux adaptations, Sauron n’a pas la forme d’Annatar qu’il avait revĂȘtue lorsqu’il avait forgĂ© l’Anneau unique mais plutĂŽt celle reflĂ©tant son identitĂ© de Seigneur des TĂ©nĂšbres puis il est battu par Isildur seul.

Dans la trilogie de Jackson, Sauron est reprĂ©sentĂ© Ă  l’origine sous la forme d’un chevalier noir cuirassĂ© portant une Ă©norme masse noire (c’est une rĂ©miniscence des descriptions de Tolkien tout comme celle des illustrations de Morgoth faites par John Howe) ; il est reprĂ©sentĂ© sous cette forme par Sala Baker. Sauron perd ce corps aprĂšs qu’Isildur lui coupe les doigts avec un morceau de Narsil. Dans cette version, le Seigneur des TĂ©nĂšbres semble ĂȘtre plus ou moins indemne jusqu’à ce qu’il perde son anneau puisqu’à ce moment, son corps se dĂ©sintĂšgre en explosant. AprĂšs sa dĂ©faite, il est reprĂ©sentĂ© sous la forme d’un Ɠil, faisant office de corps.

Plus tard dans le premier film, Saroumane fait remarquer Ă  Gandalf que Sauron ne peut pas encore prendre de forme physique, sous-entendant que l’ƒil enflammĂ© de Sauron est son esprit dĂ©nuĂ© de corps. Cet Ɠil domine Barad-dĂ»r. Dans le livre, Sauron est Ă  l’intĂ©rieur de la tour, Ă©piant Ă  travers « la fenĂȘtre de l’ƒil dans sa forteresse habillĂ©e d’ombre »[11]. La forme humanoĂŻde de Sauron apparaĂźt une derniĂšre fois lorsque Aragorn regarde dans le palantĂ­r dans la version longue du Retour du roi.

Dans les interviews, Jackson fait sans cesse rĂ©fĂ©rence Ă  Sauron comme Ă©tant « juste un globe oculaire gĂ©ant et flottant ». Dans le livre, mĂȘme si certains interprĂštent le texte comme disant que l’ƒil existe physiquement, il n’est toutefois pas clairement indiquĂ© s’il est oui ou non dissociĂ© de tout corps.

Pippin fait une brĂšve et terrifiante rencontre avec l’ƒil aprĂšs avoir regardĂ© dans le palantĂ­r d’Orthanc.

Dans les premiĂšres versions du script de Jackson, Sauron aurait dĂ» venir relever le dĂ©fi d’Aragorn et se battre avec lui comme le montre ce qui a Ă©tĂ© publiĂ© dans la version longue en DVD du troisiĂšme film. Les scĂšnes de combat ont Ă©tĂ© tournĂ©es mais, plus tard, cette idĂ©e a Ă©tĂ© abandonnĂ©e et remplacĂ©e par une scĂšne prĂ©sente dans la version longue, oĂč Aragorn tue la Bouche de Sauron avant de combattre un troll du Mordor. En effet, le film de la bataille avec le troll est le mĂȘme que celui du combat d’Aragorn contre Sauron avec le troll incrustĂ© sur Sauron, comme on peut le voir dans les bonus du DVD.

Sauron apparaĂźt dans les produits dĂ©rivĂ©s des films de Jackson comme les jeux vidĂ©o La Bataille pour la Terre du milieu II, Le Seigneur des Anneaux : Tactics, Le Seigneur des Anneaux : Le Tiers-Âge et Le Seigneur des Anneaux : l’Âge des conquĂȘtes.

C’est un des personnages avec lesquels on peut jouer dans le jeu de plateau Le Seigneur des anneaux publiĂ© par Games Workshop. C'est Ă©galement un personnage rĂ©current du jeu vidĂ©o La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor, dans lequel on le voit en tant qu'elfe lors de flash-backs. Il s'agit d'ailleurs de la seule adaptation le montrant sous sa forme d'elfe, et non sous sa terrifiante apparence par la suite. Dans le second volet du jeu, nommĂ© La Terre du Milieu : L'Ombre de la guerre, Sauron rĂ©apparaĂźt sous trois formes diffĂ©rentes : dans la vidĂ©o introductive Sauron arbore une forme physique, revĂȘtu d'une armure lourde (la mĂȘme que dans le premier opus). Au cours du jeu, des flash-back illustrant la distribution des 9 anneaux de pouvoirs, le montre sous sa forme Elfique. Il est Ă©galement un antagoniste sous cette image, Ă  la nuance prĂšs qu'il ne s'agit dĂ©sormais que de son esprit. À l'issue de ce combat, Sauron prend la forme connue de l'Oeil, avec une spĂ©cificitĂ© notoire ; L'Oeil alterne entre une couleur bleu, et la couleur de feu, reprĂ©sentant la lutte entre les esprits de Sauron et de Celebrimbor, qui ont fusionnĂ©. Toutefois, cette version de Sauron diverge avec les livres, et n'est pas canonique.

Il apparaßt sous le nom d'Halbrand dans la série Le Seigneur des anneaux : Les Anneaux de pouvoir[14].

Notes et références

  1. « Partout ailleurs les Elfes l'accueillaient volontiers et il y en avait peu pour Ă©couter les messagers de Lindon venus les mettre en garde. Sauron se donna le nom d’Annatar, le Dispensateur, et au dĂ©but ils eurent grand profit de son amitiĂ©. » — J.R.R. Tolkien, « Les Anneaux du Pouvoir et le TroisiĂšme Age », Le Silmarillion.

  2. Pour ĂȘtre prĂ©cis, Sauron Ă©tant un Maia, il est immortel. Lors de la destruction de l’Anneau unique, il perd tout pouvoir mais ne meurt pas, devenant un esprit malin et sans forces.
  3. Lettres, no 297, p. 380.
  4. Parma Eldalamberon no 17.
  5. Morgoth’s Ring, p. 420–421.
  6. Fonstad, p. 151.
  7. (en) W. H. Auden, « Good and Evil in The Lord of the Rings », Tolkien Journal, III:I (1967), pp. 5-8.
  8. Lettres, no 156, p. 205.
  9. (en) J.R.R Tolkien, Histoire de la Terre du milieu
  10. (en) John Ronald Reuel Tolkien, Le silmarilion
  11. Le Seigneur des anneaux, Le Retour du roi, « La montagne du Destin ».
  12. (en) J.R.R Tolkien, Contes et legendes inachevés, De Galadriel et Celeborn
  13. (en)The Eye of Sauron - J.R.R. Tolkien’s The Return of the King.
  14. Julien Lausson, « Il y avait un indice sur Sauron avant qu'il ne se dévoile dans Les Anneaux de pouvoir », Numerama, , lire en ligne.
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Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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