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Saison 1964-1965 du Stade rennais UC

La saison 1964-1965 du Stade rennais Université Club débute le avec la première journée du Championnat de France de Division 1, pour se terminer le avec la dernière journée de cette compétition.

Stade rennais Université Club
1964-1965
Description de cette image, également commentée ci-après
Célébration de la victoire en Coupe de France
Généralités
Président Louis Girard
Entraîneur Jean Prouff
RĂ©sultats
Championnat 4e
15V-8N-11D, 38 points
67 buts pour, 48 contre
Coupe de France Vainqueur
UA Sedan-Torcy 2 – 2 a.p., 3 - 1
Meilleur buteur Championnat :
Daniel Rodighiero (20)
Toute la saison :
Daniel Rodighiero (31)

Maillots

Domicile
Extérieur

Chronologie

Le Stade rennais UC est également engagé en Coupe de France, et remporte la compétition pour la première fois de son histoire.

Résumé de la saison

Antoine Cuissard débarqué, le Stade rennais doit se trouver un nouvel entraîneur. Depuis 1933 et le remplacement de Kalman Szekany, la tradition veut que l'équipe soit entraînée par un technicien évoluant ou ayant évolué sous les couleurs rouges et noires. Cette fois, il semble que cette tradition soit brisée, Lucien Troupel étant fortement pressenti[1], mais c'est finalement Jean Prouff, figure emblématique du Stade rennais qui l'a vu débuté chez les minimes[2], qui prend la tête de l'équipe. Opéré du ménisque peu auparavant[1], il écarte la possibilité de rejoindre l'équipe de Chine[2] pour venir entraîner un club qu'il avait quitté treize ans auparavant.

Côté effectif, le recrutement est modeste. Le club s'appuie sur la promotion de joueurs amateurs[2], même s'il recrute le gardien international Georges Lamia en remplacement de Jean-Claude D'Arménia, et qu'il se cherche activement un avant-centre[2], lequel sera le joueur du Red Star Daniel Rodighiero, que Prouff a eu sous ses ordres quelques années auparavant. Émile Grosshans voulait lui rejoindre le RC Strasbourg, mais les deux clubs ne parvenant pas à s'entendre, le Lorrain est écarté pendant toute la saison[1].

Le début de saison est mitigé, et Jean Prouff abandonne rapidement le positionnement de son équipe en 3-2-5 pour le dispositif en 4-2-4 popularisé par la Hongrie à Wembley en 1953. Rodighiero, peu à l'aise depuis le début de saison et victime des moqueries du public[3], ne tarde pas à se montrer d'une redoutable efficacité au sein ce dispositif. Au prix de quelques belles victoires, dont une acquise au Stade Malakoff, antre du futur champion de France nantais (3 - 2), le Stade rennais UC remonte peu à peu au classement, mais voit son bilan de mi-saison terni par un mois de décembre désastreux (trois matchs, trois défaites) qui le fait rechuter dans le ventre mou.

Emmené par une attaque de feu[4], le Stade rennais se réveille dès le début de la phase retour, enchaînant huit matchs sans défaite (4V-4N-0D), dont deux écrasantes victoires sur Nîmes (4 - 0) et Angers (6 - 0). Mi-avril, des Rennais survoltés écrasent le FC Nantes, leader du championnat, route de Lorient (4 - 0). La première place n'est alors qu'à trois points des « Rouge et Noir » qui peuvent rêver de titre. Battus à Lille et surtout à Bordeaux, l'un de leurs adversaires directs au classement, les Rennais laissent alors quelques points en route quand leur rivaux réalisent un quasi sans-faute. C'est finalement à la quatrième place du classement qu'ils échouent, comme leurs prédécesseurs de 1948-1949. Un résultat obtenu grâce à un ultime succès sur le terrain du RC Strasbourg, opposant direct du Stade rennais UC pour la quatrième place. Un but de dernière minute de Rodighiero donne finalement la victoire aux Rennais[5], trois jours seulement après leur triomphe en finale de Coupe de France.

Le parcours en Coupe de France

Vaincus par deux fois en finale, en 1922 et en 1935, le Stade rennais « aime la Coupe de France, mais ne la gagne jamais », selon les termes de son président Louis Girard en 1962[6]. L'édition 1964-1965 de l'épreuve viendra enfin lui apporter satisfaction, au terme d'un parcours remarquable.

Celui-ci débute comme la saison précédente face au Red Star, l'une des meilleures formation de Division 2. À Brest, les Rennais l'emportent cette fois, au terme d'une rencontre serrée (2 - 1). Au tour suivant, les Rennais ont tout autant de difficultés à vaincre un solide RC Lens qui doit concéder pas moins de quatre buts pour consommer sa défaite (4 - 3). Le huitième de finale, face aux amateurs de Saint-Quentin, est plus tranquille. Les Picards, qui avaient évité les grosses écuries aux tours précédents[7] - [8], boivent la tasse à Amiens, corrigés 10 - 0, Rodighiero inscrivant un quintuplé et Pellegrini un quadruplé.

Les choses sérieuses reprennent avec un quart de finale piégeux face à l'OGC Nice, qui a perdu de sa superbe depuis ses titres des années 1950, mais qui fait la loi en Division 2. Sérieux, les Rennais écartent sans coup férir les Azuréens au Stade Vélodrome de Marseille (5 - 2). Fin avril, ils retrouvent devant leur route l'AS Saint-Étienne menée par Robert Herbin, en demi-finale au Parc des Princes. Le Stade rennais UC domine les Verts et remporte la victoire sans contestation possible (3 - 0)[3] grâce à un but de Dubaële et un doublé de Pellegrini. Trente ans après, le Stade rennais se qualifie pour sa troisième finale de Coupe de France.

Le 23 mai, le Stade rennais retrouve l'UA Sedan-Torcy en finale au Parc des Princes. Supérieur en championnat, le Stade rennais UC part favori, Sedan n'occupant qu'une modeste dix-septième place au classement avant la rencontre[9]. L'entraîneur sedanais Louis Dugauguez qualifie la formation rennaise de « meilleure équipe du moment »[10], quand Jean Prouff se méfie du jeune et talentueux onze sedanais[10] qui affiche une moyenne d'âge de 23 ans. Sept titulaires ont d'ailleurs 23 ans ou moins, dont Jacques Marie (19 ans), Yves Herbet (19 ans) et Roger Lemerre (23 ans)[10]. À la surprise générale, Sedan mène rapidement 2 buts à 0, Marie ayant marqué dès la 11e minute, bientôt imité par Perrin quatre minutes plus tard. Loin de s'affoler, les Rennais réduisent l'écart peu avant la mi-temps. D'un tir du coin gauche des six mètres[11], Ascencio trompe Tordo (44e). Cherchant l'égalisation en seconde mi-temps, les Rennais la trouvent à l'heure de jeu. De la gauche, Loncle centre pour Rodighiero, qui, idéalement placé au second poteau, marque de la tête[11] - [12]. Deux buts partout à la fin du temps réglementaire, un score qui n'évoluera pas malgré un coup franc sedanais très dangereux en fin de prolongation[11].

La première finale s'étant terminée sur un score nul, une deuxième finale est jouée, trois jours plus tard, le 26 mai, toujours au Parc des Princes. Seul changement parmi les vingt-deux acteurs, Brucato remplace Cédolin en défense centrale côté rennais[11]. Une nouvelle fois, Sedan se met très tôt en action, et met en grand danger Lamia sur une double occasion de Cardoni et Roy[13], avant d'ouvrir le score sur un penalty controversé puisque consécutif à une main involontaire de Brucato sur un centre de Roy[11] - [13]. Herbet transforme la sentence en but et Sedan conserve cet avantage jusqu'à la mi-temps. La seconde mi-temps sera à l'avantage des Rennais[13]. Lancé en profondeur par Loncle[11], Rodighiero résiste à ses défenseurs pour tromper Tordo de près (47e) et Rennes égalise au tableau d'affichage. Il faut ensuite attendre le dernier quart d'heure pour voir Loncle, à la suite d'un centre d'Ascencio remis de la tête par Pellegrini[11], envoyer une superbe frappe dans la lucarne droite de Tordo[13], et donner l'avantage aux « Rouge et Noir » pour la première fois sur l'ensemble des deux rencontres (77e). À quatre minutes du terme, le Stade rennais UC plie définitivement le match. Lancé par Prigent, Dubaële est déséquilibré dans la surface avant de finir par marquer[13]. M. Kitabdjian refuse le but, mais siffle un penalty que Rodighiero transforme, donnant la victoire aux siens (86e).

L'équipe présentant la coupe de France dans les rues de Rennes.

Vainqueur de Sedan par 3 buts à 1 lors de cette deuxième finale, le Stade rennais remporte la première coupe de France de son histoire, son premier titre majeur sur la scène nationale. Le capitaine Yves Boutet soulève la coupe, reçue des mains de Maurice Herzog[13] - [14]. La fête peut commencer en Bretagne, mais les joueurs devront eux attendre trois jours, le temps de disputer l'ultime journée de championnat à Strasbourg, remportée 3 buts à 2[5]. Le 31 mai, les joueurs reviennent enfin à Rennes par le train et sont fêtés par une foule massive dans les rues de la ville où la liesse est indescriptible[12] - [15]. Reçus à la mairie par Henri Fréville après s'être difficilement frayé un chemin au cœur des rues noires de monde, Jean Prouff et ses hommes célèbrent ensuite avec le public, au balcon de l'hôtel de ville, devant un public enthousiaste[12] - [15].

« Rennes a explosé de joie en apprenant votre succès. L'ambiance que nous vivons aujourd'hui me rappelle celle de la libération »

— Henri Fréville, Maire de Rennes, le 31 mai 1965[5]

Transferts en 1964-1965

L'effectif de la saison

Équipe-type

Il s'agit de la formation la plus courante rencontrée en championnat.

Les rencontres de la saison

Liste

Match Date Compétition Tour Adversaire Lieu ¹ Score Class. Buteurs pour le Stade rennais
130 août Division 11 Strasbourg D 1–213 Lavaud But inscrit
26 septembre Division 12 Nîmes E 3–211 Prigent But inscrit Rossignol But inscrit Pellegrini But inscrit
313 septembre Division 13 Toulouse D 1-112 Rodighiero But inscrit
420 septembre Division 14 Angers E 2–17 Lavaud But inscrit Dubaële But inscrit
527 septembre Division 15 Lens D 3–37 Jubert But inscrit Rodighiero But inscrit Pellegrini But inscrit
67 octobre Division 16 Lyon E 0-110
711 octobre Division 17 Valenciennes FC E 0-012
818 octobre Division 18 Sedan D 3–26 Ascencio But inscrit But inscrit Pellegrini But inscrit
925 octobre Division 19 Sochaux E 0–312
101er novembre Division 110 Toulon D 4–17 Dubaële But inscrit Rodighiero But inscrit But inscrit Pellegrini But inscrit
118 novembre Division 111 Monaco E 1–210 Rodighiero But inscrit
1215 novembre Division 112 Saint-Étienne D 2-18 Rodighiero But inscrit But inscrit
1322 novembre Division 113 Nantes E 3-26 Dubaële But inscrit Rodighiero But inscrit Pellegrini But inscrit
1429 novembre Division 114 Lille D 3–35 Prigent But inscrit Rodighiero But inscrit Loncle But inscrit
156 décembre Division 115 Stade français E 1-28 Pellegrini But inscrit
1613 décembre Division 116 Bordeaux D 1-29 Rodighiero But inscrit
1727 décembre Division 117 Rouen E 0-112
183 janvier Division 118 Nîmes D 4–010 Prigent But inscrit Dubaële But inscrit Pellegrini But inscrit Darchen But inscrit
1910 janvier Division 119 Toulouse E 1–110 Dubaële But inscrit
2017 janvier Coupe de France1/32 finale Red Star N[16] 2-1 Dubaële But inscrit Pellegrini But inscrit
2124 janvier Division 120 Angers D 6–06 Prigent But inscrit Dubaële But inscrit But inscrit Loncle But inscrit Pellegrini But inscrit But inscrit
2231 janvier Division 121 Lens E 1-18 Dubaële But inscrit
237 février Division 122 Lyon D 3–07 Rodighiero But inscrit But inscrit Loncle But inscrit
2414 février Coupe de France1/16 finale Lens N[17] 4-3 Prigent But inscrit Rodighiero But inscrit But inscrit Dubaële But inscrit
2521 février Division 123 Valenciennes FC D 3–16 Dubaële But inscrit Loncle But inscrit Pellegrini But inscrit
2628 février Division 124 Sedan E 2-25 Rodighiero But inscrit But inscrit
277 mars Coupe de France1/8 finale Saint-Quentin N[18] 10-0 Loncle But inscrit Rodighiero But inscrit But inscrit But inscrit But inscrit But inscrit Pellegrini But inscrit But inscrit But inscrit But inscrit
2814 mars Division 125 Sochaux D 1-15 Loncle But inscrit
2921 mars Division 126 Toulon E 1–45 Prigent But inscrit
3028 mars Division 127 Saint-Étienne E 1-37 Pellegrini But inscrit
314 avril Coupe de France1/4 finale Nice N[19] 5-2 Prigent But inscrit Ascencio But inscrit Rodighiero But inscrit Dubaële But inscrit Pellegrini But inscrit
3211 avril Division 128 Nantes D 4–06 Ascencio But inscrit Prigent But inscrit Pellegrini But inscrit But inscrit
3321 avril Division 129 Lille E 2-36 Dubaële But inscrit But inscrit
3425 avril Division 130 Stade français D 2–05 Dubaële But inscrit Rodighiero But inscrit
3530 avril Coupe de France1/2 finale Saint-Étienne N[17] 3-0 Dubaële But inscrit Pellegrini But inscrit But inscrit
365 mai Division 131 Monaco D 1-05 Pellegrini But inscrit
378 mai Division 132 Bordeaux E 0–15
3816 mai Division 133 Rouen D 4–05 Rodighiero But inscrit But inscrit But inscrit But inscrit
3923 mai Coupe de FranceFinale Sedan N[17] 2-2 a.p. Ascencio But inscrit Rodighiero But inscrit
4027 mai Coupe de FranceFinale (rejouée) Sedan N[17] 3-1 Rodighiero But inscrit But inscrit Loncle But inscrit
4130 mai Division 134 Strasbourg E 3–24 Lavaud But inscrit Loncle But inscrit Rodighiero But inscrit
  • 1 N : terrain neutre ; D : Ă  domicile ; E : Ă  l'extĂ©rieur ; drapeau : pays du lieu du match international
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Retour

Coupe de France

Bilan des compétitions

Compétition Vainqueur final Débute au tour Place ou tour final Première rencontre Dernière rencontre Nombre
Division 1FC Nantes1re journée4e34
Coupe de FranceStade rennais UC1/32 de finaleVainqueur7

Classement

Classement
Rang Équipe Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Nantes 43 34 16 11 7 66 45+21
2 Bordeaux 41 34 16 9 9 43 32+11
3 Valenciennes 40 34 14 12 8 52 30+22
4 Rennes 38 34 15 8 11 67 48+19
5 Strasbourg 38 34 13 12 9 56 46+10
6 Lyon 36 34 13 10 11 46 50-4
7 Saint-Étienne 35 34 13 9 12 48 43+5

RĂ©sultats

TotalDomicileExtérieur
MatchsPointsVNDBPBCDiff.VNDBPBCDiff.VNDBPBCDiff.
34 38 15 8 11 67 48 +19 11 4 2 46 17 +29 4 4 9 21 31 -10

Résultats par journée

Journée01020304050607080910111213141516171819202122232425262728293031323334
Terrain D E D E D E E DEDEDEDEDEDEDEDDEDEEDEDDEDE
RĂ©sultats D V N V N D N VDVDVVNDDDVNVNVVNNDDVDVVDVV
Points 1 2 4 4 4 5 7 81010121415151516161820222325252525272727283030313133
Place 13 11 12 7 7 10 12 61271086589121010687655576655554

Source : Liste des rencontres
Terrain : D = Domicile ; E = Extérieur. Résultat: D = Défaite ; N = Nul ; V = Victoire.

Liens externes

Références

  1. Claude Loire, Le Stade rennais, fleuron du football breton 1901-1991, Éditions Apogée, 1994, p. 317
  2. Marcel Le Guen, « Interview de Prouff, entraineur du Stade Rennais », Bretagne Actualités, 22 juillet 1964, sur INA.fr
  3. Claude Loire, op. cit., p. 319
  4. Le Stade rennais terminera meilleure attaque du championnat avec 67 buts, une unité de plus que le FC Nantes, voir le Classement des attaques sur LFP.fr « Copie archivée » (version du 24 février 2009 sur Internet Archive)
  5. Claude Loire, op. cit., p. 320
  6. Claude Loire, op. cit., p. 304
  7. Résultats des trente-deuxièmes de finale de la Coupe de France 1964-1965 sur FFF.fr : victoire sur les amateurs du FC Gueugnon, 0 - 0 puis 2 - 0
  8. Résultats des seizièmes de finale de la Coupe de France 1964-1965 sur FFF.fr : victoire sur les amateurs du VS Chartres 1 -0
  9. Classement du championnat 1964-1965 au terme de la 33e journée. Les Sedanais termineront finalement quatorzièmes
  10. Thierry Roland, « Avant la coupe », Journal télévisé de 20 heures, 21 mai 1965, sur INA.fr
  11. Feuilles de matchs des deux finales de Coupe de France 1964-1964 sur FFF.fr
  12. Roger Texier, « La finale de 1965 en couleurs ! », Staderennais.com, 6 mai 2009
  13. Thierry Roland, « Rennes / Sedan », Journal télévisé de 20 heures, 27 mai 1965, sur INA.fr
  14. Louis-Marie Cohic et Gilbert Bousquet, « Remise de la coupe au Parc des Princes », Bretagne Actualités, 27 juin 1965, sur INA.fr
  15. Louis-Marie Cohic, « Le Stade rennais, vainqueur de la Coupe de France », Bretagne Actualités, 1er juin 1965, sur INA.fr
  16. Match disputé à Brest
  17. Matchs disputés à Paris, au Parc des Princes
  18. Match disputé à Amiens
  19. Match disputé à Marseille

Bibliographie

Claude Loire, Le Stade rennais, fleuron du football breton 1901-1991, Éditions Apogée, 1994

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